ANNEXE N° 3 : ÉTUDE RÉALISÉE PAR « LINGUO-RESPONSABLE.ORG » SUR LA COMMUNICATION INTERNET DE L'UNION EUROPÉENNE
Source : Document de suivi du vade-mecum relatif à l'usage de la langue française dans les organisations internationales, OIF, septembre 2008.
ANNEXE N° 4 : LA DÉCLARATION DE STRASBOURG DES 14 ET 15 JANVIER 2003 DE L'ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE
Réunion du Bureau de l'Assemblée parlementaire de la francophonie à Strasbourg les 14 et 15 janvier 2003.
Nous sommes des parlementaires francophones venus des cinq continents, représentant 62 parlements.
Nous avons décidé de nous réunir à Strasbourg, ville siège du Parlement européen et du Conseil de l'Europe, pour proclamer notre détermination à promouvoir le français au sein des institutions européennes.
Pour certains d'entre nous, le français est notre langue maternelle.
Pour d'autres, le français est une langue qu'ils ont choisi d'apprendre et de parler tout en restant fidèles à leur langue maternelle.
Nos origines témoignent de notre attachement à la diversité linguistique sans laquelle il ne peut pas y avoir de diversité culturelle.
Nous nous inquiétons de la disparition annoncée de nombreuses langues car la mort d'une langue est toujours une perte pour l'humanité.
Nous demandons aux États, aux institutions internationales, à commencer par l'UNESCO, d'agir pour garantir la pérennité des langues du monde.
Nous avons choisi d'utiliser le français comme langue internationale.
Nous constatons que son utilisation est remise en cause par ceux qui considèrent que, dans un monde globalisé, le recours à une langue unique est source d'efficacité et d'économie. Nous n'admettrons jamais que de tels prétextes soient utilisés à l'encontre du français ou d'autres langues.
Il ne faut pas s'y tromper, le monolinguisme est un danger. De la langue unique à la pensée unique, il n'y a qu'un pas que certains semblent pressés de franchir.
Parler sa langue, être informé dans la langue de son pays, est un droit qui ne doit être contesté à personne, sous aucun prétexte, même au nom de la libre circulation des biens.
L'Europe, le monde ne seront acceptables que s'ils respectent la diversité linguistique et culturelle nécessaire à l'homme car elle est au coeur de la personnalité de chacun.
Nous saluons le choix fait par le Conseil de l'Europe de recommander pour chaque jeune Européen l'apprentissage, en plus de sa langue nationale, de deux autres langues.
Nous invitons les États d'Europe et l'Union européenne à faire appliquer cette recommandation.
Nous affirmons que l'Union européenne en construction doit inscrire parmi ses valeurs fondamentales la diversité linguistique et culturelle. Nous demandons instamment à la Convention sur l'avenir de l'Europe de faire des propositions sur le régime linguistique de l'Union européenne.
Nous exigeons que le français garde toute sa place dans l'Union européenne, tant comme langue de travail interne que comme langue de relations internationales.
Comme ont su le faire les 43 pays du Conseil de l'Europe, il est possible pour l'Union européenne, en reconnaissant le droit à chaque citoyen d'un pays d'Europe de s'exprimer et d'être informé dans sa langue, et en recourant à un système de langues pivots et de langues de travail, de concilier diversité et efficacité.
Nous invitons les pays membres de l'Union européenne à s'engager à promouvoir à l'UNESCO la signature d'un traité garantissant dans le monde le droit inaliénable à la préservation de la diversité culturelle, tel que souhaité lors du Sommet de la Francophonie à Beyrouth.
Nous appelons les Européens à résister à toute entreprise qui tendrait à les priver du droit inaliénable d'exprimer leur personnalité dans la langue de leur choix, et pour nous francophones, en français.
Nous faisons nôtre la pensée de Saint-Exupéry qui écrivait : « Unifier c'est nouer mieux les diversités particulières, non les effacer par un ordre vain ».