II. LES GRANDS SECTEURS
A. LES SERVICES DE L'ADMINISTRATION CENTRALE
Cet
agrégat regroupe les moyens :
- de l'administration centrale du ministère, y compris les
unités délocalisées à Nantes (Casier judiciaire
national, bureau des pensions, centre d'exploitation statistique) ;
- des services communs destinés à soutenir, au plan local,
l'action des services déconcentrés dans des domaines tels que
l'informatique (centres de prestations régionaux), l'équipement
(antennes régionales d'équipement) et les services sociaux ;
- de la commission nationale de l'informatique et des libertés ;
- de la commission nationale des comptes de campagne et des financements
politiques ;
- pour les subventions aux ordres de la Légion d'Honneur et de la
Libération ainsi que la recherche dans le domaine de la justice (budget
civil de recherche et de développement technologique).
En 1999, les crédits de paiement alloués à
l'administration générale progressent de 3,4% pour atteindre
3,59 milliards de francs
. Toutefois, cette augmentation est
proportionnellement plus faible que la hausse générale des
crédits du budget de la justice. C'est pourquoi leur part relative
diminue par rapport à 1998 et passe de 14 % à 13,7 % de
l'ensemble.
1. Une très légère hausse des effectifs
Les
effectifs budgétaires de l'administration centrale
s'élèvent à 1770 pour 1999. Le projet de budget pour 1999
prévoit la création de 5 emplois d'inspecteurs des services
judiciaires et le pyramidage de 75 emplois. En outre, 2 emplois de professeurs
techniques de la protection judiciaire de la jeunesse sont
transférés à l'administration centrale.
Votre rapporteur tient cependant à faire remarquer qu'au
31 décembre 1997, les effectifs réels en fonction
à l'administration centrale s'élevaient à
2.271 agents, dont 42 agents de services déconcentrés
en poste à l'administration centrale, alors que le nombre d'emplois
budgétaires pour l'année 1997 s'élevait à 1.763.
Or, ce phénomène est très dommageable pour les autres
services, et notamment pour le bon fonctionnement des juridictions qui voient
leur effectif réel amputé d'autant.
Une dotation de 3 millions de francs est inscrite pour revaloriser les
primes des agents de catégorie A.
Au total, les moyens en personnel augmentent de 1 % pour s'élever
à 3,04 milliards de francs.
2. Des moyens matériels en augmentation
Les
moyens de fonctionnement sont en augmentation de 3,7 % par rapport
à 1998 et s'élèvent à 278,3 millions de
francs. Toutefois, cette diminution cache des évolutions
contrastées.
Les crédits " informatique " sont en hausse de 7,8 %
et s'élèvent à 134,2 millions de francs,
essentiellement du fait de l'augmentation des moyens mis à la
disposition des services communs.
En revanche, les crédits de fonctionnement sont en baisse,
même si la subvention de fonctionnement à l'Ordre de la
Libération et la Légion d'honneur progresse.
3. Des crédits d'équipement en hausse
Sont inscrits dans le projet de loi de budget pour 1999 5 millions de francs en autorisations de programme et 9 millions de francs en crédits de paiement destinés à diverses opérations de réfection et de réhabilitation.
B. LES SERVICES JUDICIAIRES
Cet
agrégat regroupe les moyens des juridictions de l'ordre judiciaire, du
conseil supérieur de la magistrature, de l'école nationale de la
magistrature et de l'école des greffes.
Les dotations de crédits couvrent non seulement les crédits en
personnel et de fonctionnement, mais également les subventions aux
associations oeuvrant dans le domaine judiciaire et au système de
formation professionnelle des avocats, les subventions correspondant aux
remboursements aux collectivités locales d'annuités d'emprunts
pour des opérations d'équipement, les crédits relatifs
à l'aide juridictionnelle, les crédits liés aux frais de
justice et les crédits d'équipement consacrés à la
modernisation et à l'extension du parc immobilier judiciaire.
Les crédits des services judiciaires progressent de 5,7 % et
s'élèvent à 11,67 milliards de francs. Leur part relative
dans le budget de la justice reste stable à 44,4 %. Votre
rapporteur tient à faire remarquer que la part de l'aide juridique et
des frais de justice reste élevée puisque ces crédits
représentent 27,6 % des crédits des services judiciaires et
12,3 % de ceux du ministère de la justice.
1. La poursuite de la hausse des effectifs
En 1998,
300 emplois avaient été créés dont 70 postes
de magistrats et 230 emplois de fonctionnaires de justice.
Le projet de budget pour 1999 prévoit la création de
emplois de magistrats et 230 emplois de fonctionnaires et de
contractuels, à savoir 10 greffiers en chef, 112 greffiers,
72 agents de catégorie C, 35 techniciens informatiques et 1
technicien spécialisé en équipement immobilier.
La loi de programme sera donc dès 1999 pratiquement
exécutée puisque les 300 emplois de magistrats et les 1020
emplois de fonctionnaires ont été créés. Sur les
80 emplois de magistrats à titre temporaire, 64 ont en outre
déjà été créés.
Votre rapporteur tient cependant à tempérer l'optimisme qui
pourrait résulter de ces chiffres en rappelant l'étude
menée par l'Union syndicale des magistrats en octobre 1997 qui chiffrait
à 482 le nombre d'emplois de magistrats non occupés
. La
Chancellerie a par la suite reconnu de chiffre qui se décompose
ainsi :
- 298 emplois vacants ;
- 57 mises à dispositions et 18 décharges d'activité pour
activité syndicale ;
-59 congés divers.
Or, cette distorsion entre l'effectif budgétaire et l'effectif
réel entraîne d'importantes difficultés de gestion pour les
chefs de juridiction et entrave le bon fonctionnement du service public de la
justice.
Liste des mises à disposition
|
Organismes d'accueil |
Provenance |
11 |
Sénat |
Administration centrale |
2 |
Magistrat de liaison avec l'Espagne |
Créteil |
3 |
Magistrat de liaison avec l'Italie |
Paris |
4 |
Magistrat de liaison avec Washington |
Paris |
5 |
Ministère de la justice à Banja Luba |
Strasbourg |
6 |
Ministère de la justice fédéral en Allemagne |
Nanterre |
7 |
Institut des Hautes Etudes sur la justice |
Paris |
8 |
Représentation permanente de la France auprès de l'Union européenne |
Bobigny |
9 |
Mission permanente de la France auprès des Nations unies |
Paris |
10 |
Commission européenne |
Orléans |
11 |
Conseil de l'Union européenne |
Lyon |
12 |
Mission d'étude sur la spoliation des juifs de France |
Administration centrale |
13 |
Mission de recherche droit et justice |
Administration centrale |
14 |
Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie |
Nanterre |
15 |
Mission interministérielle d'enquête sur les marchés publics |
Paris |
16 |
MissiMission interministérielle d'enquête sur les marchés |
Administration centrale |
17 |
Mission de liaison interministérielle pour la lutte contre le travail clandestin et les trafics de mains d'oeuvre |
Marseille |
18 |
Institut des Hautes Etudes de la sécurité intérieure |
Versailles |
|
|
|
19 |
Conseil de l'Europe |
Créteil |
20 |
Institut du Monde arabe |
Paris |
21 |
Ecole nationale de la magistrature |
Paris |
22 |
Ecole nationale de la magistrature |
Paris |
23 |
Conseil national des villes |
Administration centrale |
24 |
Cour des comptes |
Administration centrale |
25 |
Cour des comptes |
Paris |
26 |
Secrétariat général du comité interministériel pour les questions de coopération économiques et européennes |
Versailles |
27 |
Conseiller technique du ministère délégué à la ville |
Bobigny |
28 |
Délégué adjoint à la mission interministérielle aux professions libérales |
Paris |
29 |
Directeur de l'antenne luxembourgeoise à l'institut européen d'administration publique |
Strasbourg |
30 |
Groupement d'intérêt public chargé de l'informatisation du livre foncier Alsace-Moselle |
Illkirch-Graffenstaden |
31 |
Cour de cassation (2 au siège, 2 au parquet) |
Paris |
32 |
Cour d'appel (4 au siège, 1 au parquet) |
Paris |
33 |
Tribunal de grande instance (1 au siège, 1 au parquet) |
Paris |
34 |
Ministère de la justice (cabinet du garde des sceaux |
5
à Paris
|
35 |
Ministère de l'emploi et de la solidarité |
1
à Paris
|
36 |
Ministère de l'intérieur |
Pontoise |
37 |
Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement |
Administration centrale |
38 |
Ministère de l'éducation nationale |
Versailles |
Par ailleurs, sur les 264,3 millions de francs supplémentaires mis à la disposition du chapitre 31-90 (rémunérations des personnels), une provision de 18 millions de francs est inscrite au titre de la réforme du statut de la magistrature.
2. Des moyens de fonctionnement en forte progression
Le
chapitre 37-92 (moyens de fonctionnement et de formation) regroupe les moyens
de fonctionnement de l'ensemble des catégories de juridictions ainsi que
des crédits affectés à des dépenses de nature
diverse (fonctionnement, travaux courants d'entretien immobilier,
véhicules, modernisation, informatique déconcentrée, frais
de déplacement).
Pour 1999, ces crédits augmentent de 5,2% par rapport à ceux pour
1998 (soit 64,4 millions de francs) et s'élèvent à
1,31 milliard de francs.
Cette hausse des crédits est destinée à financer
principalement :
- le développement des conseils départementaux d'aide juridique
et la poursuite du programme de maisons de Justice et du Droit (6 millions
de francs) ;
- la modernisation des juridictions et la mise en service des nouveaux
bâtiments (32,1 millions de francs) ;
- la constitution des pôles de lutte contre la délinquance
économique et financière à Paris, Marseille, Lyon et en
Corse (15 millions de francs) ;
- l'accompagnement de la réforme de la carte judiciaire (5 millions
de francs).
La subvention de fonctionnement à l'Ecole Nationale de la Magistrature
(chapitre 36-10, article 21) augmente de 9,9 % pour s'élever
à 172 millions de francs. Les 15,4 millions de francs
supplémentaires sont destinés à financer les ajustements
salariaux ainsi que le recrutement, par concours, de 40 auditeurs
supplémentaires.
Les frais de justice
(chapitre 37-11) recouvrent principalement, au
profit du traitement individuel de chaque affaire, les prestations
demandées par les magistrats ou requises par les procédures.
Ils représenteront en 1999 1.776,5 millions de francs, soit une
progression de 7,3 %
après une augmentation de 8,4 % en
1998, de 7,8 % en 1997 et de 7,6 % en 1996.
Toutefois, cette augmentation globale de 120,5 millions de francs masque des
évolutions contraires :
- 129,5 millions de francs sont liés à l'ajustement des
crédits de frais de justice à l'évolution des
dépenses de cette nature ;
- les mesures nouvelles s'élèvent à 42 millions de
francs et visent à financer l'impact de la loi relative à la
prévention et la répression des infractions sexuelles et à
la protection des mineurs ;
- en revanche, 51 millions de francs de crédits ne sont pas reconduits
suite aux mesures de maîtrise de la dépense mises en oeuvre en
1998 et 1999.
Le Garde des Sceaux a fait procéder à une enquête sur les
causes de la forte augmentation des dépenses de frais de justice. Une
grande partie de ces dépenses apparaît inéluctable du fait
de la technicité croissante des affaires et du recours beaucoup plus
systématique aux expertises et contre-expertises. Toutefois, une liste
de dysfonctionnements a également été dressée, qui
concerne principalement les dépenses de fourrière et de
scellés ainsi que les réquisitions aux opérateurs de
télécommunication.
Pour y remédier, la Chancellerie a élaboré un avant-projet
de décret modifiant le code de procédure pénale et relatif
aux frais de justice, qui vise à renforcer les moyens de maîtrise
de la dépense en dotant les juridictions d'une outil
réglementaire plus complet. Désormais, les frais de garde des
véhicules placés sous scellés ou immobilisés, les
frais de recherche de documents et de délivrance de copies, les
réquisitions aux opérateurs de télécommunication,
les frais de mise en oeuvre au profit de l'autorité judiciaire seront
tarifés par le code de procédure pénale.
En outre, le contrôle préalable du Parquet sur les devis
d'expertises supérieurs à 3.000 francs est rendu obligatoire.
Par ailleurs, les frais de garde des véhicules immobilisés
pourront être recouvrés par l'Etat contre les condamnés.
Ce projet fait actuellement l'objet d'une concertation
interministérielle avant sa transmission au Conseil d'Etat. Il transcrit
également dans la réglementation les revalorisations tarifaires
obtenues en loi de finances pour 1998 (tarif des experts psychiatriques et des
interprètes traducteurs).
Quant au projet de loi relatif aux alternatives aux poursuites et
renforçant l'efficacité de la procédure pénale, il
réforme le régime de conservation des objets placés sous
main de justice et généralise l'utilisation de la
télécopie pour les notifications faites à un avocat en
matière pénale.
Votre rapporteur se félicite de ces mesures qui devraient permettre
de mieux contrôler l'évolution des dépenses liées
aux frais de justice. A cet égard, il souhaite rappeler qu'il avait
dénoncé l'année dernière dans son rapport sur les
crédits de la justice l'explosion desdites dépenses qui absorbent
une grande partie de l'effort budgétaire consenti en faveur du budget de
la justice.
Ses remarques avaient été confirmées par la Cour des
comptes qui, dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour
l'année 1997, avait également constaté l'importante
progression des dépenses de frais de justice et s'était
étonnée de la progression inexpliquée "
des
dépenses relatives aux scellés, aux interprètes, aux
examens toxicologiques, biologiques ou radiologiques ou encore aux locations de
matériels d'interception
. "
3. L'augmentation des crédits d'intervention
A
l'intérieur du chapitre 46-01 (subventions et interventions diverses),
le projet de budget pour 1999 prévoit 15 millions de francs en
faveur de l'aide à l'accès au droit, de la médiation
familiale, des associations d'aide aux victimes et de contrôle
judiciaire. En outre, la subvention de l'Etat à la formation des avocats
augmente de 2 millions de francs.
Les crédits en faveur de l'aide juridique (chapitre 46-12) sont
également en forte augmentation (+7,5 %, soit 215,2 millions
de francs).
Cette hausse est cependant le résultat de mouvements
contrastés.
Ainsi, le projet de budget prévoit une mesure d'économie de
31 millions de francs concernant le fonctionnement des bureaux d'aide
juridictionnelle et la maîtrise des coûts des expertises civiles,
des enquête sociales et des missions de médiation.
En revanche, 149 millions de francs supplémentaires sont mis
à la disposition de l'aide juridique afin d'adapter ces crédits
à l'évolution des admissions.
Par ailleurs, 97,4 millions de francs sont prévus en mesure
nouvelle afin d'anticiper la hausse des demandes d'aide juridique
résultant des diverses réformes engagées (réforme
de la saisie immobilière, présence d'un avocat dès la
première heure de garde à vue...).
Votre rapporteur approuve les mesures prises par la Chancellerie afin de mieux
contrôler les dépenses en matière d'aide juridique dont il
avait critiqué le fort développement l'année
précédente. Toutefois, il est plus réservé sur les
conséquences de la réforme des modalités de la garde
à vue.
En effet, il estime que l'augmentation des crédits affectés au
budget de la justice contribuera à une amélioration du service
public de la justice que si ces derniers sont consacrés aux
difficultés déjà importantes que ce ministère doit
affronter, aussi bien en matière de manque de personnels que de
vétusté des locaux ou d'insuffisance des moyens de
fonctionnement, notamment dans le domaine de l'informatique.
Or, la multiplication des réformes ampute d'autant les
crédits qui devraient être consacrés aux priorités
énoncées ci-dessus. La réforme de la garde à vue en
est un exemple manifeste puisqu'elle augmente la dépense en aide
juridique de près de 100 millions de francs alors que cet argent
aurait pu financer des dépenses plus urgentes visant, par exemple,
à accélérer les délais de jugement.
4. La poursuite du renforcement des moyens en faveur de l'équipement
Les
crédits de paiement pour l'équipement (chapitre 57-60)
s'élèvent à 961,6 millions de francs en 1999, alors
qu'ils atteignaient 976 millions de francs en 1998.
Les autorisations de programme atteignent 673 millions de francs (contre
567 millions de francs en 1998) et se répartissent en deux grandes
enveloppes :
- 348 millions de francs seront affectés à la poursuite du
programme pluriannuel d'équipement des services judiciaires et
permettront d'engager les marchés de travaux de Besançon
(137 millions de francs) et Toulouse (290 millions de francs), le
solde de 2 millions de francs étant réservé au
parachèvement des opérations de Béthune et Rennes.
- 325 millions de francs gérés de manière
déconcentrée dont plus du tiers sera consacré aux
opérations de sécurité urgentes à Roanne,
Versailles, Lisieux, Nanterre, Saint-Etienne, Rouen, Belfort et Rodez. De
même, la mise en sécurité du palais de justice de Paris
restera un objectif prioritaire puisque 50 des 83 millions de francs
attribués à cette juridiction financeront les 14 points de
mise en sécurité d'urgence identifiés à l'issue des
études de schémas directeurs. 190 millions de francs
serviront à compléter le financement d'opérations de
rénovation et de restructuration du parc immobilier.
C. LES SERVICES PÉNITENTIAIRES
Cet
agrégat regroupe l'ensemble des moyens permettant à
l'administration pénitentiaire d'assurer l'exécution des
décisions pénales, à savoir :
- la prise en charge, au sein des établissements pénitentiaires,
des personnes en détention provisoire ou condamnées à une
peine privative de liberté ;
- la prise ne charge, par les comités de probation et d'assistance aux
libérés, des personnes relevant des actions de surveillance et
d'assistance en milieu ouvert.
Les crédits des services pénitentiaires devraient atteindre en
1999 7,42 milliards de francs, en progression de 5,8 % par rapport
à l'année dernière.
1. Une augmentation des crédits de personnel
Les
crédits de personnel progressent de 4,4 % pour atteindre
4,329 milliards de francs.
En 1999,
344 nouveaux emplois sont créés répartis
ainsi :
- 78 pour la réforme des services pénitentiaires d'insertion
et de probation ;
- 58 pour l'ouverture de nouveaux établissements ;
- 180 pour l'amélioration de la prise en charge des
détenus ;
- 28 pour la restructuration des métiers de la formation.
En outre, 44 emplois sont transférés des services
judiciaires vers les services pénitentiaires pour les
secrétariats des services d'insertion et de probation.
De plus, 18 emplois sont transformés pour répondre aux besoins
des services.
Au total, les effectifs budgétaires des services pénitentiaires
augmentent de 388 pour s'élever à 25.086 personnes, dont
19.987 personnels de surveillance.
Par ailleurs, une autorisation de 400 surnombres temporaires
d'élèves surveillants en 1998 a permis de mettre en place une
gestion plus dynamique des effectifs et de réduire les vacances
d'emplois. Cette autorisation s'ajoute à celle de 150 emplois de
personnels de surveillance en surnombre existant depuis 1984.
Votre rapporteur tient cependant à faire remarquer que la Cour des
comptes, dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour
1997, a critiqué la pratique des surnombres, peu conforme à
l'orthodoxie budgétaire.
En outre, c'est en matière de créations d'emplois dans
l'administration pénitentiaire que la loi de programmation a
été le moins bien exécutée
: alors que la
loi précitée avait prévu la création de
3920 emplois sur 5 ans, soit 784 emplois par an, seuls 1802 ont
été créés, soit 45,9 %. En conséquence,
votre rapporteur demandera des explications à ce sujet au Garde des
Sceaux lors de l'examen des crédits du budget de la justice en
séance publique.
12 millions de francs sont également consacrés à
des mesures en faveur du personnel de l'administration pénitentiaire et
sont ainsi répartis :
- 2 millions de francs à la création d'emplois
fonctionnels de directeur de service d'insertion et de probation ;
- 3 millions de francs pour la réforme des personnels
techniques et de l'enseignement professionnel ;
- 3,4 millions de francs pour la revalorisation de l'indemnité
pour charge pénitentiaire ;
- 0,24 million de francs pour la revalorisation de l'indemnité
allouée aux comptables pénitentiaires et 0,1 million de
francs pour celle des régisseurs des services d'insertion et de
probation ;
- 0,5 million de francs pour la revalorisation de la prime de
surveillance de nuit ;
- 0,65 million de francs pour la revalorisation de la prime de
responsabilité du personnel de direction et de certains personnels de
surveillance ;
- 0,7 million de francs pour la revalorisation de la prime des
personnels d'insertion et de probation ;
- 0,48 million de francs pour l'augmentation du taux de la prime de
sujétion spéciale du personnel d'insertion et de probation,
à compter du 1
er
juillet 1999.
2. Une progression des moyens matériels qui reste insuffisante
Les
crédits de fonctionnement augmentent de 2,3 % (contre 5,7 % en
1998) et s'élèvent à
2,625 milliards de
francs
. Ils sont répartis sur trois chapitres :
- le chapitre 34-05 (Dépenses d'informatique et de
télématique), dont les crédits augmentent de 10,3 %
par rapport à 1998 et s'élèvent à
40,87 millions de francs. Ils doivent financer le déploiement du
système de gestion informatisée des détenus en
établissement (GIDE) qui fonctionnait jusqu'à présent sur
des sites pilotes.
- le chapitre 34-23 (Services pénitentiaires, dépenses
de santé des détenus), qui dispose de 460,7 millions de
francs de crédits pour 1999, contre 470,9 en 1998, soit une baisse de
10 % ;
- le chapitre 37-98 (Services pénitentiaires, moyens de
fonctionnement et de formation) qui a à sa disposition
2,11 milliards de francs, soit une augmentation de 3,2 % par rapport
à 1998.
Cette augmentation des crédits traduit la
volonté du Garde des Sceaux, exprimée dans sa communication en
conseil des ministres du 8 avril 1998, d'améliorer
significativement les conditions matérielles des personnes
détenues.
Ainsi, 22,8 millions de francs doivent être consacrés
à l'approvisionnement gratuit des prisonniers en produits
d'hygiène corporelle, à l'augmentation du nombre de douches
hebdomadaires et à la préparation d'un petit-déjeuner
chaud.
En outre, 10 millions de francs seront consacrés au renouvellement
du mobilier des cellules et 12 millions de francs à la mise aux
normes des équipements techniques.
6 millions de francs seront destinés à l'amélioration
des quartiers recevant les mineurs, 10 millions de francs aux actions de
réinsertion et 2 millions de francs à la mise à
niveau des aumôneries nationales.
Toutefois, votre rapporteur tient à souligner, comme l'année
précédente, l'insuffisance des crédits de fonctionnement
mis à la disposition des établissements pénitentiaires.
Faute de dotations suffisantes, les travaux de maintenance et de modernisation
du parc ne sont pas effectués (renforcement de la
sécurité, amélioration des conditions de détention
et de travail du personnel), ce qui oblige à effectuer de manière
beaucoup trop fréquente de gros travaux de réparation
financés sur le titre V.
A cet égard, la comparaison des moyens affectés à
l'entretien dans les sites à gestion déléguée et
dans le parc classique est éclairante : alors que les
dépenses d'entretien immobilier des établissements du
" programme 4000 " s'élevaient à 110 francs par
mètre carré en 1997, celles dans le parc pénitentiaire
classique se montaient à seulement 54 francs par mètre
carré.
3. La poursuite du programme immobilier pénitentiaire
Pour
1999, les autorisations de programme atteignent 912 millions de francs,
contre 1.032 millions de francs en 1998 et les crédits de paiement
s'élèvent à 438 millions de francs, contre
284 millions de francs l'année précédente.
Une dotation de 696 millions de francs permettra la préparation de
la construction d'au moins trois établissements du programme
" 4.000 places " dont la localisation n'est pas encore
définitivement arrêtée. Ces constructions doivent permettre
de fermer certains établissements particulièrement
vétustes et de décharger les maisons d'arrêt connaissant un
taux de surpopulation carcérale très élevé. Ces
établissements fonctionneront en gestion déléguée
pour la restauration, l'entretien, le travail et la formation professionnelle.
120 millions de francs seront par ailleurs consacrés à la
rénovation du parc classique, 50 millions de francs financeront le
programme de réhabilitation de Fresnes, Fleury-Mérogis, la
Santé et les Baumettes.
Enfin, 20 millions de francs serviront aux travaux de câblage pour
le déploiement du système de gestion informatisée des
détenus en établissement (GIDE), 10 millions de francs
permettront l'aménagement de quartiers de détention pour les
mineurs et 16 millions de francs financeront la construction de trois
centres pour peines aménagées (CPA). Ces derniers prendront en
charge les personnes soumises au régime de la semi-liberté ainsi
que des condamnés à de très courtes peines dans la
perspective de développer des aménagements de peine pour aider
à l'insertion en milieu libre.
D. LES SERVICES DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE
Les crédits des services de la protection judiciaire de la jeunesse dans le projet de budget 1999 enregistrent une augmentation de 6,4 % pour atteindre 2,77 milliards en crédits de paiement .
1. Des moyens en personnel renforcés
Les
crédits affectés aux dépenses en personnel progressent de
5,6 % et s'élèvent à 1,13 milliard de
francs.
Le projet de budget pour 1999 prévoit la création de
150 emplois
, dont 113 sont des emplois d'éducateurs et de
chefs de service éducatif. En outre, 52 emplois seront
transformés pour répondre aux besoins des services.
En outre, une dotation de 5,28 millions de francs est inscrite dans le
projet de budget afin de revaloriser :
- l'indemnité horaire pour travaux le dimanche et les jours
fériés et l'indemnité de surveillance de nuit
(1,05 million de francs) ;
- le régime indemnitaire des éducateurs et des chefs de service
éducatifs (3,73 millions de francs) ;
- l'indemnité de responsabilité des directeurs (0,5 million
de francs).
2. La hausse des dépenses de fonctionnement
Les
crédits affectés aux dépenses de fonctionnement
s'élèvent à 1,53 milliard de francs, en progression
de 5,5 %.
Ces crédits recouvrent l'entretien et la rééducation des
mineurs (chapitre 34-33, 1,23 milliards de francs), les moyens de
fonctionnement des services du secteur public (chapitre 34-34,
297 millions de francs) ainsi que les réparations civiles (chapitre
37-91, 1,6 millions de francs).
La progression enregistrée en 1999 résulte essentiellement de la
majoration de 60,8 millions de francs des crédits destinés
à la rémunération des prestations du secteur associatif
habilité et de l'augmentation de 15 millions de francs de la
dotation pour le renforcement des prises en charge par le secteur public aussi
bien en milieu ouvert qu'en hébergement ou encore pour l'accueil de jour.
Toutefois, pour mieux appréhender concrètement les
dépenses de fonctionnement du service public de la protection judiciaire
de la jeunesse, il faut inclure les crédits du chapitre 46-01 (soit
15,7 millions de francs) qui regroupe les subventions et interventions
diverses.
3. Les mesures en faveur de l'équipement
Le
projet de loi de finances prévoit 84 millions de francs d'autorisations
de programme (contre 76 millions de francs en 1998) et 97 millions de
francs de crédits de paiement (contre 71 millions de francs
l'année dernière).
Les autorisations de programme permettront notamment de financer :
- la création de 2 nouveaux foyers d'hébergement de 18
places à Melun-Sénart et à Mulhouse ;
- la rénovation et l'adaptation d'hébergements anciens
existants à Paris, dans le Nord, le Pas-de-Calais, le Rhône et les
Bouches-du-Rhône ;
- a poursuite des créations de places d'hébergement
engagées ultérieurement.
E. LES JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES
Le
budget des juridictions administratives (le Conseil d'Etat, cinq cours
administratives d'appel et trente-cinq tribunaux administratifs) devrait
atteindre, en 1999,
803 millions de francs
en dépenses
ordinaires et en crédits de paiement,
soit une progression de
9,21 %
par rapport à l'année dernière.
Toutefois, cette augmentation doit être relativisée car elle
inclut le transfert de crédits du ministère de l'économie,
des finances et de l'industrie jusqu'à présent financés
par fonds de concours. A structure constante, les crédits des
juridictions administratives n'augmentent que de 4,9 %.
1. La poursuite de l'augmentation des effectifs
Les
dépenses en personnel sont en hausse de 9 % et atteignent
603,2 millions de francs.
61 emplois supplémentaires
, dont 21 magistrats, sont
inscrits au projet de budget 1999 en application de la loi de programme pour la
justice. A ces créations d'emplois s'ajoute une autorisation de
recrutement en surnombre temporaire de 15 magistrats.
En outre, 32 millions de francs abondent les crédits du
chapitre 31-52 au titre du transfert sur le budget de la justice des
indemnités versées par le ministère de l'économie,
des finances et de l'industrie aux membres du Conseil d'Etat.
En revanche, les crédits de fonctionnement sont en diminution de
9,3 %. Plus de 90 % des crédits réservés
aux mesures nouvelles (chapitre 34-05) seront consacrés à la mise
en place d'un nouvel outil informatique.
2. Des crédits d'équipement également en augmentation
Les
crédits du titre V s'élèvent à
51 millions de francs en autorisations de programme (contre
40 millions de francs en 1998) et 51 millions de francs en
crédits de paiement (contre 44 millions de francs en 1998).
Ces crédits d'équipement permettront de restaurer et de
moderniser le Palais Royal, de financer la cour administrative d'appel de Douai
et les travaux dans les tribunaux administratifs de Lille, Rennes et Melun.