V. LA COMPLEXITÉ DES CRITÈRES DE RÉPARTITION DES DOTATIONS

Le 16 mai 2000, votre rapporteur spécial s'est rendu à la direction générale des collectivités locales pour procéder à un contrôle des modalités de répartition de la DGF, afin notamment de mettre en évidence les raisons des retards de plus en plus importants dans la notification des attributions individuelles, qui posent des problèmes aux collectivités locales dans la préparation de leurs budgets.

Le tableau ci-dessous " résume " le sentiment de votre rapporteur. La complexité des critères qui président aujourd'hui à la répartition des dotations est certainement le facteur explicatif principal. Cette complexité pose surtout des problèmes pratiques, soit parce que les services des préfectures ne sont pas suffisamment équipés, soit parce que la transmission des informations nécessaires ne dépend même pas des services du ministère de l'intérieur.

VI. LA FISCALITÉ DIRECTE LOCALE EN 2000

A. UNE FISCALITÉ DE PLUS EN PLUS VIRTUELLE

La fiscalité locale est de plus en plus virtuelle à deux titres :

- elle est de moins en moins payée par ses redevables et de plus en plus par l'Etat.

En 1999, la charge pour l'Etat liée à la fiscalité directe locale (dégrèvements + compensations - frais de gestion + prélèvement sur le produit de la cotisation de péréquation et sur les valeurs locatives élevées) représentait 22,7 % des ressources des collectivités locales liées à la fiscalité directe locale (quatre taxes + taxes additionnelles + compensations). En 1990, cette proportion était de 19,4 %.

Source : réponse au questionnaire budgétaire de votre rapporteur

La part de l'Etat dans le total augmentera mécaniquement jusqu'au terme de la réforme de la taxe professionnelle, en 2003. Par ailleurs, les données relatives à 2001, lorsqu'elles seront connues, prendront en compte la suppression de la part régionale de la taxe d'habitation.

Le projet de loi de finances pour 2001 prévoit par ailleurs la création d'un abattement sur les bases de la taxe foncière sur les propriétés bâties acquittée par les organismes de logement social. Cet abattement est le premier, l'assiette de cet impôt étant restée intacte jusqu'ici.

- l'augmentation des taux détermine de moins en moins l'évolution des recettes des collectivités.

La réforme de la taxe professionnelle se traduit par la disparition progressive du tiers de l'assiette d'un impôt qui représentait la moitié du produit de la fiscalité directe locale.

Evolution des impôts directs locaux en 2000

(en millions de francs)

Taxe d'habitation

Foncier bâti

Foncier non bâti

Taxe professionnelle

Ensemble des quatre taxes

A législation constante 1

A législation constante 1

COMMUNES ET GROUPEMENTS (y compris les produits versés aux FDPTP)

Produits en 2000

46.924

58.936

5.150

96.890

114.921

207.900

225.878

Produits en 1999

45.665

57.299

5.084

97.639

109.117

205.687

217.123

Evolution des produits

+ 2,8 %

+ 2,9 %

+ 1,3 %

- 0,8 %

+ 5,3 %

+ 1,1 %

+ 4,0 %

Taux en 2000

13,49

17,22

40,84

14,79

-

-

-

Evolution des taux

- 0,3 %

- 0,2 %

+ 0,3 %

- 0,5 %

-

- 0,3 %

-

DÉPARTEMENTS

Produits en 2000

20.753

24.912

219

43.143

49.940

89.028

95.825

Produits en 1999

20.234

24.199

214

43.210

Evolution des produits

+ 2,6%

+ 2,9 %

+ 2,7 %

- 0,2 %

+ 5,6 %

+ 1,3 %

+ 4,2 %

Taux en 2000

5,94

8,20

19,56

6,82

-

-

-

Evolution des taux

- 0,4 %

- 0,2 %

+ 0,3 %

- 0,2 %

-

- 0,2 %

RÉGIONS

Produits en 2000

5.881

6.605

57

13.254

15.312

25.797

27.855

Produits en 1999

5.575

6.258

53

12.902

14.069

24.788

25.956

Evolution des produits

+ 5,5 %

+ 5,5 %

+ 6,9 %

+ 2,7 %

+ 8,8 %

+ 4,1 %

+ 7,3 %

Taux en 2000

1,59

1,95

4,78

1,95

-

-

-

Evolution des taux

+ 2,9 %

+ 2,5 %

+ 4,8 %

+ 2,7 %

-

+ 2,6 %

-

TOUTES COLLECTIVITÉS

Produits en 2000

73.557

90.453

5.426

153.287

180.173

322.723

349.558

Produits en 1999

71.474

87.756

5.351

153.751

170.491

318.332

335.031

Evolution des produits

+ 2,9 %

+ 3,1 %

+ 1,4 %

- 0,3 %

+ 5,7 %

+ 1,4 %

+ 4,3 %

Taux en 2000

21,04

26,56

S.O.2.

22,71

-

-

-

Evolution des taux

- 0,1 %

0,0 %

-

- 0,1 %

-

-

-

Bases prévisionnelles 2000 (communes)

347.365

342.144

12.606

674.858

1. Pour reconstituer des évolutions " à législation constante ", on a ajouté aux produits votés les compensations versées par l'Etat aux collectivités au titre des changements législatifs survenus entre 1999 et 2000. Les compensations de taxe professionnelle prises en compte incluent les compensations des exonérations suivantes : suppression de la part " salaires ", réduction de base pour embauche ou investissement, exonérations dans les zones de redynamisation urbaine, les zones franches urbaines, la zone franche de Corse (à l'exclusion des compensations allant aux départements et à la collectivité territoriale de Corse) et les zones de revitalisation rurale (qui n'ont pas subi de modifications mais qu'on doit inclure dans le calcul car elles sont indissociables des exonérations précitées). Pour les bases, ont été ajoutées les exonérations compensées au titre des exonérations précitées. 2. S.O. : sans objet. Calculer un taux " toutes collectivités " pour le foncier non bâti n'aurait guère de signification, car les terres agricoles ne sont pas imposées par les départements et les régions, alors qu'elles représentent l'essentiel des bases communales.

Source : Bulletin d'information statistique de la DGCL, septembre 2000

Ce rétrécissement des bases de la fiscalité directe locale aboutit au phénomène suivant : en 2000, le produit de la fiscalité directe locale (résultant de l'application des taux votés aux bases des quatre taxes) a augmenté de 1,4 % mais les recettes des collectivités locales liées aux quatre taxes (produit + compensations des réformes de 1999 et 2000) augmente de 4,3 % 11 ( * ) .

* 11 Bulletin d'informations statistiques de la DGCL , n° 36, septembre 2000.

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