3. La ligne « bouquets satellitaires » : en voie d'extinction
La dotation de la ligne « bouquets satellitaires » passera de 6,71 millions d'euros en 2002 à 2,55 millions d'euros en 2003. Ces aides seront supprimées à compter de 2004, mais le ministère n'a pas souhaité les interrompre brutalement dès 2003, qui constitue donc une année de transition.
Le ministère des affaires étrangères explique ce retrait par le fait que l'implication des pouvoirs publics n'a pas eu l'effet de levier attendu et que la situation des chaînes françaises qui ont fait le pari de l'exportation reste très déficitaire.
4. Euronews : un avenir incertain
La ligne « Euronews » est supprimée dans le projet de budget pour 2003, compte tenu du retrait de l'opérateur britannique ITN (qui détenait 49 % du capital de la société) et des réflexions mentionnées plus haut concernant la création d'une chaîne internationale d'information. On notera que cette chaîne d'information perd, en moyenne, d'après les informations recueillies par votre rapporteur, 7 à 8 millions d'euros par an.
5. La création d'une chaîne française d'information continue
La création d'une chaîne française d'information continue a été annoncée par le président de la République lors du sommet de la francophonie de Beyrouth. Différentes options ont été envisagées pour la réalisation de cette chaîne. Une première solution serait la création ex nihilo d'une nouvelle chaîne française spécifiquement dédiée à l'information continue, en coopération avec les opérateurs publics existants (France Télévision, RFI...). Cette solution présente l'inconvénient de représenter un coût élevé pour les finances de l'Etat, tant pour l'investissement initial que pour le fonctionnement et la diffusion de la chaîne par la suite.
Une deuxième solution consisterait à reprendre l'infrastructure de la chaîne d'information Euronews, que le désengagement du partenaire britannique pourrait conduire à la faillite, et à la transformer en chaîne française d'information, avec, le cas échéant, la participation de partenaires privés. Cette solution présenterait l'avantage de ne pas supporter le coût social et financier d'un plan social (Euronews dispose d'une équipe d'environ 150 journalistes). Il convient cependant de s'interroger sur le coût et la faisabilité de la transformation de cette chaîne focalisée sur l'Europe en une chaîne française à vocation mondiale.
Une dernière solution constituerait à limiter, dans un premier temps, la diffusion de la chaîne française d'information continue au monde arabe. Celui-ci constitue la cible géographique et culturelle prioritaire pour le ministère des affaires étrangères. Cette approche serait plus modeste et permettrait ultérieurement une montée en puissance. Elle consisterait à « décrocher » le signal de TV5 Orient pour spécialiser ce canal sur l'information continue, avec des émissions diffusées partiellement en arabe.
D'après les informations recueillies par votre rapporteur, le choix de la solution ne serait pas, à ce jour, tranché.
Votre rapporteur souligne la complexité et la délicatesse de ce dossier. Outre le coût financier induit par la création d'une nouvelle chaîne, la dimension politique de cette décision est délicate. Lorsque des dirigeants africains interdisent la diffusion de RFI sur la bande FM à la suite de reportages mettant en cause des dirigeants ou d'interviews d'opposants politiques, on peut se demander ce qu'il en serait avec une chaîne de télévision traitant de l'information, en particulier au Proche et au Moyen Orient. Dans quel mesure la tonalité des reportages sera t-elle considérée par les auditeurs et par les gouvernements comme la « voix de la France » ? Quelles pourraient en être les conséquences ? Il doit de toute évidence être répondu à ces questions avec prudence.