B. LA FIN DES QUERELLES SÉMANTIQUES AUTOUR DE LA « POLICE DE PROXIMITÉ »

Après de longues années de débats plus ou moins stériles, votre rapporteur spécial considère que le temps est venu de mettre un terme aux querelles sémantiques, et parfois aux polémiques, autour de la question de la « police de proximité » .

La mise en place des UTeQ et des compagnies de sécurisation illustre une façon plus moderne d'aborder ce sujet, de manière dépassionnée et essentiellement pragmatique . Leurs premiers résultats sont à cet égard particulièrement encourageants. Dans cette perspective, votre rapporteur spécial rappelle que la question de la police de proximité doit avant tout être évaluée du point de vue de l'efficacité opérationnelle.

La réflexion sur le rapprochement entre la police et la population a, d'ailleurs, récemment abouti à l'entrée en application progressive de dispositifs novateurs .

Ainsi, les « délégués à la cohésion police - population » , réservistes civils expérimentés de la police nationale, ont été créés et mis en place, dans un premier temps à titre expérimental, dans le cadre des conférences de cohésion conduites, depuis 2007, par le ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales dans le département de la Seine-Saint-Denis. Cette fonction a été étendue, dans un second temps, aux quartiers de la dynamique « espoir banlieues », c'est-à-dire aux 215 quartiers du plan « espoir banlieues » et à ceux concernés par la déclinaison locale des conférences de cohésion.

Pour le premier semestre 2009, parallèlement au déploiement des nouvelles UTeQ, la direction générale de la police nationale (DGPN) a validé la création de 16 postes de « délégués à la cohésion police-population » supplémentaires .

L'objectif poursuivi par ces professionnels, qui sont au nombre de 67 à ce jour, vise à instaurer progressivement un climat de confiance dans les quartiers , en personnalisant et en multipliant les contacts auprès de la population, des élus, des bailleurs sociaux, des gardiens d'immeubles, des personnels de l'éducation nationale, des médecins, des associations de riverains et des jeunes... Leur investissement s'inscrit dans la durée et doit leur permettre de tisser et d'entretenir un lien privilégié avec la population de leur quartier.

En ce sens, la mission de ces « délégués » rejoint celle des UTeQ, créées pour apporter une réponse concrète aux problèmes des quartiers sensibles et des violences urbaines .

A la différence de la police de proximité telle qu'on a pu la connaître dans sa version précédente et qui se traduisait en particulier par la création de locaux de police coûteux en effectifs et peu utiles (au regard notamment du nombre de plaintes), ce nouveau mode d'action ne fige pas plus qu'il ne disperse la capacité opérationnelle des forces de police . Il est au contraire adaptable à toutes les exigences de la lutte contre la délinquance urbaine, au plus près des besoins de sécurité des habitants.

Le volet sécurité du plan « espoir banlieues » doit également permettre d'améliorer la qualité du service rendu au public, notamment en augmentant le nombre d' intervenants sociaux (83 actuellement) et de psychologues (35 actuellement) en poste dans les commissariats.

Enfin, le service volontaire citoyen (SVC), qui s'appuie sur la loi n° 2003-329 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure, modifiée par la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, a pour objectif de permettre à des volontaires souhaitant exprimer d'une manière active un engagement civique et solidaire au bénéfice de la collectivité et de chacun, de se mobiliser dans des missions de solidarité, de communication avec la population et de prévention de la délinquance. Ces volontaires contribuent ainsi, eux aussi, au renforcement du lien entre la nation et sa police.

Au 31 juillet 2009, le nombre total de citoyens volontaires en fonction est de 437 , dont 17 qui assistent les « délégués à la cohésion police - population ».

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