B. LES AUTRES PRODUITS
La production du sucre a été
légèrement supérieure à celle de 1995
. Les
livraisons de betteraves industrielles ont été stables en volume
et on a assisté à une légère baisse des rendements.
Néanmoins, les industries agro-alimentaires ont obtenu en 1996 une
meilleure richesse saccharimétrique, nettement supérieure
à celle de l'an dernier (18,7 % au lieu de 17,6 %) : elle est
ainsi la plus élevée depuis 1990.
Votre rapporteur pour avis souligne néanmoins que
la baisse du cours
du sucre a diminué de 27 % la valeur des exportations des
entreprises sucrières.
La production des boissons et des alcools a connu une baisse en 1996.
Cette baisse est essentiellement due à celle du champagne et de la
bière. Le recul important des livraisons de raisins du champagne en 1992
et 1993 s'est répercuté à la baisse (- 6,4 %)
sur la production de 1996. En revanche, les ventes de champagne ont
augmenté de 2,6 % diminuant ainsi les stocks des producteurs et
négociants.
La brasserie a augmenté son chiffre d'affaires de 2,6 % et ses
exportations de 3,5 % alors qu'au contraire, les eaux minérales ont
vu leurs ventes chuter de 10 % et les exportations baisser de 1,6 %
en valeur.
Les ventes de cognac et de calvados ont souffert de la faiblesse de la
consommation intérieure et du recul de leurs exportations -4,9 %.
Sur le marché des conserves de légumes et surgelés,
les achats des ménages ont reculé de 3 % en volume par
rapport à 1995
. Les entreprises françaises se retrouvent en
compétition sur des marchés en stagnation, voire en
régression comme le mélange petits pois-carottes, ce qui conduit
à des dégradations tarifaires importantes. Ainsi, en deux ans, on
constate une baisse des prix industriels de 14 % dans le secteur des
légumes appertisés.
En outre, le secteur des champignons de couche et des tomates
transformés reste en difficulté du fait de la pression
exercée par les productions communautaires et celles des pays-tiers. Les
restructurations ont dû intervenir pour maintenir la
compétitivité de ces industries.
La situation de l'industrie des fruits transformés a été
très diverse : recul des confitures, progression des compotes et
purées, en revanche, poursuite du recul des fruits au sirop. Au total,
la consommation française des fruits avec sucre régresse
sensiblement depuis 5 ans et le déséquilibre du commerce
extérieur est important puisque le volume des importations est presque
quatre fois supérieur à celui de nos exportations.
Le chiffre d'affaires de l'industrie des fruits et légumes a
néanmoins progressé de 3,5 % grâce à une bonne
orientation de la consommation des ménages et des prix de
matières premières contractés.
L'industrie du travail du grain et des produits amylacés a
pâti des mauvaises performances de la meunerie et son chiffre d'affaires
est presque stable par rapport à 1995
. Néanmoins, on peut
signaler d'une part le développement de la valeur des exportations de
farine (+ 22,3 %) et d'autre part le bond des investissements
(+ 35 %).
Les autres produits divers ont bénéficié d'une
progression de leurs ventes sur le marché intérieur.
En
particulier, l'augmentation du cheptel porcin et surtout du nombre de volailles
a suscité un accroissement des achats en aliments pour animaux de ferme
(+ 2,2 % en 1996).
Ainsi, deux secteurs d'activité connaissent des difficultés
qui continueront à peser en 1998 : la filière viande bovine et
les industries laitières.
La filière viande bovine a pu surmonter en 1996 la crise de l'ESB.
Pourtant, la chute de la consommation dans l'Union européenne et les
limitations apportées aux exportations aidées vers les pays-tiers
pèsent sur l'avenir des entreprises du secteur qui sont contraintes de
s'adapter aux nouvelles conditions que sont le regroupement des entreprises
avec la fermeture des abattoirs les moins performants et la diminution du
nombre de chevillards au profit des entreprises maîtrisant la
filière de production pouvant participer à une politique de
qualité soutenue par leurs marques.
Les industries laitières françaises sont actuellement
handicapées par rapport à leurs concurrentes du Nord de l'Europe
par le prix du lait payé aux producteurs. Le handicap est sérieux
pour les produits comme le lait liquide, la poudre et le beurre qui font
l'objet d'une vive concurrence à l'intérieur de l'Union
européenne et plus encore vers les pays-tiers. Cette situation explique
la chute des résultats de la plupart des entreprises du secteur en 1996.
Sur un plan général, le dynamisme du secteur agro-alimentaire
est lié à l'évolution des prix agricoles et plus
particulièrement des céréales.
En effet, dans un contexte caractérisé par une stagnation de la
consommation alimentaire au sein de l'Union européenne et les
limitations quantitatives et financières aux exportations vers les
pays-tiers, le développement des industries agro-alimentaires
européennes dépend de la compétitivité de leurs
productions. A cet égard, les céréales occupent une
position stratégique, directement dans les filières
céréales farine, malt, amidon et leurs produits
dérivés, indirectement dans les filières animales, dans
les industries de fermentation ou encore dans les produits
élaborés tels que les pâtes alimentaires, les biscuiteries
et la panification.
C'est dire l'importance que revêtent les
négociations qui vont s'engager sur la réforme de la politique
agricole commune.