II. LA GRANDE-BRETAGNE
A. DES RÉSULTATS BRILLANTS SUR LE PLAN ACADÉMIQUE
1. Un rapport coût-efficacité élevé
Avec une
DIRD qui ne représentait plus que 1,87 % de leur PIB en 1999 contre 2,08
en 1999 et une proportion de chercheurs de moins de 6 pour mille habitants, la
part mondiale de la Grande-Bretagne dans les publications scientifiques est
supérieure à 8 %, avec une fréquence de citations
très honorable.
Ces performances, ainsi que celles mesurées en nombre de
récompenses internationales, sont supérieures aux nôtres
pour un PIB comparable avec une dépense totale et une part de
financement public (35,9 % au lieu de 39,1 %) inférieures.
Les positions britanniques par ailleurs sont très fortes dans les
sciences de la vie ainsi qu'en opto électronique.
2. Des faiblesses indéniables
Néanmoins, bien que ses exportations en produits de
haute
technologie, soient les plus élevées du G7, la Grande-Bretagne
est pratiquement absente, par exemple, du secteur des activités
spatiales
31(
*
)
.
Sa position en matière de brevets est plus mauvaise que la nôtre
et ses équipements universitaires sont délabrés.
Mais les pouvoirs publics britanniques, depuis l'arrivée au pouvoir de
M. Tony Blair, ont décidé de réagir.
B. UNE HAUTE AMBITION POUR LE 21E SIÈCLE
Depuis
le changement de majorité, la croissance des dépenses publiques
de recherche est d'environ 7 % par an en volume mais les droits d'inscription
des étudiants aux universités ont en même temps
considérablement augmenté).
Le ministère de l'industrie et du commerce Stephen Byers, chargé
de la recherche, vient, en outre, de publier un livre blanc
32(
*
)
traçant pour la science
britannique des perspectives ambitieuses pour le 21
e
siècle.
Ce livre annonce deux séries de mesures destinées respectivement
à améliorer l'excellence scientifique britannique et à
développer l'innovation.
1. La poursuite de l'excellence scientifique
Les
principales décisions prises sont les suivantes :
- Programme de un milliard de £ cofinancé par le Wellcome
Trust
33(
*
)
pour renouveler
les locaux et les équipements des centres de recherche.
Cette somme sera rassemblée au sein d'un nouveau fonds de la recherche
scientifique
34(
*
)
. Les
universités, en contrepartie du libre choix de leur priorité,
devront prendre en charge 25 % du coût de leurs investissements.
750 milliards de £ ont déjà été
consacrés par le gouvernement et le Wellcome Trust au soutien des
infrastructures universitaires à partir d'un Joint Infrastructure Fund
(JIF).
- Affectation d'un supplément de crédits de 250 millions de
£ à l'accélération des recherches dans des domaines
clés (génomique, science de l'information et de la communication,
nanotechnologies, bio ingénierie, ordinateurs quantiques)
- Augmentation des allocations versées aux chercheurs
diplômés (mais le niveau atteint, 9000 £ par an, demeure
faible)
- engagement d'une dépense de 4 millions de £ par an pour le
recrutement de 50 chercheurs du plus haut niveau.
2. Le développement de l'innovation
Pour
encourager l'innovation, le gouvernement britannique a l'intention de :
- créer un nouveau fond (le « Higher Education Innovation
Fund ») doté sur trois années, de 140 M £, soit un
triplement des moyens actuels, destiné à améliorer les
liens entre les universités et les entreprises (particulièrement
les plus petites) ;
- consacrer davantage de moyens aux centres Science-entreprises
- créer des fonds régionaux de l'innovations et un fonds de
prospective
- augmenter de un milliard de livre les moyens de recherche et
développement des petites entreprises dans le cadre d'une
« small Business Reserch Initiative »
- changer certaines règles concernant le fonctionnement de la recherche
financée sur fonds publics (en ce qui concerne la prise de risque, la
valorisation, l'intéressement des personnels).
Les différents corps de recherche détiendraient désormais
les droits de propriété intellectuelle de leurs
découvertes.
En rupture avec la philosophie tatcherienne, le livre blanc conclut que le
marché ne peut, seul, financer la recherche fondamentale et les
infrastructures ni obtenir la confiance du public qui sont nécessaires
à l'épanouissement de l'innovation.