COUSIN DE MONTAUBAN Charles-Guillaume-Marie-Apollinaire-Antoine

avant 1889

COUSIN-MONTAUBAN (CHARLES-GUILLAUME-MARIE-APOLLINAIRE-

ANTOINE), COMTE DE PALIKAO, sénateur du Second Empire et ministre, né à Paris le 24 juin 1796, mort à Paris le 8 janvier 1878, fit partie des gardes du corps du comte d'Artois en 1814, passa (1815) sous lieutenant au 3^e cuirassiers, entra à l'École de Saumur puis à l'École d'état-major (1820). Lieutenant au 16^e chasseurs de l'Orne (1822), puis au 10^e de ligne, il accompagna le général Toussaint en Espagne (1823) comme aide de camp, servit, après la campagne, dans deux régiments d'artillerie, fut place comme lieutenant d'état-major (1824) à Dijon, d'où il passa (décembre 1826) au 1^er grenadiers à cheval de la garde royale. En 1831, il fut incorporé au 2^e chasseurs d'Afrique, fut souvent cité à l'ordre du jour pendant la campagne, et conquit les grades de capitaine adjudant-major (30 septembre 1832), de chef d'escadron des spahis (4 septembre 1836), lieutenant-colonel au 1^er chasseurs d'Afrique, (7 mai 1843), et colonel (2 août 1845). D'un courage intrépide, il s'était principalement distingué au combat de Tamazouat, qui lui valut, quatre mois après (18 avril 1834), la croix de la Légion d'honneur; au combat de Sikhak, à Sour-kel-Mitou, où il fut frappé d'une balle à la poitrine, etc. Le 19 novembre 1847, il conduisit une colonne de seize escadrons sur la frontière du Maroc, et s'empara d'Abdel-Kader, au bout d'un mois de campagne. Général de brigade (21 septembre 1851), il commanda successivement les subdivisions de Mostaganem et de Tlemcen, puis la province d'Oran (janvier 1855), et passa général de division le 28 décembre de la même année. Il rentra en France en 1857, commanda les divisions de Limoges, de Tours et de Rouen, et fut placé (13 novembre 1859) à la tête du corps d'expédition de Chine. En quelques mois, il termina cette étonnante campagne par la prise du palais d'Été et l'occupation de Pékin (12 octobre 1860), et fut nommé grand-croix de la Légion d'honneur (26 décembre), puis sénateur (4 mars 1861). Après sa rentrée en France, l'empereur le créa comte de Palikao (22 janvier 1862), et demanda pour lui, au Corps législatif, une dotation annuelle de 50,000 francs. La Chambre, que le pillage du palais d'Été avait indisposée contre le général en chef, refusa la dotation. Le 19 septembre 1864, le comte de Palikao fut appelé au commandement du 2^e corps d'armée à Lille, et, le 22 juin 1865, à celui du 4^e corps à Lyon. Au commencement de la guerre franco-allemande, il demanda vainement un commandement devant l'ennemi après nos premières défaites, il fut appelé à Paris par 1'impératrice-régente, qui le chargea de former un cabinet, en remplacement du ministère Émile Ollivier. Le nouveau ministre de la guerre déploya une grande activité, mais la révolution du 4 septembre le renversa. Dans le cours de la campagne, il offrit en vain ses services à la Délégation de Tours, et, n'ayant pas reçu de réponse, rentra dans la vie privée. On a de lui : Un ministère de la guerre de vingt- quatre jours (1871).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)