PJ loi de finances pour 1999
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; MASSION (Marc), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 14 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
- I. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DU SERVICE DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE À L'ÉTRANGER
- II. LA RÉORGANISATION DES MOYENS EN FAVEUR DES PME
- III. LA RÉDUCTION DU COÛT BUDGÉTAIRE DES PROCÉDURES FINANCIÈRES DE SOUTIEN À L'EXPORTATION
-
CHAPITRE II
LES RÉSULTATS DU COMMERCE EXTÉRIEUR -
CHAPITRE III
LE CFCE : REFORME ET PERSPECTIVES - EXAMEN EN COMMISSION
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 14
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
COMMERCE EXTÉRIEUR
Rapporteur spécial
: M. Marc MASSION
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1. Un
budget guère transparent
Les crédits du commerce extérieur sont répartis dans trois
fascicules budgétaires : les services financiers, les charges communes
et les comptes spéciaux du Trésor. Or, cet éparpillement
ne rend pas la lecture de ce budget aisée. En outre, l'analyse purement
budgétaire des crédits inscrits aux charges communes et aux
comptes spéciaux du Trésor ne permet pas d'appréhender la
réalité des aides fournies par l'Etat aux entreprises ou aux
Etats étrangers pour encourager l'essor du commerce extérieur
français. Ainsi, le budget du commerce extérieur diminue de plus
de 10 % en autorisations de programme et de 47 % en crédits de
paiement. Or, selon les informations obtenues par votre rapporteur, cette
baisse s'avère être essentiellement d'ordre technique et ne remet
pas en cause les moyens d'action alloués à l'appui du commerce
extérieur. Pour autant, la présentation actuelle du budget ne
permet pas d'appréhender la nature des évolutions de
crédits.
2. Une politique engagée en faveur d'une plus grande
efficacité des aides au commerce extérieur
Ce projet de budget témoigne du souci du secrétariat d'Etat au
commerce extérieur d'une meilleure articulation et d'une plus grande
rationalisation du dispositif d'aides aux entreprises françaises
exportatrices. Ainsi, la restructuration des organismes d'appui au commerce
extérieur (CFCE d'une part et CFME ACTIM d'autre part) se poursuit mais
votre rapporteur se félicite que le gouvernement ait abandonné le
projet de suppression du CFCE et ait reconnu la qualité de ses travaux
appréciée depuis longtemps par le Sénat. En outre, votre
rapporteur ne peut qu'encourager les réflexions engagées sur une
meilleure coordination des aides au commerce extérieur aussi bien au
niveau national (grâce à la convention de rapprochement entre le
CFCE et le CFME ACTIM) qu'au niveau régional (avec le
développement des conventions régionales à l'export) et au
niveau international (avec le rapprochement des postes d'expansion
économique avec les chambres de commerce à l'étranger).
3. La nécessité d'augmenter les moyens budgétaires
affectés au volet international des contrats de plan
Etat/régions
Les aides au commerce extérieur des contrats de plan Etat/régions
ont fait la preuve de leur efficacité et de leur intérêt
pour les PME. Elles constituent un échelon indispensable dans le
dispositif d'aide au commerce extérieur. Alors que les
négociations débutent pour l'élaboration des prochains
contrats de plan (2000-2006), votre rapporteur espère que l'engagement
budgétaire de l'Etat sera à la hauteur de ces priorités et
de la demande exprimée par les partenaires régionaux, de plus en
plus sensibilisés au développement des échanges
extérieurs de leur région.
4. Les incertitudes pesant sur l'évolution des échanges
mondiaux et les conséquences pour le commerce extérieur
français
La production et le commerce mondiaux ont progressé à un rythme
très soutenu en 1997 malgré les effets de la crise
financière asiatique.
Toutefois, en 1998 et 1999, le rythme de croissance des échanges
mondiaux devrait fléchir en raison du ralentissement de
l'économie certaines zones émergentes -Asie, Amérique
latine et pays de l'OPEP ainsi que du tassement de la demande en
Amérique du Nord et au Royaume-Uni.
Le commerce extérieur de la France devrait être
sérieusement affecté par ce ralentissement même si les
effets semblent être limités pour l'année 1998.
En revanche, les dérèglements observés en Amérique
latine et en Russie, les turbulences qui ont secoué l'ensemble des
bourses ainsi que le ralentissement économique observé au
Royaume-Uni assombrissent les perspectives pour 1999. Certes, la mise en place
de l'euro devrait stimuler les échanges entre la France et les autres
pays membres de l'Union économique et monétaire, en raison de la
baisse des coûts de transaction liés aux conversions entre
monnaies et à la disparition du risque de change. Toutefois, les
bénéfices attendus du passage à la monnaie unique ne
pourraient pas compenser les effets d'un environnement économique
international très dégradé.
En définitive, il semble aujourd'hui extrêmement difficile de
pouvoir élaborer des prévisions assez précises sur
l'évolution du commerce extérieur mondial et français pour
l'année 1999. Si la perspective de baisse de l'excédent du
commerce extérieur français ne laisse plus de doute, il est
impossible d'évaluer son montant et sa durée.
A cet
égard, votre rapporteur s'étonne de l'incapacité de
l'administration à lui fournir des informations actuelles sur
l'évolution du commerce extérieur : alors que la discussion
de ce budget n'intervient que fin novembre, l'analyse reçue par votre
rapporteur concerne l'année 1997, tandis que l'année 1998 est
seulement évoquée sous forme de prévision. Votre
rapporteur demandera donc des informations complémentaires sur
l'évolution du commerce extérieur pour 1999.
5. La nécessité de remplacer le système des VSNE/CSNE
Le projet de loi portant réforme du service national supprime le
système des VSNE/CSNE qui offrait à de nombreux jeunes
diplômés une première expérience dans un pays
étranger. En outre, ce dispositif était très
apprécié des entreprises qui pouvaient disposer d'une main
d'oeuvre qualifiée et motivée. Soucieux de continuer à
aider les jeunes à partir travailler à l'étranger, le
secrétariat d'Etat a élaboré un avant-projet de loi
portant création du volontariat et qui vise à préserver et
adapter un outil existant et utile aux acteurs économiques tout en
conservant un pouvoir d'attraction auprès des jeunes malgré son
caractère volontaire et non plus obligatoire. Cet avant-projet doit
être examiné par le Conseil d'Etat et le Gouvernement avant
d'être discuté au Parlement. Votre rapporteur se félicite
de cette initiative et espère que son dépôt interviendra
rapidement.
6. Le coût du pavillon de la France à l'exposition universelle
de Hanovre
Pour l'année 1999, une dotation de 25 millions de francs est
inscrite au chapitre 42-80 pour financer le pavillon français à
l'exposition universelle de Hanovre, dont le coût total est estimé
à 150 millions de francs. Votre rapporteur tient à
souligner l'importance de cette somme qui est supérieure à la
dotation du CFCE ou du CFME-ACTIM. Il veillera donc à ce que cet argent
soit utilisé à bon escient en suivant notamment les
retombées économiques de la présence française
à l'exposition universelle. En outre, il se rendra à Hanovre pour
constater si le pavillon français est à la hauteur des sommes
investies.
7. La nécessité de renforcer les aides en faveur des PME
Il y a en France environ 25.000 PME/PMI régulièrement
exportatrices qui représentent un peu plus de 40 % de nos
exportations, soit 700 milliards de francs. Ces chiffres sont
néanmoins inférieurs aux chiffres italiens, où elles
représentent 1.000 milliards de francs d'exportation, soit plus de
70 % des exportations de ce pays. Or, il existe en France 150.000 PME
ayant au moins un acte d'exportation dans l'année. Toutefois, celles-ci
(surtout les plus petites dont le chiffre d'affaires est inférieur
à 50 millions de francs) hésitent, au regard des risques et
du manque d'informations, à réaliser une véritable
démarche export et ce, même sur les marchés de l'Union
européenne. Pourtant, il existe un potentiel de développement des
PME non négligeable. Votre rapporteur estime donc que l'aide en
direction des PME doit être renforcée.
A cet égard, il
regrette que les crédits du CFME ACTIM aient été
réduits de près de 7 %
alors que les foires, les salons
et les manifestations internationales réalisés par cet organisme
sont très appréciés des PME.
Par ailleurs, votre
rapporteur se demande si les mécanismes de l'assurance prospection ne
devraient pas être revus afin d'être mieux adaptés aux
contraintes particulières des très petites entreprises en
matière de trésorie.
CHAPITRE PREMIER
UNE DÉPENSE PUBLIQUE EN DIMINUTION
Dans le projet de loi de finances pour 1999, les crédits
consacrés à l'intervention directe de l'Etat dans le domaine du
commerce extérieur s'élèvent à 4,71 milliards
de francs en autorisations de programme et à 2,89 milliards de
francs en crédits de paiement, en diminution respectivement de 10,63 et
47,32 % par rapport aux 5,27 et 5,48 milliards de francs figurant
dans le budget initial de 1998.
D'après les informations reçues par votre rapporteur, cette
baisse serait essentiellement d'ordre technique et ne signifierait pas une
diminution drastique des moyens alloués à l'appui au commerce
extérieur. L'analyse ci-après du budget conduira à
relativiser ces propos optimistes.
Trois éléments caractérisent ce budget :
- la poursuite de l'adaptation du réseau des postes d'expansion
économique à l'évolution de la carte économique
mondiale et aux nouvelles technologies de l'information ;
- un infléchissement de la restructuration des organismes
d'appui au commerce extérieur ;
- la poursuite de la réforme des procédures
financières de soutien à l'exportation.
Les crédits du budget du commerce extérieur sont
répartis dans trois fascicules budgétaires :
- celui des
services financiers
contient les crédits mis
à la disposition des structures publiques d'appui au commerce
extérieur organisées autour de la direction des relations
économiques extérieures et de ses services extérieurs en
région et à l'étranger ainsi que des organismes
placés sous leur tutelle : le Centre français du commerce
extérieur et l'Agence pour la promotion internationale des technologies
et des entreprises françaises. Il convient de remarquer que les
crédits de l'article 19 du chapitre 34-92 relatifs à la direction
des relations économiques extérieures ne sont pas
rattachés au budget du commerce extérieur mais à celui des
services financiers ;
- le fascicule des
charges communes
regroupe les crédits
pour le financement des garanties diverses, des études, des
bonifications d'intérêt ainsi que des interventions en faveur des
PME ;
- enfin, le fascicule
comptes spéciaux du Trésor
contient le compte 903-07 qui retrace les prêts du Trésor
à des Etats étrangers et à la Caisse française de
développement.
I. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DU SERVICE DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE À L'ÉTRANGER
Inscrits au budget des services financiers, les crédits destinés
au service de l'expansion économique s'élèvent à
1,28 milliard de francs, en hausse de 5,3 % par rapport aux données
de la loi de finances initiale pour 1998. Cette augmentation s'explique en
grande partie par des ajustements mécaniques, notamment en ce qui
concerne les rémunérations de personnels à
l'étranger qui subissent en année pleine la hausse du dollar de
fin 1996.
Cet ensemble recouvre :
• d'une part, les structures du service de l'expansion économique
dirigé par la direction des relations économiques
extérieures -DREE- (
les postes d'expansion économique et les
directions régionales du commerce extérieur
) ;
• et, d'autre part, les organismes parapublics (Centre français du
commerce extérieur -
CFCE
- et Agence pour la promotion
internationale des technologies et des entreprises françaises
CFME
-
ACTIM)
.
A. LA CONFIRMATION DE LA RATIONALISATION ET DU REDÉPLOIEMENT DES MOYENS DES SERVICES EXTÉRIEURS DE LA DIRECTION DES RELATIONS ÉCONOMIQUES EXTÉRIEURES
1. Un effort de rationalisation interne et d'adaptation engagé depuis 1991
La
direction des relations économiques extérieures s'est
engagée, à partir de 1991, dans un programme pluriannuel de
réduction de ses effectifs budgétaires.
Ce programme s'est traduit par deux plans de suppressions d'emplois (1991-1993
et 1994-1996) qui ont porté sur près de 20 % des effectifs
des services extérieurs de la direction.
Un troisième plan triennal a été conclu pour la
période 1997-1999 et porte sur la réduction de 5,35 % des
emplois et une diminution de l'ordre de 3 % par an des crédits de
fonctionnement.
Parallèlement, un resserrement global du dispositif a été
opéré de manière dynamique pour tenir compte des
évolutions de la conjoncture internationale : sur la période
1989/1998, 34 postes ou antennes ont été ouverts et 49 ont
été fermés.
Cet effort a été absorbé par de forts gains de
productivité de la direction qui ont permis d'améliorer la
qualité du service rendu aux pouvoirs publics et aux entreprises par une
action soutenue de modernisation dans les domaines suivants :
-
l'informatisation
(équipements, outils bureautiques et
mises en réseaux) et la communication (création de sites
internet et d'un site intranet) ;
-
la rénovation des méthodes de travail
dont
l'évolution est également liée à l'introduction de
la facturation des prestations qui va être complétée par
une démarche qualité pouvant déboucher sur la
certification ISO des postes d'expansion économique ;
-
le profil professionnel des agents du réseau
qui est
orienté vers plus d'experts et moins de généralistes, plus
d'anticipation (veille sectorielle et concurrentielle) et plus d'organisation
régionale (Asie, Mercosur...) ;
-
la simplification des procédures
et une politique
immobilière d'acquisition de bureaux et de logements.
Pour autant, le budget de l'expansion économique (titre III et V) pour
1999 voit ses
crédits augmenter de 7,49 % pour atteindre
1,03 milliard de francs.
Derrière cette hausse se cache une
situation contrastée : alors que les dépenses en personnel
s'accroissent, les crédits affectés au matériel diminuent
tandis que les dépenses en informatique augmentent.
les dépenses en personnel augmentent de 9,7 % pour
atteindre 774,76 millions de francs.
Cet accroissement significatif masque cependant des évolutions
différentes.
- d'une part, la politique de réduction des effectifs se
poursuit
puisque l'application du plan triennal passé avec la
Direction du budget conduit, pour sa dernière année, à
supprimer
19 emplois de catégorie C
, après une suppression
de 19 emplois de contractuels en 1998. Cette mesure constitue une
économie de 6,38 millions de francs. Les effectifs des agents
contractuels employés dans le service de l'expansion économique
à l'étranger seront donc ramenés à 850 en 1999
(contre 869 en 1998) ;
- d'autre part, 75,18 millions de francs sont consacrés au
financement des différentes revalorisations des
rémunérations publiques. Il s'agit de :
n l'ajustement de la ligne indemnité de résidence pour tenir
compte de l'effet change-prix (essentiellement la répercussion de la
hausse du dollar en 1997) : 47,5 millions de francs ;
n l'indemnité exceptionnelle prévue dans le décret 97-215
du 10 mars 1997 correspondant au remboursement de la contribution sociale
généralisée prélevée sur l'indemnité
de résidence : 12,67 millions de francs ;
n la revalorisation des rémunérations
publiques (7,65 millions de francs) : il s'agit de
l'incidence en année pleine des mesures de revalorisation des
rémunérations publiques intervenues en 1998 ;
n l'application de l'accord salarial (3,45 millions de
francs ): il s'agit de la prise en compte de la partie 1999 de l'accord
salarial 1998-1999 conclu dans la fonction publique (revalorisation du point
fonction publique) avec les organisations syndicales ;
n l'ajustement des indemnités et prestations sociales des
attachés agricoles : 2 millions de francs ;
n l'ajustement à la situation des personnels : 1,91 millions
de francs.
l'augmentation des crédits d'informatique et de
télématique de 13,7% par rapport à 1998, qui met fin
à une diminution constante depuis 1994.
Cette dotation de 24 millions de francs s'explique par l'engagement de la
direction des relations économiques extérieures dans une
politique active d'amélioration de la collecte de l'information sur les
marchés extérieurs et d'harmonisation du traitement des
entreprises d'une région du monde à l'autre.
Les crédits allouées pour 1999 devraient lui permettre d'assurer
le maintien et le renouvellement de son parc et de faire évoluer son
réseau, qui à défaut serait complètement
dépassé dans un à deux ans.
Une dotation complémentaire a en outre été
accordée pour la création d'une infrastructure intranet
(Odyssée) devant relier l'ensemble des postes et partenaires de la
direction des relations économiques extérieures.
Par ailleurs, les crédits de cette dernière ont fait l'objet
d'un accord triennal avec la direction du budget qui prévoit
l'inscription d'une dotation annuelle de 24 millions de francs pour les budgets
1999, 2000 et 2001 et l'exonération de toute régulation et de
tout gel sur les trois années.
la compression, pour la cinquième année
consécutive, des frais de fonctionnement courant
. Ce poste subit, en
effet, une réduction de 3,5%, soit -7,67 millions de francs,
ramenant les crédits prévus pour 1999 à
213,63 millions de francs. Cette dotation budgétaire résulte
de l'application du plan triennal passé avec la direction du budget.
Depuis 1993, les crédits en matériel auront baissé de
14,03 %.
l'augmentation des dépenses d'investissement des postes
d'expansion économiques, qui se manifeste aussi bien en crédits
de paiement (+66,67 %)
qu'en
autorisations de programme
(+17,65 %). Jusqu'à présent, la politique de
redéploiement du réseau de la direction des relations
économiques extérieures vers les pays émergents a
été conduite à dotation constante.
Les besoins de financement au titre des exercices 1999, 2000 et 2001
concernent :
n les nécessaires travaux d'entretien et de rénovation du parc
existant, soit 10 millions de francs par an ;
n les opportunités d'acquisition qui pourraient encore se
présenter dans les pays où les loyers sont excessivement
élevés, comme à Bombay ou à Shanghai ;
n les opérations de regroupement avec les chancelleries diplomatiques
comme à Berlin ou à Singapour ;
n les travaux lourds d'entretien et de rénovation des chancelleries
où les postes sont hébergés.
2. La poursuite du redéploiement du réseau de l'expansion économique
Une
nouvelle phase d'internationalisation s'est amorcée avec
l'émergence de grands pays en développement à population
nombreuse et de mieux en mieux éduquée, qui disposent en outre de
capitaux et de technologies identiques à celles des pays
développés.
Pour s'adapter à l'évolution de la carte économique
mondiale, le réseau des postes d'expansion économique a entrepris
en 1996 dans le cadre de la réforme de l'Etat un plan de
redéploiement d'une partie de ses moyens des pays de l'OCDE vers les
économies émergentes afin d'y renforcer la présence des
entreprises françaises dont les parts de marché sont souvent
très inférieures à celles de nos principaux concurrents.
En outre, la recherche d'une meilleure allocation des moyens dans le contexte
budgétaire actuel et l'adaptation des administrations aux mutations
économiques internationales ont conduit à mettre en oeuvre
plusieurs évolutions importantes des réseaux du ministère
de l'économie et des finances à l'étranger et à
proposer, dans le cadre de la réforme du comité
interministériel des moyens de l'Etat à l'étranger
(CIMEE), des mesures de rationalisation avec les structures d'autres
départements ministériels.
Le redéploiement des moyens de l'expansion économique repose
ainsi sur les modalités suivantes :
- au cours des quatre années 1996-1999,
213 emplois
nouveaux seront créés dans les pays émergents où
une quinzaine d'implantations supplémentaires seront
installées.
Ce mouvement sera rendu possible par la diminution des
effectifs dans l'OCDE (-195) et en Afrique (-71). A l'issue de la
réforme, les effectifs localisés dans les pays émergents
passeront de 28 % à près de 40 %, ceux des pays de
l'OCDE de 42 % à 30 %.
En 1998, ont été fermés les postes de Khartoum (Soudan),
de Gaborone (Botswana) et à Stuttgart tandis que des antennes ont
été ouvertes à Ashkhabad (Turkménistan) et à
Poznan (Pologne).
Cette opération de redéploiement sera poursuivie en 1999 avec
toutefois quelques inflexions compte tenu de la crise asiatique : la
réduction des effectifs dans les postes des pays de l'OCDE suivra son
cours mais le déploiement en direction des pays émergents sera
examiné au cas par cas, en fonction de la situation économique
des pays concernés.
- Ce remodelage majeur de la carte du réseau est accompagné,
lorsque cela apparaît possible, d'un rapprochement avec les autres
réseaux publics à l'étranger : extension des missions
économiques et financières regroupant PEE et agence
financière, mise en place de postes communs entre PEE et consulats,
installation d'une section commerciale dans certaines missions d'aide et de
coopération en Afrique. Ces nouvelles formes de coopération, loin
de constituer un affaiblissement du réseau de l'expansion, en soulignent
la capacité d'adaptation aux objectifs de rationalisation et de maintien
d'un soutien commercial de base.
Ainsi, dans le cadre du rapprochement des réseaux de la direction des
relations économiques extérieures et du Trésor, trois
missions économiques et financières ont été
créées en 1996/1997 à New Dehli, Brasilia et Pékin.
De même, un rapprochement avec le ministère de la
coopération s'est effectué à Ouagadougou (Burkina Faso),
Nouakchott (Mauritanie) et Port-au-Prince (Haïti).
Enfin, en 1998, deux postes mixtes impliquant les services du ministère
des affaires étrangères ont été mis en place
à Dubaï et Vancouver.
- la concertation se poursuit avec les organismes consulaires et
professionnels pour donner de nouveaux fondements à la
répartition des tâches, dans l'OCDE, avec les différents
réseaux de soutien au commerce extérieur.
B. LES INFLÉCHISSEMENTS APPORTÉS À LA RESTRUCTURATION DES ORGANISMES D'APPUI AU COMMERCE EXTÉRIEUR
Le
montant global des
dotations aux organismes d'appui au commerce
extérieur, pour 1999, s'élève à 270 millions
de francs
contre 245,6 millions de francs en 1998, soit une
progression de 9,93 %. Cette hausse doit cependant être
nuancée.
En effet,
elle est en grande partie liée à la dotation de
25 millions
de francs inscrite au chapitre 42-80 (expositions
internationales) destinée à financer
le pavillon
français à l'exposition universelle de Hanovre
en
l'an 2000. Le coût total de cette opération
s'élèvera à 150 millions de francs.
Si l'on ne prend pas en compte cette dotation, les crédits
affectés aux organismes d'appui au commerce extérieur sont
stables
(245 millions de francs en 1999 contre 245,61 millions de francs en
1998).
En outre, on observe une redistribution des crédits entre le Centre
français du commerce extérieur d'une part et l'Agence pour la
promotion internationale des technologies et des entreprises françaises
(née de la fusion du Comité français des manifestations
économiques à l'étranger et de l'Agence pour la
coopération technique, industrielle et économique) :
les moyens destinés au
Centre français du commerce
extérieur (CFCE) augmenteront, en 1999, de 6,67% (+8 millions de
francs)
pour s'élever à 128 millions de francs.
Cette hausse met fin à une diminution constante des crédits
destinés au CFCE depuis 1993 qui ont chuté de 18,42 % entre
1993 et 1999.
Fortement critiqué à cause de
l'hétérogénéité de ses missions et du poids
trop important de ses structures, le CFCE était non seulement
condamné à se réformer en profondeur, mais risquait
même de disparaître à terme pour fusionner avec l'Agence
pour la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises le 1
er
janvier 1999. Or, cette dernière
hypothèse a été abandonnée au profit d'une
convention de rapprochement signée le 2 juillet 1998.
La dotation affectée au CFCE pour 1999 vise donc à permettre
à ce dernier non seulement de remplir ses missions de collecte,
d'assemblage, de promotion et de diffusion des informations sur les
marchés étrangers, mais également de mieux se faire
connaître des entreprises par le développement d'une politique de
communication externe.
l en revanche, les crédits attribués à l'Agence pour la
promotion internationale des technologies et des entreprises françaises
-née de la fusion du
Comité français des manifestations
et économiques (CFME) et de l'Agence pour la coopération
technique industrielle
et économique
(ACTIM)-
,
diminueront de 6,9 % en 1999 pour s'établir à
116,39 millions de francs. Cette diminution n'a d'autre justification
qu'un arbitrage budgétaire défavorable à cet organisme.
Votre rapporteur regrette cette diminution des crédits et rappelle
que nos principaux partenaires européens et américain consacrent
un budget nettement supérieur à celui de la France en
matière de promotion des entreprises à l'étranger (autour
de 200 millions de francs).
ETATS-UNIS |
ALLEMAGNE |
ITALIE |
GRANDE-BRETAGNE |
FRANCE |
> 300 MF |
> 300 MF |
> 300 MF |
> 160 MF |
65 MF |
|
Dont Etat 230 MF auxquels s'ajoutent les contributions très fortes des Lander |
Dont Etat 220 MF, les régions consacrant semble-t-il près de 60 MUSD aux actions de promotion |
Dont Etat 130 MF |
Hors assurance-foire (25 MF), assurance-prospection (40 MF) et aides régionales (7 MF) |
De
même, l'Allemagne l'Espagne et l'Italie organisent
régulièrement des manifestations multisectorielles dans les pays
émergents, similaires au concept français des grandes
expositions. Ces opérations mobilisent selon les cas, des budgets de 20
à 40 millions de francs par manifestation.
Ainsi, le concept espagnol de manifestation multisectorielle "EXPOTECNIA" se
développe depuis une quinzaine d'années, à raison de deux
expositions par an, disposant d'un budget d'environ 40 millions de francs par
manifestation, financé à 60 % par l'ICEX (Institut espagnol du
commerce extérieur). De même, en Allemagne, les expositions
"TECHNOGERMA" et "KONSUGERMA" sont des opérations organisées
alternativement à raison d'une par an, et ont pour vocation,
au-delà de l'objectif commercial, d'appuyer les offensives diplomatiques
allemandes à l'égard des pays émergents pour 1998, le
budget mis en place par le gouvernement fédéral dans ce cadre
serait de 37 millions de francs.
L'Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises a pour mission de réaliser et de coordonner toutes
actions de promotion destinées à préparer et à
favoriser le développement international des entreprises
françaises (notamment les actions de coopération technique,
industrielle et commerciale, de gestion des coopérants du service
national en entreprise, et celles s'exerçant par le biais des foires,
salons et manifestations internationales ou nationales à
l'étranger).
En dépit de la baisse des crédits mis à sa disposition,
cette dernière maintiendra pour l'année 1999 un programme
d'activité important caractérisé par une augmentation du
nombre d'opérations (201 contre 174 en 1998) qui privilégiera les
zones en forte croissance. L'orientation choisie traduit une intensification
des demandes des entreprises sur les marchés émergents.
Un rééquilibrage est opéré entre les
activités de foires et salons (110 opérations, volume stable
par rapport à 1998) et les opérations de coopération
technique, en hausse de 33 %. En effet, ces dernières (colloques,
sessions en France...) , particulièrement adaptées sur des
marchés difficiles d'accès tels que l'Asie, seront
privilégiées cette année, permettant d'assurer une veille
à moyen terme dans un contexte où l'activité
" salons " pourrait être ralentie.
En outre, 4 grandes
manifestations seront organisées en Egypte, en Pologne, en Inde et en
Côte d'Ivoire
.
La répartition géographique du programme général
traduit l'intérêt des entreprises pour des zones de croissance qui
comprennent traditionnellement l'Asie, mais également de nouvelles
régions. Ainsi, le nombre d'opérations en Afrique va être
renforcé afin de donner un signal fort sur ce continent, notamment par
des actions dans des pays porteurs d'un potentiel de croissance, comme la
Côte d'Ivoire, où se tiendra une grande exposition en 1999.
De même, la présence de la France sera accrue en Europe
centrale et Varsovie accueillera une grande exposition. Enfin, le nombre
d'opérations réalisées en Amérique latine sera
stable et un effort particulier sera fait en direction du Brésil.
Quant au programme d'opérations du CFME-ACTIM, il continue à
privilégier le secteur des hautes technologies, avec un accent
particulier sur les domaines de l'information et de la communication. Le
multimédia fait l'objet d'efforts importants. Par ailleurs, la
programmation prévoit le maintien d'une présence soutenue dans
les secteurs où l'offre française se caractérise par la
maîtrise de technologies avancées comme les industries
agro-alimentaires, l'énergie, les transports aérien et terrestre
ainsi que les industries mécaniques.
La répartition sectorielle fait apparaître une stabilité du
nombre d'opérations dans les biens de consommation (12 % du total),
traduisant la volonté de répondre au mieux aux attentes des
professionnels. Il convient également de noter une diversification des
domaines d'intervention avec l'apparition de nouveaux secteurs
d'activité tels que les biotechnologies et la
défense-sécurité.
Trois axes prioritaires seront renforcés en 1999 : l'articulation
des produits du CFME-ACTIM avec ceux développés par le CFCE, le
développement de la clientèle du CFME-ACTIM et
l'évaluation des produits afin d'améliorer le service rendu aux
entreprises et de mieux connaître leurs attentes.
II. LA RÉORGANISATION DES MOYENS EN FAVEUR DES PME
Le
projet de budget pour 1999 modifie sensiblement la structure des aides aux PME.
Ainsi, le Comité de développement extérieur (CODEX)
disparaît pour être remplacé par un nouveau volet du Fonds
d'études au secteur privé (FASEP) nommé " Appui au
secteur privé ".
Pour 1999, les quatre principaux dispositifs d'appui aux entreprises
mobilisent 422 millions de francs, soit une baisse de 35,6 % par
rapport à 1998 à budget constant.
Toutefois, cette diminution doit être relativisée dans la mesure
où les crédits inscrits en loi de finances initiale pour 1999
prennent en compte des reports systématiques observés les
années précédentes.
L'ensemble des crédits retracés dans le tableau ci-dessous
figure au budget des charges communes (chapitres 14-01 et 64-00).
Ainsi, le
montant retenu pour l'assurance-prospection dans le projet
de loi de finances pour 1999 s'élève à 265 millions
de francs, en diminution de 34 % par rapport à 1998.
Toutefois, cette baisse doit être relativisée car elle vise
plutôt à officialiser la diminution de l'utilisation des
crédits observée depuis quelques années et à
s'ajuster aux besoins réels.
Ainsi,
en 1998, alors que 400 millions de francs avaient été
affectés au financement de l'assurance prospection/Foire, entre
240 et 290 millions de francs seulement auraient réellement
été utilisés. La diminution du coût de cette
procédure est liée à une gestion plus rigoureuse,
notamment concernant les frais de gestion. En outre, la diminution des budgets
garantis, en particulier en assurance prospection normale, conduit à une
réduction des indemnités versées aux entreprises.
Parallèlement, les reversements augmentent en raison du nombre important
de contrats en période de remboursement.
Par ailleurs, il convient de rappeler que cette dotation est à
caractère évaluatif, ce qui avait conduit à une
surévaluation systématique en loi de finances initiale.
Sous trois formes différentes, l'assurance prospection aide
l'exportateur à faire face à ses dépenses de prospection
sur les marchés étrangers et l'indemnise en cas d'insuccès
commercial :
-
l'assurance-foire
permet de couvrir à hauteur de
65 % les frais engagés par une entreprises dans une manifestation
commerciale à l'étranger, les salons ayant lieu dans l'Union
européenne étant exclu de ce dispositif, même si depuis
1997, certaines dérogations sont apportées pour des
manifestations dans l'Union européenne et en France. Cette
procédure rencontre un vif succès auprès des entreprises,
notamment les plus petites d'entre elles. Sa clientèle est
constituée à 90 % de sociétés réalisant
un chiffre d'affaires inférieur à 100 millions de francs. En
1997, 941 contrats ont été signés contre 630 en 1996.
L'assurance foire représente 45,2 % du nombre des contrats
signés.
-
l'assurance prospection simplifiée
est une aide
forfaitaire au repérage de débouchés porteurs dans les
pays de l'Union européenne. En 1997, cet outil représente
38,3 % des contrats signés. Plus de la moitié des
entreprises bénéficiaires de ce type de contrat réalise un
chiffre d'affaires inférieur à 10 millions de francs ;
-
l'assurance prospection normale
vise pour sa part des zones plus
lointaines. En 1997, ce produit a représenté 16,5 % des
contrats conclus. 80 % des entreprises auxquelles un contrat de cette
nature a été délivré ont réalisé un
chiffre d'affaires inférieur à 100 millions de francs.
En
1997, 2.841 PME ont demandé à bénéficier de
ces procédures, par rapport à 2.313 en 1996 et 2.472 en 1995.
2.081 contrats ont été signés.
Le bilan 1997 affiche donc une très forte progression des demandes
reçues et des contrats signés. Depuis 10 ans, il s'agit du
plus fort nombre aussi bien en matière de demandes qu'en matière
de contrats.
Cet accroissement s'explique pour une large part par la forte augmentation du
nombre des demandes formulées par les entreprises et des contrats
signés en assurance foire, due notamment à l'élargissement
de cette procédure à certaines manifestations de rayonnement
international organisées en Union européenne. Dans le cadre de
cette procédure, 825 entreprises ont été
aidées, ce qui permet de dépasser, dès 1997, l'objectif
fixé pour 1998 dans le plan PME de 1995 d'aider 800 entreprises par
an à participer à une manifestation commerciale internationale.
Cependant, cette augmentation n'est sans doute pas due uniquement à
cette nouvelle mesure, mais aussi à une évolution des
méthodes d'approche des marchés étrangers par les
entreprises. Celles-ci préfèrent tester leurs produits, au moins
dans un premier temps, lors de leur participation à des manifestations
commerciales. L'engagement à l'export est ainsi moins ambitieux et moins
durable. On constate également cette approche prudente des entreprises
dans le montant des budgets pris en garantie, chiffre qui reste globalement
stable malgré une augmentation substantielle des contrats.
Le rapport entre les exportations induites par ces procédures et le
résultat comptable sur les cinq dernières années est de
47 francs d'exportations nouvelles pour 1 franc de coût public. En
1997, 13,3 milliards d'exportations nouvelles ont été
liées à des contrats d'assurance prospection, soit un montant
équivalent à 1996 et 1994. Le faible coût de la
procédure en 1997 permet d'atteindre un
effet de levier
considérable puisqu'il s'élève à 60 francs
d'exportations nouvelles pour 1 franc de coût public
.
Les crédits du comité de développement
extérieur (CODEX) diminuent de 82,1 % puisque ce dernier a
été incorporé dans le Fonds d'Etudes et d'Aide au Secteur
Privé (FASEP) depuis juillet 1998. Ainsi, les 10 millions de
francs
de crédits de paiement inscrits dans la loi de finances
initiale doivent uniquement servir à couvrir les besoins financiers des
dossiers CODEX ouverts avant sa suppression.
Le bilan du CODEX est positif puisqu'il a permis d'accompagner le
développement d'un grand nombre de PME françaises à
l'étranger. Créé en 1982, cette procédure a
été réservée aux PME françaises
indépendantes, quel que soit leurs secteurs d'activité, pour
leurs projets d'implantation à caractère commercial ou
industriel, susceptibles de générer des exportations. Elle
consistait en une avance à taux nul, remboursable au bout de cinq ans et
assise sur les apports stables effectués à la filiale. Les
marchés cibles étaient les pays à fort potentiel de
croissance et solvables, à l'exclusion de l'Union européenne. Au
total, près de 600 PME indépendantes ont été
aidées dans leur développement international par le CODEX.
Les mesures d'assouplissement prises en janvier 1997, avec notamment
l'abaissement du seuil d'examen des dossiers et la modulation du taux
d'intervention, ont permis d'accroître le nombre de projets
déposés par des petites PME. Plus de 80 % des
sociétés aidées, ces dernières années, ont
un chiffre d'affaires inférieur à 500 millions de francs et
presque la moitié font moins de 50 millions de francs de chiffre
d'affaires annuel. Au regard du nombre d'entreprises françaises de cette
taille ayant la capacité de s'implanter, le CODEX a exercé un
réel effet de levier.
L'activité du CODEX, très soutenue jusqu'en 1992, a connu
ensuite plusieurs années de relative stabilité, correspondant
à une diminution de l'investissement français à
l'étranger durant la première moitié des années
1990. Entre 1993 et 1997, le Comité a approuvé, en moyenne, une
vingtaine de dossiers par an. La dotation budgétaire inscrite en loi de
finances initiale a, durant cette période, sensiblement diminué,
passant de 260 millions de francs en 1990 à 70 millions de francs
en 1998.
Cette évolution a conduit le gouvernement à envisager une
réforme du dispositif de soutien à l'investissement visant
à l'ouvrir à un plus grand nombre d'entreprises et à
simplifier les modalités d'instruction des dossiers. En
conséquence, le FASEP, créé en 1996 et dont la principale
activité était de participer au financement d'études de
faisabilité réalisées par des entreprises a vu ses
missions se développer avec la création d'un volet " appui
au secteur privé " qui se substitue aux différents outils
d'aide à l'investissement existants dont le CODEX.
Ce nouveau volet du FASEP prend la forme d'un fonds de garantie, doté
de 300 millions de francs en crédits de paiement pour 1999. Cette
réforme doit permettre de simplifier le dispositif existant en
substituant un instrument unique aux nombreuses procédures de soutien
à l'investissement existantes (CODEX, protocoles de partenariat, fonds
PECO
1(
*
)
de la SOFARIS)
Les crédits prévus au titre du volet "commerce
extérieur"
des contrats de plan s'élèveront à
32 millions de francs pour 1999, soit une stagnation par rapport
à l'année passée.
En effet,
la part Etat du
volet commerce extérieur des 11èmes contrats de plan était
initialement fixée à 238,6 millions de francs, soit une
moyenne annuelle de 47,7 millions de francs sur cinq ans (1994-1998).
Toutefois, les annulations budgétaires effectuées en 1995 et 1996
et la décision d'étaler les contrats de plan sur une
sixième année ont réduit le montant annuel des
autorisations de programme disponibles à 32 millions de francs
à compter de 1997.
Le montant modeste des crédits est d'autant plus regrettable que le
volet commerce extérieur des contrats de plan est un
élément très important du dispositif d'appui aux PME pour
l'exportation.
Ainsi, en 1997, près de 1.200 aides ont
été délivrées. Le niveau de consommation des
crédits en autorisations de programme est élevé puisqu'il
atteint 89 %, traduisant la forte demande des PME, notamment des plus
petites d'entre elles, qui constituent les trois quarts de la clientèle.
Ces crédits permettent de financer deux sortes d'aides aux
entreprises :
des aides aux montants modestes pour jeter les bases d'une
démarche de développement international. Il s'agit de :
-
l'aide au conseil (AC)
qui permet d'alléger les
coûts d'utilisation d'un cabinet spécialisé pour
réaliser une étude de marché, ou pour organiser la
démarche export de la société. En 1997, 115 aides de cette
catégorie ont été attribuées ;
-
l'aide à la participation à des foires et des
salons.
Elle constitue le complément de l'assurance-foire qui,
jusqu'à la décision du plan PME de janvier 1997, ne couvrait que
les manifestations hors Union européenne ;
-
l'aide aux "investissements immatériels"
qui permet le
financement des traductions de documentations en langue
étrangère, des dépôts de marques et brevets, des
formations export, des invitations d'acheteurs étrangers.
des aides plus élevées pour donner plus d'ampleur
à la démarche de développement à l'étranger.
Il s'agit de :
-
l'aide à l'implantation à l'étranger (AIE)
qui favorise la création de structures commerciales
légères à l'étranger. Elle prend en charge une
partie des frais de fonctionnement d'un bureau de représentation ou
d'une filiale, uniquement pendant la première année.
94 aides de cette catégorie ont été accordées
en 1997 pour un montant moyen de 200.000 francs ;
-
l'aide au recrutement de personnel export
à durée
indéterminée, qui prend en charge une partie du coût du
salarié (30 à 50 %) pendant sa première année
d'activité (soit un montant unitaire moyen de 100.000 à
120.000 francs). D'abord limitée au recrutement de cadres, elle
permet aujourd'hui, dans 13 régions, de recruter également
des assistants ou de renforcer un service export existant. 281 aides ont
été accordées en 1997 pour un montant de 130 millions
de francs.
III. LA RÉDUCTION DU COÛT BUDGÉTAIRE DES PROCÉDURES FINANCIÈRES DE SOUTIEN À L'EXPORTATION
Pour
1999, ces diverses procédures ne devraient entraîner qu'une charge
budgétaire de 2,7 milliards en autorisations de programme contre
3,1 milliards de francs prévu en loi de finances initiale pour
1998, soit une diminution de 12,8 %. En crédits de paiement, la
diminution apparaît encore plus forte puisque la dotation pour 1999
s'élève à 862 millions contre 3,3 milliards de
francs en 1998, soit une baisse de 74 %.
Ces chiffres doivent toutefois être pris avec beaucoup de prudence car
ils sont peu révélateurs de l'effort réel de la France en
matière de commerce extérieur. En effet, la plupart des baisses
constatées sont essentiellement liées à des reports de
crédits qui n'ont pas été utilisés en 1998.
Toutefois, votre rapporteur ne peut que regretter ce manque de transparence
qui empêche d'avoir une connaissance approfondie et précise des
procédures financières de soutien à l'exportation.
Les procédures gérées par Natexis Banque pour le
compte de l'Etat (chapitre 44-98 bonification d'intérêt) voient
leur crédits diminuer de 150 millions pour 1998 et s'élever
à 550 millions de francs.
La loi du 29 décembre 1997 précise le mandat confié
à Natexis banque par l'Etat pour la gestion des procédures de
stabilisation de taux d'intérêt ainsi que la gestion de certains
accords de consolidation.
-
La stabilisation des taux d'intérêt
permet aux
exportateurs et aux banques françaises de proposer à leur client
emprunteur un financement à taux fixe en francs français ou en
devises, soit parce que ce point constitue une exigence de l'appel d'offres,
soit parce que l'offre commerciale sera rendue plus attractive par ce type de
financement. En effet, les emprunteurs étrangers peuvent
apprécier de pouvoir disposer d'un taux fixe et donc de charges
financières prédéterminées.
Pour les crédits de deux ans minimum, Natexis compense (ou
reçoit des banques) la différence entre le taux fixe du
crédit
2(
*
)
et un taux représentatif
des conditions de refinancement à court terme des banques, majoré
de la marge bancaire autorisée. Elle garantit ainsi les banques contre
une augmentation de leurs coûts de refinancement, ceci à la fois
pour les crédits en devises et ceux en francs français.
-
La gestion des accords de consolidation
: Natexis
refinance par l'emprunt certaines créances impayées au titre
d'accords de consolidation de dettes conclus avec des pays étrangers. Le
Trésor public, après les nouveaux passages des pays
débiteurs en Club de Paris, peut prendre en charge les impayés
sur accords de consolidation. Les arriérés sur
intérêts de consolidation sont alors apurés par le compte
spécial du Trésor 903-17.
Le régime d'assurance-crédit géré par la
COFACE
(chapitre 14-01 article 71) pour le compte de l'Etat
devrait de nouveau dégager un excédent en 1999 (8,09 milliards de
francs en 1997). Le coût budgétaire de l'assurance-crédit
est donc nul. Ce résultat est lié à une forte baisse des
indemnisations et à une hausse des récupérations. Il
s'explique par la réorientation des exportations françaises vers
les pays solvables, le resserrement de la politique de crédit et la fin
de la crise de la dette.
Votre rapporteur se demande néanmoins si la
dégradation de la situation économique et financière en
Russie, en Asie ou en Amérique latine ne risque pas d'avoir des
conséquences sur les résultats de la COFACE en 1999.
Le coût de la
garantie de risque économique diminue de
11,1 % par rapport à 1998 pour s'établir à
400 millions de francs.
Le besoin de financement de la
procédure revient ainsi à son niveau des années
précédentes.
Les crédits relatifs aux protocoles financiers diminuent.
Ainsi, la dotation du FASEP (chapitre 68-00 article 10) diminue en
crédits de paiement de 51,14 %.
En revanche, elle est
stable en autorisations de
programme
.
Cette diminution
s'explique par l'importance des reports qui permettront de couvrir une grande
partie des besoins pour l'année 1999.
La dotation de
600 millions de francs en autorisation de programme doit être
affectée essentiellement au volet " études " du FASEP
ainsi qu'au nouveau fonds de garanti créé dans le cadre de la
réforme des protocoles qui interviendra en appui des opérations
suivantes :
n apports en fonds propres des entreprises à leurs filiales
étrangères ;
n participation de sociétés de capital-risque dans les filiales
d'entreprises françaises à l'étranger ;
n prêts consentis à des entreprises étrangères
à participation française ;
De même, la charge nette des
"prêts du Trésor
à des Etats étrangers et à l'Agence française de
développement"
,
inscrite au compte spécial du
Trésor n° 903-07, est négative pour l'année
1999 : alors que ce compte devrait entraîner pour 1998 une charge
pour l'Etat évaluée à 628 millions de francs, il
devrait dégager pour l'année 1999 une recette de
1.635 millions de francs.
Cette situation inédite s'explique par la montée en puissance
des remboursements sur les prêts de 10 ans et plus. En outre, le besoin
en crédits de paiement étant nul pour 1999 dans la mesure
où les besoins devraient être couverts par les reports
prévus d'une année sur l'autre, le compte spécial du
Trésor sera excédentaire.
A cet égard, votre rapporteur tient à rappeler qu'il faut
compter un délai moyen d'exécution de cinq ans entre la signature
du protocole et la date du dernier paiement sur ce protocole. Les paiements
effectués sur 1998 se rapportent, pour la plupart, à des
protocoles plus anciens.
En ce qui concerne les crédits relatifs aux études,
l'évolution de ces derniers varient en fonction de la nature des
études.
Les crédits relatifs aux
études d'évaluation
préalable des projets
(chapitre 37-03 articles 30) augmentent de
6,7 % pour atteindre 7,5 millions de francs. Cette hausse de la
dotation en 1999 doit accompagner la mise en oeuvre de la réforme des
protocoles. L'évaluation préalable sera désormais
systématique tandis que l'instruction sera plus approfondie en vue de
fournir un rapport de présentation complet pour le passage en
comité d'examen des projets.
En revanche, les crédits affectés à
l'évaluation a posteriori des projets
(chapitre 37-03 article 20)
restent stables et s'élèvent à
4,5 millions de
francs.
CHAPITRE II
LES RÉSULTATS DU COMMERCE
EXTÉRIEUR
I. L'ÉVOLUTION DU COMMERCE MONDIAL
A. LA CROISSANCE DU COMMERCE MONDIAL S'EST ACCÉLÉRÉE EN 1997 MALGRÉ LA CRISE QUI A FRAPPÉ CERTAINS MARCHÉS FINANCIERS EN ASIE
La
production mondiale et le commerce international ont progressé à
un rythme très soutenu en 1997 malgré les effets de la crise
financière asiatique. Les exportations de marchandises ont crû de
9,5 %, taux le plus élevé enregistré depuis plus de
deux décennies, sauf en 1994 où il avait atteint 10 %. Comme
c'est régulièrement le cas depuis de nombreuses années,
les exportations de marchandises ont augmenté beaucoup plus rapidement
que la production mondiale -près de trois fois plus vite en 1997.
L'expansion du commerce mondial a été plus forte que
prévu, et cela s'explique en grande partie par les résultats
enregistrés par l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud.
En raison du dynamisme économique de ces deux régions, le taux de
croissance de leurs exportations et de leurs importations a
dépassé les 10 %.
Les différences entre régions se sont amenuisées en 1997
grâce à la reprise de l'activité en Europe occidentale et
dans les pays en transition. Ces deux régions ensemble
représentent environ 45 % du commerce mondial de biens et de
services. Malgré les progrès enregistrés en 1997, ces
régions sont restées les moins dynamiques sur le plan du commerce
extérieur.
En Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, la croissance moyenne de la production
a été plus faible en 1997 qu'en 1996. Le fléchissement de
la croissance du PIB en Asie est principalement imputable au Japon. Dans les
pays en développement d'Asie, la croissance moyenne n'a que
légèrement ralenti, s'établissant à 7 %
environ, ce qui reste deux fois plus élevé que la moyenne
mondiale. D'après les estimations de l'ONU, en 1997, la croissance de la
production par habitant a été positive dans 120 pays sur les 143
étudiés, soit autant qu'en 1996, meilleure année depuis
1990 à cet égard.
La valeur des exportations mondiales de marchandises en dollars a
augmenté de 3 % en 1997, contre 4 % en 1996. Les exportations
de produits manufacturés ont crû plus rapidement que la moyenne et
les exportations de produits minéraux moins rapidement, tandis que la
croissance des exportations de produits agricoles a diminué. La valeur
des exportations mondiales de services commerciaux a augmenté de
2 %, mais la croissance en volume a été supérieure
à ce chiffre.
Pour ce qui est des trois grandes catégories de services commerciaux,
les exportations de services de transport ont stagné, celles de services
de voyage ont légèrement augmenté et celles d'autres
services commerciaux ont progressé à un rythme supérieur
à la moyenne. Les exportations ont atteint un niveau record tant pour
les marchandises que pour les services commerciaux, 5.300 milliards et
1.300 milliards de dollars, respectivement.
La crise financière qui a frappé certains pays d'Asie n'a eu
qu'un impact modéré sur la croissance moyenne du commerce mondial
en 1997, qu'elle soit mesurée en valeur ou en volume. Cela n'est
guère surprenant car cette crise n'a pris toute son ampleur que dans les
derniers mois de l'année et il faut un certain temps pour que la
dépréciation des monnaies se répercute sur les courants
d'échanges
. En outre, la part des cinq pays d'Asie les plus
touchés (République de Corée, Malaisie, Thaïlande,
Indonésie et Philippines) dans le commerce mondial n'est que de 6
à 7 %.
B. LA CROISSANCE DU COMMERCE MONDIAL DEVRAIT SE TASSER EN 1998 ET 1999
En 1998
et 1999, le rythme de croissance des échanges mondiaux fléchirait
en raison du ralentissement de certaines zones émergentes -Asie,
Amérique latine et pays de l'OPEP ainsi que du tassement de la demande
en Amérique du Nord et au Royaume-Uni.
Le ralentissement de la demande intérieure dans les pays anglo-saxons
devrait affecter les importations de ces pays. La demande d'importations
adressée hors de la zone Asie par les pays de l'Asie émergente
touchés par la crise financière serait en recul en 1998 et les
importations japonaises, de nouveau en baisse au premier trimestre, resteraient
sur un rythme très faible tout au long de l'année 1998 en raison
de l'atonie persistante de la demande intérieure. Les importations des
pays de l'OPEP subiraient de plein fouet en 1998 les conséquences de la
baisse du prix du pétrole, et ce, malgré la légère
reprise en volume de leurs importations qui semble s'amorcer depuis le
printemps.
Dans ces conditions, l'accentuation de la demande des pays de la zone euro fait
jouer au commerce intra-zone un rôle d'amortisseur pour la France
grâce auquel la demande mondiale de produits manufacturés qui lui
est adressée passerait de 9,4 % en 1997 à environ 7,4 %
en 1998, décélérant ainsi deux fois moins vite que la
demande mondiale adressée à la zone euro.
Sous l'hypothèse - conventionnelle - d'un gel des changes à leur
valeur du 22 juin 1998, la position compétitive des pays appartenant au
coeur du SME se dégraderait en 1998 en raison des effets de la puissante
dépréciation du yen vis-à-vis de leurs monnaies. La
compétitivité-prix des exportateurs nippons
bénéficierait bien évidemment de la
dépréciation de la devise japonaise vis-à-vis des monnaies
des pays du G10 tandis que les exportateurs anglo-saxons ne parviendraient pas
à endiguer leurs pertes de compétitivité-prix en
dépit de leurs efforts de marge.
Enfin, le déficit de la balance courante s'est creusé en
Amérique du Nord en 1997, alors que les balances s'amélioraient
globalement au Japon et en Europe. En 1998, l'évolution des
écarts de conjoncture ne permettrait pas de résorber les
déséquilibres courants entre les trois grandes régions du
monde. En outre, l'évolution des charges renforcerait, tant
l'amélioration du solde courant japonais que la dégradation du
compte courant américain.
II. LA CROISSANCE DE L'EXCÉDENT COMMERCIAL DE LA FRANCE
A. LE COMMERCE EXTÉRIEUR FRANÇAIS EN 1997
En
1997, pour la sixième année consécutive, le commerce
extérieur de la France a dégagé un excédent.
Depuis 1990, le solde ne cesse de progresser, si l'on excepte une pause en
1994. Il s'est élevé en 1997 à 173,5 milliards de
francs, soit environ 2 % du PIB. Il a doublé par rapport à
1996, et c'est le chiffre le plus élevé que l'on ait jamais
enregistré
.
Les
exportations
ont été très dynamiques : elles
ont augmenté de 14 %, c'est-à-dire trois fois mieux que
l'année précédente, où elles n'avaient crû
que de 4 %. C'est la meilleure performance depuis 10 ans.
Avec 8 % d'augmentation, les
importations
ont aussi été
très dynamiques. Là encore, le contraste est frappant avec
l'année précédente puisque leur progression a
été, comme celle des exportations, trois fois plus rapide qu'en
1996 (+2,6 %).
Cette reprise des achats à l'étranger a été
particulièrement forte pour les biens d'équipements
professionnels (+15 %). Cela montre que la demande intérieure repart,
que l'investissement en France est vigoureux (l'INSEE prévoit une
augmentation de 10 % pour l'investissement industriel en 1998).
Sur le plan géographique
, la croissance des exportations a
été tirée par la quasi-totalité des zones
géographiques. Elle a été particulièrement
remarquable en direction des Etats-Unis (+21 %), du Royaume-Uni
(+21 %), de l'Espagne (14 %) et de l'Italie (13 %), mais aussi
vers l'Asie émergente où nos exportations progressent de presque
un tiers en dépit de la crise.
C'est vers les pays développés que l'économie
française réalise les gains les plus forts. L'excédent
avec l'Union européenne a été multiplié par trois
l'année dernière -il atteint près de 90 milliards de
francs- si bien que, pour la première fois, la France dégage un
solde excédentaire avec l'OCDE.
Sur le plan sectoriel
, les exportations de biens d'équipement
professionnel (+17 %) expliquent plus d'un tiers de la croissance globale.
Ainsi, les ventes d'Airbus (+29 %) ont fortement progressé, avec un
niveau record de 107 avions livrés ainsi que celles de l'industrie
électrique. Les ventes d'automobiles ont été dopées
(+23 % par rapport à 1996) par une demande dynamique en Europe et
une bonne compétitivité des produits français.
D'autres secteurs enregistrent aussi de très bons résultats comme
l'industrie pharmaceutique, le textile et l'agro-alimentaire.
En outre, le caractère structurel de l'excédent du commerce
extérieur de la France semblerait ne plus faire de doute.
Ainsi, une
étude de la direction des relations économiques
extérieures
3(
*
)
estime
qu'
" il est largement abusif d'attribuer la totalité du
montant de l'excédent à un décalage conjoncturel. La
croissance du solde commercial français s'explique pour une partie
importante par la progression de l'excédent avec les pays
émergents et en développement. Cet excédent, qui
représente environ la moitié de l'excédent total, est
lié non pas à des écarts de conjoncture avec ces pays mais
au fort contenu en importations de la croissance des pays en rattrapage
économique en Asie, en Amérique latine et en Europe centrale et
orientale. "
Les facteurs à l'origine de l'excellente performance des exportations
sont de plusieurs ordres :
•
certains sont d'origine externe comme le dynamisme de
la demande étrangère, l'évolution du dollar et d'autres
évolutions spécifiques à tel ou tel secteur. La
très forte croissance de nos exportations automobiles (+23 % en
1997 par rapport à 1996 pour un montant de ventes de 30 milliards
de francs) s'explique essentiellement par le faible dynamisme du marché
français par rapport aux marchés italiens et espagnols ;
•
les autres facteurs sont liés à la
très bonne compétitivité des entreprises
françaises, en matière de prix, de qualité, de
positionnement de gamme, de capacité à réagir à la
demande ;
•
enfin, certains facteurs psychologiques contribuent
également à l'excédent commercial français,
notamment le développement de la culture de l'international dans les
petites et moyennes entreprises.
Par ailleurs, le commerce extérieur
a un impact positif sur
l'économie
.
Ce sont en grande partie les exportations qui ont
tiré la croissance en 1997 : la contribution du commerce
extérieur à la croissance a été de 1,3 % sur
les 2,5 % de croissance du PIB, c'est-à-dire plus de la
moitié.
Il a aussi un impact positif sur l'emploi. On peut estimer que, depuis 1990, le
redressement de notre balance commerciale a contribué à
créer en France 300 à 350 000 emplois.
B. LES PERSPECTIVES POUR 1998 ET 1999
En
effet, la
croissance en Europe
devrait être, même en tenant
compte de l'effet de la crise asiatique, légèrement plus soutenue
en 1998 qu'en 1997. Or, la France réalise environ les deux tiers de ses
échanges avec les pays européens
.
Par conséquent,
les exportations devraient rester favorablement orientées cette
année.
En outre, l'impact de la crise asiatique sur le commerce extérieur
français, qui devrait passer principalement par une contraction de la
demande adressée par les pays en crise aux entreprises
françaises, devrait rester limité du fait de la faible
présence de la France en Asie (7 % des exportations
françaises).
Pour 1998, la direction des relations économiques extérieures
prévoit une baisse des exportations française vers l'Asie en
développement de 10 % par rapport à 1997.
Toutefois, elle
fait remarquer que l'impact à moyen terme risque d'être plus
important, compte tenu de la baisse d'ores et déjà
observée sur les signatures de grands contrats, notamment dans le
secteur aéronautique.
Par ailleurs, certains secteurs particulièrement exposés à
la concurrence ou à l'évolution des débouchés
asiatiques seront plus durement touchés que les autres. Il s'agit
notamment de l'industrie du luxe, de l'habillement, de l'horlogerie et de
l'électronique grand public. Ainsi, le groupe de luxe français
LVMH a annoncé le 12 octobre 1998 une baisse de son chiffre d'affaires
en Asie de plus de 13 % pour le quatrième trimestre 1998. Le recul
sur les neuf premiers mois est de 8 %.
Les dérèglements observés en Amérique latine et
en Russie, l'effondrement général des bourses ainsi que le
ralentissement économique observé au Royaume-Uni assombrissent
encore davantage les perspectives pour 1999.
Certes, la mise en place de
l'euro devrait stimuler les échanges entre la France et les autres pays
membres de l'Union économique et monétaire, en raison de la
baisse des coûts de transaction liés aux conversions entre
monnaies et à la disparition du risque de change. Toutefois, les
bénéfices attendus du passage à la monnaie unique ne
pourraient pas compenser les conséquences d'un environnement
économique très dégradé.
En définitive, il semble aujourd'hui extrêmement difficile de
pouvoir élaborer des prévisions assez précises sur
l'évolution du commerce extérieur mondial et français pour
l'année 1999. Si la perspective de baisse de l'excédent du
commerce extérieur français ne laisse plus de doute, il est
impossible d'évaluer son montant et sa durée.
CHAPITRE III
LE CFCE : REFORME ET
PERSPECTIVES
I. LA RÉFORME DU CFCE ET SA NOUVELLE ORIENTATION DEPUIS 1997
Suite au
rapport de M. Claude Karpelès, remis au Premier ministre le 12 juin
1996, une réforme du Comité français des manifestations
économiques, de l'Agence pour la coopération technique
industrielle et économique et du Centre français du commerce
extérieur a été décidée, visant à
rendre plus simple et plus accessible, au moyen de la mise en place progressive
d'un guichet unique, le dispositif de l'information et de promotion dans le
domaine du commerce extérieur.
Dès le 1
er
janvier 1997, le CFME et l'ACTIM ont
fusionné tandis que les crédits de ces trois organismes
étaient fortement réduits et que leurs personnels étaient
soumis à un plan social de grande ampleur puisqu'il a abouti à
149 départs pour le CFCE.
En juin 1997, le secrétaire d'Etat, M. Jacques Dondoux, a demandé
qu'un bilan soit établi de la réforme du CFCE et de son
rapprochement avec la CFME-ACTIM. La mise en oeuvre de la restructuration du
CFCE a alors été sensiblement modifiée.
L'objectif reste un resserrement de l'activité du CFCE autour de son
métier de base : le repérage, la collecte, le
référencement, l'assemblage, la promotion et la diffusion des
informations sur les marchés étrangers.
Toutefois, trois démarches complémentaires ont été
mis en oeuvre.
A. LE RENFORCEMENT DU TRAVAIL EN RÉSEAU
Il est apparu indispensable de rétablir les conditions d'un
véritable travail en réseau afin de tirer profit du potentiel
d'informations et des faisceaux d'expertises complémentaires des postes
d'expansion économiques, des directions régionales du commerce
extérieur, du CFME-ACTIM et du CFCE.
Ainsi, la coopération entre les postes d'expansion économiques
et le CFCE a été renforcée par la mise en place d'un
catalogue commun des prestations d'information et de prospection.
En outre, un nouveau système de facturation devrait entrer en vigueur
afin de :
-
renforcer la cohésion du réseau
en termes de
partage de l'information et de mise en valeur de toute la gamme de ses
prestations ;
-
préserver un mécanisme de retour aux PEE
leur
permettant de planifier leurs actions et leurs ressources et d'évaluer
de façon précise leurs résultats ;
-
leur allouer un retour correspondant réellement à
l'ensemble des efforts fournis par chacun d'entre eux
au sein du
réseau public d'information des entreprises.
Concrètement, toutes les ventes des produits et prestations originaires
des PEE continuent à faire l'objet d'un retour de 50 % vers les PEE
concernés ; en revanche, le solde est désormais
affecté au CFCE au lieu d'être réparti entre le CFCE
(30 %) et les dépenses d'intérêt général
(20 %).
Toutes les ventes de produits et de prestations originaires du CFCE ventilables
par pays (c'est-à-dire la plupart des nombreuses prestations
d'édition, de rencontres et de séminaires en France et à
l'étranger) seront désormais réparties à
égalité entre le CFCE et les PEE, alors que ces ventes
bénéficiaient jusqu'à présent à 100 %
au CFCE.
Toutes les ventes de produits et prestations originaires du CFCE sont
réparties à hauteur de 80 % vers le CFCE et 20 % vers
les PEE lorsqu'ils ne peuvent faire l'objet d'une affectation par pays. Tel est
le cas des séminaires thématiques ou multi-pays, des travaux
statistiques, des études mondiales, des services de la
médiathèque, des renseignements réglementaires et
juridiques sur abonnement, de Ciblexport et des abonnements de pl@net-Export.
Le solde de 20 % du total de la facturation CFCE alimente l'enveloppe de
la direction des relations économiques extérieures pour financer
les dépenses d'intérêt général du
réseau, à un niveau minimal de 3 millions de francs par an.
Afin de favoriser la transparence des opérations et de disposer d'un
véritable instrument de gestion partagé CFCE/PEE, un changement
profond de la comptabilité analytique du CFCE s'impose.
Désormais, les écritures comptables seront passées sur
des comptes à entrée géographique qui retraceront
l'ensemble des opérations réalisées avec un pays, quels
qu'en soient les initiateurs, PEE ou CFCE.
B. LE DÉVELOPPEMENT D'UNE POLITIQUE DE PARTENARIAT
Le CFCE a également développé un partenariat avec le
ministère de l'agriculture, le ministère des affaires
étrangères, le ministère de la coopération, le
ministère du logement, de l'équipement et des transports, le
secrétariat d'Etat aux PME, le secrétariat d'Etat à
l'industrie...
Par ailleurs, de nombreux séminaires sont organisés en
coopération avec le Sénat, les centres de recherche prospective,
les organismes professionnels.
Enfin, des prestations ad hoc d'orientation-marché sont mises en oeuvre
dans et avec les régions pour des catégories d'entreprises
potentiellement exportatrices. C'est le cas notamment en Ile-de-France, dans le
Nord-Pas-de-Calais, en Aquitaine.
Le rapprochement du CFME ACTIM et du CFCE
Le
développement international des entreprises passe par une
démarche combinant étroitement les actions d'information et de
promotion. Ces deux types d'actions ne peuvent en effet être
arbitrairement séparés : les destinataires de ces
prestations sont les mêmes -les exportateurs- et leurs besoins
s'inscrivent dans un continuum qui se déroule au fur et à mesure
du développement international d'une entreprise : première
approche du marché, participation à un salon, recherche de
partenaires industriels, implantation, etc...
C'est pourquoi le rapprochement du CFME ACTIM et du CFCE est apparu comme
particulièrement prioritaire. Une telle démarche doit favoriser
la lisibilité et l'efficacité du dispositif public de soutien au
commerce extérieur ; elle permettra également des
convergences opérationnelles et une programmation séquentielle
des interventions.
L'objectif fixé par le précédent gouvernement de mettre
en oeuvre une fusion juridique au 1
er
janvier 1999 allait
dans le bon sens mais a semblé peu réaliste au regard des
contraintes existantes. De même, la création d'un groupement
d'intérêt public (GIP) "Commerce extérieur" risquait de
compliquer la gestion des deux organismes, en créant une structure
complémentaire.
C'est dans ce contexte qu'une voie plus pragmatique a été
recherchée. Le 2 juillet 1998, une convention de rapprochement
a ainsi été signée entre les instances dirigeantes du CFME
ACTIM et du CFCE. Elle définit les modalités de mise en place
d'une collaboration étroite entre les deux organismes à travers
un rapprochement opérationnel, un rapprochement des systèmes de
gestion, un rapprochement des équipes et un regroupement physique des
deux organismes sur un seul site.
1 - Le rapprochement opérationnel lors de la
préparation, de la communication et de la réalisation des
opérations des deux entités
A cet effet, le CFCE et le CFME ACTIM s'engagent à :
coordonner systématiquement la programmation de leurs actions afin
de proposer aux entreprises des séquences d'intervention
cohérentes ;
mettre en place un guichet commun d'orientation ;
élaborer de manière concertée leurs actions de
communication et réfléchir en commun à l'évolution
de leurs chartes visuelles ;
proposer aux entreprises des ensembles de prestations
intégrées, confectionnées à partir de services qui,
actuellement, sont offerts séparément ;
rapprocher les conditions d'accès à leurs prestations ;
dans tous les domaines où cela est possible, négocier de
manière commune ou coordonnée, les accords qu'ils passeront avec
leurs fournisseurs et partenaires.
Toute autre action conjointe ou concertée pourra être
engagée à l'initiative du CFCE ou du CFME ACTIM afin de doter le
dispositif d'appui aux entreprises d'une lisibilité et d'une efficience
plus grandes.
2 - Le rapprochement des systèmes de gestion
L'harmonisation des systèmes d'information et des fichiers d'entreprises
permettra un meilleur suivi individuel et global des adhérents, clients
ou usagers et améliorera leur fidélité à
l'égard du service public. Par ailleurs, la réalisation en commun
d'appels d'offres doit permettre de dégager des économies
d'échelle sur les prestations de service externes.
3 - Le rapprochement des équipes
Des échanges de personnel seront encouragés, des réunions
communes des dirigeants et de leurs collaborateurs seront organisées
pour assurer une bonne information réciproque sur tous les sujets
d'intérêt commun, et enfin, l'aménagement des statuts sera
recherché en vue de permettre une représentation
réciproque des instances dirigeantes dans l'un et l'autre organismes.
4 - Le projet de regroupement physique des deux entités sur
un site commun
Ceci permettra aux entreprises et aux acteurs économiques
d'accéder, de manière simplifiée, aux appuis du
réseau public. Ce projet de regroupement, qui concerne également
la Direction régionale du commerce extérieur Ile-de-France,
permettra en outre d'obtenir des économies budgétaires par la
mise en place de services communs et par la contraction des dépenses de
fonctionnement qui en résultera.
Votre rapporteur insiste donc pour
que ce projet de regroupement aboutisse rapidement.
C. L'UTILISATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES D'INFORMATION ET DE
COMMUNICATION
La politique du CFCE sur Internet s'articule autour de trois axes
opérationnels complémentaires :
une sensibilisation plus grande des entreprises à
l'information disponible dans le réseau public et à la
première approche de marché
Tous les documents disponibles au CFCE font l'objet d'un résumé
de présentation, aujourd'hui accessible uniquement aux abonnés de
Pl@net-Export. Les orientations nouvelles portent sur la mise à
disposition gratuite de tous les résumés, enrichis des sommaires,
des publications et études.
L'ensemble des informations de première approche des marchés sera
également accessible gratuitement en ligne. Il s'agira de l'ensemble des
fiches de synthèse pays/secteur ou thèmes élaborés
par les PEE (soit une centaine de fiches pour un pays développé
de dimension moyenne) et de fiches monde/produits du CFCE, soit environ 20.000
au total. Ce fonds permettra d'apporter les premiers éléments de
réponse à la plupart des demandes émanant d'une entreprise
ou d'un partenaire en France, dans un optique de service public de premier
niveau.
le développement de veilles concurrentielles
internationales
L'ensemble des informations transmises par les PEE se présente sous la
forme d'informations intégrales brutes (notes, études, bulletins,
opportunités d'affaires, annonces de marchés publics...) ; il en
est de même pour les documents en provenance d'autres sources.
Ces informations sont toujours reprises au CFCE pour être
référencées et indexées de manière
homogène, ce qui permet de garantir l'intégrité de leur
diffusion dans les différents canaux : bases télématiques,
bases sur Internet, diffusion sélective sur profils d'abonnement, MOCI...
Le CFCE s'oriente vers de nouvelles solutions documentaires, intégrant
l'indexation automatique du contenu du document, la recherche en texte
intégral avec interrogation multibases... grâce à des
logiciels qui disposent d'un moteur documentaire et assurent l'interface en
langage naturel.
Ce dispositif complétera l'indexation manuelle actuelle qui permet un
descriptif précis des documents et un référencement de
qualité des unités documentaires les composant, grâce
à un système de langage évolué qui se rapproche
d'un thesaurus (8.500 codes produits liés à
5.500 mots-clés avec un dictionnaire de 2.000 entrées).
Le choix de combiner l'approche en texte intégral et l'approche par
champs indexés doit permettre d'offrir des possibilités de
recherches larges ou très ciblées, avec des réponses
pertinentes et exhaustives aux requêtes formulées, pour un usage
de l'information simplifié, sélectif et
accéléré.
A partir du système d'information du CFCE, le client pourra, en
matière de diffusion sélective, en fonction de profils
d'intérêt précis, opter pour l'acheminement automatique des
données, soit via Internet s'il dispose d'un accès, soit par
fax, soit par messageries électroniques.
Ce dispositif de veille ciblée automatique pourra être
couplé à des bulletins de veille commerciale et concurrentielle
plus large, sous forme papier ou sous forme de fichier.
une facilitation d'accès et de transaction commerciale
éventuelle pour obtenir l'information, directement en ligne ou par envoi
différé
Dans le cadre de son activité commerciale envers les entreprises, le
CFCE projette la mise en service d'une boutique de commerce électronique
sur Internet utilisant la plate-forme Télécommerce
développée et commercialisée par France
Télécom.
L'activité de commerce électronique existe actuellement au CFCE
via son site Web http//www.cfce.fr qui permet la commande en ligne de la
totalité des ouvrages en catalogue de la librairie du CFCE, soit plus de
5.000 références. Fort de cette expérience,
l'objectif de partenariat avec France Télécom via
Télécommerce est de permettre aux entreprises clientes du CFCE de
réaliser également le paiement sécurisé des
ouvrages. Les conditions techniques et financières de ce partenariat
font l'objet d'un contrat de service signé entre le CFCE et France
Télécom.
La plate-forme Télécommerce prend en charge, sous l'enseigne du
CFCE, tous les aspects de la transaction commerciale et financière,
notamment :
Remplissage du bon de commande et calcul du prix final :
Télécommerce prend en compte la devise de paiement, calcule les
taxes et les frais de port ;
Sécurisation de la commande : la signature électronique
rend la commande irrévocable par le client comme par le vendeur ;
Paiement sécurisé (par carte bancaire aujourd'hui, demain
par d'autres moyens) : Télécommerce obtient les autorisations
auprès des différents réseaux bancaires et se charge
d'obtenir le règlement des transactions ;
Suivi des commandes : sur le site de Télécommerce, le
client et le vendeur peuvent s'informer de la situation de chaque commande.
Les documents pourront être téléchargés (dès
lors qu'ils sont numérisés) ou expédiés, en
fonction du choix du client.
La "boutique" CFCE sur la plate-forme Télécommerce sera
directement connectée au système de gestion des ventes par
correspondance qui traite dans une même chaîne les commandes, la
préparation des livraisons, l'expédition, les stocks et la
facturation.
II. BILAN DE L'ACTIVITÉ DU CFCE
A.
BILAN QUANTITATIF
Le CFCE met à la disposition des entreprises un large éventail de
prestations et services. En 1997, 22.000 clients se sont adressés
au CFCE (15.900 en 1996) tant pour ses prestations propres que pour celles des
PEE. A ce chiffre s'ajoute le nombre de visiteurs de la Librairie du commerce
international qui est de 16.967 pour 1997. En ce qui concerne la taille de ces
clients, les PME sont majoritairement représentées, 30 % de 100
à 150 salariés et 44 % plus de 500 salariés.
Le CFCE dispose de 7 canaux pour assurer la diffusion de l'information :
- les contacts directs : 50.000 par an ;
- la réception des entreprises dans la médiathèque :
14.000 visiteurs par an et 30.000 courriers auxquels s'ajoutent les 30.000
demandes traitées par le réseau des Centres régionaux de
documentation internationale (CRDI) ;
- la diffusion via PLANET EXPORT : 200 abonnés fin 1997 ;
- la diffusion télématique au travers du 3617 CIBLEXPORT
(2.500 heures de connexion) et la diffusion sélective
EXPORTAFFAIRES (1.400 abonnés) ;
- le MOCI dont le lectorat est évalué à 100.000 ;
- l'édition et la diffusion de 42.000 ouvrages par la Librairie du
commerce international ;
- l'organisation de 59 séminaires avec plus de
4.700 participants et de 37 invitations de missions
étrangères.
B. BILAN GÉOGRAPHIQUE
Le programme des actions du CFCE a représenté, en 1997,
372 opérations. Ce programme, qui touche au total environ
70 pays, est fortement concentré sur les pays de l'union
européenne qui totalise près d'un tiers des opérations
réalisées et sur les pays émergents de la zone Asie et le
Japon (18 % des opérations). Hors ces deux points forts, quelques
50 opérations ont été réalisées sur les
pays d'Europe hors Union européenne, et notamment sur l'Europe centrale
et orientale, et près d'une quarantaine sur les pays d'Afrique dont une
majorité est concentrée sur l'Afrique australe.
III. PERSPECTIVES POUR 1998 ET 1999
L'activité pour 1998 et 1999 s'inscrit dans le cadre de
la
poursuite de la modernisation de l'établissement et le recentrage sur sa
mission de centrale d'information sur les marchés étrangers.
Si les produits télématiques mis en place par le CFCE (Export et
Ciblexport) sont d'une qualité convenable, il apparaît
indispensable aujourd'hui de les adapter à un environnement en pleine
évolution et de susciter un recours accru à une information riche
et disponible. C'est le sens du programme "Pl@net Export" ouvert au public en
avril 1997. Il permet d'accéder aux prestations du CFCE depuis le poste
de travail micro-ordinateur d'une entreprise exportatrice capable
d'accéder à l'ensemble de la base de données sur les
marchés étrangers, de consulter les textes l'intéressant
et de les télécharger.
Ainsi, les entreprises ont accès à :
- des stands d'information institutionnels présentant le plus grand
nombre d'acteurs concernés par l'international (missions, organigrammes
simplifiés, prestations, contacts...) ;
- des points services proposant une grande diversité d'informations
et de prestations (programmes d'activités, réservations ou
inscriptions à ces activités, accès à la librairie
du commerce international, à la médiathèque du CFCE, des
stands sur les méthodes et techniques du commerce international...) ;
- des espaces de rencontres, communication et services
personnalisés proposant des forums d'entreprises et des prestations
d'experts (juridiques, réglementaires, méthodologiques,
sectoriels...).
Ainsi, le dispositif français de collecte et de diffusion de
l'information sur les marchés étrangers tend à se
rationaliser, à fédérer des flux d'informations
jusqu'alors dispersés dans un double objectif
. D'une part, il
s'agit d'apporter un meilleur appui aux entreprises, en particulier les
PME et PMI qui sont confrontées aux formes multiples de la concurrence
internationale. D'autre part, il est indispensable d'accélérer le
degré de réactivité que les mutations de l'environnement
international imposent aux entreprises en permettant un accès facile et
rapide à une information pertinente.
En outre, l'offre de produits par la CFCE reste trop dispersée.
Jusqu'à présent, le catalogue des publications du CFCE proposait
des études sur de nombreux produits mais assez parcellaires. Par
exemple, dans le domaine de l'aquaculture, ne sont disponibles qu'une
étude du marché des poissons d'aquaculture en Allemagne, une
étude sur l'aquaculture de bar-daurade en méditerranée et
une étude aquacole en Grèce.
Désormais, le nombre de produits faisant l'objet d'études de
marché sera plus réduit, mais ces études seront plus
complètes dans la mesure où elles concerneront un grand nombre de
pays.
Enfin, le CFCE doit poursuivre son effort afin de mieux se faire
connaître des entreprises. En effet, les enquêtes menées sur
les produits offerts par le CFCE montrent que les entreprises sont satisfaites
de la qualité des services de ce dernier, mais qu'elles ignorent souvent
son existence. Le CFCE réfléchit donc sur les modalités
d'une campagne d'information et de promotion.
En outre, deux autres projets ont à l'étude afin de provoquer un
événement susceptible de faire parler du CFCE. Ainsi est
envisagée la réunion des " états
généraux des entreprises exportatrices ". Le CFCE travaille
également sur la création d'un " call center ". Il
s'agit de mettre en place un numéro de téléphone unique
que toute entreprise exportatrice pourrait composer afin d'être
orientée dans ses recherches d'interlocuteurs, d'aides
financières ou encore dans ses demandes de renseignements diverses.
Votre rapporteur ne peut qu'être favorable à ces initiatives et
demande au gouvernement de garantir au CFCE les crédits
nécessaires au financement de ces programmes dont la réalisation
s'étale sur plusieurs années.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le 21 octobre 1998 sous la présidence de M. Alain Lambert,
président, la commission a procédé à
l'examen
des crédits du
commerce extérieur
pour
1999
, sur le
rapport
de
M. Marc Massion, rapporteur
spécial
.
Un large débat s'est alors ouvert.
M. François Trucy
a estimé que, face à un budget
d'une telle complexité, la note de présentation produite par le
rapporteur spécial constituait un outil de travail indispensable.
Face à l'opacité des aides d'appui au commerce extérieur,
il a prôné une plus grande transparence et un examen attentif du
dispositif afin de rechercher une efficacité encore plus grande. Il a
également plaidé en faveur du CFCE et il a rappelé la
qualité de ses travaux. Il a ajouté que le CFCE constituait un
outil très utile pour les groupes d'amitié sénatoriaux,
notamment pour l'organisation de colloques.
Mme Marie-Claude Beaudeau
a demandé des renseignements
complémentaires sur la part du tourisme dans l'excédent du
commerce extérieur français.
M. Michel Moreigne
s'est interrogé sur le rôle des
conseillers du commerce extérieur.
M. Michel Charasse
s'est interrogé sur les raisons de la
fermeture des postes d'expansion économique à Khartoum et
à Gaborone.
En outre, il a souhaité obtenir des renseignements
supplémentaires sur les opérations de rapprochement des postes
d'expansion économique avec les autres réseaux publics à
l'étranger. Il a enfin conseillé au rapporteur spécial
d'axer ses contrôles sur le réseau d'aide français à
l'étranger.
En réponse,
M. Marc Massion, rapporteur spécial
, a
sollicité l'indulgence de ses collègues et, rappelant qu'il
rapportait ce budget pour la première fois, s'est engagé à
réunir tous les éléments d'information demandés et
à répondre ensuite à chacun par écrit.
La commission a alors
adopté les crédits du budget du
commerce extérieur.
1
PECO : pays d'Europe centrale et
orientale
2
Il s'agit du TICR : taux d'intérêt commercial de
référence, proche des taux fixes à moyen/long terme de
marché
3
" Le commerce extérieur " dans Problèmes
économiques, 16 septembre 1998, n °2.582