B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
1. La diminution des dépenses en capital
Le
projet de budget "jeunesse et sport" pour 2002 se caractérise par une
diminution des dépenses en capital
: les autorisations de
programme (AP) s'élèvent à 15,55 millions d'euros, en
diminution de 9 % par rapport à l'année 2001 ; les
crédits de paiement (CP) associés à ces autorisations de
programme diminuent de 20 % et s'élèvent à
7,78 millions d'euros.
En rapportant le taux de couverture à
50 %, le ministère de la jeunesse et des sports avait
souhaité que les crédits votés soient davantage conformes
aux réalités constatées de l'exécution
budgétaire
. En effet, la couverture excessive des AP par les CP
(100 %, puis 80 %) entraînait un volume important de report de
CP d'une année sur l'autre, et nuisait à la lisibilité du
budget du ministère et à un respect strict du principe de
l'annualité budgétaire.
En dépit de la diminution du montant des autorisations de programme,
le ministère de la jeunesse et des sports considère qu'il sera
en mesure de poursuivre les travaux engagés
, notamment dans le cadre
des contrats de plan et des contrats T.O.M (territoires d'outre mer). Quant
à
la réduction du montant des crédits de paiement
,
elle n'est qu'une
mesure technique résultant du volume important de
crédits reportés des années antérieures
. Elle
n'affectera donc pas la couverture des autorisations de programme.
Les principales dépenses d'investissement envisagées pour
l'année 2002 concernent :
-
les travaux de sécurité et d'entretien dans les
établissements et les services déconcentrés du
ministère
pour un montant de 3,51 millions d'euros, ainsi que
les relogements prévus dans le cadre de ces opérations pour un
montant de 1,83 million d'euros. On rappellera que le financement de la
rénovation de l'Institut national du sport et de l'éducation
physique (INSEP) est financé sur les crédits du FNDS. Le
lancement de la deuxième tranche des travaux, prévu pour
l'année 2002, devrait coûter 19,82 millions d'euros ;
-
la rénovation du patrimoine associatif des centres de vacances et
de loisirs
(4,95 millions d'euros)
et du patrimoine sportif des
collectivités locales
(5,26 millions d'euros), soit une
légère progression par rapport à l'année 2001.On
rappellera que le FNDS participe également à la rénovation
du patrimoine sportif des collectivités locales, à travers des
subventions d'équipement dont le montant s'élèvera
à 32 millions d'euros en 2002, en progression de 61 %.
Évolution des dépenses en capital 1998-2002 (en millions d'euros)
Chapitre |
budget voté 1998 |
budget voté 1999 |
budget voté 2000 |
budget voté 2001 |
PLF 2002 |
57-01 : Administration générale et équipement des établissements publics de l'Etat |
AP
6,05
|
AP
8,34
|
AP
6,10
|
AP
7,01
|
AP
5,34
|
66-50 : Subvention d'équipement aux collectivités |
AP 11,27
|
AP
9,19
|
AP 10,14
|
AP 10,76
|
AP 10,21
|
Ce tableau montre bien l'évolution du taux de couverture des autorisations de programme par les crédits de paiement : celui-ci est passé de 100 % en 1998 et 1999 à 80 % en 2000 puis 50 % en 2001, taux qui correspond davantage aux réalités de l'exécution des opérations d'investissement.
2. La sous-consommation chronique des crédits d'investissement
Le
ministère de la jeunesse et des sports a souhaité
améliorer, au cours des dernières années, la programmation
et le rythme d'engagement de ses opérations d'investissement. Des
progrès ont été réalisés afin
d'améliorer la budgétisation des opérations
d'investissement, notamment en rapportant le taux de couverture des
autorisations de programme de 100 % à 50 %.
Plusieurs efforts doivent être signalés notamment l'association
des collectivités locales, principaux financeurs des équipements
sportifs, à la réflexion sur l'évolution des normes
définies par les fédérations sportives, et
l'élaboration d'un projet de schéma des services collectifs du
sport (SSCS) devant permettre de mieux planifier les investissements en
matière d'équipements sportifs
.
Enfin, le ministère de la jeunesse et des sports a
amélioré les conditions de financement des investissements sur le
FNDS. Cependant, le montant des crédits du FNDS reporté d'une
année sur l'autre demeure important, compte tenu du la couverture des
autorisations de programme à 100 %, règle applicable aux
comptes d'affectation spéciale, qui n'est cependant pas conforme au
rythme constaté de réalisation des investissements. Ce
phénomène s'est accru au cours des dernières
années, dès lors que la part des dépenses d'investissement
au sein du FNDS a fortement augmenté : les moyens d'engagement sont
passés d'environ 200 à 300 millions de francs (soit,
respectivement, 30,5 et 45,7 millions d'euros) entre 2001 et 2002.
Les autorisations de programme qui sont reportées correspondent
généralement à des opérations programmées
par le conseil de gestion du FNDS, mais dont l'engagement n'a pu intervenir
avant la fin de l'exercice. Sur ce point, des progrès ont
été effectués : un décret de décembre
1999 prévoit que les opérations d'investissement ne peuvent
désormais être programmées que lorsque le dossier
correspondant est complet.
Votre rapporteur spécial reconnaît que des retards peuvent
intervenir lorsque les investissements sont effectués dans le cadre de
politiques partenariales, qui impliquent d'autres acteurs. En revanche,
il
regrette l'existence de décalages dans le temps pour des
opérations qui sont programmées et mises en oeuvre par le seul
ministère de la jeunesse et des sports. Ainsi, des autorisations de
programme correspondant à des équipements de l'Etat ont
été reportées de l'année 2000 vers l'année
2001 pour un montant de 123 millions de francs.
La
surabondance structurelle de trésorerie
du FNDS est
mécaniquement vouée à s'aggraver, compte tenu de la
couverture excessive des autorisations de programme par des crédits de
paiement. Elle résulte également des recettes
excédentaires par rapport aux prévisions, conséquence de
la sous-évaluation chronique des ressources du FNDS en loi de finances
initiale.
Votre rapporteur déplore le fait que la sous-évaluation
systématique des recettes du FNDS permette au ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie de réguler les
dépenses au moment ou il prend la décision de reporter les
crédits correspondant aux recettes excédant le montant des
dépenses autorisé par la dernière loi de finances.