CHAPITRE PREMIER - L'ACTIVITÉ DES PME, DU COMMERCE ET DE L'ARTISANAT EN 1995 ET 1996

I. LE COMMERCE : UNE ÉVOLUTION POSITIVE

A. UNE ACTIVITÉ PLUS SOUTENUE

En 1995, dans un contexte économique relativement favorable, malgré le ralentissement intervenu en fin d'année, l'activité du secteur du commerce s'est renforcée. Les ventes du commerce de détail se sont en effet accrues, en volume, de 1,7 %, contre 1,2 % l'année précédente, tandis que celles du commerce de gros ont progressé de 2,9 %, contre 1,5 % en 1994.

1. Le commerce de détail


• La consommation commercialisable ( ( * )2) , qui représente le déterminant essentiel de l'activité du commerce de détail, a enregistré une accélération en 1995 (+1,4 %, contre +0,4 % en 1994), malgré une remontée du taux d'épargne, en raison de la progression plus rapide du pouvoir d'achat des ménages. Cette reprise s'observe à la fois sur les produits alimentaires (+1,6 %, contre +0,8 %) et les produits non alimentaires (+1,3 % après + 0,2 %), notamment sur les produits pharmaceutiques et les articles d'hygiène-culture-loisirs-sport.

Dans ces conditions, le chiffre d'affaires du commerce de détail s'est accru de 1,7 % en 1995, soit à un rythme un peu plus rapide qu'en 1993 (+1,1 %) et 1994 (+ 1,2 %), mais très inférieur à celui constaté en moyenne au cours de la précédente décennie.

Il s'est élevé à 1.900,1 milliard de francs, comme l'indique le tableau ci-dessous.

CHIFFRE D'AFFAIRES DU COMMERCE DE DÉTAIL

Source : INSEE - Comptes Commerciaux de la Nation


La croissance du chiffre d'affaires des hypermarchés s'est ralentie (+ 3,8 %, contre + 4,9 % en 1994), en dépit de l'évolution plus favorable de la consommation en produits alimentaires et non alimentaires, ce qui s'explique en partie par la moindre progression du parc depuis deux ans.

Celui-ci s'est étendu surtout par l'ouverture d'hypermarchés de grande taille. Ainsi, la surface de vente a progressé de 3,5 % , tandis que le nombre de magasins n'a crû que de 2,2 %. Au 1er janvier 1996, l'INSEE dénombrait 1.071 hypermarchés d'une surface moyenne de 5.700 m 2 (dont 484 de plus de 5.000 m 2 ).

Les ventes des supermarchés (+3,5 %, contre +3,1 % en 1994) ont augmenté à un rythme voisin de celui des trois années précédentes.

Le parc des supermarchés s'est développé par l'ouverture de magasins de moins de 1.000 m 2 , non assujettis aux demandes d'autorisation d'ouverture selon les dispositions législatives alors en vigueur.

En 1995, les maxidiscomptes ont encore assuré l'essentiel de la progression : avec 234 nouveaux magasins, ils représentaient 75 % des ouvertures de supermarchés. Le parc de ces petits supermarchés (674 m 2 en moyenne) atteignait 19 % du nombre des supermarchés et 13 % de leur surface de vente, alors qu'il était encore très réduit en 1988.

Comme l'indique le tableau ci-après, les hypermarchés et supermarchés ont réalisé environ 41 % du chiffre d'affaires du commerce de détail, leur part de marché progressant à nouveau.

L'activité du commerce non alimentaire spécialisé, hors pharmacie, qui avait fléchi les trois années précédentes, s'est redressée en

1995 (+ 1 %, contre - 0,3 % en 1994), grâce à l'évolution favorable des commerces d'équipement du foyer (+ 2 %, après + 0,8 %), d'hygiène-culture-loisirs-sport (+ 3,0 % contre + 1 %) et de produits divers (+ 0,4 % après - 0,9 %), alors que le chiffre d'affaires des commerces d'équipement de la personne a continué à se réduire (- 1,5 % contre - 2,2 %), pour la quatrième année consécutive, en liaison avec la baisse de la consommation des ménages en articles d'habillement.

Le chiffre d'affaires des pharmacies, après un ralentissement en 1994 (+ 2,5 %), a retrouvé en 1995 sa croissance des années antérieures (+ 4,9 %).

Le repli des ventes du commerce non alimentaire non spécialisé

(-0,8 % en 1993 et -0,6 % en 1994) s'est accentué en 1995 (- 2,2 % ), aussi bien du fait des grands magasins (- 4,2 %, après - 0,7 % en 1994) que de la vente par correspondance sur catalogue (-2,3% après - 1,7 %). Ces deux secteurs, qui subissent la diminution persistante de la consommation d'articles d'habillement ont, en outre, souffert des mouvements sociaux de fin d'année.

RÉPARTITION (EN %) DU CHIFFRE D'AFFAIRES DES ENTREPRISES DU COMMERCE DE DÉTAIL

Source : INSEE - Division « Commerce »

* Estimation en fonction du classement des entreprises entre le grand commerce et le petit-moyen commerce sur la base de l'Enquête Annuelle Commerce 1993.

** Chiffre d'affaires corrigé pour substituer les ventes aux commissions (tabac et presse)


• Comme l'illustre le tableau ci-dessous, hypermarchés et supermarchés ont continué d'accroître leurs parts de marché de ventes de produits alimentaires. Ils ont vendu 60,4 % des produits alimentaires consommés par les ménages, contre 59,1 % en 1994. L'activité des petites surfaces a reculé à nouveau d'environ - 2 % à - 3 %. Ainsi, l'alimentation générale (succursaliste et indépendante) et le commerce alimentaire spécialisé détenaient respectivement 9,3 % et 15,8 % du marché des produits alimentaires.

PARTS DE MARCHÉ - PRODUITS ALIMENTAIRES COMMERCIALISABLES

en %

Source : INSEE - Division « Commerce »

(1) de 400 à 2.500 m 2 et de 1/3 à 2/3 du chiffre d'affaires en alimentation.

(2) Y compris petits et moyens commerces franchisés et adhérents de groupements d achats (coopératives de détaillants et autres)

(3) Boulangerie-pâtisserie, commerce de l'automobile, ventes au détail du commerce de gros et de divers prestataires de services et ventes directes des producteurs.

* Estimation en fonction du classement des entreprises entre le grand et petit-moyen commerce sur la base de l'Enquête Annuelle Commerce 1993.

* (2) La consommation commercialisable regroupe tous les produits susceptibles d'être distribués par le commerce de demi Elle correspond à la consommation marchande des ménages diminuée des services, de l'automobile, de l'eau, du gaz de ville et de l'électricité.

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