3. Le caractère national des concours
L'organisation des concours de recrutement au niveau national
constitue un autre élément fondateur de l'école
républicaine et a pour objet de garantir l'égalité entre
les candidats.
L'Etat se réserve la nomination des jurys ainsi que la définition
du contenu des concours et les règles d'évaluation des candidats.
Chaque année, le ministère de l'éducation nationale publie
au Journal officiel les arrêtés fixant le nombre de postes ouverts
aux différents concours de recrutement de personnels enseignants du
second degré.
En 1999, le nombre total de postes est de 22.534, soit une baisse de 12 %,
et un calibrage des postes qui correspondent aux besoins disciplinaires de
manière plus satisfaisante que par le passé.
S'agissant du recrutement des personnels enseignants du second degré,
pour des raisons pratiques, il est le plus souvent nécessaire de
prévoir la constitution de plusieurs jurys, compte tenu du nombre de
candidats.
L'organisation de ces concours est coûteuse : le ministre de
l'éducation nationale a reconnu devant la commission que
" la
cotisation versée à la tradition française "
était élevée et a rappelé que
" l'éducation nationale, pour les examens et concours,
dépensait à peu près 1,5 milliard de francs en
coûts directs "
.
Sur un plan plus particulier, la commission estime qu'il conviendrait sans
doute de réglementer l'entrée en première année
dans les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM).
Ceux-ci déterminent actuellement librement le nombre de leurs
étudiants en première année en fonction de leurs seules
capacités d'accueil.
Cette liberté peut avoir plusieurs effets négatifs : elle
renforce la pression des étudiants inscrits en IUFM pour obtenir un
accroissement du nombre de places aux concours et elle induit un gaspillage des
deniers publics puisque l'IUFM accepte en première année beaucoup
trop d'étudiants, compte tenu du nombre de places ouvert au concours.
La commission note par ailleurs que l'IUFM de Paris, dont la capacité de
formation est très importante, forme un nombre de professeurs
très supérieur aux besoins de l'académie de Paris.
Jusqu'à l'année dernière, ceci était
particulièrement préjudiciable à la bonne
répartition des moyens en enseignants, puisqu'un professeur pouvait
accomplir sa première année dans l'académie dont relevait
son IUFM. Cette possibilité a été supprimée pour
donner plus de souplesse à l'affectation des nouveaux enseignants et
ceci devrait contribuer à dégonfler l'importance des surnombres
disciplinaires dans l'académie de Paris.
En dépit des inconvénients pratiques et du coût de ces
concours nationaux, personne n'envisage sérieusement d'organiser des
recrutements par concours au niveau académique, même si certains
ont pu craindre que la réforme du mouvement était porteuse d'une
telle perspective.