EXAMEN DU RAPPORT

La commission a ensuite examiné le rapport de M. Claude Huriet, rapporteur, sur la proposition de loi n° 329 (1996-1997) présentée par MM. Charles Descours, Claude Huriet, Maurice Blin, Guy Cabanel, Henri de Raincourt, Josselin de Rohan, Jacques Bimbenet, Paul Blanc, Mme Annick Bocandé, MM. Louis Boyer, Dominique Leclerc, Bernard Seillier et Jean-Pierre Fourcade, relative au renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme.

M. Claude Huriet, rapporteur , a rappelé que son rapport aurait dû être discuté depuis déjà plusieurs mois, dans la mesure où le Sénat avait recueilli l'accord du précédent Gouvernement sur l'architecture de la réforme de la sécurité sanitaire définie par la proposition de loi.

Il a indiqué que, si les circonstances avaient changé, il estimait toujours que les dispositions de la proposition de loi demeuraient les plus adaptées pour réformer l'administration sanitaire et qu'elles mettaient en place le système le plus efficace et le " plus lisible ".

Il a donc affirmé que son projet de conclusions respectait à la lettre toutes les dispositions de la proposition de loi initialement élaborée par la commission.

Il a indiqué, à cet égard, que les modifications qu'il proposait étaient, pour la plupart d'ordre formel.

M. Claude Huriet, rapporteur, s'est félicité que le Gouvernement, après avoir étudié le dossier pendant l'été, soit revenu sur sa position initiale de créer une seule agence de sécurité sanitaire et soit donc désormais d'accord avec l'ensemble du schéma proposé par la majorité sénatoriale.

Il a observé que le Sénat, en examinant la proposition de loi, ne s'apprêtait pas à aider le Gouvernement à mettre en place sa réforme, mais voulait mettre en oeuvre la sienne, à laquelle deux gouvernements successifs s'étaient ralliés. Il a estimé que l'équilibre de la proposition instituant deux agences de sécurité sanitaire reposait sur la définition de leurs missions et de leurs moyens, et qu'il fallait prendre garde à ne point rompre cet équilibre.

M. Claude Huriet, rapporteur, a ensuite présenté les principales orientations de la proposition de loi et des quelques ajustements proposés.

Evoquant l'institut de veille sanitaire, chargé de détecter tout événement susceptible d'altérer la santé de la population, d'alerter les pouvoirs publics et de formuler des recommandations, il a indiqué qu'il ne proposerait aucune modification de fond.

Concernant l'agence de sécurité sanitaire des produits de santé, qui contrôlera, non seulement le médicament, le sang, les thérapies génique et cellulaire et les greffes, mais aussi les dispositifs médicaux, les produits cosmétiques et les produits dits " frontières ", il a suggéré deux modifications de fond, dont la première résidait dans les pouvoirs de police sanitaire confiés à l'agence de sécurité sanitaire des produits de santé, et la seconde tendait à mieux garantir l'indépendance et la transparence des travaux de l'agence par rapport à l'industrie.

M. Claude Huriet, rapporteur, a ensuite évoqué l'agence de sécurité sanitaire des aliments, chargée d'évaluer les risques sanitaires des aliments et, donc, de contribuer à garantir leur sécurité sanitaire.

Il a indiqué qu'il souhaitait retenir toutes les orientations de la proposition de loi, en précisant seulement que cette agence participerait à l'application de la législation concernant les " allégations santé " des aliments et le médicament vétérinaire.

En effet, la proposition de loi prévoit que l'agence de sécurité sanitaire des aliments sera chargée d'évaluer les risques que comportent les médicaments vétérinaires pour l'alimentation humaine. C'est pourquoi il serait illogique de confier les autorisations de mise sur le marché des médicaments vétérinaires à l'agence des produits de santé. Il serait en tout cas déraisonnable d'opter en faveur du statu quo, c'est-à-dire de maintenir le système actuel.

Concernant le conseil national de sécurité sanitaire créé par le titre IV de la proposition de loi, qui doit préparer le travail intergouvernemental en matière de politique sanitaire, M. Claude Huriet, rapporteur, a précisé qu'il ne proposerait pas de modification autre que rédactionnelle.

Dans le titre V consacré à des dispositions diverses, et notamment l'organisation de la transfusion sanguine et des greffes, il a formé le voeu d'aller au bout de la logique tracée par la proposition de loi en séparant l'activité de planification, de promotion du don, et de gestion confiée à un établissement français du sang et à l'établissement français des greffes, de l'activité de contrôle et de police sanitaires confiée à l'agence de sécurité sanitaire des produits de santé. Parmi les dispositions diverses, il a déclaré qu'il proposait en outre d'unifier, comme l'avait déjà souhaité le Sénat, les procédures d'autorisation en matière de thérapies génique et cellulaire en regroupant les quelques compétences qui demeuraient au sein du ministère de la santé dans l'agence de sécurité sanitaire des produits de santé.

Puis, la commission a procédé à l'examen des conclusions présentées par le rapporteur.

Elle a accepté la proposition du rapporteur de retenir les intitulés " institut de veille sanitaire ", " agence de sécurité sanitaire des produits de santé " et " agence de sécurité sanitaire des aliments " pour les trois établissements publics institués par la réforme.

Elle a adopté l'article premier , relatif à l'institut de veille sanitaire, dans la rédaction proposée par M. Claude Huriet, rapporteur. Par rapport au texte de la proposition de loi, outre des modifications rédactionnelles ou de précision, a été insérée une disposition tendant à sanctionner pénalement les refus de transmission d'informations concernant des risques pour la santé humaine.

Après une intervention de MM. Charles Descours et André Jourdain , la commission a adopté l'article 2 de la proposition de loi relatif à l'agence de sécurité sanitaire des produits de santé dans la rédaction proposée par le rapporteur. Le texte adopté se distingue notamment des articles 2 et 3 de la proposition de loi par la mention de la tutelle du ministre de la santé, l'élargissement de la compétence de l'agence aux matières premières des médicaments et aux biomatériaux, par les nouveaux pouvoirs de police sanitaire confiés à l'agence pour tous les produits de sa compétence et par de nouvelles garanties de transparence et d'indépendance des travaux de cet établissement.

A l'article 3 , qui tire les conséquences de la création de l'agence de sécurité sanitaire des produits de santé dans le code de la santé publique, la commission a souhaité préciser, sur proposition de MM. Jean-Pierre Fourcade, président, et Charles Descours , que l'ouverture d'un établissement pharmaceutique, quelle que soit son activité, était subordonnée à la délivrance d'une autorisation et que les consultations du conseil supérieur d'hygiène publique de France prévues aux articles L. 658-5 et L. 658-6 du code de la santé publique devaient être maintenues. Elle a adopté cet article ainsi modifié.

La commission a ensuite examiné l'article 4 des conclusions. Par rapport au texte de l'article 6 de la proposition de loi, cet article confirme la mission de l'agence de contribuer à assurer la sécurité sanitaire des produits alimentaires, notamment en matière de médicaments vétérinaires, de produits diététiques et d'allégations santé des aliments et les moyens juridiques mis à sa disposition. A l'initiative de M. Jean-Pierre Fourcade, président , le texte proposé par M. Claude Huriet, rapporteur, a été assorti de la précision que les missions de l'agence lui étaient confiées dans le but d'assurer la protection de la santé humaine. La commission a adopté l'article 4 dans cette rédaction.

Après les interventions de MM. Jean-Pierre Fourcade, président, Jean-Louis Lorrain et Charles Descours , la commission a ensuite adopté l'article 5 qui précise le champ des mesures réglementaires qui ne pourront être prises qu'après avis de l'agence de sécurité sanitaire des aliments, étant précisé que ces avis sont rendus publics.

La commission a adopté les articles 6, 7 et 8 dans la rédaction proposée par le rapporteur.

La commission a ensuite examiné l'article 9 , qui procède à tous les correctifs techniques résultant du transfert à l'agence des produits de santé du contrôle du sang et des greffes et de la création de l'établissement français du sang. Elle a accepté la proposition du rapporteur de séparer complètement les activités de planification et de gestion de celles du contrôle sanitaire. Elle a donc aussi retenu une modification souhaitée par M. Jean-Pierre Fourcade, président, qui allait dans ce sens.

La commission a ensuite adopté les articles 10 à 13 dans la rédaction proposée par le rapporteur.

La commission a adopté le texte de la proposition de loi dans la rédaction proposée par le rapporteur, assortie des modifications visées plus haut, le groupe communiste, républicain et citoyen ne prenant pas part au vote.

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