INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
L'examen des crédits des affaires étrangères pour 1998
s'inscrit dans un contexte bien particulier. Votre commission des finances,
constatant l'absence de véritable maîtrise des dépenses
dans le projet de budget présenté par le gouvernement de
M. Lionel Jospin, vous propose de geler l'ensemble des crédits du
budget général de l'Etat au niveau atteint en 1997. Ce gel
correspond à une économie de 21,3 milliards de francs par
rapport aux crédits présentés dans le projet de loi de
finances, qui doit être répartie entre les différents
départements ministériels.
Néanmoins, votre commission des finances vous propose d'exclure de cet
effort de rigueur les crédits des ministères chargés de
fonctions régaliennes, parmi lesquels se trouve celui des affaires
étrangères. Cette position de sagesse paraît d'autant plus
justifiée à votre rapporteur que les crédits du
ministère des affaires étrangères sont déjà
présentés en légère diminution par rapport à
1997, de - 0,5 %, pour s'établir à
14,387 milliards de francs.
En fait, le ministère des affaires étrangères avait
déjà pris les devants de la rigueur budgétaire qui
s'impose aujourd'hui à la France, puisque ses crédits sont en
diminution constante depuis 1995 et représentent désormais
0,91 % seulement du budget de l'Etat. Ces efforts ont été
acquis essentiellement au prix d'un redéploiement judicieux du
réseau des services à l'étranger, ainsi que d'une
réduction plus contestable des contributions volontaires aux
organisations internationales. Il semble désormais difficile de les
pousser plus loin, sauf à renoncer à certaines missions
essentielles du ministère.
Mais cette stabilisation souhaitable des crédits des affaires
étrangères n'est pas exclusive, bien au contraire, d'un effort de
rationalisation permettant de dégager des moyens supplémentaires
pour les actions prioritaires, au premier rang desquelles votre rapporteur
place l'adaptation du réseau des établissements d'enseignement
français à l'étranger rendue nécessaire par la
remarquable croissance des effectifs scolarisés dans les régions
du monde les plus dynamiques.