ARTICLE 24
Evaluation du prélèvement opéré
sur les recettes de l'Etat
au titre de la participation de la France au
budget des Communautés européennes
Commentaire : le présent article vise à
préciser l'évaluation de la contribution française au
budget des Communautés européennes, fixée à
91,5 milliards de francs.
Le prélèvement sur recettes représentatif de la
contribution française au budget européen est
évalué à 91,5 milliards de francs en 1998. Il
s'accroîtrait de près de 4 % par rapport au
prélèvement effectif pour 1997.
L'analyse détaillée de cette contribution fait l'objet
d'un rapport distinct "
Participation de la France au budget des
Communautés européennes (article 24 du projet de loi de
finances)
". Ce rapport est établi par M. Denis Badré,
rapporteur spécial.
Décision de la commission : votre commission a réservé
son vote jusqu'à l'examen du rapport spécial sur la participation
de la France au budget des Communautés européennes.
TITRE II
DISPOSITIONS RELATIVES A L'EQUILIBRE DES
RESSOURCES ET DES CHARGES
ARTICLE 25
Equilibre général du
budget
Commentaire : cet article "traditionnel" fixe
les plafonds
des grandes catégories de dépenses et arrête les
données générales de l'équilibre financier
("tableau d'équilibre"). Il prévoit également une
autorisation générale d'emprunt et précise à
l'état A annexé les recettes prévisionnelles ligne
à ligne.
Les éléments essentiels du projet de loi de finances pour 1998
ont été analysés dans le Tome I du présent
rapport.
A l'issue de l'examen de la première partie de la loi de finances,
l'Assemblée nationale a porté le déficit budgétaire
de 257,869 milliards de francs à 257,368 milliards de francs,
soit une amélioration de 501 millions de francs.
En raison des dates retenues pour l'examen du projet de loi de finances
à l'Assemblée nationale et au Sénat, les articles de la
deuxième partie n'ont pas été définitivement
votés au moment où le présent rapport a dû
être "bouclé".
L'analyse de l'article d'équilibre, tel qu'il sera définitivement
adopté, sera présentée le jeudi 20 novembre
devant votre commission des finances.
Il est toutefois possible de résumer les conséquences des votes
de l'Assemblée nationale intervenus en première partie du projet
de loi de finances.
S'agissant des recettes fiscales, l'Assemblée nationale a adopté
plusieurs mesures qui en modifient le rendement. Ces mesures ont
été analysées dans les articles précédents.
Le tableau ci-après en récapitule les effets sur le solde
budgétaire.
Articles |
Mesure |
Amélioration du solde (millions de francs) |
Aggravation du solde (millions de francs) |
2 |
Plafonnement de la demi-part à 5.000 F. |
1.600 |
|
6 |
Provision pour fluctuation de cours (plafond de 60 millions) |
|
|
6 bis |
Suppression déductibilité des provisions pour licenciement |
|
|
9 |
Suppression des déductions forfaitaires supplémentaires |
|
|
10 bis |
Frais de recherche d'emplois pour chômeurs de longue durée |
1 |
|
11 bis |
Suppression déductibilité TVA sur gazole et déduction particulière pour carburants propres |
|
|
12 |
Réduction de la TIPP applicable à certains carburants |
|
|
13 |
Non actualisation du barème de l'impôt sur la fortune |
|
|
13 bis |
Prorogation du dispositif donations-partage |
50 |
|
14 |
"Tunnélisation" des déficits loi Pons |
200 |
|
17 |
Suppression du dispositif prévu pour les rachats partiels de contrats d'assurance-vie |
|
|
18 quinquies |
Dégrèvement taxe d'habitation |
480 |
|
18 sexies |
Plafonnement taxe d'habitation |
600 |
|
18 octies |
Taxe véhicules de société |
430 |
|
18 nonies |
Majoration IFA |
200 |
|
18 decies à terdecies |
Recettes de "poche" - droits de timbre et d'enregistrement |
|
Au total, l'Assemblée nationale a donc, d'un
côté, accru les recettes de 4,290 milliards de francs et, de
l'autre, diminué ces mêmes recettes de 3,230 milliards de
francs, soit
un effet positif global de 1,06 milliard de francs.
Cet effet positif se lit tant à la ligne remboursements et
dégrèvements (accrus de 1,080 milliard de francs par suite
de l'adoption des articles 18 quinquies et 18 sexies), qu'à la
ligne montants bruts des ressources à caractère définitif
(+ 2,221 milliards). La beauté de l'exercice budgétaire
ne permet pas de retrouver l'effet positif global de 1,06 milliard par
simple addition algébrique des deux agrégats
précités (soit 1,141 milliard). En effet, il convient de
tenir compte des effets de l'article 18 septies (remboursement de
270 millions de francs au titre du FCTVA) qui n'apparaît pas en tant
que tel puisqu'il s'agit d'un prélèvement sur recettes non
individualisé dans l'article d'équilibre et d'une
découverte "miraculeuse" du secrétaire d'Etat au budget en
séance publique à l'Assemblée nationale :
"Huitièmement, les produits des domaines seront
réévalués de 350 millions de francs pour tenir compte
d'opérations immobilières que le gouvernement a
décidé d'accélérer."
S'agissant des recettes du budget général, les
conséquences des votes de l'Assemblée nationale peuvent
être ainsi résumées :
Prélèvements sur recettes |
- 270 |
+ |
|
Réévaluation des produits des domaines |
+ 350 |
+ |
|
Recettes fiscales supplémentaires votées par l'Assemblée nationale |
+ 2.140 |
= Montant bruts |
+ 2.221 (1) |
- |
|
Prélèvements sur recettes |
+ 1.080 |
= Montants nets |
+ 1.141 |
(1) en tenant compte des variations infinitésimales
au titre de la DCTP.
S'agissant des comptes d'affectation spéciale, l'Assemblée
nationale a accru les recettes du FNDS de 98 millions de francs
(Art. 22 bis) créé un fonds spécial pour la
modernisation de la presse doté de 300 millions de francs
(Art. 18 bis) et réduit les recettes du FFN de
0,5 million de francs (Art. 18 quater). Les ressources des CAS
se sont donc accrues de 397 millions pour atteindre 60,985 milliards
de francs, leurs dépenses étant par construction
augmentées de la même somme.
En dépenses,
l'Assemblée nationale a adopté
3 mesures : la dotation de 100 millions de francs pour les
journalistes, l'accroissement de 500 millions de francs de la subvention
d'équilibre au BAPSA et une majoration de 40 millions de francs des
crédits du ministère des anciens combattants. Le total de ces
dépenses nouvelles s'établit à 640 millions de francs.
Le montant net des ressources ayant été accru de
1.141 millions de francs et celui des dépenses de
640 millions, il en résulte une amélioration du solde de
501 millions de francs.
En application des positions prises lors de l'examen de l'équilibre
général du projet de loi de finances pour 1998 (voir Tome I du
présent rapport), votre commission a adopté un
amendement
tendant à réduire de 21,3 milliards de francs le plafond
des dépenses ordinaires civiles tel qu'il figure dans le tableau du I de
cet article.
Décision de la commission : sous le bénéfice de
ces observations, votre commission vous propose d'adopter cet article et
l'état A qui lui est annexé compte tenu des modifications
qu'elle a apportées aux articles de la première partie du
présent projet de loi et de l'amendement qu'elle vous soumet.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours d'une réunion tenue le mercredi 12 novembre
1997, sous la présidence de M. Christian Poncelet,
président, la commission a procédé, sur le rapport de
M. Alain Lambert, rapporteur général, à l'examen des
articles de la première partie du projet de loi de finances pour 1998.
La commission a, tout d'abord, adopté sans modification l'
article
premier
relatif à l'autorisation de percevoir les impôts
existants.
A l'
article 2
, relatif au barème de l'impôt sur le
revenu, la commission a adopté trois amendements tendant à
rétablir l'allégement progressif du barème,
institué par la loi de finances pour 1997. En réponse à
M. Jean-Philippe Lachenaud, le rapporteur général a
estimé le coût fiscal de ces amendements à
14,2 milliards de francs.
Elle a ensuite adopté l'
article 3
, relatif à la
simplification des obligations déclaratives des propriétaires
fonciers.
Puis, la commission a adopté, sans modification,
l'
article 4
, qui tend à aménager le paiement mensuel
de l'impôt.
Elle a ensuite adopté, sans modification, l'
article 5
, qui
procède à une limitation de la déductibilité des
provisions pour renouvellement des équipements utilisés par les
entreprises concessionnaires.
A l'
article 6
, relatif à la suppression de l'avantage
fiscal lié à la provision pour fluctuation des cours, le
rapporteur général a présenté un amendement tendant
à lisser, sur six ans au lieu de trois, l'impact de la
réintégration de cette provision dans les résultats des
entreprises. M. Alain Lambert, rapporteur général, a fait
valoir que le texte adopté par l'Assemblée nationale risquait
d'affaiblir les entreprises françaises de première transformation
des matières premières dans la compétition internationale.
Le rapporteur général a par ailleurs appelé l'attention de
la commission sur la nécessité de trouver un mécanisme
substitutif à la provision pour fluctuation de cours pour
atténuer l'impact dans les comptes des entreprises de la variation des
cours des matières premières. Il a indiqué que ce
mécanisme pouvait s'inspirer de la méthode de valorisation des
stocks " dernier entré, premier sorti " (LIFO) utilisée
par presque tous les concurrents de la France, mais que cette réforme
comptable ne relevait pas du domaine de la loi.
En réponse à M. Maurice Blin, qui se prononçait pour
la suppression de cet article, à MM. Maurice Schumann et Philippe
Marini, qui appelaient l'attention sur les difficultés qu'il
occasionnait pour les entreprises, et à M. Roland du Luart, qui
aurait souhaité que la portée de la mesure soit limitée
à l'industrie pétrolière, M. Alain Lambert,
rapporteur général, a considéré qu'une suppression
pure et simple de l'article aboutirait, en fin de discussion budgétaire,
à son rétablissement par l'Assemblée nationale.
Il a répondu à M. Maurice Schumann qu'à sa
connaissance, l'industrie lainière était préservée
par l'amendement qu'il proposait à la commission. Il s'est montré
réservé quant à la limitation de sa portée à
l'industrie pétrolière.
M. Jean-Philippe Lachenaud a suggéré de combiner une hausse
des seuils et un allongement des délais et M. Philippe Marini a
considéré qu'il fallait plafonner le montant de la provision
à rapporter au résultat des entreprises à hauteur d'une
fraction des capitaux propres de ces entreprises.
En réponse, M. Alain Lambert, rapporteur général, a
demandé mandat à la commission, qui l'a accepté,
d'apporter d'éventuelles nouvelles modifications à l'amendement
qu'il lui proposait. La commission a alors adopté l'amendement
présenté par son rapporteur général.
A l'
article 6 bis (nouveau)
, relatif à la suppression
de la déductibilité fiscale des provisions pour licenciement, la
commission a adopté un amendement de suppression, le rapporteur
général estimant que cet article avait un fondement plus
idéologique qu'économique.
A l'
article 7
, qui concerne la normalisation du régime
fiscal des produits de placement des compagnies d'assurances, la commission a
adopté un amendement de précision.
A l'
article 8
, qui tend à supprimer le régime fiscal
des parts de copropriété de navires (quirats), M. Alain
Lambert, rapporteur général, a présenté un
amendement de suppression fondé sur trois raisons : l'impact
favorable du régime des quirats sur les chantiers navals
français ; son coût par emploi moins élevé que
le Gouvernement ne le dit ; le caractère dommageable, pour la
flotte de commerce française, de sa disparition en l'absence d'un
système de remplacement. Mais, évoquant le risque que le
dispositif quirataire, rétabli par le Sénat, soit de nouveau
supprimé à l'Assemblée nationale, il s'est demandé
s'il n'était pas plus judicieux d'amender la loi sur les
différents points qui avaient soulevé des critiques.
M. Philippe Marini a rappelé que le dispositif des quirats
était d'application trop récente pour être modifié
ou supprimé, sans connaître les résultats de
l'évaluation objective et rigoureuse, à laquelle l'office
d'évaluation des politiques publiques, saisi du thème de la
politique maritime française, était en train de procéder.
Il s'est déclaré partisan d'une stabilité de la
règle fiscale afin de ne pas perturber les investissements
déjà engagés et de ne pas dégrader l'image de la
France.
M. Jacques Oudin a alors rappelé que le but du régime
quirataire était de restaurer la flotte de commerce française
à un rang honorable, que de nombreux Etats soutenaient leur flotte de
cette manière et que le Gouvernement, doté d'un pouvoir
d'agrément, disposait de tous les moyens de contrôler
l'utilisation de ce système.
MM. Roland du Luart et Yann Gaillard ont, en revanche, exprimé une
position défavorable à ce système en faisant valoir qu'il
avait indirectement bénéficié aux chantiers navals
étrangers, et notamment coréens.
M. Alain Lambert, rapporteur général a alors demandé
à la commission de l'éclairer sur les orientations qu'elle
souhaitait donner dans la recherche d'une amélioration du dispositif
existant, en faisant valoir qu'une communication récente de la
commission européenne encourageait les pays de l'Union européenne
à assortir leurs dispositifs fiscaux incitatifs d'une clause de
préférence européenne, ce qui ouvrait la voie à un
amendement tendant à privilégier les navires construits en Europe.
Après avoir indiqué que la loi avait été
instituée en faveur des armateurs et non des chantiers navals,
M. Philippe Marini a considéré qu'il serait possible
d'instituer un allongement de la durée d'utilisation du navire sous
pavillon français ou terres australes françaises (TAAF).
La commission a alors adopté l'amendement de suppression proposé
par le rapporteur général, tout en lui donnant mandat de
poursuivre sa réflexion en vue du dépôt éventuel
d'un amendement tendant à encadrer le dispositif des quirats.
A l'
article 9
, relatif au maintien des déductions
supplémentaires de frais professionnels et à la réduction
d'impôt accordée au titre des frais de scolarité, la
commission a adopté un amendement de suppression que le rapporteur
général a présenté comme cohérent avec le
rétablissement, à l'article 2, de l'allégement de
l'impôt sur le revenu.
A l'
article 10
, relatif à la réduction de 50 %
du plafond de la réduction d'impôt accordée au titre de
l'emploi d'un salarié à domicile, la commission a adopté
un amendement de suppression de cette limitation.
A l'
article 10 bis (nouveau
)
relatif à la
déductibilité fiscale des frais de recherche d'emploi, la
commission a adopté un amendement rédactionnel.
Puis, la commission a adopté sans modification
l'article 11
tendant à assujettir à la TVA au taux réduit les travaux
d'amélioration réalisés dans les logements sociaux.
Elle a ensuite adopté un
amendement tendant à insérer
un article additionnel avant l'article 11 bis
dont l'objet est de rendre
applicable à d'autres usages que la combustion domestique le taux
réduit de TVA sur le bois de chauffage.
Puis, M. Alain Lambert, rapporteur général, a
souhaité connaître l'avis des commissaires sur l'
article 11
bis
qui tend, en matière de TVA, à aligner le régime
fiscal du gazole sur celui des autres carburants par la suppression de la
déductibilité de la TVA qui le grève. M. Philippe
Adnot a alors déclaré que cette mesure, dont le rendement
anticipé était de 350 millions de francs, participait, avec
l'augmentation de la taxe sur les véhicules de société,
à l'accroissement de la pression fiscale sur les entreprises.
M. Alain Lambert, rapporteur général, a indiqué que
le gazole bénéficiait en matière de TVA d'un avantage
fiscal dont étaient privés les autres carburants et qu'à
cet égard, trois options étaient possibles : l'alignement
par le haut tel que le proposait l'article 11 bis, le maintien de la
situation en l'état, ou l'adoption de la partie de l'article 11 bis
qui concerne l'électricité.
M. Philippe Marini a considéré que, en cohérence
avec l'objectif de la majorité sénatoriale qui était de
contenir les prélèvements pesant sur les entreprises, il
convenait de rejeter cet article. Il s'est par ailleurs demandé s'il
était possible de traiter différemment les professionnels et les
non-professionnels.
M. Michel Mercier s'est déclaré partisan d'un maintien de
la déductibilité de la TVA grevant le gazole et d'un alignement
de la fiscalité des autres carburants sur ce régime. Le
rapporteur général lui a répondu qu'un tel alignement "par
le bas" n'était pas compatible avec l'objectif de ne pas aggraver le
déficit budgétaire.
M. Maurice Schumann a considéré qu'il convenait d'adopter
l'article pour ne pas laisser prise aux critiques des écologistes. La
commission a alors adopté l'
article 11 bis
sans
modification.
A l'
article 12
relatif à la modification des tarifs de la taxe
intérieure de consommation sur les produits pétroliers et sur le
gaz naturel, M. Alain Lambert, rapporteur général, a
souhaité savoir si la commission était favorable au
dépôt d'un amendement "de balancement" tendant à aligner
progressivement la fiscalité du gazole sur celle des autres carburants
et à donner un signe aux consommateurs et aux constructeurs. Il a
souligné qu'un tel amendement était de nature à
interpeller le Gouvernement, dans le prolongement des précédents
travaux menés par la commission des finances du Sénat. Il a
rappelé à cet égard que le Gouvernement n'avait toujours
pas déposé le rapport demandé par le Sénat sur les
modalités de calcul de la puissance fiscale des véhicules, alors
que la loi de finances pour 1997 lui faisait obligation de le déposer
avant le 30 juin 1997.
M. Christian Poncelet, président, s'est déclaré
partisan d'un tel amendement pour marquer la volonté du Sénat de
réduire l'écart de fiscalité entre les différents
carburants.
M. Philippe Marini a également approuvé un tel amendement,
à condition qu'il ne modifie pas le rendement de la taxe.
M. Michel Mercier s'est ému du signal négatif donné
aux possesseurs de véhicules diesel et a souhaité que le
Sénat se contente d'une diminution de la taxe sur l'essence en laissant
au Gouvernement le soin d'augmenter la taxe sur le gazole.
Rappelant l'impact des précédents travaux du Sénat sur le
sujet, M. Alain Lambert, rapporteur général, a estimé
qu'un silence du Sénat pourrait être considéré comme
un renoncement à sa doctrine.
M. Philippe Adnot a observé que la lutte contre la pollution
atmosphérique devait s'appuyer sur un durcissement des
caractéristiques exigées des carburants plutôt que sur une
politique fiscale alourdissant les charges des entreprises et n'ayant aucun
impact sur le parc de véhicules diesel existant.
La commission a alors donné mandat à son rapporteur
général pour lui présenter, lors d'une prochaine
séance, un "amendement d'appel".
A
l'article 13
actualisant le barème de l'impôt de
solidarité sur la fortune, supprimé par l'Assemblée
nationale, M. Alain Lambert, rapporteur général, a
indiqué que la suppression de l'actualisation du barème avait un
impact marginal au regard des nombreux inconvénients de cet impôt,
sur lesquels le Sénat avait eu largement l'occasion d'exprimer son
insatisfaction. Il s'est en conséquence déclaré favorable
au maintien de la suppression de cet article par l'Assemblée nationale.
M. Roland du Luart a considéré que l'actualisation du
barème était un moindre mal et qu'il convenait de revenir au
texte initialement proposé par le Gouvernement.
MM. Jacques Oudin, Philippe Marini et Yann Gaillard ont approuvé
cette position en soulignant qu'elle était cohérente avec
l'objectif de ne pas alourdir la fiscalité.
La commission a alors adopté l'article 13 dans le texte initial du
Gouvernement qui prévoit une actualisation du barème de
l'impôt de solidarité sur la fortune.
Puis, la commission a adopté l'
article 13 bis
tendant
à prolonger d'un an le dispositif des donations-partage.
A l'
article 14
relatif à l'aménagement du régime
d'aide fiscale à l'investissement dans les départements et
territoires d'outre-mer, M. Alain Lambert, rapporteur
général, a rappelé que le montant des investissements
liés à la "loi Pons" s'étaient élevés
à 5,6 milliards de francs pour l'année 1996, soit un montant
supérieur à celui du budget des DOM-TOM pour 1998. Il a
précisé que les investissements étaient soumis, depuis
1992, à un rigoureux régime d'agrément et que, sauf
à douter de la compétence du ministère de
l'économie et des finances dans l'exercice de cette tâche, il
était imprudent de modifier la loi avant de disposer des conclusions de
la mission d'information de l'Assemblée nationale. Il a indiqué
que les députés avaient, en supprimant la possibilité
d'imputer les déficits d'exploitation sur le revenu global, fortement
limité l'importance de l'avantage fiscal lié à la "loi
Pons". Il a proposé de rétablir cette possibilité pour les
secteurs économiques les plus importants et les plus créateurs
d'emploi.
M. Roland du Luart a abondé dans le sens du rapporteur
général en rappelant que l'agrément institué en
1992 avait considérablement "moralisé" le dispositif. Il s'est
montré partisan d'un encadrement encore plus rigoureux de cet
agrément et d'un abaissement du seuil en dessous duquel les
agréments sont délégués aux directions locales des
services fiscaux.
M. Claude Lise a dénoncé la campagne de "diabolisation" de
la loi Pons en rappelant que, s'il avait été hostile à la
version de la loi antérieure à 1992, il y était devenu
très favorable depuis que les abus avaient été
corrigés. Indiquant que les 42.000 plaisanciers avaient un impact
plus important sur l'économie des DOM-TOM que les
50.000 croisiéristes, il a exprimé sa
préférence pour un dispositif de contrôle des
investissements a posteriori, plutôt que pour une restriction du nombre
des personnes susceptibles de bénéficier de la
déductibilité des déficits. Enfin, il a appelé
l'attention des commissaires sur le fait que le rapporteur
général de la commission des finances de l'Assemblée
nationale, M. Didier Migaud, avait commis une erreur dans la
rédaction de son amendement tendant à supprimer la
déductibilité des déficits d'exploitation, et que la
"petite loi" transmise au Sénat n'était pas conforme au texte du
projet de loi tel qu'issu des débats retranscris au Journal officiel.
M. Philippe Marini a estimé que l'amendement
présenté par le rapporteur général était de
nature à favoriser un éventuel accord du Gouvernement et de
l'Assemblée nationale.
A M. Christian Poncelet, président, qui l'interrogeait sur la
position du Gouvernement, le rapporteur général a fait part de
son relatif optimisme. La commission a alors adopté l'amendement
présenté par son rapporteur général.
A l'
article 15
tendant à plafonner la restitution de
l'avoir fiscal aux personnes physiques, le rapporteur général a
fait valoir que cet article était beaucoup moins bénin que le
Gouvernement voulait le faire croire puisqu'en tentant de pénaliser
120 contribuables qui bénéficient de plus d'un million de
francs de crédit d'impôt, il touchait 330.000 actionnaires,
dont un grand nombre de retraités pour lesquels le portefeuille
d'actions était souvent la plus grande source de revenus. Il a
indiqué qu'il n'appartenait pas au législateur de traquer les
contribuables qui utilisent la loi à des fins d'optimisation fiscale
mais qu'il convenait de recourir à la procédure de l'abus de
droit. Il a précisé que son amendement tentait d'atténuer
les conséquences négatives de cet article pour les petits
épargnants.
La commission a adopté l'amendement présenté par son
rapporteur général.
A l'
article 16
visant à plafonner l'exonération des
produits des titres non cotés détenus dans un plan
d'épargne en actions, le rapporteur général a
rappelé que le Sénat avait souhaité que l'administration
fiscale fasse un usage plus fréquent de la procédure de l'abus de
droit. En réponse à M. Christian Poncelet, président,
le rapporteur général a indiqué que la procédure
d'abus de droit devait effectivement permettre de régler la centaine de
cas qui pouvaient s'apparenter à un comportement de pure optimisation
fiscale et qu'il ne convenait donc pas de légiférer pour quelques
dizaines de contribuables.
La commission a alors adopté un amendement tendant à la
suppression de cet article.
La commission a ensuite adopté un amendement tendant à la
suppression de l'
article 17
, relatif au régime fiscal des
produits des contrats d'assurance-vie et des bons de capitalisation, le
rapporteur général ayant fait observer que cette disposition
pénalisait davantage l'épargne longue que l'épargne courte.
La commission a ensuite adopté l'
article 18
modifiant les
taxes afférentes à l'exercice d'une activité dans le
secteur des télécommunications.
A l'
article 18 bis (nouveau
)
,
la commission a
examiné un amendement de son rapporteur général permettant
d'exclure les entreprises de vente par correspondance du paiement de la taxe
sur les imprimés publicitaires.
M. Maurice Schumann a insisté sur la nécessité de
préserver ces entreprises fortement créatrices d'emplois. La
commission a alors adopté l'
article 18 bis
(nouveau)
ainsi amendé.
La commission a ensuite adopté l'
article 18 ter (nouveau)
prolongeant le régime des exonérations des droits sur les
partages immobiliers en Corse.
Puis, la commission a adopté l'
article 18 quater
(nouveau)
étendant le régime des exonérations de la
taxe de défrichement.
La commission a ensuite adopté l'
article 18 quinquies
(nouveau)
relevant le niveau de revenu permettant le
dégrèvement de taxe d'habitation.
Elle a ensuite examiné l'
article 18 sexies (nouveau)
instituant un dégrèvement plafonné de taxe d'habitation.
M. Philippe Marini a fait observer que s'il se réjouissait, en tant
que maire, que la fiscalité locale soit la plus indolore possible, il
s'interrogeait sur cet accroissement constant des transferts de l'Etat qui
risquait, à terme, de vider le processus de décentralisation de
son sens et l'autonomie locale de sa substance.
M. René Régnault a fait remarquer que les
dégrèvements de taxe professionnelle étaient plus
inquiétants et plus onéreux pour l'Etat que ceux concernant la
taxe d'habitation.
M. Henri Collard s'est interrogé sur la pérennité de
la compensation des dégrèvements proposés et
M. Philippe Adnot a indiqué que le système de transfert mis
en place était, d'une manière générale, critiquable.
La commission a alors adopté l'
article 18 sexies
(nouveau)
.
Puis elle a adopté l'
article 18 septies (nouveau)
concernant l'éligibilité des établissements publics de
coopération intercommunale au Fonds de compensation de la taxe à
la valeur ajoutée (FCTVA).
La commission a ensuite examiné un amendement de son rapporteur
général tendant à insérer un
article additionnel
à
l'
article 18 septies
, dont l'objet est de
"déverrouiller à la baisse" le lien entre le taux de la taxe
professionnelle perçue par un organe de coopération
intercommunale et les taux des trois taxes pesant sur les ménages
perçues par les communes membres.
MM. Jean-Philippe Lachenaud, René Regnault et Henri Collard ont
fait savoir qu'ils approuvaient la logique de cet article consistant à
amorcer le rapprochement des taux de taxe professionnelle pour les groupements
intercommunaux. La commission a alors adopté l'amendement
présenté par son rapporteur général.
Elle a ensuite adopté l'
article 18 octies (nouveau)
relevant la taxe sur les véhicules de société,
l'
article 18 nonies (nouveau)
modifiant le barème de
l'imposition forfaitaire annuelle et l'
article 18 decies
(nouveau)
accroissant les droits de timbre.
La commission a également adopté
l'
article 18 undecies (nouveau)
augmentant la
pénalité libératoire en cas de chèques sans
provision, l'
article 18 duodecies (nouveau)
concernant des
droits de timbre et l'
article 18 terdicies (nouveau)
relatif
aux droits d'enregistrement en cas d'apport au capital des
sociétés.
La commission a ensuite adopté l'
article 19
confirmant les
affectations aux budgets annexes et aux comptes spéciaux du
trésor.
Puis, la commission examiné l'
article 20
portant
modification des taux de la taxe de sûreté et de
sécurité due par les entreprises de transport public
aérien.
M. Jean-Philippe Lachenaud a indiqué que si la majoration de la taxe de
sécurité était acceptable, son utilisation pour majorer de
800 millions de francs le budget de l'aviation civile était
critiquable.
M. Christian Poncelet, président, a rappelé que le produit
de cette taxe n'était pas utilisé entièrement pour faire
face à des dépenses de sécurité et que la
commission des finances avait déjà dénoncé ce
dévoiement.
M. Michel Charasse s'est demandé si cette taxe n'alimentait pas un
fonds spécifique.
M. Alain Lambert, rapporteur général, a indiqué
qu'elle alimentait effectivement le budget annexe de l'aviation civile et que
son produit n'était donc pas utilisé conformément à
son objet.
La commission a alors décidé de réserver son vote sur
l'
article 20
.
Puis, la commission a adopté l'
article 21
actualisant les
taux de la taxe sur les huiles perçue au profit du BAPSA.
Elle a ensuite examiné l'
article 22
relevant le taux de la
taxe due par les titulaires d'ouvrages hydroélectriques
concédés.
M. Philippe Marini a estimé souhaitable que le produit de cette
taxe demeure affecté aux infrastructures fluviales.
M. Michel Mercier s'est opposé à l'abandon du projet du
Canal Rhin-Rhône.
La commission a alors décidé de réserver son vote sur
l'
article 22
.
Puis, la commission a examiné l'
article 22 bis
(nouveau)
portant majoration du taux de prélèvement sur la
Française des Jeux au profit du Fonds national de développement
du sport (FNDS).
M. Michel Charasse a indiqué que l'augmentation du taux de
prélèvement sur la Française des Jeux en diminuait
l'assiette.
M. Maurice Schumann a demandé des précisions sur l'ensemble
des prélèvements sur la Française des Jeux.
M. Jean-Philippe Lachenaud a fait observer que la hausse des
prélèvements n'avait pas freiné les enjeux et que les
collectivités locales ne disposaient pas de moyens suffisants pour
développer la pratique du sport.
M. René Régnault a souhaité que les élus locaux
soient représentés au sein du comité de gestion du FNDS.
La commission a alors réservé son vote sur
l'
article 22 bis (nouveau
).
La commission a ensuite adopté l'
article 23
relatif au
versement d'une contribution des organismes collecteurs du 1 % logement
après que le rapporteur général eut indiqué qu'il
ferait des observations sur ces crédits détournés de leur
vocation initiale.
Dans l'attente de la présentation du rapport de M. Denis
Badré sur la contribution de la France au budget des Communautés
européennes, la commission a réservé son vote sur
l'
article 24
portant évaluation du prélèvement
opéré sur les recettes de l'Etat au titre de la participation de
la France au budget des Communautés européennes.
La commission a enfin adopté à l'
article 25 (article
d'équilibre)
un amendement qui tend à ramener le plafond des
charges du budget général à son niveau de 1997.