CHAPITRE I
UN BUDGET EN PROGRESSION DE 8,6 %
Les
crédits consacrés par le Ministère de l'Aménagement
du territoire et de l'Environnement à l'environnement
s'élèvent pour 2000 à
4,3 milliards de francs
. Ce
budget représente environ 0,3 % du budget civil de l'Etat. Cette part a
triplé depuis 1993. Ces crédits sont
en progression de 8,6
%
en dépenses ordinaires et crédits de paiement par rapport
à 1999, alors qu'en application du pacte de stabilité
européen, les dépenses globales de l'Etat n'augmentent pas en
moyenne de plus 0,9 %. Les autorisations de programme s'établissent
à 2,7 millions de francs, en hausse de 5,9 % par rapport à l'an
dernier.
Cette évolution traduit la volonté du Gouvernement de faire de
l'environnement l'une de ses priorités.
I. UN BUDGET EN EXPANSION SPECTACULAIRE
A. UNE ÉVOLUTION SPECTACULAIRE DES CRÉDITS DEPUIS 1993
Le
budget de l'Environnement a plus que doublé en huit ans
(+ 166
% entre 1993 et 2000). Celle-ci correspond notamment à la réforme
de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP)
qui a entraîné en 1999 un doublement des crédits du
ministère (+ 108 % et + 14,8 % hors impact TGAP) par intégration
des nouvelles subventions budgétaires versées à l'Agence
de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, ADEME.
Entre 1993 et 1998, il a augmenté de 18 %. Cette augmentation est de 126
% sur les trois dernières années. On observe donc une
accélération de la montée en puissance du ministère
de l'Environnement depuis trois ans.
Schématiquement, si l'on exclut l'impact de la TGAP, on observe que le
budget de l'environnement passe de 1,8 milliard de francs en 1998, à 2,2
milliard en 1999 et à 2,4 en 2000, soit
une augmentation à
périmètre constant d'environ 30 % sur deux ans.
Evolution
des crédits de l'environnement et de leur part dans le budget
général
de l'Etat depuis 1993 (y compris impact de la TGAP)
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Crédits LFI |
1 614 |
1 653 |
1 756 |
1 758 |
1 868 |
1 899 |
3 956 |
4 297 |
Evolution |
10,6% |
2,4% |
6,3% |
0,1% |
6,3% |
1,6% |
108,3% |
8,6 % |
Crédits ouverts |
1 510 |
1 688 |
1 681 |
1 759 |
1 775 |
1 881 |
- |
- |
Evolution |
15,5% |
11,8% |
-0,4% |
4,6% |
0,9% |
6,0% |
- |
- |
Crédits à structure constante |
1 563 |
1 653 |
1 757 |
1 758 |
1 869 |
1 886 |
3 957 |
4 298 |
Evolution |
8,6% |
5,8% |
6,3% |
0,1% |
6,3% |
0,9% |
109,8% |
8,6% |
Environnement / budget de l'Etat |
0,13 % |
0,13 % |
0,14 % |
0,14 % |
0,14 % |
0,14 % |
0,28 % |
0,30 % |
Source : Ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement
B. LE BUDGET DE L'ENVIRONNEMENT POUR 2000 : LA TROISIÈME PLUS FORTE HAUSSE DE TOUS LES BUDGETS CIVILS DE L'ETAT
Les
évolutions pour 2000 sont très marquées :
une
augmentation de
8,6 %
des crédits demandés par
rapport à la loi de finances initiale pour 1999, qui avait
déjà été fort généreuse. Pour 2000,
le budget de l'Environnement connaît ainsi la troisième plus forte
hausse des fascicules budgétaires après l'audiovisuel et
l'outremer.
Il convient également d'intégrer aux calculs, le nouveau
«
Fonds national de solidarité pour l'eau
» (FNSE)
doté de 500 millions de francs
par prélèvement sur
les recettes des agences de l'eau. La création de ce fonds à
partir de deux fonds de concours existants correspond à une augmentation
des moyens du ministère de l'ordre de 250 millions de francs
supplémentaires.
Quelques modifications de nomenclature et de clarification budgétaires
sont à souligner. Il faut notamment relever une refonte des
agrégats qui modifie la présentation habituelle de ce budget. Par
ailleurs, conformément à la jurisprudence du Conseil
constitutionnel, les rémunérations d'ingénierie publique
dont bénéficient certains personnels présents au
ministère de l'Environnement sont réintégrées
à ce budget pour un montant de 49,8 millions de francs. Des transferts
d'emplois prévus en 2000 correspondent à des
régularisations de mises à disposition en provenance d'autres
ministères. Enfin, des dépenses du titre V destinées
à financer des études ont été
redéployées vers le titre III, plus conforme à la
destination de ces crédits.
II. DES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT EN AUGMENTATION TRES FORTE
L'examen
de la répartition des évolutions de crédits par titre fait
apparaître un
très fort déséquilibre
:
les dépenses de fonctionnement explosent (les moyens des services
du titre III augmentent de 22 %),
tandis que les dépenses d'investissement augmentent relativement
peu (+ 2 % pour les investissements des titres V et VI).
Source : Ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie
Il est
instructif de s'attarder sur les crédits de personnel et de
fonctionnement du titre III qui augmentent de 29,4 % en 2000, passant de 799,5
millions de francs à plus d'un milliard de francs l'année
prochaine.
Dans cet ensemble, ce sont les
crédits de personnel
qui
augmentent le plus, de 24,6 %. Cette évolution est principalement
liée :
• à l'augmentation de
210 emplois budgétaires
des
effectifs du ministère dont 70 transferts d'emplois
1(
*
)
et 140 créations
d'emplois
2(
*
)
,
• aux mesures relatives à l'amélioration des conditions de
promotion, aux rémunérations et aux transformations
d'emplois ;
• à l'intégration des rémunérations
d'ingénierie publique dans ce budget.
Les
crédits de fonctionnement
courant
augmentent quant
à eux de 36,6 % pour financer des dépenses informatiques et
également de formation (en particulier il est prévu un
« verdissement » des formations dans les corps
d'ingénieurs existants). Il s'agit également des mesures
d'accompagnement des 140 créations d'emplois (fonctionnement courant et
formation) pour un montant de l'ordre de 6,3 millions de francs soit 45.000
francs par emploi créé.
Répartition des crédits votés pour 1999
et
demandés pour 2000
par titre et évolution
(en millions de francs)
Nature des dépenses |
Crédits votés 1999 |
Crédits demandés 2000 |
Evolution (en %) |
Dépenses ordinaires - DO - (titres III et IV) |
1.549 |
1.842 |
+ 19 % |
. Titre III - Moyens des services |
1.038 |
1.263 |
+ 22 % |
. Titre IV - Interventions publiques |
511 |
579 |
+ 13 % |
Dépenses en capital - CP - (titres V et VI) |
2.408 |
2.455 |
+ 2 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
284 |
287 |
+ 1 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
2.124 |
2.169 |
+ 2 % |
Total DO + CP |
3.957 |
4.298 |
+ 9 % |
Autorisations de programme - (titres V et VI) |
2.544 |
2.694 |
+ 6 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
344 |
342 |
- 1 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
2.199 |
2.352 |
+ 7 % |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
III. LES PRINCIPALES PRIORITÉS DE LA MINISTRE ET LEUR FINANCEMENT
On
remarquera que l'aisance de ce budget est telle que les priorités de la
ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement concernent
tous les agrégats de façon très large : ce sont les
moyens du ministère, d'une manière générale, qui
sont revalorisés.
Globalement, les priorités pour 2000 s'inscrivent dans la
continuité de celles arrêtées l'an dernier pour 1999.
. l'agrégat 1 correspond au soutien aux politiques
environnementales (il s'agit essentiellement des dépenses de personnel,
de fonctionnement, de recherche et d'action internationale) ;
. l'agrégat 2 regroupe les crédits relatifs à la
protection de la nature, des sites et des paysages ;
. l'agrégat 3 est relatif à la protection de l'eau et des
milieux aquatiques ;
. l'agrégat 4 correspond aux crédits de la prévention
des pollutions et des risques.
Evolution des crédits par agrégat depuis 1995 et progressions annuelles
(en millions de francs et %)
Agrégat |
1995 |
1996 |
1996/95 |
1997 |
1997/96 |
1998 |
1998/97 |
1999 |
1999/98 |
2000 |
2000/99 |
1 |
737 |
734 |
-0,3% |
718 |
-2,3% |
733 |
2,1% |
837 |
14,2% |
996 |
18,9% |
2 |
492 |
498 |
1,2% |
505 |
1,4% |
536 |
6,3% |
662 |
23,5% |
747 |
12,8% |
3 |
264 |
272 |
3,2% |
263 |
-3,5% |
230 |
-12,5% |
266 |
15,6% |
264 |
-0,8% |
4 |
264 |
254 |
-4,0% |
384 |
51,3% |
387 |
0,8% |
2 193 |
466,7% |
2 291 |
4,5% |
Total |
1 757 |
1 758 |
0,1% |
1 869 |
6,3% |
1 886 |
0,9% |
3 957 |
109,8% |
4 298 |
8,6% |
Source : Ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement
A. RENFORCER LES CAPACITÉS D'EXPERTISE ET DE CONTRÔLE DU MINISTÈRE
L'agrégat 1 augmente globalement de 18,9 %. Si l'on considère les seules dépenses de personnel et de fonctionnement, l'augmentation est de 22,6 %. Ces dépenses s'établissent à 995,5 millions de francs.
1. Un renforcement des effectifs du ministère
Cet axe
se traduit essentiellement par des créations d'emplois. En effet,
140
créations de postes
sont proposées pour 2000, à raison
de 50 en administration centrale et 70 en services déconcentrés,
auxquelles s'ajoutent 70 transferts, dont 60 pour l'administration centrale et
10 pour les services déconcentrés.
Le tableau suivant fait apparaître
le tournant de 1998
,
année à partir de laquelle le mouvement de création
d'emplois s'est nettement accéléré et de façon
continue.
Evolution des effectifs du ministère de l'Environnement depuis
1995
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Créations d'emplois |
21 |
0 |
0 |
34 |
139 |
139 |
Transferts d'emplois |
0 |
0 |
27 |
0 |
0 |
70 |
Effectifs totaux 3( * ) |
2.351 |
2.351 |
2.378 |
2.412 |
2.551 |
2.760 |
Augmentation / n-1 |
+ 0,9 % |
- |
+1,1 % |
+ 1,4 % |
+ 5,8 % |
+ 8,2 % |
Source : Ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement
Le tableau suivant fait apparaître la
priorité donnée au
renforcement de l'administration centrale
dont les effectifs vont augmenter
de près de 20 % l'an prochain alors que les directions régionale
de l'environnement (DIREN) connaîtront une progression limitée
à 3 %.
Répartition des effectifs du ministère de l'Environnement et évolution
Source : Ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement
En administration centrale,
ces 50 emplois créés
permettront notamment :
1- de créer un service du
contrôle financier et une cellule
comptable
propres (fonctions qui sont actuellement assurées par le
ministère de l'équipement),
2- de mettre en place une
inspection générale de
l'environnement
à partir de la mission d'inspection
spécialisée de l'environnement,
3- de développer les capacités d'expertise du ministère
avec notamment la création d'une nouvelle direction d'administration
centrale : la
direction des études économiques et de
l'évaluation environnementale
(D4E) qui sera transversale aux autres
directions du ministère. Elle constituera une direction de conseil,
d'expertises et d'aides à la décision en matière
économique et environnementale. Elle sera notamment chargée de
l'évaluation des politiques publiques au regard des critères
touchant l'environnement et le développement durable du territoire.
8 millions de francs sont prévus au budget pour assurer son
démarrage.
Le coût attendu des 50 créations d'emplois est de
13,9 millions de francs en dépenses de personnel et de 2,25
millions de francs en dépenses induites de fonctionnement. Le coût
des 60 transferts d'emplois au bénéfice de l'administration
centrale s'établit à 13,8 millions de francs.
En services déconcentrés
, les
70 créations
d'emplois
et les 10 transferts d'emplois visent essentiellement
à renforcer les effectifs en faveur de l'inspection des installations
classées
6(
*
)
. Pour 2000,
s'agissant des emplois inscrits au budget du ministère de
l'Environnement, dans le cadre d'un plan triennal de renforcement de ces
services, les directions régionales de l'industrie, de la recherche et
de l'environnement (DRIRE) sont renforcées de 34 postes et les
directions des services vétérinaires (DSV) de 20 postes. En
outre, 10 emplois en provenance du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie sont transférés pour le contrôle
des installations classées. Enfin, les directions régionales de
l'environnement (DIREN) sont renforcées de 36 postes.
Le coût attendu des 70 créations d'emplois est de
20,5 millions de francs en dépenses de personnel et de 4,05
millions de francs en dépenses induites de fonctionnement. Le coût
des 10 transferts d'emplois au bénéfice de l'administration
centrale est prévu à 1,3 million de francs.
2. Le renforcement des moyens de l'IFEN
Par ailleurs, l'Institut français de l'environnement (IFEN), chargé d'élaborer et de diffuser la documentation et l'information sur l'environnement, voit également ses moyens renforcés. Pour 2000, comme en 1998 et 1999, la progression de ses dotations est particulièrement forte.
Evolution des dotations de l'IFEN en provenance du
ministère de l'Environnement
et de ses emplois (1998-2000)
(en millions de francs et %)
|
1998 |
1999 |
Evolution 1999/98 |
2000 |
Evolution 2000/99 |
Dotation en fonctionnement (DO) |
23,1 |
28,5 |
+ 23 % |
30,8 |
+ 8 % |
Dotation en investissement (CP) |
4,0 |
7,5 |
+ 88 % |
8,3 |
+ 11 % |
Dotation en investissement (AP) |
5,0 |
8,0 |
+ 60 % |
9,5 |
+ 19 % |
Créations d'emplois (unités) |
9 |
9 |
- |
5 |
- |
Effectif total |
34 |
43 |
+ 27 % |
48 |
+ 12 % |
Source : Ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement
3. L'augmentation très sensible des dépenses d'action internationale
Sont
également retracés dans l'agrégat 1, les dépenses
pour l'action internationale du ministère. Ces crédits
s'établissent pour 2000 à près de 23 millions de
francs, en
progression de 11 %
par rapport à 1999.
L'action internationale du ministère sera marquée en 2000 par une
série de rendez-vous : présidence de l'Union
européenne au second semestre, sixième conférence des
Etats parties aux conventions " climat " et
" biodiversité ", négociation de la convention sur les
polluants organiques persistants, etc.
4. La recherche est moins favorisée
Les
crédits en faveur de la recherche connaissent une progression
très faible :
. 82,4 millions de francs en dépenses ordinaires et crédits
de paiement, en stabilité par rapport à 1999 (+ 0,9 %
7(
*
)
) ;
. 14,6 millions de francs en autorisations de programme, soit une
légère augmentation de 4,5 %.
Crédits en faveur de la recherche, 1999 et 2000
(en millions de francs et %)
|
1999 |
2000 |
Evolution |
Dépenses ordinaires (titres III et IV) |
14,45 |
14,6 |
+ 1,3 % |
Personnel du ministère (titre III) |
7,6 |
7,65 |
+ 1,3 % |
Fonctionnement (titre III) |
0,7 |
0,75 |
+ 7,4 % |
Encouragements et interventions (titre IV) |
1,05 |
1,05 |
+ 0 % |
Personnel de l'INERIS 8( * ) |
5,1 |
5,15 |
+ 1,3 % |
Fonds de
la recherche scientifique et technique
|
67,25 |
67,8 |
+ 0,8 % |
Fonds de
la recherche scientifique et technique
|
67,0 |
70,0 |
+ 4,5 % |
TOTAL (dépenses ordinaires et crédits de paiement) |
81,7 |
82,4 |
+ 0,9 % |
Source : Ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement
Outre la revalorisation " standard " des salaires des personnels
(+ 1,3 %), la seule mesure nouvelle porte sur l'augmentation du titre
III (50.000 francs, soit + 7,4 %) pour renforcer le recours à des
experts étrangers pour évaluer les projets de recherche soutenus
par le ministère.
Actions programmées du Fonds de la recherche scientifique et technique en 1999 et 2000
(en millions de francs)
Actions de recherche |
1999 |
2000 |
Prévenir la pollution atmosphérique |
8 |
7 |
Gérer les ressources en eau et solution |
9,5 |
10 |
Préserver et gérer la biodiversité et le patrimoine naturel |
6 |
8 |
Maîtriser les risques |
9 |
9 |
Protéger la santé humaine |
10 |
10 |
Améliorer l'environnement urbain |
3 |
3 |
Mobiliser les sciences économiques et sociales |
9 |
10 |
INERIS |
9 |
13 |
Contrats de plan Etat-région |
3,5 |
0 |
TOTAL |
67 |
70 |
Source : Ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement
B. ACCROÎTRE L'EFFORT EN FAVEUR DE LA PRÉVENTION DES RISQUES
La
prévention des pollutions et des risques connaît une augmentation
de 4,5 % de ses crédits (et de 8,5 % en autorisations de programme). Ces
dépenses s'établissent pour 2000 à 2.290,6 millions de
francs. Ce domaine bénéficie de 77 % des mesures nouvelles
inscrites à ce budget. Si l'on considère le seul fonctionnement,
l'augmentation des dépenses est de 22 %.
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME)
et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS)
constituent les deux établissements pivots de cette politique. Ils
avaient connu en projet de loi de finances pour 1999 des moyens nouveaux.
Ceux-ci sont confirmés et amplifiés en 2000.
1. Les moyens accordés à l'ADEME
Les
moyens de l'ADEME sont renforcés (+ 133 millions de francs en
autorisations de programme
, soit une hausse de
7,9 %
) pour
intervenir notamment dans les domaines :
. des déchets ménagers (+ 98 millions de francs, + 12,1 %),
. des huiles usagées (+ 23 millions de francs, + 19,4 %),
. de la dépollution des sols (+ 12 millions de francs, + 11,2 %).
S'agissant des
crédits de paiement
, l'augmentation est
limitée à
2,1 %
(+ 35 millions de francs) dont :
. 12 millions de francs (+ 11,2 %) pour les sols pollués,
. 23 millions de francs (+ 19,4 %) pour les huiles usagées.
En outre, l'ADEME reçoit 10 millions de francs supplémentaires de
crédits de
fonctionnement
, soit une augmentation de
6,6 %.
Crédits affectés à l'ADEME par le ministère et évolution
(en millions de francs et %)
|
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
||
|
1999 |
2000 |
1999 |
2000 |
Subvention de fonctionnement |
152 |
162
|
- |
- |
Energie |
293 |
293
|
293
|
293
|
Déchets ménagers et assimilés |
811 |
811
|
811 |
909
|
Dépollution des sols |
107 |
119
|
197 |
119
|
Ramassage des huiles |
118,5 |
141,5
|
118,5 |
141,5
|
Bruit |
84,5 |
84,5
|
84,5 |
84,5
|
Pollution atmosphérique |
159 |
159
|
159 |
159
|
Qualité de l'air |
109,6 |
109,6
|
115,4 |
115,4
|
TOTAL hors fonctionnement |
1.682,6 |
1.717,6
|
1.688,4 |
1.821,4
|
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
2. Les moyens accordés à l'INERIS
Les
moyens de l'INERIS sont également renforcés tant en intervention
(+ 15,3 millions de francs) qu'en fonctionnement (+ 12 millions de francs) afin
de développer les actions dans le domaine des risques chroniques et
accidentels.
Ses capacités d'investissement (autorisations de programme) sont accrues
de 24,1 % afin de développer ses actions notamment dans le domaine de
l'écotoxicologie.
C. RENFORCER LES ACTIONS DE PÉRÉQUATION ET DE SOLIDARITÉ DANS LE SECTEUR DE L'EAU
L'ensemble des crédits consacrés à la politique de l'eau et des milieux aquatiques augmente de 48,2 % en 2000.
1. Les moyens de la direction de l'eau sont stables
Pourtant, les moyens propres de la direction de l'eau
(agrégat 3) diminuent globalement de 0,4 % et s'établissent
à 264 millions de francs.
On observe une diminution des crédits de paiement de 4,4 % (pour les
autorisations de programme, de 3,9 %) qui n'est pas entièrement
compensée par l'augmentation des dépenses ordinaires, de
7,8 % (en particulier, l'augmentation des dépenses de
fonctionnement est de 8,5 %).
Cette année, la part du budget du ministère consacrée
à l'eau financera exclusivement les dépenses correspondant
à des missions régaliennes : police de l'eau, annonce des
crues, Plans Loire et Risques. C'est le Fonds national de solidarité
pour l'eau (
cf. infra
) qui financera les dépenses relatives aux
réseaux de mesure et à la connaissance.
Présentation de l'évolution du budget
consacré à la politique de l'eau
en lois de finances initiales
(1998-2000)
(en millions de francs)
|
1998 |
1999 |
2000 |
Dépenses ordinaires (titres III et IV) |
64,5 |
82,5 |
89,5 |
. police et gestion des eaux - annonce des crues |
48,8 |
59,8 |
70,0 |
. instances consultatives et remboursements à divers établissements publics |
5,8 |
5,8 |
1,8 |
. subventions de fonctionnement au Conseil supérieur de la pêche |
0,0 |
7,0 |
7,0 |
. subventions pour la gestion des eaux et des milieux aquatiques |
9,9 |
9,9 |
10,7 |
Autorisations de programme (titres V et VI) |
191,6 |
204,2 |
196,2 |
. police et gestion des eaux et des milieux aquatiques - réseaux d'annonce des crues et hydrométrie |
94,9 |
102,7 |
95,5 |
. subventions d'investissement pour la protection des lieux habités contre les inondations |
91 |
91 |
91 |
. subventions pour la gestion des eaux et des milieux aquatiques |
5,7 |
10,5 |
9,7 |
Source : Ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement
La majeure partie de ces dotations est consacrée à la mise en
oeuvre des deux plans Gouvernementaux de janvier 1994 :
• le "
Plan Loire-Grandeur-Nature
" : sa
réalisation était évaluée en 1994 à 1,8
milliard de francs dont 700 millions de francs de crédits de l'Etat.
Entre 1994 et 1998, près de 631 millions de francs ont été
engagés dont 600 millions de francs par le budget de l'Environnement.
Les financements mis en place pour 1999 se sont élevés à
56,35 millions de francs pour ce budget ; l'enveloppe prévue pour
2000 s'élève à
72 millions de francs
.
• le
plan décennal de restauration des
rivières
: entre 1994 et 1998, plus de 2.900 opérations
ont été lancées pour un coût total de près de
4 milliards de francs (50 % du programme prévu sur dix ans) dont
1.500 millions de francs de crédits en provenance du budget de
l'Environnement. En 1999, 284,5 millions de francs ont été
prévus (dont 110 millions de francs d'un fonds de concours des agences
de l'eau) ; en 2000, ce montant s'élève à 271
millions de francs dont 90 millions de francs en provenance du futur fonds
national de solidarité pour l'eau, soit
181 millions de francs
sur le budget de l'Environnement.
2. La création du Fonds national de solidarité de l'eau
Il
existe actuellement deux fonds de concours alimentés par les agences de
l'eau qui participent par ce biais au financement d'une partie des actions en
faveur de l'eau de niveau national :
• le premier fonds de concours, «
Plan -
Risques
», a été créé en 1997 ;
il est abondé par les agences de l'eau (
110 millions de
francs
) et affecté à la restauration des rivières
et des zones naturelles d'expansion des crues ;
• le second fonds de concours, «
Police de l'eau et de la
pêche - Réseaux de mesures
», a été
créé en 1999 ; il est abondé par les agences de l'eau
(
140 millions de francs
) et finance les moyens techniques de la police
de l'eau exercée par l'Etat, de la collecte et de l'exploitation des
données sur l'eau gérée par l'Etat et de la police de
l'eau et des milieux aquatiques effectuée par les gardes-pêche du
Conseil supérieur de la pêche.
Cette année, il est prévu de supprimer ces deux fonds de concours
et de les remplacer par un nouveau «
Fonds national de
solidarité pour l'eau
» (FNSE) proposé à
l'article 31 du projet de loi de finances, doté de
500 millions
de francs
en 2000 par prélèvement fiscal sur les recettes des
agences et géré par le ministère de l'Environnement.
Chaque année, le montant du prélèvement sera fixé
en loi de finances.
Répartition du prélèvement par bassin pour 2000 9( * )
(en millions de francs et %)
Agences de l'eau |
Montant du prélèvement |
Pourcentage du total |
Artois Picardie |
38,3 |
7,7 % |
Rhin Meuse |
42,3 |
8,5 % |
Adour Garonne |
46 |
9,2 % |
Loire Bretagne |
79,7 |
15,9 % |
Rhône Méditerranée Corse |
115,2 |
23,0 % |
Seine Normandie |
178,5 |
35,7 % |
Total |
500 |
100 % |
Source : Ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement
Le prélèvement supplémentaire sur les agences
représente :
. 250 millions de francs si l'on considère la disparition des
fonds de concours,
. 200 millions de francs s'il l'on prend en compte de surcroît
les dépenses des agences qui seront reprises par le FNSE (notamment les
actions inter-bassins, les études inter-agences, les réseaux de
mesure).
Les programmes publics d'intérêt national qui dépassent,
selon le ministère, le cadre du bassin versant (préservation des
zones humides, économies d'eau dans les quartiers d'habitat social
dégradés, connaissance de la ressource en eau, assainissement
outre-mer, etc.) seront pris en charge par ce fonds. En outre, il permettra de
mener des actions de péréquation entre bassins, notamment par la
répartition même du financement proposé.
Le FNSE sera géré par le ministre chargé de
l'Environnement, assisté par un comité consultatif dont la
composition sera fixée par décret. Ce rattachement au budget de
l'Environnement permettra d'augmenter de 48 % les moyens d'intervention de
la direction de l'eau.
Les dépenses du FNSE recouvreront donc un champ très large comme
l'indique le tableau suivant
10(
*
)
.
Les actions financées par le FNSE en 2000
(en millions de francs)
INVESTISSEMENT |
292 |
Investissements
|
17.5
|
Subventions d'investissement
|
274.5
|
FONCTIONNEMENT |
208 |
Etudes et fonctionnement
|
103,2
|
Subventions de fonctionnement à divers
établissements publics, etc.
|
93,3
|
Interventions relatives aux actions d'intérêt
commun
aux bassins, etc.
|
11,5
|
TOTAL |
500 |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Fascicule " Comptes spéciaux du Trésor " annexé au projet de loi de finances pour 2000.
D. RENFORCER LE RÉSEAU DE PROTECTION DES ZONES NATURELLES SENSIBLES
Les
crédits destinés à la protection de la nature
(agrégat 2) augmentent de 13 % en 2000, passant de 661,5 à
747,4 millions de francs. Si l'on observe les seuls crédits de
fonctionnement, l'augmentation est de 24 %.
La forte progression de cet agrégat ne s'est pas démentie sur ces
dernières années puisque l'augmentation était de 8,3 % en
1998 et de 19,7 % en 1999. Un effort tout particulier porte sur la
poursuite de la constitution du réseau de Natura 2000.
Le
fonds de gestion des milieux naturels
11(
*
)
(FGMN),
qui assure le
financement de la politique de préservation des milieux naturels et de
la diversité biologique, a été doté pour la
première fois en 1999 de 191,5 millions de francs. Ses
crédits atteignent
242 millions de francs
en 2000, soit une
augmentation de plus de 26 %.
Sur les 52 millions de francs de moyens nouveaux dont il disposera en 2000,
27 millions de francs seront consacrés à la poursuite de la
mise en oeuvre du réseau Natura 2000
12(
*
)
,
3 millions de francs à la mise en oeuvre du schéma des
services collectifs des espaces naturels et ruraux,
et 8,35 millions de francs aux nouveaux parcs régionaux et
à ceux dont la charte sera renouvelée.
Le développement du
réseau d'espaces naturels
protégés
(parcs nationaux, réserves naturelles, etc.),
réseau de sites placés sous la responsabilité de l'Etat et
gérés en partie par des établissements publics,
bénéficie d'un budget de
436,5 millions de francs
dont
23,76 millions de francs de moyens nouveaux.
Sur ce total, les parcs nationaux
13(
*
)
disposeront de 10,21 millions de
francs supplémentaires (avec la création de 19 emplois dont 13
pour le futur parc marin de Corse), les réserves naturelles
14(
*
)
de 8,6 millions de francs.