D. LES FEMMES DANS LES FORCES ARMÉES : PROMOUVOIR L'ÉGALITÉ, METTRE FIN AUX VIOLENCES FONDÉES SUR LE GENRE

Mme Maryvonne Blondin (Finistère - Socialiste et républicain), rapporteure, a indiqué que les femmes qui s'engagent dans les forces armées se voient confrontées à un environnement conçu par et pour des hommes. Elles y demeurent très minoritaires et font face à de nombreuses discriminations. Des mentalités ancrées dans une vision purement masculine des forces armées, des plans de carrière rigides et l'impossibilité d'accéder à certains postes, sont autant de freins à l'égalité professionnelle des femmes militaires. En parallèle, les harcèlements et agressions sexuels à l'encontre des femmes sont courants au sein des forces armées, et la culture interne préexistante y crée un environnement propice à ces abus. Il est crucial de renforcer les efforts pour prévenir et lutter contre le harcèlement et les violences à l'égard des femmes dans les forces armées. Celles-ci devraient adopter et appliquer rigoureusement une politique de tolérance zéro à l'égard des violences fondées sur le genre et mettre en place des mécanismes indépendants pour traiter de telles plaintes. Il est également essentiel de prendre des mesures pour promouvoir le recrutement des femmes dans les forces armées, leur ouvrir l'accès à l'ensemble des postes, développer des trajectoires de carrière plus flexibles et prendre systématiquement en compte la dimension de genre dans toutes les opérations menées par les forces armées.

M. Jean-Claude Frécon (Loire - Socialiste et républicain) a salué l'armée française qui compte aujourd'hui 34 000 femmes, même si celles-ci sont peu nombreuses parmi les officiers. Pour lui, le ministère de la défense a su prendre les bonnes mesures pour arriver à ce résultat : une politique adéquate des ressources humaines favorisant le recrutement puis l'évolution des femmes ; la création d'un observatoire de la parité propre à ce ministère ; et la mise en oeuvre d'un plan de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes.

Mme Nicole Duranton (Eure - Les Républicains) a expliqué que, si la présence des femmes est plus importante aujourd'hui dans les forces armées, les stéréotypes sexués demeurent, de même que les difficultés à occuper un poste au sein de cette institution. L'évolution des mentalités est lente et les femmes elles-mêmes intègrent trop souvent ces stéréotypes. Elle a souhaité que l'Assemblée examine à nouveau ce sujet dans quelques années pour suivre l'évolution de la situation.

Pour Mme Josette Durrieu (Hautes-Pyrénées - Socialiste et républicain) , les femmes ont tout autant que les hommes le droit de défendre leur pays et ce droit légitime doit être revendiqué. Citant l'engagement des femmes durant la Seconde Guerre mondiale et celui des femmes kurdes face à Daech, elle a rappelé l'engagement des femmes et leur légitimité à faire partie des forces armées. Les violences contre elles au sein de l'armée doivent être dénoncées et sanctionnées. À l'image de Nadia Savtchenko, les femmes doivent se battre pour gagner leur place au sein de cette institution.

Mme Pascale Crozon (Rhône - Socialiste, républicain et citoyen) a dénoncé le scandale des violences sexistes dans l'armée. Un rapport du ministère de la défense en France a pointé les nombreuses failles en matière d'alerte, de prévention et de sanction face à ce problème. Il est nécessaire de mettre en place des dispositifs permettant aux femmes de témoigner et de pouvoir contourner la voie hiérarchique pour effectuer un signalement. Face à la peur des victimes, il faut leur garantir que des mesures conservatoires seront prises et les poursuites nécessaires engagées.

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