2. Eviter une politique budgétaire trop restrictive ?
Le FMI estime en outre que la politique budgétaire peut jouer un rôle important en matière de prévention de la déflation. Il écrit en particulier que « dans un environnement où s'instaurent des anticipations déflationnistes, et avec l'économie dans une trappe à liquidité 14 ( * ) , une politique expansionniste - au-delà des stabilisateurs automatiques - peut être nécessaire ».
Le respect du pacte de stabilité et de croissance (PSC) en 2004 obligerait néanmoins la France à mener en 2004 une politique budgétaire restrictive.
3. Moduler les ratios prudentiels en fonction de la conjoncture ?
Une autre mesure envisageable afin de réduire le risque de déflation, proposée par M. Jean-Paul Betbéze dans l'étude précitée, consisterait à moduler les ratios prudentiels (ratio dit Cooke, et bientôt Mac Donough) en fonction de la conjoncture, de manière à ce qu'ils ne soient pas procycliques en réduisant la capacité des banques à faire crédit lors du ralentissement conjoncturel.
La stratégie de la Banque centrale européenne
Stratégie définie le 13 octobre 1998 |
Adaptations apportées le 8 mai 2003 |
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Objectif de stabilité des prix |
« La stabilité des prix est définie comme une progression sur un an de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) inférieure à 2 % dans la zone euro. La stabilité des prix doit être maintenue à moyen terme ». |
« Le Conseil des gouverneurs (...) visera à maintenir les taux d'inflation à des niveaux proches de 2 % à moyen terme . Cette clarification souligne l'engagement de la BCE à aménager une marge de sécurité suffisante pour se prémunir contre les risques de déflation » . |
Premier pilier |
« Un rôle de premier plan assigné à la monnaie dans le cadre de l'évaluation des risques pesant sur la stabilité des prix. » Cette analyse prend en compte « l'évolution d'une large gamme d'indicateurs monétaires, comprenant notamment M3 , ses composantes et ses contreparties, en particulier le crédit, ainsi que diverses mesures de l'excédent de liquidité ». Une « valeur de référence » d'évolution de M3 (actuellement fixé à 4,5 % sur un an). |
Le Conseil des gouverneurs a décidé de « ne plus procéder à un réexamen annuel de la valeur de référence. » Il est précisé que « l'analyse monétaire apporte principalement un élément de recoupement, dans une perspective à moyen et à long terme , des indications à court et à moyen terme ressortant de l'analyse économique ». |
Second pilier |
« une évaluation des perspectives d'évolution des prix reposant sur une large gamme d'indicateurs.» |
Source : Banque centrale européenne, « la stratégie de politique monétaire de la BCE », communiqué de presse du 8 mai 2003
* 14 L'expression « trappe à liquidité » désigne un taux d'intérêt suffisamment bas pour que les agents renoncent à placer leur épargne et la réservent à la thésaurisation.