B. LA VITALITÉ DE LA PRODUCTION NATIONALE
L'année 1996 a également été une bonne année pour la production française qui se maintient à un niveau élevé et fait preuve d'un renouvellement important puisqu'un film sur deux est un premier ou un second film..
1. Un niveau de production élevé
En 1996, 134 films ont reçu l'agrément
délivré par le Centre national de la cinématographie
contre 141 en 1995. Cette légère diminution s'explique
essentiellement par la baisse du nombre des coproductions minoritaires
françaises et des films ayant bénéficié de l'aide
aux coproductions avec les pays d'Europe centrale et orientale.
Le volume global des investissements dans la production française est en
retrait par rapport à 1995. Ils se situent à près de 3,3
milliards de francs contre 3,6 milliards l'an dernier. Cette baisse concerne
moins les investissements français que les investissements
étrangers, dont le tassement reflète la diminution des
coproductions à majorité étrangère.
Le nombre de films d'initiative française
1(
*
)
s'élève en 1996
à 104 films d'initiative française contre 97 en 1995 et 89
en 1994. 2,5 milliards de francs ont été investis dans ces films
contre 2,7 milliards en 1995.
La diminution des investissements conjuguée à l'augmentation du
nombre de films d'initiative française entraîne un
fléchissement net du devis moyen qui passe de 28,1 millions de francs en
1995 à 24,3 millions en 1996. Cette diminution marque un arrêt de
l'augmentation des coûts de fabrication observée depuis une
dizaine d'années.
Le nombre de premiers films et deuxièmes films se maintient à un
niveau élevé. Plus d'un film d'initiative française sur
deux est un premier ou un second film : 37 premiers films et 18
deuxièmes films ont été produits sur un total de
104 films d'initiative française. Le nombre de premiers films
représente plus d'un tiers de la production nationale. Le renouvellement
de la production nationale est ainsi nettement supérieur au niveau
enregistré durant la période 1987-1990.
La production cinématographique française dispose de très
nombreux talents. Il faut s'en féliciter, Ces constatations sont
encourageantes, car la multiplication des chaînes de
télévision par câble et par satellite et la croissance de
la demande de fiction qui en découle constituent pour la production
française une opportunité qu'elle doit saisir, faute de quoi le
développement de l'audiovisuel en Europe continuera de conforter
l'hégémonie du cinéma américains.
2. La croissance de la part des chaînes de télévision dans le financement du cinéma s'accentue
Les principales évolutions qui ont marqué la
structure du financement des oeuvres cinématographiques au cours de la
décennie se sont confirméespoursuivies en 1996.
· Le rôle déjà prépondérant des
chaînes de télévision dans le financement de la production
cinématographique continue de s'accroître.
Leur participation au financement des films d'initiative française est
passée de 21 % en 1987 à 42 % en 1996. De ce fait, la
quasi-totalité des 131 films agréés en 1996 ont
bénéficié de la participation d'une chaîne de
télévision. A elle seule, la chaîne Canal Plus a
financé 27 % des investissements dans le cinéma
français, soit plus que le fonds de soutien à l'industrie
cinématographique.
· L'apport des producteurs français a continué de diminuer
passant de 26,6 % en 1995 à 24,5 % en 1996 contre 40,3 %
il y a dix ans.
· Les autres sources de financement du cinéma restent
proportionnellement stables comme l'indique le tableau ci-après.
STRUCTURE DE FINANCEMENT DES FILMS D'INITIATIVE
FRANÇAISE
(1986-1996)
(en pourcentage)
Apports des producteurs français |
SOFICA |
Soutien automatique |
Soutien sélectif |
Chaînes de télévision |
Cession droits vidéo |
A valoir des distribu-teurs français |
Apports étrangers |
||
Copro-ductions |
Pré-achats |
||||||||
1987 |
40,3 |
10,5 |
4,2 |
4,5 |
7,6 |
13,4 |
0,7 |
7,3 |
11,5 |
1988 |
39,7 |
8,9 |
7,6 |
4,1 |
4,7 |
14,5 |
0,7 |
5,6 |
14,2 |
1989 |
36,2 |
7,5 |
9,5 |
4,7 |
3,6 |
14,2 |
1,8 |
1,9 |
20,6 |
1990 |
42,0 |
6,7 |
7,6 |
5,4 |
3,9 |
15,9 |
0,4 |
2,8 |
15,3 |
1991 |
33,0 |
5,9 |
7,6 |
4,7 |
4,6 |
18,9 |
0,7 |
4,4 |
20,2 |
1992 |
36,2 |
6,1 |
5,8 |
4,6 |
5,4 |
24,7 |
0,3 |
5,4 |
11,5 |
1993 |
33,1 |
5,2 |
7,7 |
5,5 |
5,6 |
25,2 |
0,3 |
5,1 |
12,3 |
1994 |
29,0 |
5,3 |
7,5 |
6,7 |
6,5 |
27,4 |
0,3 |
5,0 |
12,3 |
1995 |
26,6 |
5,6 |
8,7 |
5,7 |
6,8 |
30,1 |
0,2 |
4 |
12,3 |
1996 |
24,2 |
4,8 |
8,3 |
4,9 |
10,3 |
31,7 |
0,1 |
5,5 |
10,2 |
On note toutefois que la part des SOFICA passe, pour la première fois depuis leur création, en-dessous de 5 % du financement des films d'initiative française. Les SOFICA ont investi en 1996, 128,55 millions de francs dans la production contre 153,6 millions de francs en 1995. Il s'agit du chiffre le plus bas depuis 1986. Cette'est évolution apparaît comme la conséquence directe du plafonnement à 120 000 francs de la déduction fiscale consentie aux personnes physiques qui investissent dans les SOFICA instauré par la loi de finances pour 1997..