RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 39 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - JOURNAUX OFFICIELS
Mme Marie-Claude BEAUDEAU, Sénateur
COMMISSION DES FINANCES, DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 39 - 1997/1998
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 39
JOURNAUX OFFICIELS
Rapporteur spécial
: Mme Marie-Claude BEAUDEAU
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Le projet de budget 1998 est sous-tendu par quelques
objectifs s'inscrivant dans la ligne des orientations fixées par le
plan des Journaux Officiels "Horizon 2000" :
- renforcer l'efficacité des structures d'édition, de
fabrication et de diffusion en améliorant les conditions de travail et
en développant le contrôle de gestion ;
- développer de nouveaux processus de production, en favorisant la
saisie à la source et l'échange de données
informatisées et rénover le processus d'alimentation des banques
de données juridiques ;
- accroître la capacité d'adaptation de la direction des
Journaux Officiels, afin d'anticiper les effets des évolutions
technologiques sur ses modes de production et de gestion ; il est
envisagé, dans cette optique, d'adopter, un cadre pluriannuel de
prévisions des dépenses d'investissement par la modernisation et
l'adaptation aux nouvelles technologies ;
- élargir l'audience de l'information éditée ou
diffusée par les Journaux Officiels en améliorant la
présentation et la convivialité des produits ;
- consacrer un effort nouveau et soutenu pour la formation continue de
l'ensemble des personnels.
S'agissant du
régime spécifique de la caisse des
pensions
du personnel, la direction du budget a été
sollicitée pour engager une pré-étude afin de proposer des
solutions dans la ligne retenue par le rapport de l'inspection
générale des finances .
Par ailleurs, 1998 marquera le démarrage de la
nouvelle
concession
qui lie les Journaux Officiels au serveur commerçant
OR-Télématique et de l'obligation faite à ce
concessionnaire privé de céder, sous licence, et sur support
numérisé, les données figurant dans les banques de
données juridiques à
tout tiers qui se propose de les
rediffuser
, ce qui ne laisse pas de créer quelques
inquiétudes au sein de l'entreprise " Journaux officiels ".
Enfin, pour répondre au défi, récemment
lancé par le Premier ministre dans son discours d'Hourtin, de combler le
retard français dans le domaine des technologies de l'information, votre
rapporteur spécial souhaiterait savoir quelles seront les
conditions
techniques et financières d'organisation du " Web
citoyen "
, qui devrait dans l'avenir connaître la
dénomination de " Légi France ".
I. PRESENTATION GENERALE DU BUDGET ANNEXE POUR 1998
A. LES DONNÉES GLOBALES
Le projet de budget annexe des Journaux officiels atteint,
en
recettes et en dépenses nettes,
970 millions de francs
dans le
projet de loi de finances pour 1998. Il est en progression de 7 % par rapport
au budget voté en 1997 (906 millions de francs).
Il s'agit, cette année encore, d'un budget équilibré
puisque l'excédent d'exploitation prévisionnel devrait atteindre
45 millions de francs, soit une augmentation de 17 % par rapport à 1997.
Globalement, les crédits destinés aux
dépenses
d'exploitation
des "Journaux officiels" atteindront 925 millions
de francs.
Elles connaissent une progression sensible de 6,6 %, par rapport à 1997,
qui s'explique principalement par des dépenses exceptionnelles
imposées à la direction des Journaux officiels.
Les
recettes,
qui
atteignent 970 millions de francs, sont en
augmentation de 7 % par rapport à 1997. Le reversement au Trésor
équivaudra à la totalité de l'excédent
d'exploitation, soit 45 millions de francs (contre 38,5 millions de francs en
1997). L'augmentation du fonds de roulement sera de 6,3 millions de francs l'an
prochain (8,4 en 1997).
B. LES PRÉVISIONS DE RECETTES ET DE DÉPENSES D'EXPLOITATION
1. Les recettes prévisionnelles : une hausse sensible
Loi de finances
pour
1998 : Journaux officiels
(millions de francs) |
|||
|
Budget voté
|
Projet Budget
|
Evolution
|
VENTES au numéro |
38,00 |
38,0 |
-- |
ABONNEMENTS |
51,50 |
52,50 |
+ 1,94 |
ANNONCES |
727,80 |
784,30 |
+ 7,76 |
Travaux |
23,80 |
25,00 |
+ 5,04 |
Bases de données |
20,00 |
21,00 |
+ 5,00 |
Autres |
36,40 |
40,35 |
+ 10,85 |
Autres produits de gestion courante |
3,50 |
4,00 |
+ 14,29 |
Produits exceptionnels |
5,00 |
5,00 |
-- |
TOTAL |
906,00 |
970,15 |
+ 7,08 |
Les
recettes
des Journaux officiels pour 1998
connaîtront une progression significative avec une
augmentation
de
7 %
par rapport aux recettes prévues en 1997 et de 5,4 % par
rapport aux recettes effectivement constatées en 1996.
Cette augmentation s'appuie principalement sur la progression des
recettes
liées aux
annonces
légales
et
obligatoires au BODACC (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales)
et au BOAMP (Bulletin officiel des annonces des marchés publics).
Celles-ci
augmenteront, en effet, d'environ 7,8 % et
représentent, à elles seules, plus de 80 % de l'ensemble des
ressources du budget annexe.
Cette augmentation, apparemment élevée, repose en fait sur une
hypothèse prudente puisque le niveau des recettes attendu pour 1998
pourrait quasiment être atteint en 1997, mais des incertitudes
pèsent sur l'évolution à venir des annonces, compte tenu
de l'impact possible des mesures qui seront mises en œuvre dans le
nouveau code des marchés publics en matière de publicité.
Les annonces légales permettent de compenser la stagnation des recettes
constatées sur les ventes au numéro. En effet, les ventes au
numéro resteront stables et les abonnements ne connaîtront qu'une
légère progression d'environ 2 %.
L'augmentation prévisionnelle des recettes tient compte d'un
relèvement des tarifs des annonces et des publications, à hauteur
de 1,8 % au 1er janvier 1998.
2. Les dépenses prévisionnelles : une augmentation assez élevée mais conjoncturelle
Loi de finances
pour
1998 : Journaux officiels
(millions de francs) |
|||
|
Budget voté
|
Projet Budget
|
Evolution en
|
Chap. 60 : ACHATS |
129,83 |
139,93 |
+ 7,78 |
Chap. 61 et 62 : Services extérieurs |
149,33 |
154,65 |
+ 3,56 |
Chap. 63 : Impôts et taxes |
4,84 |
4,91 |
+ 1,45 |
Chap. 63 :
CHARGES DE
PERSONNEL
|
552,55
|
594,65
|
+ 7,62
|
Autres dépenses |
2,70 |
2,70 |
-- |
Charges exceptionnelles |
1,23 |
1,23 |
-- |
Amortissements |
27,00 |
27,00 |
-- |
TOTAL |
867,48 |
925,07 |
+ 6,64 |
EXCEDENT |
38,52 |
45,08 |
+ 17,03 |
Les dépenses d'exploitation
progresseront
de
6,6 %
par rapport à la loi de finances pour 1997. Cette
augmentation de 57 millions de francs est plus sensible que celle de
l'année dernière (43 millions de francs) :
Il faut cependant souligner que plus de la moitié de cet accroissement
résulte de dépenses exceptionnelles imposées aux Journaux
officiels et principalement liées :
à un redressement fiscal, au titre de la taxe professionnelle, due par
la SACI-JO, d'un montant de 25 millions de francs (pour les années
1994-1998) :
à la mise en œuvre du congé de fin d'activité, au
titre des départs intervenus en 1997, qui s'élève à
5,6 millions de francs ;
à un supplément de cotisations sociales de 4 millions, dû
pour les personnels de la direction des Journaux officiels et de la SACI-JO,
à la suite d'un nouvel accord signé dans le cadre des conventions
collectives de la presse parisienne.
Les charges courantes de fonctionnement et principalement celles liées
aux achats (papier) et à des prestations (sous-traitance, frais
d'acheminement postal) n'augmenteraient que de 2,6 % (soit 22,3 millions).
3. Les opérations en capital
RECETTES EN CAPITAL (millions de francs) |
|||
|
Budget voté
|
Projet Budget
|
Evolution
|
Amortissements |
27,00 |
27,00 |
-- |
Excédent d'exploitation |
38,52 |
45,00 |
+ 16,82 |
TOTAL |
65,52 |
72,00 |
+ 9,89 |
|
|
|
|
Fonds de roulement
|
+ 8,40 |
+ 6,39 |
- 23,93 |
|
|||
DEPENSES EN CAPITAL (millions de francs) |
|||
|
Budget voté
|
Projet Budget
|
Evolution
|
Immobilisations |
18,60 |
20,68 |
+ 11,18 |
Versement Trésor |
38,52 |
45,08 |
+ 17,03 |
TOTAL |
57,12 |
65,68 |
+ 14,99 |
|
|
|
|
Autorisations de programme |
16,88 |
19,70 |
+ 16,71 |
Les dépenses en capital s'élèveront
à 20,7 millions de francs, en augmentation de 11,2 %. Elles se
décomposent de la façon suivante :
- 19,5 millions de francs sont demandés au titre des
immobilisations, essentiellement pour poursuivre le programme de
rénovation des bâtiments, pour procéder à
l'amélioration de la sécurité et des conditions de travail
et, enfin, pour compléter la chaîne de fabrication et de
façonnage des publications ;
- 1,2 millions de francs sont demandés au titre des
investissements informatiques, en vue de développer un projet de
transmission informatisée des annonces de marchés publics aux
niveaux français et européen.
Loi de finances
1998 : Journaux officiels
(millions de francs) |
||||||
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Excédent d'exploitation
|
70
|
66,6
|
63,6
|
35,2
|
38,5
|
45
|
En pourcentage |
61 % |
64 % |
92 % |
39 % |
100 % |
100 % |
L'excédent d'exploitation prévu en 1998 devrait
progresser notablement, passant de 38,5 en 1997 à 45 millions de francs,
soit une augmentation de 17 %. Il sera comme l'année dernière
intégralement reversé au Trésor.
Les dotations aux amortissements et provisions restent stables à
27 millions de francs, après avoir connu une forte hausse (+ de 50
%) l'année dernière. Elles couvrent intégralement les
dépenses d'investissement (20,6 millions) permettant ainsi de
dégager un excédent de 6,3 millions de francs qui viendra
augmenter le fonds de roulement qui s'élève à 250 millions
de francs au 31 décembre 1996.
II. UN BUDGET EN EXCEDENT CONSTANT CARACTÉRISÉ PAR UN DESEQUILIBRE FINANCIER STRUCTUREL
Il faut tout d'abord souligner que les Journaux officiels
connaissent un budget excédentaire depuis 1988.
Mais il faut également rappeler que les recettes des Journaux officiels
proviennent, à hauteur de 80 % du produit des annonces légales
(essentiellement BODAAC et BOAMP), qui permettent de financer les publications
structurellement déficitaires du JO " Lois et décrets "
et du JO " Débats ". A titre d'exemple, l'exemplaire des JO
" Débats Sénat " a un prix de revient moyen de
18,30 francs pour un prix de vente de 3,80 F.
Cependant, la progression régulière des recettes et une relative
maîtrise des dépenses ont permis la poursuite du redressement de
l'excédent d'exploitation entamé l'année dernière,
alors que celui-ci était en diminution depuis 1990.
A. L'ÉVOLUTION DES RECETTES
Après avoir légèrement baissé en
1995 (- 2,3 %), la production éditoriale de la direction des Journaux
officiels a augmenté de 2,4 % en 1996.
Dans ce contexte, les
recettes d'exploitation
ont progressé de
6,7 % en 1996,
atteignant un montant de
919,6 millions de
francs
contre 861,4 en 1995. Le montant de ces recettes s'est
révélé, comme traditionnellement, largement
supérieur à celui prévu dans le projet de loi de finances
initiale (860 millions de francs). Ceci a pu être réalisé,
d'une part grâce à la poursuite de la forte progression des
recettes d'annonces, d'autre part grâce à l'augmentation des frais
de port encaissés résultant de la participation aux frais
d'expédition qui a été généralisée
depuis le 1
er
janvier 1996 à tous les abonnements.
En effet, les ressources tirées des
annonces légales
ont
progressé de
5 % en 1996.
Elles se sont élevées
à 746,8 millions de francs au lieu de 694 millions de francs
initialement prévus.
Cette amélioration du résultat est, plus
particulièrement, due aux recettes des
annonces de marchés
publics
qui ont progressé de 19 %, tandis que les recettes des
annonces du BODACC ont stagné.
Ils faut souligner que toutes ces années ont été
marquées par une très forte progression des annonces de
marchés publics : + 38 % en 1995, par rapport à 1994.
L'ensemble des autres recettes ont progressé, en moyenne, de 8 %.
En 1997, sur la base des résultats enregistrés
au 30 juin, la progression des recettes attendues devrait largement
dépasser les 5 %, avec une tendance de plus de 15 % pour le BOAMP.
Pour les
ventes au numéro et les abonnements,
la stagnation des
recettes constatées depuis plusieurs années s'est
transformée en léger recul. En effet, leur chiffre d'affaires
global s'est élevé à 62 millions de francs en 1996, contre
63 millions de francs en 1995, soit
1 % de baisse.
La tendance observée, depuis une décennie, à la baisse du
nombre des
abonnements
aux éditions papier s'est
confirmée, voire amplifiée puisqu'elle a atteint 5 % en 1996.
Donnée nouvelle, cette érosion a touché également
les éditions sur microfiches qui ont diminué de 4,7 %. Ce
phénomène résulte très vraisemblablement du
succès du lancement du CD-ROM image des Lois et Décrets en 1995,
produit qui a connu une progression de 77 % en un an.
La diminution du nombre des abonnements s'explique
principalement par la participation des abonnés aux frais
d'expédition des bulletins annexes. En effet, cette participation s'est
traduite par un renchérissement des tarifs de 60 à 70 % selon les
publications.
Les ventes d'ouvrages
ou de
périodiques
au numéro
ont, en 1996, légèrement augmenté tant en quantités
vendues (+ 1,9 %) qu'en recettes (+ 0,6 %), contrairement à la
tendance de forte baisse observée en 1995. Cependant les ventes de codes
ont encore connu en 1996 une baisse importante.
Par ailleurs, il faut rappeler comme cela a été
évoqué ci-dessus et déjà depuis quelques
années que les prix de vente des publications des Journaux officiels
" Lois et Décrets ", " Débats ",
" Associations " sont très inférieures à leurs
prix de revient ce qui crée un déficit d'exploitation
réellement excessif et qui, année après année,
n'est toujours pas corrigé.
Les recettes tirées des
bases de données
télématiques
(JOEL, JOELECO, etc...), dont les services sont
assurés par la direction des JO, ont progressé de 3,2 % en 1996
-après un recul équivalent en 1995- principalement du fait des
nouveaux services 36.17 BALO et 36.17 BOAMP ouverts en 1995. En revanche, 1996
a connu une quasi-stagnation des recettes perçues au titre des
banques de données juridiques
. En effet, les redevances
versées à la direction des Journaux officiels par le serveur
commerçant OR-Télématique sont passés de 7,05
millions de francs en 1995 à 6,99 millions en 1996.
Globalement, les recettes tirées de la diffusion des produits
télématiques et des banques de données ont augmenté
de 4,2 % en 1996.
Enfin, les tendances observées en 1997 font apparaître une
augmentation de 2,4 % du nombre d'abonnements, une diminution de 7 % des ventes
d'ouvrages et un léger tassement (- 1 %) du chiffre d'affaires des
services télématiques.
B. L'ÉVOLUTION DES DÉPENSES
En 1996, les dépenses d'exploitation sont
élevées à 837,1 millions de francs contre 791,3 millions
en 1995, soit une augmentation de 5,7 %. Ce niveau de dépenses est
supérieur au niveau prévu en loi de finances initiale pour 1996,
soit 824 millions de francs. Ce dérapage est du principalement à
la disparition de la franchise postale qui s'est traduite pour la direction des
Journaux officiels par une dépense supplémentaire de 55 millions
de francs.
On examinera successivement les dépenses ordinaires et les
dépenses en capital.
1. Les dépenses ordinaires
Celles-ci se décomposent principalement en charge de
personnel, sous-traitance et autres dépenses de fonctionnement.
Tout d'abord, les
charges de personnels
n'ont augmenté que de
1,4 % en 1996. Elles ont atteint 531 millions de francs contre 524
millions en 1995, année où ces charges avaient diminué de
4,7 % à la suite des réductions d'effectifs intervenues dans le
cadre du plan de modernisation des Journaux officiels.
Les salaires et charges de la SACI-JO ont atteint 301 millions de francs,
contre 297 en 1995, soit une progression assez faible de 1,6 %.
On constate qu'après 1995, date de la fin de la mise
en œuvre des mesures sociales d'accompagnement de la modernisation,
les
effectifs de personnel temporaire et titulaire se sont stabilisés.
Pour la direction des J.O, depuis le 1
er
mars 1997, 25 agents ont
été placés en congé de fin d'activité et ont
été remplacés poste par poste. Cinq départs doivent
encore intervenir d'ici la fin de l'année.
Par ailleurs, les dépenses de
sous-traitance
qui sont
principalement liées aux opérations de composition et
d'impression, se sont élevées en 1996 à 49 millions de
francs contre 57,8 millions de francs en 1995, soit une
diminution
de
17,5 %.
Ce résultat a été obtenu exclusivement par le
rapatriement de la sous-traitance d'impression qui ne représente plus en
1996 que 3 millions de francs. En revanche, la sous-traitance de
photocomposition a progressé de 11,4 % principalement à cause de
l'augmentation des volumes du BODACC et du BALO.
Les autres dépenses de fonctionnement, hors frais postaux, ont
diminué de 45,1 % en 1996 principalement du fait d'une baisse sensible,
5,6 %, du poste " achats ".
2. Les dépenses en capital
Les investissements se sont élevés à
14,4 millions de francs en 1996, au lieu des 26,7 millions initialement
prévus. Au titre des investissements informatiques, l'opération
engagée en 1995 et poursuivie en 1996, s'est développée
dans deux directions : la réalisation d'une base de données
reprenant le texte des codes et brochures les plus demandées par la
clientèle et le projet de modernisation de l'alimentation des banques de
données juridiques, entrée dans sa phase de réalisation,
après avoir été redéfinie pour y intégrer
les banques de données du SGG.
Le plan de modernisation entamé en 1990 est définitivement
achevé. Les journaux officiels auront investi 120 millions de francs au
titre de ce programme de rénovation.
C. L'EXCÉDENT D'EXPLOITATION ET LE REVERSEMENT EFFECTUÉ AU TRÉSOR
L'excédent d'exploitation constaté
en
1996
s'est élevé à
82 millions de francs
au
lieu de 35 millions prévus au budget voté. De ce fait, le
reversement effectué au Trésor initialement fixé à
14 millions de francs a été porté à 36 millions de
francs. Le solde de l'excédent d'exploitation (47 millions de
francs) a été versé au fonds de roulement.
Ce bon résultat a été rendu possible par
l'amélioration du produit des annonces et par la facturation des frais
de port qui a procuré un surplus de recettes de 18,4 millions de francs
en 1996.
Cette amélioration permet d'envisager en 1997 un redressement de
l'excédent d'exploitation qui s'élèverait à 38,5
millions de francs et qui sera intégralement reversé au
Trésor.
Entre 1991 et 1996, les journaux officiels ont reversé au Trésor
plus de 300 millions de francs.
III. LES PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION DES JOURNAUX OFFICIELS ET LES INCERTITUDES LIÉES AU DEVELOPPEMENT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION
A. LES PROBLÈMES DE SOUS-TARIFICATION
A la suite des observations émises, à plusieurs
reprises, sur la nécessité d'adopter la politique tarifaire de
ses produits et services de diffusion, la direction des Journaux officiels
s'était engagée notamment à :
- mettre en place un nouveau système de comptabilité
analytique ;
- établir une nouvelle tarification concernant le BOAMP dans sa
nouvelle présentation en trois éditions ;
- entamer une concertation avec les Assemblées parlementaires
s'agissant des documents parlementaires et, plus généralement, de
l'ensemble des éditions parlementaires.
Les résultats maintenant disponibles pour 1996 de la nouvelle approche
de la comptabilité analytique ont permis à la direction des
Journaux Officiels d'affiner la connaissance de ces coûts de production.
Cette démarche lui a permis d'engager des conversations avec les
administrations et institutions concernées au sujet des modes de
production, de la présentation et du tarif d'un certain nombre de
publications administratives.
Une analyse plus fine du coût et la suppression de la franchise postale
pour les éditions législatives et réglementaires ainsi que
pour les éditions parlementaires ont conduit la direction à faire
porter le réajustement tarifaire plus sur la couverture des frais
d'expéditions que sur les tarifs d'abonnement proprement dits.
Cependant, il semble nécessaire de rappeler que cette démarche
n'est pas exclusive d'une révision des tarifications de certaines
publications imprimées afin de les rapprocher de leur coût de
revient.
B. LA RÉSOLUTION DU PROBLÈME DES RETRAITÉS
La caisse des pensions du personnel connaît un
déséquilibre structurel lié à l'évolution
démographique concernant les personnels de la Direction et de la
SACI-JO. Le déficit qu'il génère pèse de plus en
plus sur le budget annexe.
Comme cela avait déjà été indiqué l'an
passé, à la suite des recommandations faites sur ce point par le
rapport de l'Inspection générale des finances, des
négociations ont été engagées avec les partenaires
sociaux en 1996.
Face aux réticences enregistrées lors de ces consultations, il a
été convenu qu'il fallait mener une étude sur les
différentes possibilités existantes et notamment sur un
éventuel basculement des régimes spécifiques des JO sur
des régimes de droit commun (AGIRC et ARRCO). La direction du budget a
été saisie pour réaliser une pré-étude dont
les conclusions ne sont toujours pas connues à ce jour.
C. LES INTERROGATIONS SOULEVÉES PAR LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION
Tout d'abord, la commercialisation et la diffusion des
banques de données juridiques va être assurée par la
société OR-Télématique dans le cadre d'une nouvelle
concession qui est en cours de négociations. Celle-ci prendra appui sur
un décret du 31 mai 1996 (n° 96-481) qui définit
l'organisation des bases de données juridiques.
Une innovation a été introduite par ce décret qui
prévoit l'obligation pour le concessionnaire de céder sur support
numérisé les données qu'il détient à tout
tiers qui se propose de les rediffuser. Cette ouverture de nouveaux supports de
diffusion au secteur privé a suscité quelques inquiétudes
au sein des Journaux officiels qui souhaitent que la nouvelle concession
confirme l'économie générale de l'organisation du service
public des banques de données juridiques et le rôle central que
doit jouer dans ce dispositif la direction des JO.
Par ailleurs, le lancement prochain du Web citoyen, qui devrait prendre le nom
de " LEGI France ", et être diffusé gratuitement,
pourrait donner accès à des produits actuellement diffusés
par les JO dont, entre autres :
- les 40 codes les plus importants ;
- 80 grands textes législatifs ;
- les JO " Lois et décrets " des derniers mois.
Des questions ne manqueront pas de se poser, notamment : quel rôle
sera donné aux Journaux officiels dans l'ouverture de ce site sur le
réseau Internet et, surtout, quelles seront les conditions techniques et
financières d'organisation du futur " Web citoyen " ?
Réunie le
mercredi 29 octobre 1997,
sous la présidence de
M. Roland du LUART, vice-président,
la commission des
finances
a décidé
de
proposer
au Sénat
l'adoption
des
crédits
du
budget
annexe
des
Journaux
officiels
pour
1998
.