II. UN SIMPLE BUDGET D'ATTENTE, EN DÉCALAGE AVEC LES ENJEUX SOCIAUX ULTRA-MARINS
Face à l'urgence d'une réponse aux enjeux sociaux de l'outre-mer, le budget de l'outre-mer est paradoxalement marqué par l'immobilisme. Les crédits de la politique de l'emploi n'évoluent que très modestement et restent principalement affectés aux aides à l'emploi dans le secteur non marchand. Les crédits relatifs à la politique du logement restent insuffisants pour remettre à niveau un habitat dégradé. Quant à la politique de solidarité, elle reste dans les limbes.
A. L'ORIENTATION INQUIÉTANTE DE LA POLITIQUE DE L'EMPLOI
1. Des réponses budgétaires inadaptées
a) Un budget prioritairement orienté vers le secteur non marchand
L'effort
budgétaire en faveur de l'emploi consenti pour 2000 est en apparence
important. Ainsi, les crédits du FEDOM augmentent de 16 % pour atteindre
2,1 milliards de francs.
En réalité, cette hausse s'explique par le transfert au
secrétariat d'Etat des crédits relatifs aux contrats emploi
consolidés auparavant inscrits au budget du ministère de l'emploi
et de la solidarité.
Or, ce transfert de crédits représente 291,7 millions de
francs pour un total de 293,7 millions de francs de mesures nouvelles. A
périmètre constant, les crédits du FEDOM sont donc
globalement stables.
Dès lors, le nombre total de " solutions d'insertion "
financées par le FEDOM devrait atteindre 61.000, contre 60.000 en 1999.
Ces solutions d'insertion se répartissent comme suit :
|
Programmation 1999 |
Programmation 2000 |
CES - CEC |
34.000 |
35.000 |
CIA |
15.000 |
15.000 |
CAE |
7.000 |
7.500 |
Emplois-jeunes |
3.500 |
3.000 |
Primes à l'emploi |
500 |
500 |
TOTAL |
60.000 |
61.000 |
Cette programmation ne concerne cependant que les flux d'entrées 8( * ) . Or, le FEDOM a pour vocation de financer les stocks, c'est-à-dire l'ensemble des bénéficiaires de la politique de l'emploi.
Le FEDOM
La loi
du 25 juillet 1994 a créé un fonds pour l'emploi dans les
départements d'outre-mer et Saint-Pierre-et-Miquelon, appelé
FEDOM. Géré directement par le secrétariat d'Etat à
l'outre-mer, ce fonds est souple d'utilisation et adapté aux
spécificités économiques et sociales des DOM.
Le comité directeur du FEDOM, composé de parlementaires des
départements d'outre-mer, se prononce sur la répartition des
crédits entre les différentes solutions d'insertion : contrat
d'accès à l'emploi (CAE), contrat d'insertion par l'emploi (CIA),
contrat emploi solidarité (CES), primes à la création
d'emplois ainsi que les emplois-jeunes.
Le contrat d'accès à l'emploi (CAE)
Il est proposé aux demandeurs d'emploi de longue durée, aux
bénéficiaires du RMI, aux travailleurs handicapés et aux
jeunes en grande difficulté. L'employeur privé
bénéficie pour chaque recrutement en contrat à
durée indéterminée ou déterminée d'au moins
12 mois, d'une prime modulable en fonction de l'ancienneté du
chômage de 1.000 à 2.000 francs par mois et de
l'exonération des charges sociales patronales. Ce type de contrat est
réservé au secteur privé.
Le contrat d'insertion par l'activité (CIA)
Ce dispositif consiste à remettre en activité, par
l'exécution de tâches d'utilité sociale, des
bénéficiaires du RMI exclusivement, au moyen d'un
véritable contrat de travail. Les titulaires de CIA ont un employeur
unique, l'agence d'insertion, établissement public créé
dans chaque département, qui les met par voie de convention à la
disposition des collectivités et des associations. Comme pour les CES,
l'activité est exercée à mi-temps. Elle est
rémunérée sur la base du SMIC horaire.
Le contrat d'emploi solidarité (CES)
Ce dispositif est le même qu'en métropole. Il s'agit d'offrir
à des publics en difficulté d'insertion un emploi à
mi-temps, rémunéré au SMIC horaire, pour satisfaire, dans
le secteur associatif ou auprès de collectivités, des besoins
d'utilité collective.
Les primes à la création d'emplois
Elles sont attribuées sur agrément préfectoral aux
entreprises dont l'activité est principalement orientée vers des
débouchés commerciaux à l'extérieur des
départements d'outre-mer et qui augmentent leurs effectifs.
Source : secrétariat d'Etat à l'outre-mer
Aussi, c'est l'affectation des crédits du FEDOM qui permet d'examiner
l'orientation de la politique de l'emploi.
Affectation des crédits du FEDOM
(en millions de francs)
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Evolution en % |
CES - CEC - CRE |
672 |
933 |
n s (1) |
CIA |
179 |
186 |
+ 3,9 % |
CAE |
496 |
354 |
- 28,6 % |
Prime à l'emploi |
15 |
12 |
- 20,0 % |
Emplois-jeunes |
445 |
615 |
+ 38,2 % |
(1)
L'évolution n'est pas
significative car, en 1999, les crédits relatifs aux CEC
n'étaient pas intégrés au FEDOM.
On assiste donc à une nouvelle orientation des crédits
budgétaires, ceux-ci s'orientant prioritairement vers les emplois-jeunes
au détriment des CAE.
Au total, en 2000, les crédits budgétaires consacrés
à l'aide à la création d'emplois dans le secteur marchand
ne s'élèvent qu'à 17,4 % du total des crédits du
FEDOM, contre 28 % en 1999. De la même manière, seules
13 % des " solutions d'insertion " proposées sont des
aides à la création d'emplois dans le secteur marchand.
b) Une politique inadaptée
Cette
nouvelle orientation de la politique de l'emploi, qui s'esquissait
déjà dans le budget pour 1999, ne peut qu'inquiéter votre
commission à un double titre.
•
Les aides à la création d'emplois dans le
secteur marchand ont fait la preuve de leur efficacité
C'est d'abord le cas pour les mesures générales
d'exonération de charges sociales.
Ainsi, afin d'encourager l'emploi par l'abaissement du coût du travail
dans les secteurs les plus exposés à la concurrence
internationale, l'article 4 de la loi du 25 juillet 1994 a institué des
exonérations sectorielles de charges sociales
. Les
exonérations touchent ainsi les principaux secteurs de production :
agriculture, pêche, industrie, hôtellerie-restauration.
Ce dispositif, entré en vigueur en 1995, permet d'alléger
d'environ 18 % la masse salariale des entreprises éligibles. Au 31
décembre 1998, 4.509 établissements et 43.749
salariés bénéficiaient de ces exonérations. Le
coût total des exonérations de cotisations s'est
élevé à 969 millions de francs en 1997.
L'efficacité de ce dispositif est certaine. Ainsi, le rapport sur
l'application de la loi Perben de juin 1999 estimait que
" les
effectifs totaux des secteurs exonérés ont augmenté entre
1995 et 1997 plus de quatre fois plus vite que ceux des secteurs non
exonérés hors BTP ".
C'est aussi le cas des
contrats d'accès à l'emploi
(CAE).
Ainsi, le rapport sur l'application de la loi Perben de décembre 1997,
publié par le secrétariat d'Etat à l'outre-mer, indiquait
que :
" Le contrat d'accès à l'emploi répond,
pour l'ensemble des secteurs de l'économie des DOM, à la
réalité du marché du travail, tant du point de vue des
employeurs que des demandeurs d'emploi. Il s'avère être un outil
efficace de lutte contre le chômage. La raréfaction relative du
CAE sur la fin de l'année 1997 a gêné les recrutements et
freiné l'activité de l'ANPE "
.
Certes, les contrats d'accès à l'emploi
ont soulevé
des difficultés d'application. D'une part, le coût
budgétaire du dispositif était lourd du fait de la montée
en charge progressive du dispositif. Le CAE permettait à l'employeur de
bénéficier d'une prime de 2.000 francs par mois et de
l'exonération de charges patronales pour chaque recrutement d'une
durée supérieure à 12 mois d'une personne parmi les
publics prioritaires. Pour 16.500 CAE en cours en 1998, le coût
budgétaire total a atteint 667 millions de francs, soit près
de 40 % des dépenses du FEDOM. D'autre part, le CAE était
critiqué car il se traduisait par d'importants effets d'aubaine pour les
employeurs.
C'est pourquoi l'article 28 de la loi n° 98-657 d'orientation du
29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions a
recentré les CAE vers les publics les plus en difficulté en
instaurant une modulation de l'aide afin de maîtriser le coût
budgétaire et de limiter les effets d'aubaine. La prime est
désormais, en application du décret du 2 mars 1999,
modulée : 1.000 francs pour les personnes au chômage depuis
plus de 2 ans, 2.000 francs pour les personnes au chômage
depuis plus de trois ans et pour les publics prioritaires (jeunes de moins de
26 ans, allocataires du RMI, handicapés, détenus
libérés...).
Aussi, votre commission ne peut que regretter que ce repositionnement,
qu'elle juge souhaitable, du CAE ne se soit pas traduit par une mobilisation
accrue de ce dispositif.
•
Les interrogations liées aux emplois-jeunes incitent
à les utiliser avec prudence outre-mer
Si les prévisions budgétaires se révèlent exactes,
le nombre d'emplois-jeunes créés devrait être de 10.000
à la fin 2000.
Nombre d'emplois-jeunes au 31 décembre 1998
|
FEDOM |
Éducation nationale |
Intérieur |
TOTAL |
||
|
Emplois créés au 31/12/98 |
Embauches non encore effectuées |
Total postes prévus par convention |
Postes aides éducateurs créés |
Postes adjoints sécurité créés |
GÉNÉRAL |
Guadeloupe |
339 |
84 |
423 |
497 |
23 |
859 |
Guyane |
209 |
80 |
289 |
424 |
10 |
643 |
Martinique |
1.022 |
327 |
1.349 |
598 |
18 |
1.638 |
Réunion |
2.113 |
574 |
2.687 |
1.008 |
38 |
3.159 |
St-Pierre-et-Miquelon |
10 |
6 |
16 |
|
|
10 |
TOTAL |
3.693 |
1.071 |
4.764 |
2.527 |
89 |
6.309 |
Sources : CNASEA.
Les spécificités du dispositif " emplois-jeunes " outre-mer
Le
dispositif " nouveaux services/nouveaux emplois " créé
par la loi n° 97-940 du 16 octobre 1997 a été
applicable dans les DOM et à Saint-Pierre-et-Miquelon en même
temps et dans les mêmes conditions qu'en métropole.
Ces emplois doivent répondre à des besoins émergents ou
non satisfaits au moyen de la création d'activités
d'utilité sociale, culturelle, sportive et de proximité. Les
employeurs sont les collectivités locales, les établissements
publics, les associations et les organismes chargés d'une mission de
service public.
Le
financement
en est assuré par le FEDOM, en application du
décret du 29 décembre 1997,
La
répartition par type d'employeurs
pour les embauches
effectuées au 31 décembre 1998 est la suivante :
- les collectivités locales ont recruté à ce jour
32 % de l'effectif total,
- les associations représentent 54 % des emplois
créés,
- les établissements publics représentent 10 % de cet
effectif,
- les mutuelles, syndicats, comités d'entreprises et les personnes
morales chargées de la gestion d'un service public représentent
le solde, soit 4 %.
La part des collectivités locales est moins forte qu'en métropole
où elle représente 41,3 % des emplois-jeunes
créés. Il faut souligner cependant que les conseils
généraux et régionaux, essentiellement en Martinique et
à la Réunion, ont cofinancé de manière importante
les emplois créés par les associations et les communes,
même s'ils ne sont pas employeurs directs.
Les
tâches effectuées
concernent principalement les
secteurs suivants (en pourcentage des emplois créés) :
- la famille, santé solidarité 14,0 %
- le sport 14,5 %
- l'éducation 13,7 %
- la culture 12,0 %
- le logement 13,5 %
- la vie des quartiers 12,0 %
- l'environnement 10,0 %
La part de l'outre-mer dans le nombre total d'emplois-jeunes
créés au 31 décembre 1998 (hors éducation
nationale et intérieure) s'élève à 6,2 % alors que
les DOM ne représentent que 3,62 % de la population nationale de
moins de 25 ans.
Par rapport à la moyenne nationale du nombre d'emplois-jeunes
créés par tranche de 1.000 habitants (1,6), la Martinique et
la Guyane présentent des résultats trois fois supérieurs
à cette moyenne ; la Guadeloupe ses situe un peu au-dessus tandis
que le département de la Réunion enregistre une moyenne cinq fois
supérieure.
Source : Rapport sur l'application de la loi Perben, juin 1994
En dépit d'un démarrage un peu tardif en Guadeloupe, les
emplois-jeunes sont globalement deux fois plus utilisés dans les DOM
qu'en métropole.
Votre commission considère cependant que la priorité
donnée aux emplois-jeunes est particulièrement inadaptée
aux spécificités des DOM.
Elle considère d'abord qu'elle déséquilibre l'ensemble de
la politique de l'emploi dans ces départements,
le coût
budgétaire des emplois-jeunes rendant nécessaire une
révision à la baisse ou une stagnation des autres dispositifs.
Ainsi, comme le remarque M. Bertrand Fragonard
9(
*
)
dans son récent rapport sur la
politique de l'emploi dans les DOM s'agissant des emplois-jeunes,
" il
semble que l'on ait atteint aujourd'hui certaines limites
budgétaires ".
La situation est en effet assez
paradoxale : le Gouvernement a diminué le nombre de contrats d'aide
à l'emploi, sous prétexte de leur coût budgétaire,
pour créer de nouveaux emplois-jeunes qui coûtent pourtant plus
cher.
De plus, votre commission s'interroge sur la capacité du dispositif
à offrir une réelle formation aux jeunes
, susceptible de leur
permettre d'accéder à un emploi stable à l'issue de leur
contrat.
Et c'est cette fois Mme Eliane Mossé qui le constate dans un autre
rapport au Gouvernement sur le développement économique des
départements d'outre-mer
10(
*
)
,
" on peut s'interroger sur
la sortie du dispositif, dans la mesure où les emplois
créés n'entraînent pas le plus souvent une formation
utilisable dans le secteur marchand "
.
Enfin, votre commission observe que, dans les départements d'outre-mer,
42 % des salariés travaillent déjà dans le secteur
public.
Structure de l'emploi salarié dans les DOM
|
REUNION |
GUADELOUPE |
MARTINIQUE |
GUYANE |
DOM |
Secteur privé |
60,5 % |
61,6 % |
56 % |
44 % |
58 % |
Secteur public |
39,5 % |
38,4 % |
44 % |
56 % |
42 % |
Source : INSEE, enquête emploi, mars 1997
Il n'est alors pas souhaitable de développer indéfiniment les
emplois publics, alors que les gisements d'emplois existent dans le secteur
marchand.
Aussi, votre commission considère que la réponse durable au
chômage ne passe pas par des mesures transitoires de traitement social ou
par l'extension infinie du secteur public, mais par un effort de
création d'emplois dans le secteur marchand avec le soutien de l'Etat.
2. Une réorientation indispensable
Votre
commission considère que cette réorientation de la politique de
l'emploi doit se faire dans une double direction :
- la baisse du coût du travail dans le secteur marchand pour
relancer l'activité et créer des emplois,
- l'amélioration de la formation professionnelle des jeunes afin
d'augmenter les qualifications.
a) Recentrer la politique de l'emploi vers la création d'emplois vers le secteur marchand
Votre
commission observe que l'emploi se développe dans les
départements d'outre-mer grâce aux créations d'emplois dans
le secteur privé. Ainsi, en 1998, les effectifs salariés du
secteur privé ont augmenté de 5,5 %.
Dans ces conditions, il importe que la politique de l'emploi accompagne ces
créations d'emplois afin qu'elles atteignent un niveau suffisant pour
absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail.
Dès lors, ce recentrage pourrait prendre les formes suivantes :
- l'amplification des exonérations sectorielles de charges
patronales
Ce dispositif, mis en place par la loi du 25 juillet 1994, a fait la
preuve de son efficacité. Ainsi, les effectifs totaux des secteurs
exonérés ont augmenté de plus de 14 % entre 1995 et 1997.
Or, ce dispositif d'exonérations souffre encore de limites qui entravent
son développement.
Ainsi, seules 70 % des entreprises pouvant prétendre à
l'exonération bénéficient effectivement de celle-ci. Les
refus sont généralement motivés par l'absence d'apurement
de la dette sociale.
De plus, la définition des secteurs éligibles à
l'exonération est sans doute trop restrictive. On pourrait ainsi
envisager de l'étendre au BTP et au commerce.
Il importe donc d'assouplir le dispositif actuel sur ces deux points.
A cet égard, votre commission observe avec satisfaction que
l'article 72 du projet de loi de finances, rattaché aux
crédits de l'outre-mer, proroge ce dispositif jusqu'au
31 décembre 2000 alors qu'il allait être caduc en mars
prochain. Elle y voit le signe d'une pérennisation future de ce
dispositif.
- la redynamisation du CAE
Votre commission ne peut sur ce sujet que partager les recommandations du
rapport Fragonard qui suggère que
" l'enveloppe
budgétaire doit être rééquilibrée à
10.000 embauches par an, et être garantie sur plusieurs
années à ce niveau, afin de permettre à tous les acteurs
locaux de travailler dans la durée, sans à-coup "
.
b) Favoriser la formation professionnelle des jeunes
Alors que le chômage des jeunes s'explique en grande partie par leur qualification insuffisante, on observe un essoufflement préoccupant des formations en alternance qui sont pourtant bien adaptées aux contextes locaux.
Flux
annuel d'utilisation des mesures de formation et d'insertion
concernant les
jeunes
Libellé |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Contrats d'apprentissage |
4.511 |
4.888 |
4.179 |
3.792 |
Contrats de qualification |
1.446 |
1.449 |
1.758 |
1.681 |
Contrats d'adaptation |
118 |
41 |
47 |
52 |
Contrats d'orientation |
74 |
19 |
121 |
357 |
Crédit formation individualisé (1) |
4.082 |
3.146 |
3.426 |
nd |
Stage 16-25 ans (1) |
96 |
13 |
- |
- |
Stage d'accès à l'entreprise |
- |
- |
53 |
3.631 |
Source : Rapport Fragonard et ministère de
l'emploi
et de la solidarité.
Le fléchissement de l'apprentissage est tout particulièrement
inquiétant. Les effectifs entrés en apprentissage ont
diminué de 9,3 % en 1998.
En outre, la disparition du service national obligatoire risque de
fragiliser le service militaire adapté (SMA)
qui offre actuellement
une formation professionnelle aux jeunes et leur assure une insertion
professionnelle souvent très satisfaisante (taux d'insertion
professionnelle de 59 % en 1998).
Or, le projet de budget pour 2000 prévoit une diminution de
400 postes pour un effectif total de 2.465 appelés et
volontaires en 1999. La diminution des places atteint donc 16 % des
effectifs totaux.
Dans ce contexte, votre commission suggère :
- la pérennisation du SMA à effectifs constants, même
s'il est nécessaire de trouver d'autres sources de financement,
- la relance de l'apprentissage.
Sur ce dernier point, votre commission observe que le rapport Fragonard juge
souhaitable
" de porter le nombre d'apprentis de moins de 5.000
actuellement à 8.000, voire 10.000, d'ici trois ans "
.
Elle observe cependant que la réalisation d'un tel objectif impose de
rendre les formations en alternance plus attractives pour les employeurs
locaux. Il serait alors envisageable d'augmenter l'aide de l'Etat à la
formation des apprentis de 12.000 à 20.000 francs par contrat. Elle
constate d'ailleurs que, même avec une telle augmentation, le coût
de l'apprentissage, resterait sensiblement inférieur à celui des
emplois-jeunes tout en assurant une réelle professionnalisation.