B. L'ÉVOLUTION DES RESSOURCES COMMERCIALES
La
publicité télévisée, qui absorbait en 1987 moins
de 25 % des recettes publicitaires des grands médias, en
mobilise aujourd'hui plus du tiers, en dépit des multiples contraintes
réglementaires.
L'impact de certaines évolutions à long terme sur les ressources
publicitaires des chaînes hertziennes - multiplication des chaînes
thématiques, développement d'Internet mais également
modification des stratégies vers un ciblage accru - reste pour l'instant
limité.
Compte tenu de l'importance du facteur publicitaire dans l'équilibre du
secteur audiovisuel, public et privé, M. le Président de la
commission des finances du Sénat a commandé à la fin de
1997 au Conseil supérieur de l'audiovisuel une étude sur
"Audiovisuel et publicité ".
Cette étude, largement reprise par la presse, permet de mettre en
perspective tant les prévisions de recettes comprises dans le
présent budget que l'évolution des parts de marché
respectives des secteur public et privé.
1. Les recettes publicitaires des chaînes publiques en 1998 et perspectives pour 1999
Compte
tenu des difficultés rencontrées par France 2 et France 3 pour
réaliser leurs objectifs publicitaires, les ressources propres du
secteur public audiovisuel ont été prévues à un
niveau inférieur de 616,3 millions de francs à celui
annoncé en loi de finances initiale pour 1999, soit 5039 milliards
de francs.
Ce recul de 10,9% des ressources propres correspond à celui plus
sensible des recettes de publicité et de parrainage. Celles-ci
régressent de 11,4% pour ne plus représenter que 21,9% de la
totalité des ressources du secteur public audiovisuel contre 26% dans la
loi de finances initiale de 1999.
La part de recettes de publicité et de parrainage passe ainsi
brusquement de 50 % en 1999 à 40,1 % en 2000, tandis que pour France 3
elle tombe de 32,6% à 27,8%.
Anticipant sur le vote de la loi audiovisuelle actuellement en cours de
discussion au Parlement, le Gouvernement a décidé de
réduire à partir du 1
er
janvier 2000, la durée
de la publicité sur les antennes : abaissement de 10 à
12 minutes de la durée moyenne des écrans publicitaires en
heure glissante, plafonnement à 240 secondes de la durée des
écrans.
2. La place du secteur public sur le marché publicitaire
La part de marché de la télévision dans l'ensemble des cinq "grands médias" (soit la télévision, la radio, le cinéma, la presse écrite et la publicité extérieure, c'est-à-dire l'affichage sous toutes ses formes) s'est élevée, en 1998, à 33,9 %, selon l'institut de recherches et d'études publicitaires, ce qui marque une progression assez sensible tant par rapport à 1995 et à 1993, où ces pourcentages étaient respectivement de 33 % et 31,3%.
Part
de marché en valeur des différents " grands
médias "
(en pourcentage)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Télévision |
33,0 |
33,5 |
34 |
33,9 |
Radio |
7,4 |
7,0 |
6,6 |
6,6 |
Presse
écrite (y compris presse gratuite, y compris petites annonces)
|
47,4
|
39,8
|
47,1
|
47,2
|
Affichage(sous toutes ses formes) |
11,6 |
11,6 |
11,7 |
11,7 |
Cinéma |
0,6 |
0,6 |
0,6 |
0,6 |
Ensemble des médias |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
Source IREP
On note
que les parts de marché publicitaire sont stables entre 1998 et 1997, la
radio ayant enrayé sa chute de 1997, dans un marché soutenu,
puisque les recettes publicitaires globales croissent de 6,6% en 1998 contre
respectivement 3,8% et 3,0% en 1997 et 1996.
Ce dynamisme général explique que le léger tassement de la
part de marché de la télévision en 1998 corresponde
néanmoins à une augmentation de 1,15 milliards de francs des
recettes publicitaires des chaînes de télévision, qui
passent de 18,385 à 19,5 milliards de francs.
Taux
de croissance des recettes publicitaires des " grands
médias "
(en pourcentage)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Télévision |
+ 7,7 % |
+ 4,5 % |
+ 5,3 % |
6,4% |
Radio |
+ 1,2 % |
- 3,0 % |
- 1,9 % |
5,9% |
Presse écrite (y compris presse gratuite, y compris petites annonces) |
+ 2,6 % |
+ 2,7 % |
+ 3,3 % |
6,9 |
Affichage(sous toutes ses formes) |
+ 2,2 % |
+ 3,2 % |
+ 4,5 % |
6,1 |
Cinéma |
+ 7,8 % |
+ 10,0 % |
+ 11,0 % |
11,7 |
Ensemble des médias |
+ 4,1 % |
+ 3,0 % |
+ 3,8 % |
6,6 |
Source IREP
Par ailleurs, selon la source traditionnellement utilisée qui est la SECODIP, 29,2 % des "investissements publicitaires" bruts dans le média télévision se seraient portés en 1998 sur le service public, c'est-à-dire France 2, France 3 et La Cinquième.
Part du secteur public de télévision dans l'ensemble des cinq " grands médias " |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Télévision publique |
9,5 |
9,8 |
10,1 |
10,0 |
Télévision privée |
23,5 |
23,7 |
23,9 |
24,2 |
Ensemble télévision hertzienne |
33,0 |
33,5 |
34,0 |
34,2 |
Estimation SJTIC à partir des données IREP et SECODIP (en pourcentage)
En pourcentage |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Télévision publique |
28,9 |
29,4 |
29,7 |
29,2 |
Télévision privée |
71,1 |
70,6 |
70,7 |
70,8 |
Ensemble télévision hertzienne |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
Source SECODIP (en pourcentage)
Il
semble à considérer ces données globales que l'on puisse
déceler un certain tassement de la part de marché des
télévision . Cette évolution, qu'il faut
interpréter avec prudence s'agissant de brut SECODIP ne prenant pas en
compte les remises et donc les recettes effectives, est cohérente avec
les
difficultés rencontrées par France
Télévision pour atteindre ses objectifs de recettes
publicitaires, compte tenu de la baisse de son audience.