C. L'IMPÉRIEUSE NÉCESSITÉ DE RÉFORMES STRUCTURELLES DE GRANDE AMPLEUR

1. Les préalables indispensables à une réduction durable du poids de la fonction publique au Portugal

a) Rénover les instruments de gestion notamment des effectifs de la fonction publique

Les documents budgétaires soumis au Parlement portugais ne comportent pas de tableaux d'effectifs de la fonction publique mais mentionnent simplement une dotation pour chaque ministère ainsi qu'une dotation globale prévisionnelle, au sein du budget du ministère des finances, afin de couvrir les dépenses liées aux augmentations générales des traitements dans la fonction publique. En outre, ils ne permettent pas d'apprécier la qualité du service fourni, d'autant plus que les moyens de contrôle du Parlement en ce domaine sont très faibles, voire inexistants. Par ailleurs il n'existe toujours pas à ce jour de comptabilité patrimoniale au Portugal. De même, si le régime général de retraite a été réformé en août 2000 afin d'y « instiller » une dose de capitalisation, aucune mesure similaire n'est actuellement envisagée pour le secteur public.

Autant d'éléments amenés à évoluer, comme bon nombre d'interlocuteurs rencontrés par votre rapporteur général l'ont souligné, si le gouvernement portugais souhaite effectivement inscrire dans la durée sa volonté de réduction de la dépense publique

b) Réformer les secteurs potentiellement budgétivores : l'éducation et la santé

Seuls deux secteurs, l'éducation et la santé, sont actuellement « épargnés » par la politique de non-remplacement de trois départs à la retraite sur quatre. Or selon les informations obtenues, ces deux secteurs sont précisément ceux pour lesquels une réforme d'ensemble des structures s'impose. Ainsi, s'agissant du secteur de la santé, qui de l'avis général n'offre pas une qualité de soins satisfaisante, d'aucuns préconisent d'y réduire significativement le nombre des organismes publics ou parapublics et de développer parallèlement le recours à des structures privées de soins ou d'hospitalisation.

c) Quelques expériences ponctuelles de modernisation encore trop limitées

Afin de contribuer à cette réduction structurelle de la dépense, le ministère des finances a mis en place un important effort de modernisation de ses structures informatiques, notamment pour ce qui concerne les modalités d'acquittement des principaux impôts (TVA et impôt sur le revenu) ou, par exemple, la délivrance des cartes grises, les expériences pilotes qui seront reprises dans le cadre d'un projet ambitieux portant sur les années 2002-2005 de développement de l'Intranet ( administration on line ) auraient d'ailleurs d'ores et déjà permis de limiter les recrutements de nouveaux fonctionnaires et sont à ce titre souvent citées et mises en exergue.

En tout état de cause, le vote au cours de l'été 2001 d'un premier collectif budgétaire comprenant une réduction de 750 millions d'euros (4,9 milliards de francs) des dépenses courantes afin d'atteindre l'objectif de réduction du déficit fixé en loi de finances initiale aurait d'ores et déjà contribué à faire prendre conscience à l'opinion publique portugaise, non seulement du coût instantané de la fonction publique, mais aussi de la nécessité de la réformer en profondeur et dans la durée.

2. Les mesures structurelles de libéralisation des différents secteurs de l'économie espagnole

Ces mesures portant sur le secteur public mais aussi sur la sphère privée de l'économie sont jugées essentielles et expliquent dans une large proportion, par le surcroît de transparence qu'elles ont apporté au fonctionnement global de l'économie espagnole, la réussite de son plan d'assainissement des finances publiques. Elles ont en effet créé les conditions d'une croissance plus saine et durable du secteur concurrentiel venue accompagner et suppléer la baisse de la dépense publique.

a) Les dispositions déjà adoptées

A compter de 1996, le gouvernement espagnol a mis en place un programme de privatisations, notamment dans le secteur financier et dans celui des télécommunications, qui a eu un effet bénéfique sur le fonctionnement de l'économie. De même, a été accrue la flexibilité du marché du travail par le développement du travail à temps partiel et des négociations ont été engagées avec les syndicats, destinées à assouplir les règles en matière de licenciement au profit des nouveaux contrats conclus.

b) Un effort à poursuivre

Ces réformes structurelles connaissent actuellement une nouvelle étape : ainsi au printemps 2001 a été signé un accord sur les retraites qui doit constituer un « premier pas ». Il s'est agi, compte tenu des particularités démographiques espagnoles, de faire porter l'effort sur les petites pensions de retraite, de modifier les règles de cumul entre une pension et une rémunération d'activité ou de développer des formes de retraites privées, notamment par l'ouverture de négociations collectives au sein des entreprises.

De la même façon, et sans préjudice, à l'heure actuelle, de l'extension de ces dispositions au secteur public, le gouvernement espagnol a entamé avec les syndicats de difficiles négociations portant sur les termes mêmes de la négociation collective afin de la rapprocher de la base car actuellement les évolutions salariales apparaissent tout à la fois automatiques et trop « centralisées ». Les négociations n'en sont encore qu'aux avants-projets eu égard aux vives oppositions qu'elles rencontrent, tant des syndicats que du patronat, mais un accord semble se dessiner à défaut d'une négociation « collective » au niveau des entreprises autour de l'adoption d'un accord-cadre qui fixerait notamment une fourchette d'augmentations salariales valable au niveau national, mais se prononcerait également sur les heures de travail, la mobilité des travailleurs ou la stabilité de l'emploi.

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