2. La consommation
Selon l'INSEE, on a constaté en 1995 une nette reprise de la consommation alimentaire. Ainsi, l'accélération de la croissance des IAA en 1995 est surtout liée à la reprise de la demande intérieure.
La consommation des ménages en produits des IAA a augmenté de 1,4 % en volume, une croissance en rupture avec la stagnation des années 1992 à 1994. 1995 a vu une nette reprise de la consommation de viandes.
La consommation de volailles a augmenté de 1,9 %, mais la rupture de comportement des ménages a surtout concerné les viandes fraîches (+ 1,3 %), dont la consommation déclinait depuis la fin des années 1980 (- 2 % en moyenne annuelle). L'inversion de tendance sur ce poste, qui représente un sixième des achats des ménages en produits des IAA, a fortement contribué à la croissance de la consommation.
La décélération des prix à la consommation en 1995, consécutive à la baisse des prix à la production, a dû jouer positivement sur la demande des ménages.
D'autres produits ont également bénéficié de la reprise de la consommation. La demande en conserves, dont les prix ont de nouveau baissé, s'est accélérée. Il en a été de même pour les produits alimentaires divers : chocolat et confiserie (+ 5,6 %), aliments diététiques (+ 6,5 %), bouillons et potages (+ 8,2 %). Les ventes aux particuliers ont également fortement augmenté dans le secteur des boissons : Champagne (+ 5,9 %), jus de fruits (+ 14,1 %), sodas (+ 4,3 %), eaux minérales (+ 5,4 %).
Les achats des ménages en produits du travail du grain sont restés globalement soutenus : biscuits (+ 3,7 %), céréales secondaires (+ 4,5 %). Mais la demande en aliments pour animaux domestiques s'est infléchie (+ 2,6 % après + 12,8 % en 1994).
L'alimentaire, comme d'autres postes de la consommation des ménages, a bénéficié de l'accélération du pouvoir d'achat du revenu disponible brut. Les prix à la consommation des IAA hors tabac, qui ont augmenté en 1995 de seulement 0,8 %, ont également pu jouer positivement sur le volume de la consommation. Cette faible augmentation s'inscrit dans une tendance lourde, depuis la fin des années 1980, à la décélération des prix de détail des produits des IAA plus accentuée que celle de l'ensemble des prix à la consommation. Ce phénomène résulte de la conjonction de deux facteurs : la baisse en amont des prix de certains produits de marque distributeur, meilleur marché, qui ont incité les grandes marques à freiner la progression du prix de leurs produits afin de rester compétitifs.
Taux de croissance annuel en volume de la consommation des ménages en produits des IAA (hors TVA déductible)