II. LE CINQUIÈME RÉSEAU
La
Cinquième et la Sept-Arte ont un président commun mais le
rapprochement, en principe non remis en cause, tarde à se
concrétiser.
Les deux chaînes conservent leur identité, leurs antennes propres,
leurs lignes éditoriales différentes. Les deux entreprises sont
autonomes juridiquement et disposent de deux budgets, deux conseils
d'administration, deux comités d'entreprise, etc.
Certes, dès la clôture de l'exercice 1997, une présentation
harmonisée des états financiers, ainsi qu'une
homogénéisation des méthodes comptables ont pu être
mises en oeuvre. Enfin, un projet a été engagé, pour
construire un nouveau système de gestion, adapté aux besoins des
deux entreprises, qui constituera le système de la future entreprise
issue de la fusion de la Cinquième et de la Sept-Arte.
Les difficultés créées par des réductions
autoritaires de crédits, auxquelles il faut ajouter les craintes des
personnels au sujet de leur statut, n'ont pas favorisé la
cohésion du nouvel ensemble, dont l'articulation sera sans doute revue
à la suite de la création de la nouvelle société
holding.
A. LA CINQUIÈME
Les
informations fournies à votre rapporteur font apparaître que
l'équilibre financier de la chaîne reste encore fragile et exige
la recherche encore plus active de redéploiements.
L'audience est restée forte lors de la grille de rentrée 98, avec
une part de marché supérieure de 10 à 20 % à celle
de 1997. Cette augmentation très nette s'explique entre autres par la
mise en place de blocs réguliers et très suivis (dont
La
Cinquième Rencontre,
où les sujets s'articulent autour de
thèmes très différents : famille, école,
santé, sciences, société, économie
etc ... ) et d'un renforcement de la tranche 17h00 - 19h00, le "
prime-time " de La Cinquième. On note que la part de marché du
mois de décembre 1998 est actuellement la plus élevée
depuis la création de la chaîne : 5.4% avec un record absolu
d'audience égal à 8,8%.
1. Exécution 1998
En 1998,
La Cinquième est parvenue à rétablir son équilibre
budgétaire et comptable. Si la loi de finances initiale pour 1998 a
donné à la chaîne des moyens supplémentaires (+ 50
MF par rapport à 1997), venant compenser les mesures de
régulations budgétaires antérieures, La Cinquième a
dû continuer ses efforts d'économies de fonctionnement.
L'exercice 1998 se solde par un résultat budgétaire positif de +
1,5 MF (contre - 11,6 MF en 1997, + 0,3 MF en 1996 et - 39,2 MF en 1995) tandis
que le résultat net comptable est lui aussi excédentaire avec +
9,4 MF contre un déficit de 18,6 MF en 1997 et un excédent de +
7,8 MF en 1996 et de + 41,3 MF en 1995.
L'exécution budgétaire s'établit à 786,2 MF pour
les charges, en dépassement de 5,2 MF sur les prévisions
budgétaires (781 MF),par suite de la croissance des dépenses de
programmes (+ 8,2 MF), en dépit de la baisse du coût de grille.
Les dépenses de fonctionnement
stricto sensu
s'établissent
à un montant inférieur de 3 MF aux prévisions initiales.
L'équilibre budgétaire est maintenu du fait d'un bon comportement
des recettes qui dépassent de 6,7 MF le budget initial, grâce
aux recettes publicitaires (+ 12,5 MF par rapport au budget initial) et en
dépit d'un nouveau recul des autres ressource propres, parrainage et
produits financiers. On note que, à l'instar de la Sept/Arte, La
Cinquième a subi une annulation de crédits de remboursement
d'exonérations de redevance à hauteur de 2,8 MF.
2. Exécution 1999
Le
budget 1999 est construit en équilibre sur la base d'un montant de
809,2 MF en augmentation de 28,2 MF par rapport au budget 1998.
Le budget soumis au Conseil d'Administration est également en
augmentation de 5,6 MF par rapport au projet de loi de finances 1999 :
cette évolution résulte d'une revalorisation des objectifs
publicitaires au vu des derniers résultats enregistrés sur 1998.
Le budget 1999 permet à La Cinquième de
retrouver à
peine, en francs courants, le niveau du budget 1996,
avant la
réduction budgétaire imposée en 1997 au titre de la fusion
annoncée avec La Sept-ARTE. Depuis, l'entreprise a dû faire face
à une augmentation importante des contributions obligatoires (+
32 MF pour les sociétés d'auteurs, le compte de soutien et
les impôts et taxes), et financer des objectifs nouveaux (38 MF pour la
diffusion sur Eutelsat et le projet BPS). Dans ces conditions, malgré
les économies de fonctionnement et les redéploiements
réalisés,
les moyens disponibles pour
les
programmes
restent
à un
niveau sensiblement inférieur à celui
du budget 1996 (-31 MF).
Les objectifs les plus importants en 1999 pour La Cinquième sont les
suivants
• une diffusion renforcée par l'amélioration du service sur
le cinquième réseau obtenue dans le cadre de la
renégociation du contrat TDF, la poursuite de la diffusion analogique
sur Eutelsat, et la présence en numérique à la fois sur
TPS et Canal Satellite.
• la finalisation du processus de diffusion numérique de la
chaîne grâce à un effort exceptionnel en matière
d'investissements techniques.
• la poursuite de la BPS, et l'étude de plusieurs projets de
chaînes thématiques proches des missions de La Cinquième
(les sciences, le travail).
Les objectifs peuvent être mis en oeuvre grâce à la
poursuite d'une recherche systématique d'économies et de
redéploiements budgétaires.
Il convient de noter à cet
égard que les dépenses d'administration générale
sont encore en baisse cette année. L'exemple le plus significatif en
1999 est l'économie de loyers résultant de l'acquisition de
l'immeuble Horace Vernet. Cette acquisition, ainsi que les apports
prévus pour La Cinquième Développement et la chaîne
thématique Mezzo et la prise de participation dans TV5, seront
financés par
prélèvement sur la trésorerie de
l'entreprise.
Enfin, l'exercice 1999 sera également marqué par un accroissement
significatif des effectifs permanents, de 144 à 165 contrats
à durée indéterminée. Cette évolution
résulte de l'intégration de personnels en contrat à
durée déterminée sur des postes correspondant à des
besoins permanents de l'entreprise.
Au 30 juin 1999, les réalisations s'élèvent à
448,4 MF pour les recettes et à 385,7 MF pour les
dépenses. Le résultat budgétaire constaté au
30 juin (+62,7 MF) n'est pas significatif : il correspond pour
l'essentiel à la saisonnalité des ressources de redevance qui est
concentrée sur le premier semestre et qui est déconnectée
du rythme des dépenses et des engagements.
Un résultat budgétaire équilibré, sur une base de
815,8 MF, soit +6.6 MF par rapport au budget. Cet équilibre
repose sur
les hypothèses de ressources suivantes
:
• l'encaissement de la totalité des ressources publiques
prévues au budget. L'analyse des recettes de redevance à
mi-année fait apparaître une avance par rapport au budget
mensualisé, et laisse prévoir que les objectifs annuels seront
atteints ;
• la réalisation d'une plus value publicitaire de
6,6 MF, qui correspond à l'avance enregistrée au 31
août par rapport au budget mensualisé. Elle devrait être
confirmée sur le dernier quadrimestre, voire légèrement
amplifiée si la tendance constatée depuis le début de
l'exercice se poursuit.
Le respect des objectifs budgétés en ce qui concerne les autres
ressources propres, le parrainage, les ressources commerciales et les
produîts financiers.
3. Perspectives 2000
Votre rapporteur n'a pas obtenu d'informations détaillées sur le projet de budget pour 2000 en cours d'élaboration.
Il faut donc d'abord se reporter aux indications contenues dans le fascicule jaune " communication audiovisuelle ". Celui-ci indique que La Cinquième bénéficie d'une mesure nouvelle de 7,6 MF, qui devrait permettre à la chaîne " d'élargir ses marges de manoeuvres en matière de programmes éducatifs. "
Le budget prévisionnel pour 2000 s'établit à 828,9 MF, soit une croissance de 3,15%.