PROLOGUE :
LA PROTECTION SOCIALE REPRÉSENTE 30 %
DE
L'ÉCONOMIE FRANÇAISE
En 1998, la France a dépensé 2. 623,7 milliards de francs au titre de la protection sociale (3.081,7 milliards de francs si on inclut les dépenses de transferts) et y aura consacré 2.639,8 milliards de francs de ressources. Les dépenses de protection sociale représentaient donc 30,6 % du PIB 1( * ) , et les recettes 30,8 %. Ces masses considérables se répartissent en plusieurs agrégats et en plusieurs catégories de dépenses et recettes.
A. LES DIFFÉRENTS COMPTES DE LA PROTECTION SOCIALE
La
protection sociale
regroupe l'ensemble des assurances sociales
auxquelles s'ajoutent les régimes d'intervention des administrations
(par exemple le logement, les handicapés, le RMI, etc.), les
régimes d'employeurs et les régimes de la mutualité, de la
retraite supplémentaire et de la prévoyance.
Les
assurances sociales
ajoutent à l'indemnisation du
chômage la
sécuritésociale
.
Cette dernière recouvre : le régime général de
sécuritésociale (CNAMTS / AT, CNAVTS, CNAF), les fonds
spéciaux (par exemple le FSV), les régimes directs, le
régime des salariés agricoles, les autres régimes
particuliers de salariés, les régimes complémentaires, les
régimes des exploitants agricoles et les régimes des non
salariés non agricoles.
La loi de financement de la sécurité sociale couvre quant
à elle un champ encore différent qui ne se superpose pas à
ces trois agrégats. Elle concerne en effet, pour les dépenses,
tous les régimes de base comptant plus de 20 000 assurés, et,
pour les recettes, l'ensemble des régimes de base.
Le champ de la protection sociale couvre ainsi les différents risques et
moments de la vie humaine :
• santé ;
• vieillesse et survie ;
• maternité et famille ;
• emploi ;
• logement ;
• pauvreté et exclusion sociale.
Le compte de la protection sociale montre une augmentation constante des
moyens consacrés par la Nation à ce titre
: le taux de
progression des emplois comme des ressources est toujours supérieur au
taux de croissance du PIB sur la période 1995 / 1998, comme le montre le
tableau de la page suivante.
Sur cette période, le solde de la protection sociale s'est
redressé grâce à une évolution plus favorable des
ressources que des dépenses (évolution annuelle moyenne des
dépenses hors transfert de 3,1 % contre 3,9 % pour les recettes).
L'analyse des dépenses révèle la part à peu
près constante de chaque ligne, à l'exception des frais
financiers qui diminuent suite à la reprise de la dette sociale par la
CADES. Les prestations sociales en nature ont tendance à augmenter plus
vite que celles en espèces. Les dépenses de transferts augmentent
très fortement suite aux nombreuses interventions de l'Etat.
Les ressources montrent le pendant de cette intervention croissante par la
très forte progression des impôts et taxes affectés. Cette
hausse révèle également l'opération de transfert
d'une partie des cotisations sociales sur la CSG.
La signification du solde doit être nuancée. En effet, l'adoption
par l`INSEE du nouveau système de comptabilité nationale en base
95, fondé sur le principe des droits constatés, permet de prendre
en compte les admissions en non valeur et, ainsi, de révéler la
fragilité et la relativité des concepts utilisés :
Du solde de la protection sociale au solde comptable
(en milliards de francs)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Solde |
- 42,3 |
- 21,2 |
- 11,6 |
16,1 |
Admissions en non valeur |
- 2,0 |
- 9,8 |
- 15,6 |
- 14,3 |
Solde comptable |
- 44,3 |
- 31 |
- 27,2 |
1,8 |
Source : comptes de la protection sociale, Drees.
Evolution du compte de la protection sociale
(en millions de francs et %)
|
1995 |
1996 |
96/95 |
1997 |
97/96 |
1998 |
98/97 |
EMPLOIS |
|
|
|
|
|
|
|
Prestations de protection sociale |
2 268 658 |
2 357 733 |
3,9 |
2 425 229 |
2,9 |
2 495 829 |
2,9 |
Prestations sociales, dont : |
2 021 644 |
2 103 851 |
4,1 |
2 166 778 |
3,0 |
2 229 188 |
2,9 |
. Prestations en espèces |
1 532 834 |
1 595 951 |
4,1 |
1 642 821 |
2,9 |
1 685 188 |
2,6 |
. Prestations en nature |
735 824 |
761 782 |
3,5 |
782 408 |
2,7 |
810 640 |
3,6 |
Prestations de services sociaux |
247 014 |
253 882 |
2,8 |
258 451 |
1,8 |
266 641 |
3,2 |
Frais de gestion |
94 231 |
98 368 |
4,4 |
100 624 |
2,3 |
103 880 |
3,2 |
Transferts |
398 608 |
438 907 |
10,1 |
456 126 |
3,9 |
457 945 |
0,4 |
Frais financiers |
16 421 |
5 197 |
- 68,4 |
6 092 |
17,2 |
3 548 |
- 41,8 |
Autres dépenses |
17 839 |
18 836 |
5,6 |
18 464 |
- 2,0 |
20 455 |
10,8 |
Total des emplois |
2 795 757 |
2 919 041 |
4,4 |
3 006 535 |
3,0 |
3 081 657 |
2,5 |
Total des emplois hors transferts |
2 397 149 |
2 480 134 |
3,5 |
2 550 409 |
2,8 |
2 623 712 |
2,9 |
RESSOURCES |
|
|
|
|
|
|
|
Cotisations |
1 749 434 |
1 827 982 |
4,5 |
1 836 737 |
0,5 |
1 751 118 |
- 4,7 |
Impôts et taxes affectés |
168 336 |
177 031 |
5,2 |
232 941 |
31,6 |
416 613 |
78,8 |
Transferts |
398 608 |
438 907 |
10,1 |
456 126 |
3,9 |
457 945 |
0,4 |
Contributions publiques |
354 675 |
376 217 |
6,1 |
388 732 |
3,3 |
391 871 |
0,8 |
Produits financiers |
24 264 |
23 878 |
- 1,6 |
21 765 |
- 8,8 |
22 979 |
5,6 |
Autres recettes |
58 068 |
53 890 |
- 7,2 |
58 603 |
8,7 |
57 256 |
- 2,3 |
Total des ressources |
2 753 385 |
2 897 905 |
5,2 |
2 994 904 |
3,3 |
3 097 782 |
3,4 |
Total des ressources hors transferts |
2 354 777 |
2 458 998 |
4,4 |
2 538 778 |
3,2 |
2 639 837 |
4,0 |
SOLDE |
- 42 372 |
- 21 136 |
|
- 11 631 |
|
16 125 |
|
Evolution moyenne annuelle.
Source : Compte de la protection sociale - Drees.
Les différentes composantes de la protection sociale contribuent de
façon distincte à cette amélioration
générale.
Source : Compte de la protection sociale.
L'amélioration du régime général et surtout la
forte progression de l'excédent du champ de la protection
complémentaire (régimes complémentaires ainsi que les
mutuelles et institutions de prévoyance compris sous le label autres
régimes) compensent ainsi la disparition progressive de
l'excédent de l'Unedic.