5. L'urgence de mesures en direction des praticiens hospitaliers
Depuis de nombreuses années, votre rapporteur
dénonce avec constance la menace de sous-médicalisation qui
pèse sur certains services ou établissements hospitaliers.
Elle concerne plus particulièrement certaines disciplines
(anesthésie, obstétrique, chirurgie...) et les
établissements de santé de taille petite ou moyenne.
Votre rapporteur ne reviendra pas sur l'analyse de ce grave problème,
qui a été faite longuement dans les rapports budgétaires
des cinq dernières années. Il se félicite qu'une prise de
conscience semble s'être réalisée au cours des derniers
mois, mais souligne l'urgence d'une politique active visant, d'une part,
à orienter les futurs médecins vers les spécialités
dont notre système de soins a besoin et, d'autre part, à rendre
plus attractifs le statut et la carrière de praticien hospitalier.
Faute de quoi, le risque est grand de voir se généraliser des
" restructurations silencieuses " d'établissements de
santé, contraints de cesser tout ou partie de leur activité, non
parce qu'elle ne répond pas aux besoins de la population, mais parce
qu'aucun médecin n'est prêt à les exercer.
Les trois volets de la politique de santé examinés dans le
présent rapport témoignent du manque de cohérence de
l'action gouvernementale telle qu'elle se traduit dans les crédits de la
santé ouverts par le projet de loi de finances pour 1998. Aussi, votre
commission a émis un avis défavorable à l'adoption de ces
crédits.