2. L'ampleur des besoins
NOMBRE
DE PERSONNES SOUS-ALIMENTÉES CHRONIQUES
(en millions)
AFRIQUE DU NORD
ASIE DE L'EST
ASIE DU SUD
Source : L'ampleur des besoins - Atlas des produits alimentaires et de
l'agriculture- FAO - Rome Italie - 1995
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
AMÉRIQUE LATINE
Source : L'ampleur des besoins - Atlas des produits alimentaires et de
l'agriculture- FAO - Rome Italie - 1995
En prenant en compte des projections démographiques pour l'an 2000,
la FAO estime que 64 pays en voie de développement risquent
d'éprouver les plus grandes difficultés à répondre
aux besoins alimentaires de leur population. En 2010, les besoins nets de
céréales importées passeront de 8 à
19 millions de tonnes en Afrique sub-saharienne ; de 38 à
71 millions de tonnes au Proche-Orient et en Afrique du Nord ; de 27
à 35 millions de tonnes en Asie de l'Est ; de 5
à 10 millions de tonnes en Asie du sud. Cette situation
résulterait surtout d'un manque de terres arables.
En fait, d'ici 2025, -pour autant que les projections à 30 ans
puissent être fiables-,
la production alimentaire devra doubler si
l'on veut pouvoir nourrir une population mondiale estimée à
8,5 milliards d'habitants.
Le problème est que les meilleures
terres sont déjà en culture et que le taux des ressources en eau
diminue rapidement.
3. Le sommet mondial de l'alimentation, une nouvelle stratégie
Le sommet mondial de l'alimentation s'est tenu à Rome du 13 au 17 novembre 1996. Les chefs d'État et de Gouvernement de 186 pays ont approuvé un plan d'action sur la sécurité alimentaire. Au-delà de ces engagements forts, quelques interrogations demeurent.
a) La déclaration de Rome en faveur de la sécurité alimentaire mondiale
Après plusieurs mois de négociations entre
États membres de la FAO, les chefs d'État et de Gouvernement se
sont accordés sur le texte définitif de la déclaration de
Rome en faveur de la sécurité alimentaire mondiale.
Ce document témoigne d'une volonté politique renouvelée de
lutter contre "
une situation inacceptable
" : la
sous-alimentation qui frappe plus de 800 millions de personnes dans le
monde, alors même que les disponibilités alimentaires sont
suffisantes.
Ce texte est aussi l'engagement commun des membres de l'organisation
" de parvenir à la sécurité alimentaire pour tous
et de déployer un effort constant pour éradiquer la faim dans
tous les pays et, dans l'immédiat, de réduire de moitié le
nombre actuel de personnes sous alimentées au plus tard en
2015 ".
Aux yeux de votre rapporteur, l'un des mérites de la
déclaration est de partir de l'analyse des facteurs structurels de
l'insécurité alimentaire mondiale pour en déduire les
principes qui doivent guider l'action des Gouvernements. Ainsi, la
déclaration insiste sur des facteurs jusqu'ici insuffisamment pris en
compte, mais dont l'actualité rappelle trop souvent la cruelle
réalité. " La pauvreté est une cause majeure de
l'insécurité alimentaire ", comme le sont aussi " les
conflits, le terrorisme, la corruption, la dégradation de
l'environnement et les catastrophes naturelles ou causées par
l'homme ", ou encore " l'exode rural excessif et l'explosion
démographique ".
Un autre aspect novateur du Sommet est la mise en avant de la
responsabilité première des États en matière de
sécurité alimentaire.