4. Le poids des pensions
a) Les perspectives de départs en retraite des enseignants
L'éducation nationale va voir une grande partie de
ses
personnels se renouveler au cours des dix prochaines années, en raison
de nombreux départs à la retraite.
En effet, l'âge moyen des fonctionnaires rémunérés
par le ministère de l'éducation nationale est de 42 ans, dont 63
% sont des femmes.
L'âge moyen des enseignants du
premier degré
est de 41
ans ; plus de 75 % d'entre eux sont des femmes. Elles ont en moyenne un an
et demi de moins que leurs collègues masculins. 54 % des enseignants du
premier degré ont de 37 à 50 ans. Les classes d'âge de 45
à 49 ans sont les plus riches en effectifs : elles rassemblent 22 %
des enseignants. Or, les instituteurs ainsi que les enseignants
récemment intégrés dans le corps des professeurs des
écoles partent en retraite à 55 ans.
Dans l'enseignement du
second degré
, les personnels enseignants
sont plus âgés, deux ans de plus en moyenne. 52 % de ces
enseignants ont de 41 à 54 ans.
Enfin, 40 % des non enseignants se situent dans les tranches d'âge de 41
à 53 ans.
Les départs en retraite des fonctionnaires de l'éducation
nationale vont donc être très importants.
Le graphique ci-après montre que 53,6 % des agents publics qui sont
partis à la retraite en 1996 sont issus du ministère de
l'éducation nationale, les agents de La Poste et de France
Télécom, qui arrivent en seconde position, ne représentent
que 20 % de ces départs à la retraite.
Or, ces départs à la retraite, déjà importants, connaissent une évolution fortement ascendante, comme le montre le tableau ci-dessous :
Ces
départs à la retraite sont passés de 23.513 en 1992
à 26.304 en 1996, soit une progression de près de 12 % en 4 ans.
Les projections effectuées montrent que 40 % des personnels enseignants
partiront en retraite d'ici 2005.
b) L'explosion du coût des pensions
L'évolution démographique a des
répercussions
inévitables - et inquiétantes - sur le coût des pensions.
Les pensions versées aux retraités de l'éducation
nationale représentent déjà près de 42 % des
pensions civiles de retraite qui étaient en paiement au 31
décembre 1996. Le nombre des ayants droit s'élevait alors
à 467.173 sur un total de 1.114.064 pensionnés de l'Etat. Le
graphique ci-après illustre la part majeure prise par les
pensionnés de l'éducation nationale parmi les anciens
fonctionnaires de l'Etat ou assimilés.
L'inflation budgétaire résultant de cette
évolution va prendre des proportions considérables.
Sur ce sujet également, la loi de finances initiale pour 1999 est riche
d'enseignements, puisque le seul ajustement des pensions entraîne un
accroissement - ici encore purement automatique - du budget, de
3,85 milliards de francs. Le chapitre 32-97 (Participation aux charges de
pensions) comporte des crédits à hauteur de 58,18 milliards
de francs, contre 54,33 milliards l'année précédente, soit
une progression de plus de 7 % en un an.
Le coût des pensions était de 29 milliards de francs en
1990 : il a donc doublé en dix ans. En 2010, il devrait
s'élever, en francs constants, à près de 100 milliards de
francs.