LES ENJEUX ÉCONOMIQUES DES NÉGOCIATIONS AVEC L'AUSTRALIE ET LA NOUVELLE-ZÉLANDE
DES OPPORTUNITÉS POUR LA FRANCE ET L'EUROPE
L'Union européenne est un partenaire commercial de premier plan pour ces deux pays. Les relations de l'UE avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande sont régies par les règles de l'OMC (avec application du tarif extérieur commun) et certains accords de reconnaissance mutuelle sur l'évaluation de la conformité, certaines mesures SPS, les certificats, les marques et le commerce de vin.
Les échanges de biens et de services entre l'UE et l'Australie sont estimés à 45,5 Md€ (biens) et 29,3 Md€ (services), et ceux avec la Nouvelle-Zélande à 11,7 Md€ (2015). L'Union dégage un excédent commercial de 19,3 Md€ avec l'Australie, qui est ainsi le 18 ème partenaire commercial de l'UE (15 ème client et 28 ème fournisseur), représentant 1,9 % des exportations européennes et 0,8 % des imports. L'union européenne est également l'un des principaux investisseurs étrangers avec 145,8 Md€ investis en Australie et 9,8 Md€ en Nouvelle-Zélande (2015).
En 2016, le montant total du commerce bilatéral entre la France et l'Australie s'est élevé à 3,3 Md€. Les échanges avec ce pays accusent une baisse tendancielle et ne représentent que le 36 ème débouché de la France. Toutefois, cette relation commerciale reste très favorable à la France, puisqu'elle représente le 9 ème excédent commercial de la France avec un solde excédentaire supérieur à 1,3 Mds€. Ce solde apparaît d'autant plus solide qu'il repose moins que par le passé sur les livraisons d'aéronefs.
Concernant la Nouvelle-Zélande, le volume des échanges bilatéraux est plus faible : il s'établit à seulement 913 M€ en 2016. Selon les douanes françaises, les exportations reculent de 26 % à 530 M€, impactées par la chute conjoncturelle des exportations de produits aéronautiques due au calendrier de livraisons des commandes passées à Airbus. Les importations de Nouvelle-Zélande vers la France connaissent un repli plus modéré de -3,9 % à 381 M€. La France conserve vis-à-vis de la Nouvelle-Zélande un excédent 150 M€. 2 ( * )
Il faut souligner qu'au-delà des intérêts commerciaux, l'enjeu pour l'UE est de promouvoir certaines normes et règles par le biais d'un accord bilatéral, dans un contexte de blocage de l'OMC et d'offensive chinoise dans la zone, l'Australie restant encore éloignée de l'UE sur des sujets comme l'ouverture des marchés publics ou la protection des indications géographiques.
* 2 L'ensemble des chiffres ont été fournis par le secrétariat général des affaires européennes (SGAE).