C. UN EFFORT MARQUÉ PAR LA PRÉPONDÉRANCE DE L'AIDE BILATÉRALE
Comme le montre le tableau ci-dessous, l'aide
bilatérale représente en moyenne 74 % de l'aide publique
française. Cependant elle a tendance à décroître et
ne devrait plus représenter que 70 % de l'aide française en 1998.
(1) L'aide bilatérale
La nomenclature établie dans les annexes jaunes au
projet de loi de finances distingue trois grandes catégories d'aide
bilatérale : les dons, les prêts et les annulations de dette. On
peut ainsi constater que la part de l'aide bilatérale effectuée
sous forme de prêts et de consolidations de dettes a eu tendance à
décroître, alors que la part consacrée aux dons augmentait.
Mais cette distinction, assez sommaire, ne rend pas bien compte des
différentes formes d'aide bilatérale et il est
préférable de distinguer :
-
la coopération technique
: il s'agit principalement de
l'assistance technique, (voir infra) c'est à dire l'envoi sur place de
coopérants affectés à une mission et pour un temps
déterminés et de "
l'écolage
", (prise en charge de
boursiers étrangers en France) ;
- l'aide-projet
: c'est le soutien, sous forme de dons ou de
prêts, à des projets d'investissement reconnus utiles pour le
développement ;
- l'aide "hors-projet"
: c'est, d'une part, le
soutien
financier
aux Etats sous forme de prêts, dons ou annulations de dettes et,
d'autre part, les
aides spécifiques
telles que l'aide alimentaire
ou l'aide d'urgence.
Malheureusement, les statistiques permettant de cerner la part relative de ces
différentes formes d'aide ne sont pas établies sur la même
base, (elles englobent les Territoires d'Outre-mer) et ne sont connues qu'avec
retard. Toutefois, le tableau ci-après permet d'avoir une idée de
la part et de l'évolution respectives de ces trois formes de
coopération bilatérale :
Le tableau ci-dessus permet de constater la forte diminution de l'aide projet
qui représentait 32 % de l'aide bilatérale en 1990 contre
seulement 18 % en 1996, l'augmentation du soutien économique et
financier dont la part est passée respectivement de 32 % à 38 %
et enfin la forte augmentation de la coopération technique et culturelle
dont la part est passée de 36 % à 43 %.
(2) L'aide multilatérale
L'aide multilatérale est la participation de la France
à des organismes internationaux sous forme de contributions obligatoires
ou volontaires, ou encore au travers de prises de participation au capital
d'organismes interrégionaux de développement (banques, fonds...).
La contribution de la France concerne essentiellement :
- l'Union européenne
: la contribution de la France prend la
forme d'une partie de la contribution au budget général et d'une
contribution spécifique au Fonds européen de développement
(FED). Cette contribution reste stable et représente environ 14 % du
total de l'APD française aux Etats étrangers.
- la Banque mondiale
: il s'agit essentiellement de contributions
à l'Agence internationale pour le développement (AID), dont la
France est le quatrième contributeur, et à la
société financière internationale, filiale de la B.I.R.D.
et qui intervient essentiellement dans le secteur privé.
- les Banques régionales
: telles que la Banque
interaméricaine de développement, la Banque de
développement des Etats de l'Afrique centrale ou la Banque Africaine de
développement.
On observera que la part de la contribution française à la
Banque mondiale et aux banques et fonds régionaux a tendance à
décroître au cours des dernières années et ne
représentait plus en 1997 que 8 % de l'APD française contre 10 %
en 1994.
- l'O.N.U.
: on notera que ne sont prises en compte dans le calcul de
l'APD que la partie de la contribution de la France destinée à
financer des actions au développement et non les actions de maintien de
la paix ou la contribution au fonctionnement général de
l'Organisation. Cette contribution représentait en 1997, 1,7 % du total
de l'APD française.
- le FMI
: entre essentiellement dans cette composante, la contribution
à la facilité d'ajustement structurel renforcée. Elle
représentait en 1997, 1,3 % du total de l'APD française.