B. LA SOFIRAD SANS RMC ?

1. Un bilan en demi-teinte.

La SOFIRAD, société anonyme dont le capital (176,4 millions de francs) est détenu par l'État est directement concernée par la réforme de l'Action audiovisuelle extérieure.

Le bilan des activités en 1996 semble être meilleur pour les participations dans la télévision que pour celles dans la radio, malgré l'absence de vision claire et consolidée du « groupe » SOFIRAD. Son chiffre d'affaires consolidé atteindrait environ 1 milliard de francs.

Les chaînes et sociétés de télévision dans lesquelles la SOFIRAD détient une participation ont représenté, en 1995, un chiffre d'affaires global de 640 millions de francs, qui pourrait atteindre 670 millions de francs en 1997. Le résultat cumulé d'exploitation de ces sociétés de télévisions a dégagé, en 1995, un excédent de 10,3 millions de francs.

Pour les activités radio, aucun chiffre consolidé n'a cependant été fourni. On rappellera cependant que ce bilan devrait être lourdement « plombé » par les pertes de RMC, malgré un déficit réduit de 35 %. Le résultat d'exploitation de RMC, en 1995-1996, ressort à - 101,7 millions de francs : 217,3 millions de francs de produits d'exploitation, en recul de 15 % par rapport aux prévisions de l'exercice et de plus de 30 % par rapport au précédent exercice 1994/1995, et des charges à hauteur de 313,7 millions de francs (- 7 % par rapport aux prévisions et - 20 % par rapport à 1995/1996).

Le chiffre d'affaires s'élève à 185 millions de francs pour le programmé généraliste Ondes longues (contre 201,7 millions de francs en 1994-1995).

Compte tenu de l'échec d'une nouvelle tentative de privatisation, un plan de relance, s'appuyant sur un refinancement de 200 millions de francs, pris en charge par la SOFIRAD, pour 83 %, et par la Principauté de Monaco, pour 17 %, a été décidé en février 1996. La part de financement de la SOFIRAD prend la forme d'avances d'actionnaires et la société a emprunté 100 millions de francs, garantis en partie par un nantissement de valeurs mobilières et par une hypothèque sur l'immeuble qu'elle occupe.

2. La SOFIRAD et la réforme de l'Action audiovisuelle extérieure

Elle se traduit, comme on l'a vu, par le rapprochement entre TV5 et CFI qui anticipe leur regroupement au sein d'une nouvelle holding, dont les contours demeurent néanmoins encore flous.

En effet, CFI et TV5, dans lesquels elle dispose de, respectivement, 100 % et 22 %, devraient être rattachés au pôle télévisuel extérieur.

Par ailleurs, la SOMERA (RMC Moyen-Orient), dont 95,5 % du capital appartient à la SOFIRAD, a été rattachée à RFI dans le cadre de la constitution du pôle radiophonique.

Le rôle, original et utile, que joue la SOFIRAD plaide toutefois pour le maintien de cette structure après la refonte de l'Action audiovisuelle extérieure. Elle remplit, en effet, un rôle de repérage de nouveaux marchés, dispose d'un rôle d'expertise et d'éclairage de plus en plus nécessaires pour anticiper un paysage audiovisuel mondial en rapide évolution. Néanmoins, il est légitime que les opérateurs radiophoniques et audiovisuels qui dépendent d'elle soient rattachés aux nouveaux pôles qui doivent être créés.

La SOFIRAD permet aux pouvoirs publics d'apporter un appui à l'action internationale des opérateurs privés par le biais de leur association à des bouquets satellitaires dans des régions dont ils sont absents.

C'est ainsi que le bouquet satellitaire en préparation sur l'Afrique doit regrouper autour de TV5, CFI et LA CINQUIÈME, des chaînes partiellement ou totalement privées telles que MCMI, EURONEWS, PLANÈTE, CANAL HORIZONS, et une chaîne du Groupe AB.

Par ailleurs, certains opérateurs dépendant de la SOFIRAD connaissent des succès internationaux incontestables. Ainsi, la chaîne musicale MCM bénéficie-t-elle d'un meilleur taux d'audience que MTV, chaîne musicale anglo-saxonne.

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