II. L'ÉCONOMIE GÉNÉRALE DU PROJET DE LOI

Le présent projet de loi, qui reprend largement un projet de loi présenté en 1997 par M. Philippe Vasseur, alors ministre de l'agriculture, est relatif aux animaux dangereux et errants et à la protection des animaux domestiques. Il comporte cinq chapitres contenant respectivement des dispositions relatives aux animaux dangereux et errants (chapitre premier), des dispositions relatives à la vente et à la détention des animaux de compagnie (chapitre II), des dispositions relatives au transport des animaux (chapitre III), des dispositions relatives à l'exercice des contrôles (chapitre IV), enfin des dispositions diverses (chapitre V).

L'examen de l'ensemble du projet de loi relevant de la commission saisie au fond, votre commission des Lois a souhaité n'intervenir que sur les dispositions qui la concernent le plus directement, à savoir les articles 1er et 2 relatifs aux animaux dangereux. Elle a également souhaité se saisir de l'article 8 relatif aux mesures conservatoires à l'égard des animaux en cas de procédure judiciaire, ainsi que des articles 19, 20 et 21 qui tendent à modifier le code pénal ou le code civil.

A. LES MESURES CONCERNANT LES CHIENS DANGEREUX

Le projet de loi tend tout d'abord à étendre les pouvoirs du maire en lui permettant de prescrire au propriétaire d'un animal susceptible de présenter un danger de prendre des mesures pour prévenir ce danger. En cas d'inexécution des mesures prescrites, le maire pourrait placer l'animal dans un lieu de dépôt . Si le propriétaire n'apportait pas les garanties suffisantes quant au respect des mesures, le maire pourrait autoriser le gestionnaire du lieu de dépôt soit à faire euthanasier l'animal soit à en disposer.

L'article 2 est le coeur du dispositif destiné à lutter contre le développement des chiens dangereux.

Il prévoit d'abord un classement des chiens susceptibles d'être dangereux en deux catégories : les chiens d'attaque et les chiens de garde et de défense. Les types de chiens entrant dans chacune de ces catégories seraient définis par un arrêté du ministre de l'intérieur et du ministre de l'agriculture. Ces arrêtés pourraient être modifiés si de nouvelles catégories de chiens, issues de croisements, devaient se développer. Dans un premier temps, seuls les pitbulls devraient entrer dans la première catégorie

Un certain nombre d'incapacités à la détention des chiens dangereux sont prévues. Ainsi, les mineurs, les majeurs en tutelle ou les personnes condamnées pour crime ou à une peine d'emprisonnement pour délit ne pourraient pas détenir ces chiens. Le non-respect de ces interdictions serait puni de trois mois d'emprisonnement et de 25.000 F d'amende.

La détention des chiens susceptibles d'être dangereux serait soumise à déclaration en mairie avec délivrance d'un récépissé. Pour obtenir le récépissé, un propriétaire devrait fournir des justificatifs de l'identification du chien, de sa vaccination antirabique, de sa stérilisation pour les chiens d'attaque, enfin de la souscription d'une assurance garantissant la responsabilité civile du détenteur du chien.

L'acquisition, la cession ou l'importation des chiens d'attaque serait interdite. L'objectif est de faire disparaître, à terme, les pitbulls du territoire français. Le non-respect de ces obligations serait puni de six mois d'emprisonnement et de 100.000 F d'amende, compte tenu d'un amendement de l'Assemblée nationale ayant doublé le montant de l'amende.

Les chiens d'attaque ne pourraient avoir accès aux lieux publics et aux locaux ouverts au public. Tous les chiens susceptibles d'être dangereux devraient être muselés sur la voie publique.

Le dressage des chiens au mordant serait interdit en dehors des activités de sélection canine encadrées par une association agréée et des activités de surveillance, de gardiennage et de transport de fonds.

Le non-respect de cette interdiction serait passible de six mois d'emprisonnement et de 50.000 F d'amende.

En définitive, cet article 2 tend à créer un grand nombre d'infractions nouvelles sévèrement punies afin d'une part de mettre fin à une nouvelle forme d'insécurité, d'autre part à faire disparaître à terme certains types de chiens particulièrement dangereux du territoire français. Les infractions crées par l'article 2 du projet de loi sont récapitulées dans le tableau suivant :

Infractions et sanctions prévues par le projet de loi
en matière de chiens dangereux















Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page