B. DES RÉSULTATS INÉGAUX SELON LES SECTEURS
Deux éléments essentiels expliquent la forte baisse de l'excédent commercial : une hausse de la facture énergétique et une dégradation conjoncturelle du solde industriel.
1. Une hausse de la facture énergétique
Tous les
grands pays industrialisés (Allemagne, Italie, Japon, Etats-Unis)
connaissent comme la France une baisse de leur solde commercial en 2000, qui a
pour cause première la hausse de leur facture pétrolière
(en janvier 2001, le Japon enregistre même son premier déficit
commercial depuis 1997). Ainsi, dans le cas de la France, le déficit
énergétique a augmenté de 12 milliards d'euros par
rapport à 1999. Les niveaux très élevés atteints
par les cours pétroliers en 2000 (28,4 dollars le baril en moyenne,
soit une augmentation de 59 % par rapport à 1999) et
l'évolution du dollar (le taux de change euro/dollar s'étant
déprécié de 13,4 %) se sont en effet conjugués
pour creuser le déficit énergétique. Le très bas
niveau des stocks et la forte activité n'ont en effet pas permis de
limiter suffisamment les volumes importés pour contrebalancer la hausse
des prix, même si l'effet de cette hausse a été
atténué par la plus forte indépendance
énergétique, dont le taux est passé de 29,9 % en 1980
à 49,3 % en 1999.
Le dynamisme de nos exportations de produits énergétiques,
lié principalement à la hausse des exportations de produits
pétroliers raffinés, n'a pas compensé la hausse des
importations en valeur -qui atteint 23,6 milliards d'euros-.
Ainsi, l'augmentation du déficit de la branche énergie contribue
à environ trois quarts de l'évolution du solde.
2. Une dégradation conjoncturelle du solde industriel
Le
second facteur de réduction de l'excédent commercial
français a été la contraction du solde industriel de
5 milliards d'euros, imputable essentiellement à des raisons
d'ordre conjoncturel. Cette contraction -le solde atteignant 3,5 milliards
d'euros- n'est en effet pas liée à un fléchissement des
exportations, qui ont fortement progressé.
Les secteurs où la France dispose traditionnellement d'avantages
comparatifs (automobile, biens d'équipement et en particulier les
navires, la construction aéronautique et spatiale et la
téléphonie mobile) ont d'ailleurs vu leur excédent
progresser en 2000. Ces bons résultats n'ont pas compensé
l'exceptionnelle accélération des importations ainsi que le
creusement des déficits liés aux échanges de biens de
consommation -déficit accru de 2,5 miliards d'euros et atteignant
7 milliards d'euros- et de biens intermédiaires -déficit de
six milliards d'euros, dix fois supérieur à celui de l'an
passé.
Le volume des exportations de produits manufacturés a progressé
de 15,1 % en 2000 pour diverses raisons :
- tout d'abord, la croissance en moyenne annuelle de la demande mondiale
adressée à la France en 2000 approche les 10 % ;
- en outre, les fortes opérations à l'exportation ont
nettement contribué à la croissance des exportations. Ainsi, les
ventes d'Airbus ont à nouveau été élevées en
2000 avec 164 appareils vendus (contre 166 en 1999, qui avait été
une année record). En valeur, les ventes augmentent de 13,8 %, les
excellentes performances de ce secteur étant amplifiées par la
dépréciation de l'euro. En outre, grâce aux commandes
enregistrées depuis quelques années, les ventes de navires ont
été multipliées par 2,5 ;
- enfin, les dépréciations de l'euro par rapport au yen, au
dollar et à la livre, conjuguées aux comportements de marge des
exportateurs français ont été favorables à la
compétitivité-prix de nos produits.
Le volume des importations de produits manufacturés a, quant à
lui, progressé de 18 % en 2000. les importations en volume ont
été exceptionnellement vigoureuses depuis le troisième
trimestre de 1999 pour les raisons suivantes :
- la demande finale en produits manufacturés a, en effet,
progressé en 2000 sur des rythmes de croissance soutenus ;
- la hausse modérée des prix d'importation a
considérablement limité les gains de
compétitivité-prix qu'auraient pu espérer les producteurs
nationaux suite à la dépréciation de l'euro et au
renchérissement du prix du pétrole ;
- en outre, l'utilisation plus intensive des capacités de
production en France au cours de cette année aurait contribué
à la croissance des importations ;
- la progression exceptionnelle des importations tient également
aux achats massifs de produits liés au développement des
nouvelles technologies de l'information et de la communication, leur production
nationale n'étant pas encore très développée.
L'érosion du solde industriel de la France relève donc avant tout
de facteurs conjoncturels et ne remet pas en cause les atouts commerciaux de la
France, qui lui ont permis de réaliser des excédents industriels
considérables au cours des années 90. L'orientation de nos
exportations vers des zones dynamiques et une spécialisation dans des
secteurs porteurs contribuent à la constitution d'excédents
durables.
De plus, la diversification des produits, l'amélioration de la
qualité, de la diversité et de l'étendue des gammes
proposées ont favorisé la « compétitivité
hors-prix » des exportations.
Enfin, sur les trois dernières années, le comportement de
discrimination par les prix des exportateurs français et
étrangers, qui ajustent leurs marges afin de maintenir leur prix en
conformité avec le prix du marché local, tend à rendre le
solde industriel moins sensible aux mouvements de change lorsque ceux-ci sont
d'une ampleur limitée. Pour autant, l'accroissement de la concurrence
internationale et l'apparition de nouvelles technologies rappelle qu'
aucun
excédent ne peut être tenu pour acquis
.
Automobile : le plus fort excédent de l'industrie
En 2000, l'industrie automobile retrouve un solde commercial en progression (+1
milliard de francs), qui s'établit à 9,3 milliards d'euros.
Proche du niveau record de l'année 1997, il s'agit du plus fort
excédent de l'industrie.
La branche des équipements automobiles voit son excédent
atteindre le niveau exceptionnel de 5,8 milliards d'euros. Cette hausse
provient de l'augmentation de l'excédent avec l'Espagne
(+ 6 milliards de francs) et des exportations vers l'Italie
(+ 21 %). Les exportations sont également bien
orientées en direction de l'Amérique du Sud (+ 36 %
vers l'Argentine).
Pour la construction automobile, la hausse persistante des achats à
l'étranger durant l'année 2000 empêche la progression de
l'excédent qui se maintient à 3,5 milliards d'euros. Ainsi,
les échanges avec l'Espagne et l'Allemagne conduisent à une
aggravation (+ 11 milliards de francs) des déficits avec ces
deux pays (- 35,7 milliards de francs). En revanche, les exportations
vers les PECO, la Turquie (doublement) et vers l'Asie progressent fortement.
Biens d'équipement : une année record
La branche des biens d'équipement connaît un solde record
(7,3 milliards d'euros), en progression notable (+ 1,9 milliards
d'euros) après deux années de recul. Ce résultat est
d'autant plus satisfaisant qu'il est dû à une très forte
croissance des exportations (+ 18,8 %), supérieure à
celle des importations (+ 17,4 %).
Ce succès relève, tout d'abord, de l'industrie des transports qui
voit ses exportations progresser de 23,5 % et ses importations de
14,0 %. Ainsi, la construction aéronautique bat un nouveau record
pour les ventes d'Airbus (164 appareils vendus). Les ventes progressent
à destination des Etats-Unis et de l'Afrique aux dépens du Proche
et Moyen Orient et de l'Asie.
La construction navale connaît également une année active
avec six grandes opérations d'un montant supérieur à un
milliard de francs, constituées de quatre paquebots et de deux plates
formes pétrolières pour le Libéria.
Les biens d'équipement professionnel électriques et
électroniques connaissent une réduction du déficit, qui
atteint - 1,8 milliards d'euros au lieu de - 2,6 milliards
d'euros en 1999, liée à forte croissance des exportations
(+ 26,9 %). Ce résultat s'explique notamment par la bonne
performance de la téléphonie mobile. Durant l'année 2000,
les échanges de ce produit ont considérablement augmenté :
+ 102 % pour les exportations mais aussi + 44 % pour les
importations, conduisant à un solde positif de 22 milliards de
francs, alors qu'il s'élevait à 8,4 milliards de francs en
1999. Néanmoins, le déficit concernant les machines de bureau et
le matériel informatique continue de s'alourdir, pour atteindre
-6,4 milliards d'euros.
En revanche, le secteur des biens d'équipement professionnel
mécaniques accuse à nouveau un déficit
(- 1,7 milliards d'euros). La forte croissance des importations
(+ 6,7 %), notamment en machines-outils et en équipements
frigorifiques témoigne de l'investissement soutenu des entreprises.
Biens de consommation : une très forte croissance des
importations
La forte consommation des ménages s'est traduite par une hausse soutenue
des importations (+ 17,7 %), dont le rythme est inédit sur les
dix dernières années. Bien que les exportations enregistrent
également une croissance soutenue (+ 13,1 %), le
déficit de la branche s'alourdit de 2,5 milliards d'euros et
atteint 7 milliards d'euros.
Ceci est particulièrement sensible pour les biens d'équipement
domestique dont le déficit se creuse de 2 milliards d'euros pour
atteindre 7,1 milliards d'euros. Tous les équipements domestiques
ont concouru à l'aggravation du déficit, qu'il s'agisse des
articles de sport, des jeux ou des achats de produits bruns.
De même, le déficit structurel de la branche habillement et cuir
s'aggrave, atteignant - 6,4 milliards d'euros contre
- 5,8 milliards d'euros en 1999. Les produits d'habillement
connaissent une plus forte progression des importations que des exportations
contrairement aux produits de cuir et de chaussures.
En revanche, l'excédent de la branche de la pharmacie, parfumerie et
entretien se maintient à plus de 6,5 milliards d'euros, nouveau
record pour la branche. Ce sont les parfums et les produits d'entretien qui
soutiennent la légère croissance de l'excédent, notamment
par les exportations vers l'Amérique du Nord. En revanche, l'ampleur des
importations de produits pharmaceutiques (+ 25,6 %) fait
légèrement reculer l'excédent de ces produits.
Biens intermédiaires : le plus lourd déficit depuis
1992
L'utilisation plus intensive des capacités de production en France au
cours de l'année a induit une consommation accrue d'intrants,
générant une augmentation des importations. La vitalité
des flux (+ 21,4 % d'importations et + 15,5 %
d'exportations) est à l'origine de la forte dégradation du
déficit de la branche des biens intermédiaires
(- 6,1 milliards d'euros au lieu de - 0,6 milliards
d'euros en 1999).
Le solde des composants électriques et électroniques dont le
solde se dégrade de 2,2 milliards d'euros et devient négatif
(- 0,2 milliards d'euros) pour la première fois depuis neuf
ans. La progression de la consommation industrielle de ces biens
intermédiaires a entraîné une certaine pénurie sur
le marché français, ce qui a conduit les consommateurs de ces
biens à s'approvisionner sur le marché nord-américain.
Le déficit de la branche des métaux et produits
métalliques s'aggrave fortement, passant de - 0,5 milliards
d'euros à - 2,1 milliards d'euros, du fait des importations de
métaux non-ferreux. Les déficits traditionnels de la
filière bois et papier et de la branche des produits minéraux se
sont aggravés durant l'année 2000. Il en est de même,
à un moindre degré, du déficit de l'industrie textile.
Enfin, la chimie est la seule branche des biens intermédiaires qui soit
excédentaire, son solde s'élève à 1,5 milliard
d'euros, en léger repli par rapport aux 1,7 millions d'euros de
1999. Les bons résultats dans les domaines de la chimie et du caoutchouc
sont masqués par une croissance soutenue des importations de biens
intermédiaires en plastique.
Au total, dans l'industrie civile, notre solde s'est donc replié de
5 milliards d'euros et atteint 3,5 milliards d'euros, après
avoir dépassé 8 milliards d'euros pendant trois
années consécutives.
3. Un excédent agroalimentaire stabilisé
Les
échanges de produits issus de l'agriculture et de l'élevage sont
relativement peu actifs ; les flux de produits agricoles et de l'industrie
agroalimentaire croissent de 3,5 % à l'export et de 4,1 %
à l'import, alors que l'industrie civile connaît des
évolutions supérieures à 15 %. Néanmoins,
l'année 2000 est plus dynamique que les deux précédentes,
qui avaient vu une stabilité des exportations et de faibles mouvements
sur les achats extérieurs.
Les deux branches du secteur
agroalimentaire sont excédentaires
: les produits agricoles
présentent un excédent de 1,65 milliards d'euros, en léger
retrait par rapport à 1999 ; celui des produits des industries
agroalimentaires atteint 7,71 milliards d'euros et progresse de
0,23 milliard d'euros. Stabilisé depuis 1997, l'excédent
agroalimentaire est donc de 9,36 milliards d'euros en 2000.
Depuis dix ans, la part des produits des industries agroalimentaires s'est
nettement accrue au détriment des produits agricoles.
Ainsi, les
matières premières agricoles
ne
représentent plus aujourd'hui que 28 % de nos exportations
agroalimentaires, contre 36 % en 1990.
a) Les produits agricoles
Le bois
Suite à la tempête de décembre 1999, les exportations de
bois progressent de 34 %, notamment vers la Chine, la Belgique, les
Etats-Unis et l'Espagne.
Les ventes de céréales
Après une bonne année 1999,
les échanges de
céréales
, tout en restant
largement
excédentaires
, sont moins favorables, avec une progression des
importations et une stagnation des exportations.
Suite à la sécheresse de 1999 en Afrique du Nord, les ventes en
direction de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie ont augmenté de
respectivement 58,6 %, 89 % et 45,1 % : les deux premiers
pays deviennent nos quatrième et sixième acheteurs de blé,
le dernier, notre onzième débouché. Par ailleurs, les
échanges avec la Russie ont retrouvé leur niveau de 1998,
après les ventes exceptionnelles de 1999 liées à la
mauvaise récolte de blé pour l'année 1998. les ventes vers
l'Iran ont, elles aussi, fortement diminué après une année
1999 exceptionnelle, ce qui aboutit à la baisse de l'excédent.
Le poste
oléagineux
a connu une évolution comparable
à celle du poste « céréales », avec
une chute considérable du chiffre d'affaires à l'export sur la
première période (de 1 milliard d'euros en 1990 à
0,37 milliard d'euros en 1994), entraînant la perte de
l'excédant du secteur (de 0,79 milliard d'euros en 1990 à
0,02 milliard d'euros en 1994). Par la suite, nos exportations ont en
partie repris, pour atteindre le chiffre de 0,61 milliard d'euros en 2000,
correspondant à un excédant de 0,4 milliard d'euros. Cette
régression globale de nos ventes sur dix ans, de près de 5 %
par an, est essentiellement due à la perte de marchés pour nos
graines de tournesol, dont les ventes passent de 0,63 milliard d'euros en 1990
à 0,14 milliard d'euros en 2000.
Quant au double poste des
fruits et légumes frais
,
régulièrement déficitaire depuis 1990, la
légère amélioration du solde, de - 1,39 milliard
d'euros en 1990 à - 1,20 milliard d'euros en 2000, est
liée à une hausse de nos exportations de fruits frais, qui
progressent en moyenne de 3,4 % par an pour passer de 0,88 milliard
d'euros en 1990 à 1,23 milliard d'euros en 2000.
b) L'industrie agroalimentaire
Le solde
de la branche des produits de l'industrie agroalimentaire a connu une
évolution assez heurtée au cours de l'année 2000 ;
toutefois, après une année 1999 où les deux flux
étaient orientés à la baisse, la balance 2000 s'affermit,
en raison d'un deuxième trimestre dynamique. Hormis les produits des
industries alimentaires diverses, les autres branches voient leur
excédent augmenter. L'excédent se situe en 2000 à
7,7 milliards d'euros.
Les ventes d'alcool
Après une année 1999 marquée par les festivités du
passage à l'an 2000, les ventes et achats de boissons alcoolisées
connaissent un volume moins élevé, quoique supérieur
à l'année 1998.
Les ventes de champagne représentent toujours le premier poste.
Après deux années de forte hausse et un record de
1,84 milliard d'euros d'excédent, elle sont en net repli avec une
baisse de 15,5 %. Il faut voir là un effet de l'an 2000, qui avait
porté les ventes à un niveau exceptionnel : celles-ci
avaient progressé de 34 % en 1999. Il en va de même pour les
autres vins mousseux qui, après une croissance de 39 %, connaissent
une chute de 25,5 %.
Les ventes de cognac restent bien orientées avec une croissance de
14,5 %, qui fait suite à une croissance de 3 % observée
l'année précédente.
Les vins de Bordeaux connaissent, après deux années
exceptionnelles (1997 et 1998) obtenues grâce aux millésimes 1995
et 1996, une baisse progressive de leurs ventes à
l'étranger : après - 3 % en 1999, l'année
2000 voit celles-ci diminuer de - 1,9 %.
Les vins de Bourgogne enregistrent des ventes en progression de 3 %.
Avec 7,12 milliards d'euros en 2000,
ce solde représente
dorénavant et de loin notre premier excédent agroalimentaire
.
Cette évolution favorable, liée en début de
décennie à une bonne progression de nos ventes de spiritueux, se
réalise ensuite surtout par le redressement de nos exportations de vins,
entamé en 1994 pour exploser en 1997, alors que nos ventes de spiritueux
régressent. Mais sur l'année 2000, un renversement des tendances
aboutit à des chiffres d'affaires export de 5,44 milliards d'euros
pour nos vins, en chute de 5,4 % par rapport à 1999, et de
2,01 milliards d'euros pour nos spiritueux, en hausse de 14,6 %.
La seconde place pour les industries agroalimentaires reste
occupée -pendant toute la décennie- par les
produits
laitiers
, dont le solde évolue très peu sur la
période, pour se situer à 1,8 milliard d'euros en 2000. Les
exportations, plus dynamiques qu'en 1999 atteignent 3,8 millions d'euros
en 2000, dans un contexte d'extrême fermeté des cours mondiaux des
produits laitiers industriels. Notre principale destination reste l'Union
européenne ; cependant, la part des pays tiers dans nos ventes
à l'étranger progresse de 26 % en 1990 à 30 % en
2000.
Le poste
viandes et animaux
, qui a connu une très forte
progression entre 1990 et 1997 (accroissement du solde de 0,06 milliard
d'euros à 1,91 milliard d'euros, augmentation des ventes de 4,4 %
par an), enregistre, depuis lors, un lent recul. En 2000, le poste enregistre
un excédent global de 1,46 milliard d'euros, composé de
1,16 milliard d'euros pour le secteur animaux vivants (contre 0,81 en
1990) et de 0,3 milliard d'euros pour les viandes et abats (contre
- 0,73 en 1990). Ce dernier secteur, devenu durablement
excédentaire en 1993, voit cependant son solde régresser depuis
son niveau record de 0,64 milliard d'euros, atteint en 1997. Ces trois
dernières années, ce sont surtout les ventes de bovins et viandes
bovines qui sont en difficulté, avec un recul moyen de l'excédent
de 7 % par an, qui risque fort de se détériorer davantage en
raison de la crise de l'ESB (Encéphalite Spongiforme Bovine) dès
octobre 2000, suivie en février 2001 de celle de la fièvre
aphteuse.
Enfin, le poste
sucre
voit sa balance fluctuer depuis dix ans au
gré des cours mondiaux, à des valeurs comprises entre
0,78 milliard d'euros et 1,13 milliard d'euros, l'année 2000
se situant dans le haut de cette fourchette avec un excédent de 1,10
milliard d'euros.
Quant aux grands postes déficitaires de notre balance agroalimentaire,
on observe sur une longue période une détérioration
sensible des déficits des
produits de la mer
(de- 1,10 milliard d'euros en 1990 à - 1,65 milliard
d'euros en 2000) et des
tabacs
(de - 0,71 milliard d'euros en 1990
à - 1,14 milliard d'euros en 2000), tandis que le poste
conserves et épicerie sèche
, déficitaire à
- 1,01 milliard d'euros en 1990, est devenu excédentaire en
1997 (0,27 milliard d'euros) pour se détériorer
régulièrement par la suite et atteindre le niveau de - 0,88
milliard d'euros en 2000.