B. LE SOLDE DU COMMERCE EXTÉRIEUR : UNE DÉGRADATION QUI SE POURSUIT
Bien que les Français ne soient pas de gros
consommateurs de poisson, la production nationale est largement insuffisante
puisqu'elle ne couvre que seulement 50 % de nos besoins.
Traditionnellement déficitaire, le
solde de la balance commerciale
française en produits de la pêche et des cultures marines continue
de s'alourdir en 1996 à environ 11 milliards de francs.
Les importations sont à la hausse tandis que les exportations reprennent
légèrement, cet essor suffisant à compenser celui des
importations.
LA BALANCE COMMERCIALE
Millions de francs |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
Importations |
16.344 |
15.316 |
13.768 |
14.977 |
15.759 |
16.155 |
Variations/année précédente |
+ 7,5 % |
- 6,3 % |
- 10 % |
+ 8,8 % |
+ 5,2 % |
+ 2,5 % |
Exportations |
5.276 |
5.052 |
4.481 |
4.893 |
4.853 |
5.104 |
Variations/année précédente |
+ 2,5 % |
- 4,2 % |
- 11 % |
+ 9,2 % |
- 0,8 % |
+ 5,2 % |
Solde |
- 11.068 |
- 10.264 |
- 9.287 |
- 10.084 |
- 10.906 |
- 11.051 |
Variations/année précédente |
- 10 % |
+ 7 % |
+ 9,5 % |
- 8,5 % |
- 8,2 % |
- 1,3 % |
Taux de couverture |
32 % |
33 % |
32,5 % |
32,7 % |
30,8 % |
31,6 % |
Source : CFCE, Export-Agro-Stat d'après douanes françaises
1. Les exportations
Alors que l'année 1995 s'était
caractérisée par un recul des exportations françaises de
produits de la pêche et de l'aquaculture, en volume comme en valeur,
1996 marque un retour à la croissance
.
Néanmoins, cette tendance globale cache de grandes
disparités
. Si on constate une reprise des ventes à
l'étranger de poissons vivants, de poissons entiers frais et
congelés, les exportations de filets régressent, de même
que celles de poissons séchés, salés, fumés, en
saumure, de crustacés et mollusques (excepté en volume pour ces
derniers). Les exportations de préparations et conserves de poissons
continuent de s'accroître et celles de préparations et conserves
de crustacés-mollusques de diminuer.
ÉVOLUTION DES EXPORTATIONS DE PRODUITS DE LA PÊCHE ET DE L'AQUACULTURE PAR GROUPE DE PRODUITS
1995 |
1996 |
Évolution % |
||||
Tonnes |
Mio FRF |
Tonnes |
Mio FRF |
Volume |
Valeur |
|
Poissons Vivants |
3 711 |
191 |
3 763 |
262 |
+ 1,4 |
+ 37,2 |
Poissons frais ou réfrigérés |
58 353 |
1 320 |
63 361 |
1 400 |
+ 8,6 |
+ 6,1 |
Poissons congelés |
186 848 |
860 |
193 716 |
897 |
+ 3,7 |
+ 4,3 |
Filets et chair de poisson y.c., foies, oeufs, laitances |
12 752 |
280 |
12 778 |
27 2 |
+ 0,2 |
- 2,9 |
Poissons séchés, salés, fumés, en saumure |
10 380 |
378 |
9 960 |
319 |
- 4,1 |
- 15,6 |
Total Poissons |
272 044 |
3 029 |
283 578 |
3 150 |
+ 4,2 |
+ 4,0 |
Crustacés |
11 053 |
505 |
10 036 |
464 |
- 9,2 |
- 8,1 |
Mollusques |
28 793 |
564 |
30 725 |
553 |
+ 6,7 |
- 2,0 |
Total crustacés, mollusques |
39 846 |
1 069 |
40 761 |
1 017 |
+ 2,3 |
- 4,9 |
Préparations et conserves de poissons |
33 681 |
554 |
41 587 |
752 |
+ 23,5 |
+ 35,7 |
Préparations et conserves de crustacés ou mollusques |
5 403 |
201 |
4 958 |
185 |
- 8,2 |
- 8,0 |
Total préparations, conserves |
39 084 |
755 |
46 545 |
937 |
+ 19,1 |
+ 24,1 |
Total produits de la mer |
4 853 |
5 104 |
+ 5,2 |
Source : CFCE, export-Agro-Stat d'après douanes
françaises
Il est à noter que le premier poste des exportations
françaises de produits de la mer est constitué des ventes de thon
pour un total de 168.000 tonnes soit 1,24 milliards de francs.
Après le second poste, qui regroupe les ventes de poissons entiers non
spécifiés en majorité destinées aux marchés
du frais en Espagne et en Italie,
on enregistre en 1996 une baisse de
l'activité d'exportation sur les marchés de la crevette et du
saumon
. Les recettes issues du négoce de crevettes (tropicales
congelées en grande partie) affichent une réduction de 15 %
en passant de 382 à 326 millions de francs. De même, on
constate une baisse des résultats comparables pour le saumon
(270 millions de francs en 1995 à 229 millions de francs en
1996), soumis à la détérioration générale
des cours de ce poisson d'élevage et accusant un ralentissement
très net des exportations sur le segment du saumon fumé.
2. Les importations
Les importations françaises de produits de la pêche et de l'aquaculture continuent la progression amorcée (en valeur) en 1994, pour retrouver en 1996 un niveau proche de celui atteint en 1991. Toutes les catégories de produits voient leurs achats à l'étranger augmenter, à l'exception des poissons vivants en volume et des mollusques en valeur. Les importations de préparations et conserves de crustacés-mollusques stagnent quasiment en valeur.
ÉVOLUTION DES IMPORTATIONS DE PRODUITS DE LA PÈCHE ET DE L'AQUACULTURE PAR GROUPES DE PRODUITS
1995 |
1996 |
Évolution % |
||||
Tonnes |
Mio FRF |
Tonnes |
Mio FRF |
Volume |
Valeur |
|
Poissons Vivants |
4 278 |
137 |
1 664 |
158 |
- 61,1 |
+ 15,3 |
Poissons frais ou réfrigérés |
174 501 |
3 371 |
200 530 |
3 541 |
+ 14,9 |
+ 5,0 |
Poissons congelés |
76 580 |
768 |
82 497 |
806 |
+ 7,7 |
+ 5,0 |
Filets et chair de poisson y.c., foies, oeufs, laitances |
148 187 |
2 447 |
162 848 |
2 616 |
+ 9,9 |
+ 6,9 |
Poissons séchés, salés, fumés, en saumure |
18 609 |
570 |
20 983 |
573 |
+ 12,8 |
+ 0,5 |
Total Poissons |
422 155 |
7 293 |
468 522 |
7 694 |
+ 11,0 |
+ 5,5 |
Crustacés |
85 139 |
3 324 |
89 001 |
3 363 |
+ 4,5 |
+ 1,2 |
Mollusques |
71 666 |
1 253 |
77 552 |
1 164 |
+ 8,2 |
- 7,1 |
Total crustacés, mollusques |
156 805 |
4 577 |
166 553 |
4 527 |
+ 6,2 |
- 1,1 |
Préparations et conserves de poissons |
148 126 |
2 952 |
151 356 |
3 000 |
+ 2,2 |
+ 1,6 |
Préparations et conserves de crustacés ou mollusques |
31 760 |
937 |
32 091 |
934 |
+ 1,0 |
- 0,3 |
Total préparations, conserves |
179 886 |
3 889 |
183 447 |
39 934 |
+ 2,0 |
+ 1,2 |
Total produits de la mer |
15 759 |
+ 2,5 |
Source : CFCE, export-Agro-Stat d'après douanes
françaises
Parmi les quatre premières espèces (crevettes, saumon, thons
et cabillaud) qui concentrent la moitié de la valeur des importations en
1996, c'est en définitive le cabillaud
qui affiche la progression la
plus sensible avec un accroissement des achats de cabillaud d'environ 10 %.
3. Les principaux partenaires de la France en produits de la pêche et d'aquaculture
a) Les fournisseurs
Deux fournisseurs se détachent pour les produits de
la mer
autres que les préparations et conserves :
le
Royaume-Uni
, toujours leader et qui regagne quasiment en 1996 les deux
points de part de marché perdus en 1995
et la Norvège
, qui
maintient sa part de marché autour de 12-13 % en valeur.
En ce qui concerne les préparations et conserves
, la
prédominance de la
Côte d'Ivoire
persiste en 1996, bien que
légèrement atténuée, avec 28,3 % du
marché français à l'importation en valeur.
b) Les clients
La France possède cinq clients
privilégiés :
- l'Allemagne (11 %), le Royaume Uni (6 %) et l'UEBL (9 %)
pour les préparations et conserves,
- l'Espagne (25 %) et l'Italie (17 %) pour les autres produits.
Si l'Espagne voit sa part des exportations françaises de produits de la
mer s'atténuer encore en 1996, en valeur surtout, l'Italie amorce une
nette reprise, en valeur principalement.
Les parts des trois autres leaders évoluent peu en 1996/95.
C'est
donc l'Union européenne qui est le principal destinataire des
exportations françaises de produits de la mer
(à 76 % en
valeur) avec une orientation privilégiée vers le sud de l'Europe.
PRODUITS POUR L'ALIMENTATION HUMAINE HORS PRÉPARATION
ET CONSERVES
PRINCIPAUX FOURNISSEURS (1) |
PRINCIPAUX CLIENTS (2) |
|||||||
Pays |
1996 |
% en 1995 |
Pays |
1996 |
% en 1995 |
|||
Mio FRF |
% |
Mio FRF |
% |
|||||
Royaume Uni
|
2.092
|
17,1
|
15,6
|
Espagne
|
1.191
|
28,6
|
29,6
|
PRÉPARATIONS ET CONSERVES
PRINCIPAUX FOURNISSEURS (1) |
PRINCIPAUX CLIENTS (2) |
|||||||
Pays |
1996 |
% en 1995 |
Pays |
1996 |
% en 1995 |
|||
Mio FRF |
% |
Mio FRF |
% |
|||||
Côte d'Ivoire
|
1.115
|
28,3
|
30,0
|
RFA
|
247
|
26,4
|
25,2
|
(1) Pays fournissant à la France plus de 400 mio FRF
de produits de la pêche et de l'aquaculture autres que
préparations et conserves, ou près de 200 mio FRF ou plus de
préparations et conserves.
(2) Pays important de France, en 1996, près de 100 mio FRF ou plus de
produits de la pêche et de l'aquaculture autres que préparations
et conserves ou plus de 21 mio FRF de préparations et conserves.
Source : CFCE, Export Agro Stat.
c) Les mesures pour améliorer les échanges extérieurs et les contrôles à l'importation
Dans un contexte peu favorable à une augmentation de
l'effort de pêche,
l'amélioration du solde déficitaire
des échanges passe avant tout par une amélioration du taux de
couverture de la consommation interne, ce qui suppose une valorisation des
produits français auprès des consommateurs.
Cette action est menée par le FIOM qui intervient sur différents
aspects qui vont du soutien à divers programmes d'amélioration de
la qualité mis en oeuvre par les producteurs (certification, indication
d'origine, ...) et d'information du consommateur (actions dans les points de
vente).
Les pouvoirs publics soutiennent par ailleurs la promotion des produits
français sur les principaux marchés étrangers afin de
développer nos exportations. Cette intervention qui doit être
soutenue a cependant été limitée, dans le passé,
par les dévaluations monétaires successives intervenues dans les
pays qui constituent nos principaux clients.
Le contrôle de la loyauté des importations
Depuis la création du grand marché unique entre les pays membres
de l'Union européenne, il est impératif que les importations de
produits de la mer sur le territoire communautaire s'effectuent dans la
transparence la plus totale et dans le respect le plus strict et le plus
homogène des normes, notamment sanitaires.
Cette préoccupation conduit la France à agir à deux
niveaux :
- au niveau communautaire, il convient que les contrôles soient
développés et garantissent le respect homogène des
règles sanitaires et douanières dans tous les pays membres ;
- au niveau national, les importations de produits de la pêche font
l'objet sur notre territoire d'un régime de contrôle
renforcé :
* en matière sanitaire, les services vétérinaires du
ministère de l'agriculture et de la pêche contrôlent et
sanctionnent sévèrement les infractions constatées ;
* en matière de normes de commercialisation (fraîcheur,
calibrage...), les services de la Direction générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
contrôlent la régularité des produits mis en vente ;
* en matière d'origine, les services de la Direction
générale des Douanes et des droits indirects veillent à ce
que l'application des régimes tarifaires préférentiels
accordés à certains pays tiers ne bénéficie pas
indûment à d'autres pays.