B. 1998 : PROLONGEMENTS, RUPTURES ET INQUIÉTUDES
Le premier semestre de 1998 a prolongé des tendances dont les racines s'étaient ancrées dès le deuxième trimestre de 1997 ainsi que la recomposition de la croissance à l'oeuvre depuis la fin de l'année dernière. Mais, le troisième trimestre, dernier trimestre connu, confirme les craintes quant à la pérennité du regain d'activité économique.
1. Les prévisions de croissance
Le tableau ci-dessous rappelle les prévisions de croissance pour 1998 diffusées au mois d'octobre.
Prévisions d'octobre 1998
Ressources et emplois de
biens et services
- prix de 1980 en Mds de F et en pourcentage de variation
t/t-1
|
1998 |
|
|||||
|
T1 |
T2 |
T3 |
T4 |
1996 |
1997 |
1998 |
Produit
Intérieur brut
|
992,5
|
998,6
|
1007,7
|
1.013,3
|
3.801,5
|
3.889,8
|
4.012,2
|
Importations
|
320,7
|
322,2
|
327,1
|
331,3
|
1.119,7
|
1.206,3
|
1.301,2
|
Total
des ressources
|
1.313,2
|
1.320,8
|
1.334,8
|
1.344,6
|
4.921,2
|
5.096,0
|
5.313,4
|
Consommation finale des
ménages
|
590,6
|
596,7
|
603,4
|
607,4
|
2.292,8
|
2.313,5
|
2.398,2
|
Consommation finale des
administrations
|
188,3
|
189,1
|
189,9
|
190,6
|
738,5
|
747,3
|
757,8
|
FBCF
totale
|
194,5
|
196,0
|
198,3
|
199,7
|
756,6
|
756,9
|
788,5
|
Exportations
|
338,0
|
336,7
|
340,0
|
342,7
|
1.144,3
|
1.287,6
|
1.357,4
|
Variations de stocks |
1,9 |
2,2 |
3,3 |
4,1 |
- 10,9 |
- 9,3 |
11,5 |
Total
des emplois
|
1.313,2
|
1.320,8
|
1.334,8
|
1.344,6
|
4.921,2
|
5.096,0
|
5.313,4
|
1)
Trimestre / Trimestre précédent.
Source
:
Institut national de la statistique et des études
économiques (INSEE)
Les prévisions de croissance pour 1998 reposaient sur l'hypothèse
selon laquelle la dégradation des résultats du commerce
extérieur serait compensée par un regain de dynamisme de la
demande intérieure.
La première se traduirait par une baisse très importante de la
contribution des échanges extérieurs à la croissance qui,
positive en 1997 (1,4 %), deviendrait légèrement
négative en 1998 (- 0,1 %).
Le regain de la demande interne ferait mieux que compenser cet effritement des
performances internationales de l'économie française puisqu'elle
contribuerait pour 3,2 % à la croissance du PIB.
La vigueur de la demande interne proviendrait surtout de la consommation des
ménages qui expliquerait 1,9 point de croissance. La consommation
s'accroîtrait de 3,1 % contre 0,9 % l'an dernier grâce
à une progression du revenu des ménages de 2,8 %
combinée à une légère inflexion de leur taux
d'épargne.
Évolution en termes réels* du revenu disponible des ménages
(en moyenne annuelle en %)
|
Taux
de croissance annuel
|
Revenus d'activité |
3,0 |
dont : |
|
Salaires bruts |
3,0 |
EBE des ménages (y compris EI) |
3,2 |
Transferts nets |
|
dont : |
|
Prestations sociales |
2,1 |
Impôts et cotisations |
4,3 |
dont : |
|
Cotisations sociales |
- 20,8 |
Impôts y compris CSG et RDS |
29,5 |
Intérêts, dividendes et div. Nets |
7,2 |
Revenu disponible brut |
2,8 |
* calculé en utilisant le déflateur de la consommation des ménages dans les comptes aux prix de l'année précédente
Source : INSEE, DP
Dans un
contexte de ralentissement des gains de pouvoir d'achat du salaire par
tête, la progression des revenus d'activité des ménages
viendrait de la croissance des emplois. Mais,
la progression du revenu des
ménages serait moins élevée que celle des revenus qu'ils
tirent de leur activité.
En effet, le bilan des transferts entre les administrations publiques et les
ménages leur serait défavorable.
A son terme, les ménages perdraient 0,2 point de pouvoir d'achat,
soit une dégradation très importante par rapport aux
données observées en 1997 où les ménages, du fait
de ces transferts, avaient profité de 0,3 point de pouvoir d'achat
grâce à une progression des prestations plus rapide que celle des
impôts et cotisations. Cette modification est, elle-même, le
résultat de l'interruption de la réforme de l'impôt sur le
revenu décidée par la précédente majorité
qui avait permis d'atténuer les suppléments d'impositions mis
à la charge des ménages pour financer la réduction des
déficits sociaux et de l'Etat.
La demande des entreprises, quant à elle, devrait être mieux
orientée et contribuer pour 0,8 point à la croissance.
L'investissement des entreprises (0,5 point de la croissance attendue)
s'accélérerait et augmenterait de 5,7 % en 1998. Pour leur
part, les variations des stocks (0,3 point de croissance) se traduiraient
par l'enclenchement d'une stratégie de restockage.
2. Confirmations et inquiétudes
Le début de l'année a donné quelque crédit à ce scénario. Le film des événements économiques a bien commencé en prolongeant les tendances de 1997. Mais, il est pour le moins incertain que la seconde partie du film soit tournée.
Ressources et emplois de biens et services aux prix de 1980 (en % de variation t/t-1) 1
|
1997 |
1998 |
|
|
Acquis |
||||||
|
T1 |
T2 |
T3 |
T4 |
T1 |
T2 |
T3 |
T4 |
1996 |
1997 |
1998 |
Produit intérieur brut |
0,2 |
1,1 |
0,9 |
0,8 |
0,7 |
0,8 |
0,5 |
|
1,6 |
2,3 |
2,9 |
Importations |
- 0,1 |
4,5 |
3,6 |
1,0 |
2,6 |
0,9 |
1,9 |
|
3,0 |
8,1 |
8,1 |
Total des ressources |
0,1 |
1,9 |
1,6 |
0,8 |
1,2 |
0,8 |
0,9 |
|
1,9 |
3,6 |
4,2 |
Consommation finale des ménages |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Consommation finale des adm. |
0,1 |
0,2 |
0,3 |
0,4 |
0,4 |
0,4 |
0,2 |
|
2,6 |
1,2 |
1,3 |
FBCF totale |
- 1,4 |
1,2 |
0,9 |
0,4 |
1,5 |
1,0 |
0,8 |
|
- 0,5 |
0,1 |
3,7 |
dont SQS et EI |
- 2,7 |
1,5 |
1,2 |
0,9 |
2,5 |
1,6 |
0,9 |
|
0,6 |
- 0,2 |
5,9 |
Ménages hors EI |
- 0,7 |
0,0 |
0,9 |
- 0,6 |
- 0,1 |
1,2 |
- 0,3 |
|
- 1,0 |
- 0,6 |
0,7 |
Administrations publiques |
1,0 |
1,6 |
- 0,1 |
0,3 |
0,6 |
- 1,5 |
2,4 |
|
- 7,5 |
0,2 |
1,3 |
Autres secteurs |
2,5 |
2,0 |
1,3 |
0,6 |
0,0 |
0,4 |
0,3 |
|
40,6 |
13,6 |
2,1 |
Exportations |
2,0 |
6,4 |
3,2 |
1,0 |
1,1 |
0,4 |
2,9 |
|
5,2 |
12,6 |
6,8 |
Emplois hors stocks |
0,4 |
1,8 |
1,5 |
0,9 |
0,8 |
0,8 |
1,2 |
|
2,4 |
3,5 |
4,0 |
Variations de stocks en Mds de F. 80 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Demande intérieure* |
- 0,5 |
0,5 |
1,0 |
0,8 |
1,2 |
1,0 |
0,2 |
|
0,9 |
0,9 |
3,3 |
1.
Trimestre/trimestre précédent
* La demande intérieure est définie comme le total des ressources
moins les exportations. L'acquis est le taux de croissance annuel qui serait
observé si la variable concernée restait au niveau atteint au
dernier trimestre connu. Il ne s'agit pas d'une prévision mais d'une
indication de l'impact des évolutions passées.
a) Quelques confirmations
Dans la
ligne des prévisions, mais avec une ampleur plus forte,
le premier
semestre s'est soldé par une nette dégradation des performances
extérieures de l'économie française.
Dans le prolongement du dernier trimestre de 1997, le rythme des exportations
s'est considérablement réduit ; leur croissance qui, au
deuxième trimestre 1997, avait atteint son pic avec un rythme
annualisé de 25,6 %, s'est fortement repliée pour atteindre,
au deuxième trimestre de 1998 qui constitue leur point bas, un rythme
annuel de 2,4 %. La crise des pays émergents, l'enlisement de
l'économie japonaise, les fluctuations du dollar expliquent ce tassement
qui résulte aussi d'un ralentissement d'activité observé
au cours de cette période dans quelques grandes économies de
l'OCDE : Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni...
Le rythme de croissance des importations, toujours faible, a été
plus rapide du fait d'un décalage conjoncturel et de
l'appréciation relative du franc.
Au total, la contribution du commerce extérieur à la croissance a
été négative au cours du premier semestre et ce dans des
proportions plus élevées que prévu. Ainsi, alors que les
prévisions du gouvernement tablent sur une contribution du solde
extérieur négative à hauteur de 0,1 point de PIB,
l'effet des échanges extérieurs sur la croissance a
été de - 0,6 et - 0,2 point de PIB, respectivement
au premier et au deuxième trimestre de l'année.
La vigueur de la demande intérieure a plus que compensé ces
évolutions
, si bien que la croissance du PIB est restée
soutenue dans la ligne de sa tendance depuis le deuxième trimestre 1997.
Après avoir un peu fléchi en début d'année avec un
rythme annuel de 2,8 % au cours du premier trimestre 1998, contre
3,2 % lors du dernier trimestre 1997, la croissance a
réaccéléré (3,2 % au deuxième
trimestre).
La très vive croissance de la demande intérieure au début
de l'année (4,8 % en rythme annuel) a procédé d'une
tenue convenable de la consommation des ménages, mais surtout d'une
forte reprise de l'investissement des entreprises avec un rythme de progression
de l'ordre de 10 % sur une année.
Le trimestre suivant a vu une accélération de la consommation des
ménages (+ 4,4 % contre 2,4 %) et un léger
tassement du rythme de l'investissement des entreprises (+ 6,4 %).
Ce rééquilibrage des soutiens de la demande intérieure
témoigne sans doute, pour l'investissement, d'une réaction face
aux perspectives de l'économie internationale de la part des entreprises
industrielles plus sensiblement touchées par le recul de la demande
adressée à la France. C'est en effet ces entreprises qui avaient
le plus investi auparavant.
Mais il témoigne aussi de la poursuite de l'accélération
des gains de pouvoir d'achat des ménages,
résultant moins
d'une augmentation de leurs revenus primaires et indirects que d'un
approfondissement de la désinflation.
De plus, le dynamisme de la consommation des ménages est le produit
d'une légère baisse du taux d'épargne des ménages,
passé de 14,7 à 14,5 % de leur revenu.
Quelle signification accorder à l'inflexion du taux d'épargne des ménages ?
Les
années 90 se sont accompagnées, en moyenne, d'une hausse sensible
du taux d'épargne des ménages.
Ce phénomène a eu des effets plutôt défavorables sur
la croissance puisqu'il a réduit le niveau de consommation des
ménages. Il a toutefois provoqué une hausse de l'offre
d'épargne qui a pu favoriser le financement des emprunteurs nets,
c'est-à-dire de l'Etat.
A contrario, la baisse du taux d'épargne des ménages
observée en 1996 a soutenu l'activité dans un contexte où
l'évolution de leur revenu n'était a priori pas favorable
à la consommation.
En tout cas, les variations du taux d'épargne des ménages ont
déjoué ses déterminants économiques traditionnels
que sont le revenu, les prix et les taux d'intérêt.
Des explications supplémentaires moins usuelles ont donc
été cherchées, l'une dans l'intensification du motif de
précaution face à l'évolution du chômage et de la
précarité et aux anticipations d'approfondissement des
déséquilibres financiers des administrations publiques (Etat mais
aussi sécurité sociale), l'autre dans les effets patrimoniaux des
fluctuations des passifs et des actifs des ménages.
Dans le contexte actuel marqué par l'amélioration du pouvoir
d'achat des ménages, il n'est guère usuel d'observer une
décrue de leur taux d'épargne
.
On peut donc supputer que celle-ci provient soit d'un retour à une
certaine confiance, soit de l'anticipation de gains financiers
.
La question évidemment cruciale est alors de savoir si ces
éléments ont quelque chance d'être pérennes
.
Cette question est au coeur des enjeux économiques du moment puisqu'au
fond, c'est du retour à un meilleur rythme de consommation des
ménages que l'on attend une accélération de la croissance,
soit par ses effets propres, soit par ses effets induits sur l'investissement.
Or, les perspectives de l'emploi et des charges publiques et les
évolutions ambiguës des conditions financières n'offrent pas
sur le moyen terme de raisons d'espérer une baisse durable et
substantielle du taux d'épargne des ménages
.
L'on prétend parfois que l'amélioration du marché du
travail pourrait prolonger ce phénomène.
S'il est bien vrai que le rythme des créations d'emplois s'est
accéléré au cours du premier semestre, il n'est pour
autant pas acquis que cette tendance doive se poursuivre ni plus encore qu'elle
soit susceptible de fléchir le comportement d'épargne des
ménages.
Sur la poursuite du mouvement de créations d'emplois, il y a lieu
d'abord de redouter les effets d'une inflexion de la croissance, mais aussi de
s'inquiéter de la poursuite des efforts déployés pour
réaliser des gains de productivité du travail dans l'industrie
afin d'affronter une concurrence toujours plus intense et de l'absence de
mesures susceptibles d'accroître l'employabilité de la population
active.
En tout état de cause, la nature des emplois créés
paraît peu propice à une réduction du sentiment de
précarité des ménages.
Emplois
salariés
Comparaisons mars 1997 - mars 1998
(En milliers)
|
Mars 1997 |
Mars 1998 |
Variation |
Total |
19.566 |
19.904 |
+ 338 |
dont : |
|
|
|
Intérimaires |
330 |
413 |
+ 83 |
Contrats à durée déterminée |
849 |
906 |
+ 57 |
Apprentis |
234 |
257 |
+ 23 |
Contrats aidés |
417 |
405 |
- 12 |
Sous-total |
1.830 |
1.981 |
+ 151 |
Environ la moitié des nouveaux emplois salariés ont un support précaire. Le nombre des salariés à temps partiel s'est quant à lui accru de près de 150.000 unités et, parmi les salariés à temps partiel, la proportion de ceux qui souhaiteraient travailler davantage s'accroît.
b) Des inquiétudes qui s'accumulent
Au cours
du troisième trimestre, l'activité économique a subi un
infléchissement très sensible de son taux de croissance
passé à 2 % en rythme annuel contre 3,2 % au trimestre
précédent.
Ce phénomène n'avait pas été anticipé
puisque, selon les prévisions de l'INSEE d'octobre 1998, la croissance
aurait dû s'accélérer au troisième trimestre pour
s'établir à 0,9 % par rapport au trimestre
précédent. C'est l'inverse qui s'est produit : la croissance
a rétrogradé, s'élevant à seulement 0,5 %.
La comparaison entre les prévisions et l'évolution
économique effective montre en outre que la recombinaison de la
croissance a été stoppée.
La demande intérieure est en très net
ralentissement
; elle ne s'accroît plus que sur un rythme annuel
de 0,8 %.
Ce ralentissement touche l'ensemble des compartiments de la
demande, mais son ampleur résulte de l'évolution du comportement
des entreprises.
La tendance à un freinage de leur investissement se confirme, mais c'est
surtout la reprise, de leur part, d'une politique de réduction des
stocks qui doit être observée. Ce retournement pourrait être
le résultat d'une dégradation de l'opinion des chefs d'entreprise
sur leurs perspectives propres et sur les perspectives générales.
Il est en outre certain que le climat de désinflation, voire les
inquiétudes quant à une déflation, hâtent ce
processus.
Les prix en 1998
Le
gouvernement tablait sur une augmentation moyenne des prix de 1,4 % au
cours de l'année 1998, soit une légère
accélération par rapport à 1997 ; en glissement,
l'inflation devait atteindre 1 %.
Les résultats observés à partir des données du mois
de novembre démontrent que le glissement des prix à la
consommation est, en fait, compris sur un an entre 0,2 et 0,3 %.
L'inflation sous-jacente demeure basse et les diminutions des prix des produits
importés pèsent sur les variations de l'indice.
Ces conditions de prix exercent des effets contradictoires sur
l'évolution économique.
Elles sont susceptibles de soutenir la demande dans la mesure où les
revenus nominaux distribués ne seraient pas flexibles. C'est
probablement le cas à très court terme, mais l'on sait que, hors
le secteur public, les salaires s'ajustent vite au niveau des prix.
Inversement, la désinflation pèse sur les comportements de stocks
des entreprises qui sont incitées à se débarrasser de
produits dont les prix sont susceptibles de se déprécier
rapidement. De la même manière, elle atténue une partie de
l'avantage attendu de la baisse des taux d'intérêt nominaux.
Quant aux effets de la désinflation sur les comptes publics, ils sont,
en première analyse, peu favorables. La baisse des prix comprime les
recettes fiscales tandis que la rigidité des dépenses
empêche de les ajuster à la baisse.
Ce n'est pas à dire que la baisse des prix doive être toujours
évitée. mais, dans les zones d'évolution dans lesquelles
l'on se situe désormais, il serait préférable d'aboutir
à un objectif de stabilité des prix.
La demande des ménages décélère
également
. Leur consommation augmente moins fortement qu'au
deuxième trimestre, de 0,8 % en volume contre 1,1 % et de
0,9 % en valeur contre 1,6 %. Ce résultat s'accompagne d'une
remontée de leur taux d'épargne, l'investissement des
ménages étant par ailleurs en léger repli.
La demande extérieure paraît quant à elle
étonnamment dynamique
, avec des exportations en croissance de
12 % en rythme annuel, contre 1,6 % au trimestre
précédent.
Faute d'informations détaillées sur les résultats du
commerce extérieur au troisième trimestre, il y a lieu de
supputer que les résultats acquis ont pu correspondre à des
exportations toujours dynamiques à destination des Etats-Unis dont le
rythme de croissance continue à être rapide.
Les importations s'accroissent elles aussi mais moins que les exportations, si
bien que la contribution du commerce extérieur au PIB est positive
(+ 0,1 point de PIB).
*
* *
Il est
assez peu douteux que l'année 1998 s'achève sur une
performance sensiblement analogue à celle prévue initialement. La
croissance en volume devrait être de l'ordre de 3,1 % en moyenne.
Mais, cette évolution moyenne dissimule un profil conjoncturel peu
favorable. Les résultats du second semestre pourraient sensiblement
altérer ceux du premier si les variations constatées au cours du
troisième trimestre devaient se maintenir ou se prolonger.
Une évolution importante doit être notée : le climat
de désinflation perturbe les comportements économiques et
atténue les effets favorables de la reprise sur les comptes publics. Il
reste à prendre les mesures nécessaires pour en tirer les
conséquences.
Enfin, l'année 1998 n'a pas été mise à profit
pour créer les conditions d'une croissance soutenue et durable de
l'économie française. Le solde des finances publiques n'a
été que peu redressé, le marché du travail n'a pas
fait l'objet des réformes structurelles qui s'imposent, notre
système de formation reste peu performant, les engagements financiers
publics latents demeurent trop élevés...
Tout cela ne laisse guère de place à un retour au dynamisme
nécessaire de l'économie française.