C. MAYOTTE : UNE SITUATION ÉCONOMIQUE EN DEMI-TEINTE
Mayotte a connu un bon niveau d'activité en 1998, sous l'effet
principalement de l'importance des transferts publics.
Ainsi, en
matière d'éducation et de santé, Mayotte continue de
bénéficier d'un effort d'équipement sans
précédent, grâce aux transferts publics qui augmentent de
14 %.
Grâce à un dispositif complet d'aides à l'investissement,
plusieurs projets d'extension industrielle se sont réalisés en
1998 et plusieurs projets sont à l'étude dans le secteur du
commerce et de la distribution.
L'agriculture constitue la principale activité économique de
cette collectivité et le principal moyen de subsistance de sa
population. On y distingue deux secteurs :
- les cultures vivrières (riz, bananes, manioc, fruits) dont les
produits sont largement autoconsommés ;
- les cultures traditionnelles d'exportation (ylang-ylang, vanille) qui
assurent l'essentiel des exportations de l'île. Elles sont cependant
concurrencés par les pays voisins aux coûts de main d'oeuvre
beaucoup moins élevés. Les productions sont passées de
14 ,1 tonnes en 1997 à 11,5 tonnes pour l'ylang-ylang et
de 4,5 tonnes de vanille noire à 3,4 tonnes en 1998.
Il s'y ajoute l'élevage, qui est encore pratiqué pour l'essentiel
de manière traditionnelle, seule la filière avicole faisant
l'objet d'une modernisation.
Des efforts importants sont entrepris pour responsabiliser et professionnaliser
les agriculteurs, améliorer l'organisation économique du secteur,
favoriser l'installation des agriculteurs avec la mise en place d'une dotation
d'aide à l'installation cofinancée par l'Etat et la
collectivité territoriale et améliorer la formation des
agriculteurs.
Mais les possibilités de développement de l'agriculture à
Mayotte sont toutefois freinées par des obstacles liés,
notamment, à la persistance de techniques culturales traditionnelles
(cueillette, brûlis...), au très faible niveau de formation des
agriculteurs, au retard important des équipements ruraux et à la
situation foncière, caractérisée par la très grande
complexité des règles applicables à la
propriété et à l'usage du sol.
En dépit de ses atouts naturels, Mayotte ne parvient pas à
développer son activité touristique
. Aucun projet d'envergure
n'est envisagé pour mettre en place des infrastructures
hôtelières. La principale cause de ce retard réside sans
doute dans les problèmes liés au foncier et à l'occupation
du domaine public maritime. L'avenir de la politique touristique de la
collectivité passe notamment par des produits développés
en commun avec l'île de la Réunion.
Toutefois, le nombre de
touristes augmente d'environ 11 % par an depuis 1992
, pour atteindre
9.600 personnes en 1998, mais le nombre de touristes d'agrément est
très inférieur à celui des personnes venues rendre visite
à des amis ou à la famille.
En définitive, le déficit commercial se creuse sous l'effet
conjugué de l'augmentation des importations et de la baisse des
exportations,
ce qui illustre la dépendance de Mayotte
vis-à-vis de ses voisins de l'Océan indien et de l'Europe.
Le
taux de couverture reste ainsi extrêmement faible puisqu'il
dépasse à peine 2,1 % en 1998.
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Variations
|
Importations (MF) |
648 139 |
738 069 |
824 790 |
914 709 |
11 % |
Exportations (MF) |
18 127 |
33 636 |
20 084 |
19 239 |
- 4 % |
Solde commercial |
- 630 026 |
- 704 433 |
- 804 706 |
- 895 470 |
11 % |
Taux de couverture |
2,8 % |
4,56 % |
2,44 % |
2,1 % |
|
( Source : Rapport annuel de l'IEDOM)