C. L'ACTIVITÉ INSTITUTIONNELLE DU CONSEIL : DES DÉLAIS DE DÉCISION CONTENUS ET UNE PART ÉLEVÉE MAIS STABILISÉE DE QPC PARMI L'ACTIVITÉ DE CONTRÔLE DES NORMES

1. Des délais moyens de décisions en deçà des délais constitutionnels et organiques

Si la charge de travail repose sur un service juridique de taille limitée, le tableau suivant montre que les délais moyens des décisions du Conseil sont contenus dans des temps très en deçà de ceux impartis par les dispositions constitutionnelles et organiques.

Délais moyens entre les saisines et les décisions (au 30 juin 2024)

(en jours)

Type de décisions

Délai moyen

Délai imparti

Contrôle de constitutionnalité

   

Délai moyen pour les DC

17

 

DC-traite (Traités)

42

 

DC-règlement (Règlements)

18

 

DC-LO (Lois organiques)

17

 

DC-loi (Lois ordinaires)

17

308(*)

LP (Lois du pays)

59

909(*)

Question prioritaire de constitutionnalité

74

9010(*)

Autres compétences

   

AN (élections législatives)

111

-

SEN (élections sénatoriales)

121

-

L (Déclassements)

20

3011(*)

LOM (Déclassements outre-mer)

72

9012(*)

I (Incompatibilités)

58

-

D (Déchéances)

46

-

Source : réponses au questionnaire budgétaire

2. La question prioritaire de constitutionnalité : une part qui se stabilise à environ 75 % de l'activité de contrôle des normes du Conseil constitutionnel

L'activité et le fonctionnement du Conseil constitutionnel ont été profondément modifiés par la mise en place de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

Depuis le 1er mars 2010, ce sont 985 décisions que le Conseil constitutionnel a rendu dans le cadre de la procédure de la QPC, soit désormais plus de 75 % de l'activité de contrôle du Conseil.

Activité de contrôle des normes du Conseil constitutionnel depuis 2010
(par type de décision)

Source : réponses au questionnaire budgétaire

Le Conseil constitutionnel a ouvert, en 2021, le chantier de la mise en place d'un véritable dispositif de suivi de la procédure de QPC à l'échelle nationale, qui a abouti en décembre 2022.

S'agissant des effectifs, afin de mener à bien ce projet, le Conseil constitutionnel s'est doté d'une direction de projet qui a compté jusqu'à 10 agents en pic d'activité en 2022. L'ouverture du portail en décembre 2022 a permis d'adapter l'effectif depuis 2023 à un régime pérenne de 4 agents.

Enfin, le coût budgétaire relatif à ce projet a été de 1 394 500 euros sur les années 2022 et 2023 et sa maintenance (qui inclut les évolutions et des actions de formation) représente environ 150 000 euros par an.


* 8 Alinéa 3 de l'art. 61 de la Constitution du 4 octobre 1958 : « (...) le Conseil Constitutionnel doit statuer dans le délai d'un mois. Toutefois, à la demande du Gouvernement, s'il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours ».

* 9 Art. 105 de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie : « Le Conseil constitutionnel se prononce dans les trois mois de sa saisine ».

* 10 Art. 23-10 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel : « Le Conseil constitutionnel statue dans un délai de trois mois à compter de sa saisine (...) ».

* 11 Art. 25 de l'ordonnance précitée : « Le Conseil constitutionnel se prononce dans le délai d'un mois. Ce délai est réduit à huit jours quand le Gouvernement déclare l'urgence ».

* 12 Art. 12 de la loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d'autonomie de la Polynésie française : « Le Conseil constitutionnel statue dans un délai de trois mois ».

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