III. LES DÉPENSES EN CAPITAL : DES CRÉDITS INFÉRIEURS DE 10 % AU NIVEAU ATTENDU
Les dépenses en capital des titres V et VI, qui
s'élevaient à 22,138 milliards de francs en 1997, ne seront plus
que de 19,555 milliards de francs en 1998, soit une
diminution de 12,4
%.
Les autorisations de programme évoluent dans une même
proportion et passeront de 20,753 milliards de francs en 1997 à 18,105
milliards de francs en 1998.
Évolution des dépenses en capital
(en millions de F)
1997 |
1998 |
% |
|
Études et
développements
|
3 003
|
1 887
|
- 37,2
|
Total Titre V |
22 313 |
19 549 |
- 12,4 |
Titre VI |
6 |
6 |
+ 1,2 |
Total Dépenses en capital |
22 319 |
19 555 |
- 12,4 |
Si le transfert de 874 millions de francs de crédits de
paiement vers la DGA n'aura pas d'incidence sur le déroulement des
programmes, il n'en ira pas de même de la forte compression de
crédits imposée au titre V, qui représente un
"
manque à gagner " de 2,117 milliards de francs par
rapport aux prévisions actualisées pour la deuxième
annuité de la programmation
.
Les conséquences de cette réduction de crédits seront
visibles dès l'an prochain en ce qui concerne l'entretien
programmé des matériels. Elles entraîneront, à
partir de 1999, un retard dans la livraison de certains équipements et
imposent le décalage d'études et de développements.
1. La force océanique stratégique (FOST)
Les crédits affectés à la Fost
s'élèveront à 4,235 milliards de francs pour 1998 et
seront principalement consacrés au programme de construction des
sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de nouvelle
génération (SNLE-NG).
Si les dotations de la Fost devaient légèrement
décroître au cours de la programmation, le recul est beaucoup plus
fort que prévu puisqu'il atteint 25,6 % de budget à budget, soit
22,1 % à périmètre constant.
Cette forte réduction entraînera le décalage d'un an de
l'admission au service actif du troisième SNLE-NG, le Vigilant, et donc
le maintien durant une année supplémentaire d'un SNLE doté
du missile M4. Un moratoire sur le développement du programme
d'adaptation des SNLE-NG au futur missile M 51 a également
été décidé. Des étalements ont
été prévus pour certaines opérations d'adaptation
des capacités opérationnelles des bâtiments.
2. Les études et développements
Dotés de 1,887 milliard de francs, les crédits
d'études et de développements diminuent de plus de 37 % mais si
l'on fait abstraction des transferts à la DGA, le recul se limite
à 24,9 %.
Cette enveloppe sera désormais quasi exclusivement destinée aux
développements, les principaux programmes concernés en 1998
relevant surtout de l'aéronautique navale (Rafale et NH 90) et des
missiles (notamment missile PAAMS).
3. Les fabrications de la flotte
Les crédits destinés aux fabrications de la
flotte s'élèveront à 3,052 milliards de francs en 1998.
Près de la moitié d'entre eux seront consacrés à la
construction du porte-avions Charles de Gaulle, les programmes de
frégates de type " La Fayette " et de transport de chalands
de
débarquement bénéficiant également de dotations
importantes.
A structure constante, les crédits consacrés à la flotte
classique diminuent de 22,9 %. Les mesures d'économie entraîneront
un décalage de trois mois de l'admission au service actif du
porte-avions. Par ailleurs, le lancement de la modernisation des chasseurs de
mines tripartites sera retardé d'un an et la commande d'un
bâtiment océanographique a été suspendue.
4. Les fabrications de l'aéronautique navale
Les fabrications de l'aéronautique navale
bénéficieront d'une enveloppe de 4,036 milliards de francs en
augmentation de plus de 40 % par rapport à 1997.
Cette augmentation résulte essentiellement du fort accroissement des
dotations affectées au Rafale Marine (1,7 milliard de francs) ainsi que
d'un accroissement des crédits consacrés à l'acquisition
de deux avions de guet embarqués Hawkeye.
L'aéronautique navale ne sera cependant pas épargnée par
les réductions de crédits.
Celles-ci ont tout d'abord touché le programme Rafale, dans la mesure
où la première flottille qui sera comme prévu
opérationnelle en 2002, ne disposera pas du standard escompté, le
standard définitif n'étant livré qu'en 2004.
Par ailleurs, la commande de deux avions de surveillance maritime Falcon 50 a
été suspendue, ce qui aura pour principal inconvénient de
continuer à faire assurer par des Atlantique 2 des missions pour
lesquelles ils sont largement surdimensionnés.
5. Les munitions
Les crédits consacrés aux munitions s'élèveront à 936 millions de francs, soit 6,2 % de moins qu'en 1997. Ils sont relativement épargnés par les réductions budgétaires, l'essentiel des économies ayant été réalisé par une réduction attendue du coût de fabrication des missiles du programme FSAF (Famille sol air futur).
6. L'entretien programmé des matériels
Les dotations d'entretien programmé des
matériels inscrites au titre V s'élèveront à 3,561
milliards de francs en 1998, dont 1,894 milliards de francs pour l'entretien de
la flotte et 1,667 milliard de francs pour celui de l'aéronautique
navale. Ces dotations sont en retrait de 8,3 % par rapport à l'an
passé mais ajoutées à celles qui touchent le titre III,
c'est au total un recul de 12 % qui s'appliquera en 1998 à l'entretien
programmé des matériels.
Afin de ne pas pénaliser l'ensemble de la flotte par une baisse uniforme
des dotations d'entretien programmé, il a été
décidé de faire porter l'économie sur de grosses
opérations, qui seront reportées. Ces mesures concernent le
porte-hélicoptères Jeanne d'Arc ainsi que la frégate
antiaérienne Duquesne. Une mesure analogue pourrait s'appliquer à
une seconde frégate.
7. Les autres dépenses
Les autres dépenses en capital
s'élèveront à 1,827 milliard de francs en 1998, soit une
diminution de moins de 2 % par rapport à l'an passé.
Au sein de cet ensemble de dépenses, les crédits d'infrastructure
représenteront 708 millions de francs et régresseront de 4 % par
rapport à 1997.
Les dépenses dites " d'entretien programmé des
personnels ", qui concernent l'habillement, le couchage et
l'ameublement,
se monteront à 227 millions de francs, soit une diminution de 21 %
beaucoup plus forte que celle prévue par la programmation, une
économie supplémentaire de 20 millions de francs étant
réalisée sur cet article.
Par ailleurs, les dotations affectées au fonds d'adaptation industrielle
pour la restructuration de la Direction des constructions navales
s'élèveront à 454 millions de francs, soit près de
40 % de plus que l'an passé. En effet, une enveloppe
supplémentaire de 150 millions de francs a été
dégagée pour augmenter le niveau prévu en loi de
programmation.
Enfin, on rappellera pour mémoire que les seuls crédits inscrits
au titre VI pour la Marine concernent la subvention d'investissement au
musée de la Marine qui passera de 6 à 6,07 millions de francs de
1997 à 1998. Mais il faut ajouter qu'en 1997, ce crédit a
été amputé de moitié par une mesure d'annulation.
Une subvention de 12,7 millions de francs est également inscrite au
titre III pour le musée de la Marine.