ANNEXE
ETUDE D'IMPACT10( * )

(Projet de loi autorisant l'approbation du protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée

(ensemble trois annexes))

1. Etat de droit - Situation de faits existants

Le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a entrepris des plans d'action pour la préservation de l'environnement marin en Méditerranée, en Afrique Orientale et dans les Caraïbes, les Parties contractantes ayant adopté des conventions de mise en oeuvre de ces plans.

Pour la Méditerranée, un protocole à la convention de 1976, uniquement relatif aux a ires spécialement protégées, a été adopté en 1982. Ultérieurement en Afrique orientale et dans les Caraïbes, des protocoles plus complets ont été mis en place non seulement pour la préservation des aires marines et côtières mais également pour la protection de la biodiversité des espèces animales et végétales sauvages.

Dès lors, il est apparu opportun aux Parties contractantes de la convention de 1976 d'actualiser leur propre protocole ce qui fut fait à Barcelone en 1995.

Ce protocole prévoit que chaque Partie, conformément à la législation et à sa réglementation, prend les mesures nécessaires dans la mer Méditerranée pour :

- protéger, préserver et gérer de manière durable et respectueuse de l'environnement les espaces ayant une valeur naturelle ou culturelle particulière, notamment par la création d'aires spécialement protégées,

- protéger, préserver et gérer les espèces animales et végétales en danger ou menacées.

Chaque Partie réglemente, et, au besoin, interdit les activités nuisibles à ces espèces ou qui portent atteinte à l'intégrité des milieux et des équilibres naturels. Elle peut par conséquent créer des aires spécialement protégées dans les zones marines et côtières soumises à sa souveraineté ou à sa juridiction.

Pour ce faire, la France dispose d'une législation appropriée et de zones marines et côtières protégées à divers degrés en vertu du code rural livre II (parc national, réserves naturelles, espaces du Conservatoire du littoral et des rivages lacustres) ou au titre de la loi de 1930 (sites classés). D'autres projets sont en cours d'instruction.

Lorsque la France créera, avec une ou plusieurs Parties voisines concernées, une aire spécialement protégée d'importance méditerranéenne (ASPIM), un plan de gestion sera élaboré et mis en oeuvre conjointement, et des mesures d'application seront mises en place en conformité avec le droit de la mer.

La France dispose par conséquent des outils juridiques adaptés pour protéger les espaces marins et côtiers les plus sensibles et les plus remarquables, et pourra les faire valoir auprès des Parties contractantes pour qu'ils soient inscrits sur la liste et participent au réseau d'échange d'expériences en matière de gestion.

En ce qui concerne la biodiversité, les dispositions existantes du code rural permettent d'adopter, au regard du protocole, les mesures adéquates pour la protection des espèces végétales et animales, en danger ou menacées mentionnées dans l'annexe II du Protocole ou pour la réglementation de l'exploitation des espèces animales et végétales figurant à l'annexe III.

2. Bénéfices escomptés

-
en matière d'intérêt général : la France mène dans la région une politique active de préservation des milieux naturels et de conservation des espaces. La protection d'espaces marins et côtiers connaît en Méditerranée un large développement (un parc national nouveau et un autre en projet en Corse, plusieurs réserves naturelles à caractère marin, espaces côtiers du Conservatoire du littoral) et la France sera en mesure de faire valoir sa pratique d'inventaires des milieux naturels, ses expériences de gestion et ses méthodes de protection.

Il est à souligner que la démarche de la France de réappropriation du littoral par la puissance publique réalisée par le Conservatoire du littoral est d'un grand intérêt pour les pays du bassin méditerranéen, spécialement dans la perspective de leur gestion par les collectivités locales pour leur ouverture au public. Certes, la démarche doit être adaptée selon les politiques foncières des Etats concernés, mais elle constitue un exemple notamment pour les pays du Maghreb.

Le protocole permettra d'insérer la politique nationale dans un cadre régional, ce qui favorisera une meilleure adhésion de la population et des élus aux efforts faits en faveur de la préservation d'un capital naturel, source et garantie d'un développement touristique contrôlé et de qualité. La France en se mobilisant pour l'adoption de ce protocole par les Etats de la région a également souhaité que les efforts faits en droit interne ne soient pas ruinés par des pratiques humaines contraires dans une mer semi fermée. Elle a milité pour une prise de conscience régionale des problèmes et de leur solution dans un cadre de coopération, spécialement en aidant, dans la démarche environnementale, les pays du sud du bassin méditerranéen.

Par ailleurs, la France et nombre de pays méditerranéens ont adhéré à des instruments internationaux qui leur font obligation de préserver les ressources naturelles marines comme par exemple les mammifères marins. A cet égard, le protocole permettra de faire entériner par la communauté méditerranéenne le projet de sanctuaire pour les mammifères marins en Méditerranée orientale projeté par la France, la Principauté de Monaco et l'Italie.

Le protocole sera également l'occasion de mettre en valeur les démarches originales comme la mise en place d'un parc international marin dans les Bouches de Bonifacio entre la France et l'Italie, la communauté internationale ayant déjà reconnu les mesures de contrôle du trafic dans le détroit.

- en matière d'emploi : la prise de conscience de la nécessité de sauvegarder le capital naturel que constituent les espaces marins et côtiers de la Méditerranée et d'y préserver la biodiversité permettra de développer et de mettre en valeur les atouts touristiques et économiques ainsi conservés.

Le développement effréné du littoral méditerranéen à partir des années 1950 dans tous les pays du bassin a mis à mal l'écosystème et pour pouvoir conserver son capital touristique, la Méditerranée se doit de réhabiliter ses atouts.

La gestion des espaces protégés permet la création d'emplois à la fois de spécialistes scientifiques, de gestionnaires chargés de l'encadrement et de gardes. Mais les retombées en terme d'emplois seront sensibles sur le secteur touristique qui pourra valoriser les attraits d'un capital naturel marin et côtier ainsi préservé.

- en matière financière : sans objet

- en matière de simplification des formalités administratives : sans objet

- en matière de complexité de l'ordonnancement juridique : sans objet.

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