B. UN EFFORT CONSTANT
L'aide publique française au développement représente depuis de longues années entre 0,50 et 0,60 % de la richesse nationale.
Le "pic" des années 1991-1994 s'explique par la
détérioration de la situation économique dans les pays du
champ, puis par l'effort consenti par la France afin d'accompagner la
dévaluation du franc de la Communauté financière africaine
(franc CFA) en 1994.
Ce soutien a été récompensé par une
amélioration nette de la situation économique des pays de la zone
franc, et a permis d'obtenir, à la fin d'une période de deux ans,
des résultats satisfaisants. Le niveau de l'aide atteint en 1994 marque
la fin de cet effort exceptionnel et le retour à un volume plus proche
de celui des années précédentes.
Hors Territoires d'outre-mer, l'APD française est passée de
42 milliards de francs (Mds F) en 1994, soit 0,55 % du PIB, à
30 Mds F prévus en 1998, soit 0,35 % du PIB. Cette baisse est
liée à la conjonction des phénomènes suivants :
a) la composante de notre aide au développement correspondant
à des prêts devrait se réduire sensiblement
en raison
d'un accroissement des remboursements provenant des pays
bénéficiaires. Le volume important de prêts accordés
aux Etats en développement depuis le milieu des années 1980
(prêts du Trésor, prêts d'ajustement structurel et
prêts destinés au financement de projets) se traduit aujourd'hui
par des flux de remboursement croissants ;
b)
la charge des annulations et des consolidations est en forte
baisse
, alors que son coût budgétaire cumulé depuis le
milieu des années 1980 (ensemble des mesures d'annulation et encours de
dettes refinancées) approche 100 Mds F.
c) enfin,
la situation économique des pays du champ s'est
considérablement améliorée
, (la croissance a
été de 5,5 % en moyenne dans la zone franc en 1997), diminuant de
ce fait les besoins d'ajustement structurel.
En dépit de cette baisse significative qui s'inscrit dans un reflux
général de l'aide publique au développement, l'effort de
la France en faveur de l'aide au développement continue à se
situer au niveau le plus élevé des pays de l'OCDE. On observera
en outre, que le tassement des flux d'aide publique vers les pays du Sud a
été plus que compensée par l'augmentation des flux de
capitaux privés.