II. L'ÉVOLUTION SECTORIELLE
Le tableau ci-après retrace l'évolution enregistrée dans chacune des branches du secteur agro-alimentaire en 1996.
INDICATEURS D'ACTIVITÉ DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES EN 1996
PRODUCTION |
CONSOMMATION |
IMPORTATIONS |
EXPORTATIONS |
EFFECTIFS TOTAUX |
||||||||||
Variation 96/95 (%) |
Mil-liards |
Variation
|
Mil-liards |
Variation
|
Mil-liards |
Variation
|
Mil-liards |
Variation
|
En 1996
|
|||||
Volume |
Prix |
de francs 1996 |
Volume |
Prix |
de francs 1996 |
Volume |
Prix |
de francs 1996 |
Volume |
Prix |
de francs 1996 |
|||
Viandes et conserves de viande
|
2,3
|
0,9
|
167,2
|
- 1,9
|
1,5
|
206,1
|
- 13,9
|
3,9
|
20,9
|
- 2,8
|
3,8
|
26,3
|
- 0,1
|
105,3
|
Ensemble des IAA |
1,8 |
0,3 |
663,4 |
0,5 |
1,7 |
692,1 |
- 0,7 |
1,4 |
109,1 |
0,6 |
0,8 |
141,9 |
- 1,0 |
540,8 |
Industrie manufacturière |
0,3 |
- 1,5 |
3.026,2 |
2,1 |
1,0 |
1.269,8 |
2,5 |
- 0,8 |
1.143,9 |
5,6 |
- 0,9 |
1.232,8 |
- 1,5 |
3.445,5 |
Source : comptes nationaux, Insee.
A. LES PRODUCTIONS ANIMALES
1. Les viandes et conserves de viande
Le phénomène marquant et paradoxal a
été la reprise confirmée de la production de viandes,
activité qui fournit la principale contribution à la croissance,
du fait du nombre élevé de bêtes en âge d'être
abattues en 1996.
Toutes les industries des viandes, y compris bovine, ont vu leur
activité progresser malgré des mouvements chaotiques notamment en
avril-mai-juin : porcine (+ 1,3 %), ovine (+ 3,4 %),
volailles (+ 5 %) et gros bovins et veaux (+ 2 %).
La production de viandes a augmenté à peu près au
même rythme qu'en 1995 malgré une forte diminution de la
consommation des ménages : celle-ci a diminué de 1,9 % en
1996 alors qu'elle avait progressé de 1 % en 1995. Les
débats publics autour de la transmission de l'ESB
(Encéphalopathie Spongiforme Bovine) à l'homme ont
provoqué une baisse sensible de la consommation en viande bovine
(8 %) qui n'a pas été complètement compensée
par la hausse en volailles (+ 4 %). Par ailleurs, les hausses de prix
très sensibles à la production on freiné notablement la
consommation de viandes porcines.
Au total, l'exercice 1996 a été finalement plutôt
bon pour l'ensemble du secteur des viandes,
les mesures prises au plan
communautaire et national ayant permis de pallier les dommages
entraînés par la crise au niveau des entreprises. L'avenir n'en
reste pas moins très incertain pour la filière bovine, puisque la
consommation au niveau de l'Union européenne est durablement
touchée et que les accords passés dans le cadre de l'organisation
mondiale du commerce contraint l'Union européenne à
réduire ses exportations subventionnées vers les pays-tiers.
En ce qui concerne les conserves, celles-ci ont
bénéficié d'une progression de leurs ventes sur le
marché intérieur.
2. Le lait et les produits laitiers
Le bilan de l'année laitière 1996 contraste
avec celui de 1995. Toujours très proches de l'équilibre, les
marchés des produits laitiers sont très sensibles à toute
modification de l'offre ou de la demande, qui se traduit rapidement par des
renversements de tendance sur les produits industriels.
Ces productions ont connu en 1996 un exercice difficile
, la collecte
laitière étant en recul de 0,8 % par rapport à celle
de 1995 et le chiffre d'affaires ayant stagné (- 0,1 % en
valeur). Cependant, en raison de l'augmentation en teneur en matière
grasse, le volume des livraisons de lait a été stable.
On a assisté globalement en 1996 à une baisse des cours des
produits industriels
et de faibles progressions des fabrications de
produits laitiers de grande consommation.
En ce qui concerne les fromages
,
la production française de
fromages au lait de vache
avec 1,507 millions de tonnes
n'a
augmenté que de 0,7 % en 1996.
Néanmoins, la très forte concurrence au niveau des produits de
base (lait liquide-poudre-beurre) et même au niveau des produits frais
renforce l'intérêt des créneaux offerts par les fromages
sous appellation d'origine, bien qu'ils ne représentent que des volumes
de production limités -170.000 tonnes sur une production de
fromages affinés de 1.050.000 tonnes-.
L'INDUSTRIE DU LAIT DANS LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
Industries agro-alimentaires |
Industrie de la transformation du lait (1) |
|||||||
dont : |
dont |
|||||||
1994
|
1995
(p)
|
Coopé-ratives |
Entre-prises privées |
1994
|
1995
(p)
|
Coopé-ratives |
Entre-prises privées |
|
en % |
en % |
|||||||
Nombre d'entreprises |
4.183 |
4.281 |
8,8 |
91,2 |
427 |
417 |
17,8 |
82,2 |
Chiffre d'affaires (en millions de francs courants) |
656.174 |
682.889 |
10,9 |
89,1 |
136.060 |
144.162 |
20,7 |
79,3 |
Effectif salarié moyen |
375.116 |
376.498 |
7,9 |
92,1 |
59.623 |
58.958 |
15,9 |
84,1 |
Frais de personnel (en millions de francs courants) |
75.338 |
77.041 |
7,8 |
92,2 |
11.886 |
12.291 |
16,0 |
84,0 |
Investissements (en millions de francs courants) |
18.554 |
19.537 |
9,5 |
90,5 |
3.442 |
2.974 |
17,4 |
82,6 |
VABCF
(2)
|
123.355 |
124.093 |
7,0 |
93,0 |
18.670 |
19.212 |
14,1 |
85,9 |
Résultat net
|
16.198 |
16.000 |
3,8 |
96,2 |
1.566 |
1.761 |
5,3 |
94,7 |
(1) Concerne les entreprises dont l'activité
principale est exercée dans le secteur laitier : ces renseignements
incluent la totalité de l'activité laitière et non
laitière de ces entreprises. Le chiffre d'affaires recouvre le montant
des facturations des produits fabriqués ainsi que plusieurs autres
postes : revente de matière première, travaux à
façon.
(2) Valeur ajoutée brute au coût des facteurs
NB - Enquêtes réalisées auprès des entreprises
privées et organismes coopératifs aricoles ayant
10 salariés permanents et plus, selon la nouvelle Nomenclature
d'Activités (NAF)
(p) Résultats provisoires
Source : SCEES, Enquête Annuelle d'Entreprise
Le nombre d'entreprises (parmi les grandes) du secteur laitier avec un
résultat courant négatif s'est accru. Le chiffre d'affaires
global de ce secteur de l'industrie agro-alimentaire a stagné.
L'industrie laitière a été particulièrement
marquée par un dynamisme moindre dans la fabrication du lait liquide et
de produit frais (- 0,6 %) et des fromages (- 0,9 %). A la
quasi-stagnation de la consommation nationale de produits laitiers vient
s'ajouter un ralentissement des exportations (+ 1,4 %) en valeur
contre 9,5 % en 1995. Malgré un renforcement des exportations de
fromages, la baisse des ventes à l'étranger de lait liquide et de
produits frais et de pauvres grasses a pénalisé cette industrie.