C. LES ÉLÉMENTS FRANÇAIS AU SÉNÉGAL
À l'aune de ces nouvelles préoccupations, la France et les États africains ont cherché à modifier les modalités de leur coopération. D'une coopération « de substitution » où les coopérants occupaient des postes de responsabilité et étaient directement insérés au sein des Forces sénégalaises, elle a évolué vers une « appropriation » dans laquelle ils assument des fonctions de conseiller auprès des autorités militaires sénégalaises.
Parallèlement le nombre de coopérants et le budget ont diminué : le nombre de coopérants militaires techniques est passé de 34 à 13 entre 1983 et aujourd'hui et le budget est passé de 7 à 3,2 millions d'euros de 2002 à 2013.
Les Éléments Français au Sénégal (EFS) ont succédé, le 1 er août 2011, aux Forces Françaises du Cap-Vert (FFCV) et sont devenus un Pôle Opérationnel de Coopération (POC). Leur mission principale est la coopération militaire opérationnelle régionale. D'un effectif actuel de 365 militaires, les EFS atteindront la cible finale de 300 hommes en 2014.
Ils participent à la montée en puissance de la Force en attente de la CEDEAO et sont en charge de la mise en oeuvre de la coopération opérationnelle. À ce titre, ils réalisent de nombreuses actions de coopération militaire au profit du Sénégal, à partir de détachements d'instruction opérationnelle, de détachements d'instruction technique et d'exercices menés en fonction des contraintes des deux parties.
Leurs missions principales sont la conduire des actions de coopération opérationnelle bilatérale et régionale dans le cadre de l'appui à l'architecture africaine de paix et de sécurité (pour la CEDEAO) et de soutien aux missions de maintien de la Paix ; la satisfaction du nouvel accord de partenariat ; la participation à l'autoprotection de nos emprises au Sénégal en cas de crise majeure.
Cette coopération militaire remplit ses objectifs et le Sénégal en tire profit à travers un engagement soutenu dans les opérations de maintien de la paix (MINUAD au Soudan, MONUSCO au Congo, ONUCI en RCI, MINUSTAH en Haïti et ECOMIB en Guinée Bissau) et a un rôle actif dans la montée en puissance de la FAC.
Cette coopération est appelée à s'accroître, du fait de la crise en cours au Sahel, avec le déploiement d'un contingent MISMA.
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* 1 In L'Afrique est notre avenir
* 2 Cette carte se trouve dans le rapport d'information de MM. Lorgeoux et Bockel précité, p.261