II. LES ACTIONS EN FAVEUR DES PUBLICS EN DIFFICULTÉ
Évolution des crédits
(en millions d'euros)
|
2001 |
2002 |
2002/2001 |
Contrat retour à l'emploi |
9,91 |
9,91 |
- |
Programme chômage longue durée |
387,56 |
394,87 |
+ 1,9 % |
Insertion par l'économie |
146,49 |
164,64 |
+ 12,4 % |
Contrats
initiative emploi
|
428,84
|
353,53
|
- 7,5 %
|
Contrats emploi solidarité (CES) |
995,49 |
1.015,62 |
+ 2 % |
Emplois consolidés (CEC) |
849,75 |
999,00 |
+ 17,6 % |
TOTAL |
3.474,94 |
3.365,49 |
- 3,1 % |
A. LE CONTRAT INITIATIVE-EMPLOI
Le CIE
est un instrument de lutte contre le chômage de longue durée par
la réinsertion dans le secteur marchand. Le dispositif a
été recentré en 1997 sur les publics connaissant les plus
graves difficultés d'accès à l'emploi, et la prime a
été réservée et modulée en fonction des
catégories de publics embauchés.
Ses crédits s'établissent à
781,45 millions d'euros
(5,13 milliards de francs), soit une
diminution de 28 %
par rapport
à 2001.
Le montant des primes (aide forfaitaire de l'Etat, aide à la formation
et aide au tutorat) diminue en raison d'un flux d'entrées dans le
dispositif en 2002 prévu à la baisse (90.000, après
125.000 entrées prévues en 2001).
Par ailleurs, le montant des crédits au titre de l'exonération
des charges patronales de sécurité sociale diminue très
fortement, du fait de la suppression de l'exonération de cotisations
sociales spécifique à ce type de contrat et au passage
concomitant au régime d'exonération de droit commun
(modifications proposées par l'article 68 du présent projet de
loi).
A leur création, à partir du 1
er
juillet 1995, les CIE
ont remplacé les contrats de retour à l'emploi. Le solde de ces
contrats continue d'être financé au titre des exonérations
pour un montant de crédits de 9,91 millions d'euros (65 millions de
francs) en 2002.
B. LES CONTRATS EMPLOI-SOLIDARITÉ ET EMPLOI CONSOLIDÉ
1. Les contrats emploi-solidarité
De 1990
à fin décembre 1995, le nombre annuel d'entrées en contrat
emploi-solidarité a été multiplié par 2,8, passant
de 253.000 en 1990 à 720.000 en 1995. Depuis 1995, le nombre de
conventions contrat emploi-solidarité conclues chaque année
diminue régulièrement.
En 2000, 370.000 conventions ont été signées, ce qui
représente 36.000 conventions de moins par rapport à
l'année 1999 (données CNASEA France métropolitaine). Au
premier semestre 2001, 143.000 conventions ont été conclues.
Crédits consacrés au CES et effectifs concernés par année
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Dépenses ACCT
|
1,648 |
1,586 |
1,410 |
1,231 |
Effectifs (milliers) |
502 |
441 |
401 |
370 |
France métropolitaine
Pour faire face à l'évolution du marché du travail, le
gouvernement a décidé d'ouvrir 80.000 places nouvelles en
CES au 2
ème
semestre 2001, s'ajoutant aux 260.000
budgétées sur l'année.
• Perspectives budgétaires
Les crédits demandés en 2002 s'élèvent à
1,015 milliard d'euros (6,66 milliards de francs) pour
260.000 entrées, soit une légère hausse par rapport
à 2001 (995 millions d'euros, soit 6,53 milliards de francs) pour
un même nombre d'entrées en loi de finances.
Compte tenu de l'amélioration de la situation économique sur ces
trois dernières années, le maintien du volume des moyens en CES
en 2002 permet de prendre en compte les besoins encore importants de personnes
en très grande difficulté et les fortes disparités qui
existent entre les territoires au regard de leur situation. Les 80.000 CES
supplémentaires ouverts au second semestre 2001 seront également
occupés au premier semestre 2002.
Ainsi, conformément à la loi d'orientation et de lutte contre les
exclusions du 29 juillet 1998, et son décret d'application du
9 décembre 1998, le dispositif CES doit être
réservé aux seules personnes qui ne sont pas susceptibles
d'occuper un emploi ordinaire ou de participer à une formation
qualifiante, et aux employeurs qui mettent en place les moyens d'accompagnement
nécessaires pour réussir l'insertion de leurs salariés en
CES.
• Évolution des caractéristiques des publics en 2000
La part des adultes d'âge moyen (tranche d'âge 26-49 ans) a
crû de façon significative (elle est passée de 57 % en
1993 à 66,6 % en 2000) de même que celle des salariés
de plus de cinquante ans (qui est passée de 7 % en 1993 à
12 % en 2000). Depuis la mise en oeuvre du dispositif « nouveaux
services - emplois jeunes », la part des jeunes dans le dispositif a
diminué et ne représente plus que 21,2 % en 2000 contre
29 % en 1997.
Les femmes restent les principales bénéficiaires du contrat
emploi-solidarité (63 %).
En 2000, 80 % des bénéficiaires sont des chômeurs de
longue durée. Parmi eux, plus de 35 % sont au chômage depuis
plus de trois ans et 37 % des contrats sont conclus avec des
bénéficiaires du RMI.
36,8 % des conventions sont conclues par des associations, 20,5 % par
des collectivités territoriales et 37 % par des
établissements publics.
Catégories |
18/25 ans |
26/49 ans |
50 ans et + |
Hommes |
Femmes |
CLD |
TH |
Bénéficiaires du RMI |
1999 |
22,5 % |
66,2 % |
11,3 % |
37,3 % |
62,7 % |
80 % |
9,2 % |
37,7 % |
2000 |
21,2 % |
66,6 % |
12 % |
37% |
63 % |
80 % |
9,3 % |
37 % |
2001
|
20 % |
66,5 % |
13,3 % |
37,3 % |
62,7 % |
78,2 % |
10% |
38 % |
Source : CNASEA, données France
entière
• Réforme des CES issue de la loi d'orientation et de lutte
contre les exclusions du 29 juillet 1998
La loi d'orientation et de lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998
et son décret d'application du 9 novembre 1998 ont réformé
le dispositif CES, réaffirmant notamment l'intérêt de
recentrer le dispositif au bénéfice des personnes qui ne sont pas
susceptibles d'occuper un emploi ordinaire ou de participer à une
formation qualifiante, mais qui peuvent envisager un retour à l'emploi
à moyen terme (dans les trois à vingt-quatre mois).
Le CES doit demeurer un contrat court, au cours duquel les salariés
bénéficient d'actions d'orientation professionnelle ou de
formation, et d'un accompagnement vers l'emploi.
Pour s'assurer de l'implication des employeurs, des chartes de qualité
ont été instituées : elles peuvent être
passées entre les DDTEFP et les employeurs et peuvent comprendre des
clauses relatives au dépôt des offres d'emploi à l'ANPE,
à l'organisation du suivi individualité du salarié dans
l'organisme employeur ainsi qu'à la mise en oeuvre d'actions de
formation et d'accompagnement vers l'emploi.
L'accompagnement des salariés est obligatoire pour tous les employeurs
et prévoit une sanction particulière à l'égard des
employeurs de droit public : le renouvellement d'un CES ne peut être
accordé si le salarié n'a pas bénéficié d'un
dispositif de formation ou d'accompagnement. En cas de non respect de cette
obligation, il ne peut obtenir un nouveau CES pendant six mois sur le
même poste.
Un programme particulier d'accompagnement des bénéficiaires de
CES a été mis en place fin 1998. Des moyens ont
été dégagés sur les crédits du fonds social
européen jusqu'à la fin de l'année 2000.
Un premier bilan, encore incomplet, peut être dressé des actions
menées en 2000 :
Publics concernés |
|
|
Moins de 25 ans |
Travailleurs handicapés |
Participation à tout le programme |
en % |
26,5 |
73,5 |
14,7 |
10,7 |
75,1 |
Le taux d'insertion en emploi par rapport au nombre d'accompagnements réalisés est en moyenne de 30 %.
Types de contrats |
|
CDD 3 à 6 mois |
CDD 6 à 9 mois |
CDD 9 à 12 mois |
CDD plus de 12 mois |
Autres (formation, etc.) |
en % |
19,7 |
9,8 |
14,4 |
19 |
23,8 |
13,3 |
Enfin, les salariés en CES peuvent, depuis l'adoption de la loi du 29 juillet 1998, cumuler celui-ci avec une activité complémentaire, à l'issue du troisième mois de CES, et pendant douze mois.
2. Les contrats-emploi consolidé
Les CEC ont été créés par la loi n° 92-722 du 29 juillet 1992 relative au revenu minimum d'insertion et ils se sont fortement développés depuis cette date. Le tableau ci-après recense le nombre de CEC et les dépenses au titre des contrats emploi consolidé.
Crédits consacrés au CEC et effectifs concernés par année
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Dépenses ACCT (en euros) |
398 380 000 |
459 220 000 |
632 278 683 |
682 690 074 |
Effectifs (1) |
94 680 |
107 604 |
127 277 |
165 977 |
dont nouvelles entrées |
34 582 |
32 254 |
48 322 |
50 420 |
(1)
données France métropolitaine à partir de 2000
Les dépenses engagées au titre des contrats-emploi
consolidé progressent régulièrement d'une année sur
l'autre : 10,39 millions d'euros (68,15 millions de francs) en 1993,
632 millions d'euros (4,15 milliards de francs) en 1999 et
682 millions d'euros 4,47 milliards de francs) en 2000. Cette progression
s'explique surtout par l'augmentation du nombre de conventions signées
d'une année sur l'autre.
135.977 contrats-emploi consolidé, dont 50.420 conventions
initiales et 85.557 conventions avenants, ont été conclu ou
renouvelés en 2000.
Au 30 juin 2001, 68.602 contrats-emploi consolidé, dont
25.287 conventions initiales, ont été conclu ou
renouvelés.
Les crédits demandés en 2002 s'élèvent à
999 millions d'euros (6,55 milliards de francs) pour
45.000 conventions nouvelles.
• Évolution des caractéristiques des publics
La part des adultes est majoritaire, puisqu'elle représente 68,5 %
des bénéficiaires de CEC alors que les jeunes ne sont que 7,5 %
et les personnes de plus de 50 ans, 24 %. Ce sont toutefois ces
personnes dont la part s'accroît le plus au cours de ces deux
dernières années. En outre, les CEC sont principalement conclus
en faveur des femmes (61 % des conventions).
Les bénéficiaires du CEC sont chômeurs de longue
durée à 72,8 %, et 31,2 % ont plus de trois ans
d'ancienneté au chômage. Par ailleurs, 27 % sont allocataires
du RMI et 12,5 % sont des travailleurs handicapés. On observe une
progression des publics les plus en difficulté.
Les principaux employeurs sont les associations, puisqu'elles embauchent
41,8 % des CEC, puis les collectivités locales à 38,2 %
et enfin les établissements publics (17,7 %) dont 12,3 % sont
des établissements publics locaux d'enseignement.
Les frais de formation pris en charge par l'État et engagés au
bénéfice des titulaires de contrat-emploi consolidé ont
représenté, en 1999, 7,87 millions d'euros (51,62 millions
de francs), chiffre stable par rapport aux années
précédentes.
• Réforme des CEC issue de la loi du 29 juillet 1998
relative à la prévention et la lutte contre les exclusions
La loi n° 98-567 du 29 juillet 1998 relative à la
prévention et à la lutte contre les exclusions, et son
décret d'application n° 98-1109 du 9 décembre
1998, ont reconfiguré le dispositif CEC.
Le champ des publics éligibles à la mesure a été
élargi.
L'aide de l'État a été modulée en fonction des
difficultés d'accès à l'emploi. Ainsi, il a
été créé un CEC avec un taux de prise en charge
constant par l'État de 80 % pendant toute la durée du
contrat, en plus de CEC à taux dégressif (de 60 % à
20 %). Dans tous les cas, l'aide de l'État intervient sur la base
d'un salaire plafonné à 120 % du SMIC et pour une
durée maximale de travail de 30 heures hebdomadaires. Le CEC pris
en charge à 80 % vise à aider les personnes
dénuées de toute autre perspective d'emploi ou de formation en
raison d'un cumul de difficultés liées notamment à
l'âge, à l'état de santé ou à la situation
matérielle.
En outre, il est désormais possible d'entrer en CEC sans CES
préalable.
Ainsi, le bilan de l'année 2000 fait apparaître le
développement de la formule du CEC pris en charge à 80 %
puisqu'elle concerne 68,5 % des conventions initiales conclues en 2000
avec une montée en charge progressive en 1999 et 2000.
Par ailleurs, le pourcentage de CEC conclus directement, sans CES
préalable, représente 32,5 % du nombre de conventions
initiales de CEC, soit un chiffre en progression par rapport à 1999.
La réforme du dispositif CEC a aussi été l'occasion de
rappeler le rôle des employeurs en faveur de l'insertion des
salariés qu'ils accueillent. C'est pourquoi le décret du
9 décembre 1998 relatif au CEC prévoit la mise en oeuvre de
chartes de qualité. Cette disposition vise à modifier le
comportement des employeurs, notamment par une responsabilisation accrue et un
meilleur usage de la mesure CEC.
La convention de CEC prévoit désormais des actions d'orientation
professionnelle et de validation des acquis en vue de construire et de
faciliter la réalisation d'un projet professionnel. Si celui-ci
n'aboutit pas avant la fin du vingt-quatrième mois, un bilan de
compétences doit être réalisé pour le
préciser.
C. LES STAGES POUR CHÔMEURS DE LONGUE DURÉE
Il
s'agit principalement des stages d'insertion et de formation à
l'emploi
10(
*
)
qui peuvent
être à accès individuel ou à entrées
collectives et sont destinés aux chômeurs de longue durée
ou menacés par le chômage de longue durée pour lesquels un
besoin de formation a été diagnostiqué.
Le nombre d'entrées prévues dans ces stages reste stable, soit
135.000 en 2002, et les dépenses
progressent de 1,9 %
pour s'établir à 394,87 millions d'euros (2,59 milliards de
francs). Elles se répartissent entre 193,31 millions d'euros
(1,27 milliard de francs) de dépenses de fonctionnement et 198,05
millions d'euros (1,30 milliard de francs) de dépenses de
rémunération.
En outre, il convient de relever l'inscription d'une mesure nouvelle d'un
montant de 3,51 millions d'euros (23,02 millions de francs), ces crédits
devant être consacrés au parrainage, au titre de mesures
d'accompagnement de la globalisation !
D. LES ACTIONS EN FAVEUR DES HANDICAPÉS
En 2002,
les crédits consacrés aux travailleurs handicapés
progressent de 7,3 %
, principalement sous l'effet de la garantie de
ressources qui s'établit à
911,10 millions d'euros
(5,98 milliards de francs).
Cette augmentation correspond à la création de 1.500 places
dans les centres d'aide par le travail, et de 500 places en ateliers
protégés.
La prise en compte de l'incidence de la réduction du temps de travail sur la GRTH, dans le cadre de la loi 2000-37 du 19 janvier 2000, a fait l'objet de deux circulaires dont l'objectif principal est d'assurer aux travailleurs handicapés des ateliers protégés et des CAT le maintien de leur rémunération antérieure.
*
* *
Le tableau ci-dessous récapitule l'évolution des crédits de cet agrégat depuis 1999 :