A. LES SERVICES ET ORGANISMES CHARGÉS DE LA PROMOTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Les crédits inscrits au budget de l'économie, des finances et de l'industrie pour 2002 destinés aux services et organismes chargés de la promotion du commerce extérieur s'élèvent à 213,48 millions d'euros en crédits de paiement en hausse de 5,13 % par rapport au budget voté pour 2001 (203,07 millions d'euros). A périmètre constant, si on exclut la nouvelle ligne budgétaire « Agence française pour les Investissements internationaux », la hausse des crédits se limite à 2,8 %.
1. Les services de l'expansion économique : une administration qui montre l'exemple
Les
crédits destinés aux services de la DREE, aux postes d'expansion
économique à l'étranger et aux directions
régionales du commerce extérieur s'élèvent à
168,87 milliards d'euros de crédits de paiement, en progression de
3,5 % par rapport à 2001.
Cette progression recouvre diverses évolutions :
- les dépenses de personnel (109,46 millions d'euros)
augmentent de 5,5 % ;
- les dépenses de fonctionnement (59,39 millions d'euros)
restent stables ;
- les dépenses d'investissement immobilier (2,29 millions
d'euros en crédits de paiement) restent stables.
Le plan de redéploiement du réseau de l'expansion
économique et de réduction des effectifs devrait se poursuivre en
2002 dans le cadre du nouveau projet de
contrat d'objectifs et de moyens
et de la création d'une dotation globale contractuelle (DGC) regroupant
tous les crédits de fonctionnement et d'investissement destinés
au réseau de l'expansion économique.
Ce contrat, conclu entre la DREE et la direction du budget, a été
signé fin janvier 2000 et concerne la période 2000-2002. Il fait
suite à trois contrats triennaux qui ont permis de diminuer de 20 %
le nombre d'emplois des services extérieurs de la DREE et de
réduire les crédits de fonctionnement de 8 % en francs
courants grâce à des gains de productivité obtenus par le
développement de l'informatique et des méthodes responsabilisant
les gestionnaires.
Le nouveau contrat est particulièrement innovant sur deux plans :
- il associe aux missions de la DREE des objectifs et des
indicateurs
précis de qualité et de performance
; au regard des
trois principales missions de la DREE - promotion des échanges
extérieurs, négociations commerciales et gestion des outils
financiers d'appui à l'internationalisation des entreprises. Le projet
fixe
quatre grands objectifs
: améliorer la collecte et la
diffusion de l'information économique, optimiser les outils financiers,
renforcer l'expertise et le rôle de la DREE dans les négociations
commerciales, accroître l'efficience de l'ensemble. Dix indicateurs
principaux tels que l'augmentation du taux de satisfaction de ses
commanditaires, la performance des sites Internet ou la certification
ISO 9001 des postes d'expansion économique, permettent de
quantifier ces objectifs et de suivre leur réalisation ;
- il vise à
rompre avec les débats budgétaires
traditionnels sur les emplois et le fonctionnement
de son réseau en
faisant masse des crédits et en les stabilisant par absorption des
dérives. La démarche de contractualisation budgétaire ne
concerne que les crédits sur lesquels la DREE a une totale
maîtrise, c'est-à-dire ceux de son réseau à
l'étranger et des DRCE, et résulte de la constatation
suivante : la répartition en loi de finances initiale des
crédits par nature et la rigidité des structures d'emplois sont
très contraignantes et coûteuses car elles conduisent à un
comportement de précaution ; l'expérience des dotations
globales dans les postes d'expansion économique a montré que la
suppression de cette rigidité était un facteur
d'économies, en permettant une responsabilisation des chefs de poste et
une optimisation des crédits. Ainsi, l'autorisation parlementaire porte
sur une masse indiciaire et, en contrepartie, la DREE décrit
l'utilisation qui en a été faite, en termes d'emplois, dans le
rapport d'exécution de la loi de finances.
Votre rapporteur pour avis se félicite de la poursuite du contrat
d'objectifs de la DREE. A travers ce contrat, la DREE montre qu'elle est une
des directions pionnières dans la modernisation des méthodes de
gestion administrative. Elle constitue à ce titre un exemple à
suivre pour les autres administrations.
La DREE s'est également engagée dans une démarche
contractuelle avec son réseau,
dans le cadre de programmes
d'objectifs et de moyens, qui constituent la déclinaison du contrat
d'objectifs et de moyens passé avec la Direction du budget. Ces
programmes sont arrêtés avec les chefs de postes d'expansion
économique. Trois d'entre eux ont été signés, avec
les réseaux de la DREE en Allemagne, aux Etats-Unis et en
Grande-Bretagne. Les prochains programmes devraient être signés en
2002 avec les réseaux en Inde, au Japon et en Chine. Environ 34 %
des moyens du réseau de la DREE devraient ainsi être
intégrés dans des contrats locaux en 2002 : la confection de
ces programmes a été réservée en priorité
aux postes dont la gestion comporte les enjeux budgétaires les plus
lourds.
Par ailleurs, des contrats sont également en cours de discussion avec le
CFCE et le CFME-ACTIM pour la période 2002-2004.
2. Les organismes de promotion du commerce extérieur
Le
montant global des dotations aux organismes d'appui au commerce
extérieur pour 2002 s'élève à 44,61 millions
d'euros de crédits de paiement, contre 39,94 millions d'euros en
2001, soit une augmentation de 11,7 %. Cependant, cette dotation inclut
4,65 millions d'euros destinés à l'Agence française
pour l'investissement international (AFII), créée en 2001.
A
périmètre constant (CFCE/CFME-ACTIM), la dotation des organismes
d'appui au commerce est stable
,
en valeur nominale
, ce qui signifie
une légère baisse en valeur réelle.
Cette augmentation recouvre des mouvements contrastés :
- les moyens destinés au CFCE augmentent de 3,9 %, passant
de 18,3 à 20,3 millions d'euros ;
- les crédits attribués au CFME-ACTIM restent stables,
à 17,68 millions d'euros.
Le montant de la subvention de 20,3 millions d'euros du CFCE, en
hausse de 3,9 %,
s'insère dans l'exercice de contractualisation
à mener sur 3 ans, qui vise à distinguer une activité
menée par le compte de l'Etat et financée par lui, d'une
activité pour compte propre, dont les résultats financiers ont
vocation à s'équilibrer au terme d'une période
transitoire. Le niveau exact de la subvention effectivement versée en
2002 devra éventuellement être ajusté en fonction des
termes de la convention qui sera conclue à la fin de 2001.
La dotation du CFCE-ACTIM
-qui, depuis le
1
er
octobre 2001, s'appelle désormais UBIFRANCE, Agence
française pour le développement international des entreprises-
inscrite dans le projet de loi de finances pour 2002
est de
19,57 millions d'euros, en baisse de 3,8 %, pour permettre de
maintenir l'activité de l'organisme à son niveau actuel.
Le budget de l'organisme a, depuis de nombreuses années,
bénéficié de ressources importantes issues de la
procédure des CSNE, représentant près de 50 % des
ressources propres de l'organisme. Le passage au volontariat international et
les incertitudes qui pèsent sur le développement de cette
nouvelle procédure -même si les premiers résultats semblent
encourageants- constituent un tournant dans l'activité de l'organisme,
qu'il est opportun de compenser.
Par ailleurs, le coût d'accès aux sessions collectives
organisées dans les salons-expositions est souvent
considéré comme trop élevé et devant être
abaissé. Le taux d'aide, calculé sur la base des dépenses
opérationnelles, s'établit pour les dernières
années en moyenne à 33,5 %. Pour que le taux d'aide soit
significatif pour les PME et ait un véritable impact, il faudrait le
passer au-delà de la barre des 50 %, ce qui représente un
coût supplémentaire de 0,91 millions d'euros.
Le budget du CFME ACTIM (devenu UBIFRANCE) en matière de soutien des
entreprises pour la participation à des salons et le nombre de salons
soutenus supporte difficilement la comparaison avec les dispositifs des autres
pays de l'Union européenne
(les chiffres indiqués
correspondent aux prévisions pour l'année 2001) :
SOUTIEN PUBLIC AUX ENTREPRISES PARTICIPANT À DES SALONS
|
|
Budgets d'Etat affectés
|
Allemagne |
220 |
29,7 |
Espagne |
245 |
26,3 |
Grande-Bretagne |
484 |
24 |
Italie |
105 |
14,4 |
Finlande |
100 |
8,3 |
Portugal |
85 |
6,3 |
France |
90 |
4 |
Du
côté des dépenses, une stabilisation des dépenses de
fonctionnement a été obtenue grâce à l'accord de
modération salariale conclu pour la mise en oeuvre des 35 heures, ainsi
que grâce à la rationalisation des moyens issue de la fusion du
CFME et de l'ACTIM.
Les résultats de l'exercice 2000 sont
néanmoins négatifs, compte tenu d'une très forte
activité, notamment aux Etats-Unis, où le cours du dollar a
pesé fortement sur le coût des manifestations organisées
par le CFME ACTIM
.
Le
centre d'information sur le volontariat international
(CIVI) a
été ouvert en octobre 2000 pour informer, motiver et enregistrer
les jeunes désirant travailler en entreprise à l'étranger.
Une centaine de nouveaux volontaires s'inscrivent en moyenne chaque jour au
centre et environ 20.000 jeunes se sont portés volontaires sur le
site du CIVI, dont plus de 60 % de jeunes femmes. On notera que 65 %
des candidats ont un niveau supérieur à Bac+3 et que 235 d'entre
eux ont la nationalité d'un autre pays de l'Union européenne.
Environ 800 jeunes devraient partir comme volontaires sur l'ensemble de
l'année 2001, en sus des 1.200 CSNE ayant été
incorporés avant le mois de juillet
7(
*
)
.
Pour l'année 2002, contrairement à l'année 2001 où
le CIVI bénéficiait d'une dotation spécifique,
le
CFME-ACTIM affectera des crédits au CIVI, en tant que de besoin,
en
prélevant sur sa trésorerie, notamment sur la marge
réalisée dans la gestion de la procédure des volontaires
internationaux en entreprise (VIE).
Votre rapporteur pour avis souligne que plusieurs raisons plaident pour
renforcer plus significativement les ressources d'Ubifrance -comparaison
internationale, nécessité d'accroître le taux d'aide aux
PME, gestion du CIVI-.
La création de l'Agence française pour les
investissements internationaux
(AFII)
L'Agence française pour les investissements internationaux a
été inaugurée le 22 octobre 2001 par Yves Cochet, ministre
de l'aménagement du territoire, et Christian Pierret, secrétaire
d'Etat à l'industrie. Cette agence avait été
créée par l'article 144 de la loi sur les nouvelles
régulations économiques, promulguée le 15 mai 2001. Il
s'agit d'un établissement public à caractère industriel et
commercial (EPIC), placé sous la double tutelle du ministère de
chargé de l'économie, des finances et de l'industrie et du
ministre chargé de l'aménagement du territoire et de
l'environnement.
Avant la création de cette agence, les candidats à
l'investissement en France pouvaient solliciter soit le réseau des 18
bureaux de la Délégation à l'aménagement du
territoire (DATAR) à l'étranger, dénommés
« Invest in France Agencies », soit la
Délégation aux investissement internationaux (DII) ou la DREE, au
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, en sus
des organismes travaillant pour les collectivités territoriales
(régions notamment).
La nouvelle agence
, financée par la
DATAR à hauteur des 6,43 millions d'euros destinés au
fonctionnement de son réseau international et par le ministère de
l'économie et des finances à hauteur de 4,65 millions
d'euros, réunit les différents intervenants cités plus
haut et
devient l'acteur unique, au niveau national, pour faciliter les
démarches des entreprises internationales et accompagner leur
installation
.