ANNEXE 1

FICHES THÉMATIQUES

Fiche n°1 La croissance

Fiche n° 2 Prix, emploi, chômage

Fiche n° 3 Les ménages

Fiche n° 4 Les entreprises

Fiche n° 5 Les administrations publiques

Fiche n° 6 Le commerce extérieur

FICHE N° 1

LA CROISSANCE

Le rapport étudie plusieurs scénarios de croissance à horizon 2009 :

- un scénario où la croissance se stabilise à 2,5 % en volume par an, dit « scénario central »,

- un scénario où l'activité progresse plus rapidement, à 3 % l'an, « scénario haut »,

- un « scénario noir », avec une croissance autour de 1,5 % par an.

Par ailleurs, deux « mini variantes » ont été réalisées afin de simuler l'impact d'une politique budgétaire différente (voir la fiche relative aux administrations publiques) et d'une augmentation de la durée du travail d'une heure, sans contrepartie salariale.

1. Le scénario central

Dans le scénario central, la croissance se stabilise à 2,5 % en volume dès 2004.

Croissance du PIB et de ses principales composantes
(Scénario à 2,5 %)

(variation en %)

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2005
1995

Croissance projetée

Consommation des ménages

FBCF des SNF-EI

Dépenses publiques primaires

0,5

1,7

- 1,6

2

2,5

2,4

4,3

2,1

2,5

2,4

4,8

1,4

2,5

2,8

5,5

1,2

2,5

2,6

6,1

1,2

2,5

2,6

5,9

1,2

2,5

2,6

5,7

1,2

2,3

2,2

3,3

2,1

Comme par hypothèse, la contribution du commerce extérieur à sa croissance est nulle, l'activité provient exclusivement de la demande extérieure.

Contributions à la croissance
(Scénario à 2,5 %)

(en points de PIB)

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

1985-1995

1995-2005

2005-2009

Importations

Dépenses des ménages

Dépenses des administrations

Investissement des entreprises

Exportations

Variations des stocks

Demande intérieure

Solde extérieur

- 0,1

0,9

0,8

- 0,2

- 0,8

- 0,2

1,4

- 0,8

- 1,9

1,4

0,7

0,5

1,1

0,7

3,4

- 0,8

- 1,8

1,4

0,5

0,5

1,8

0,0

2,5

0,0

- 1,9

1,7

0,2

0,7

1,9

0,0

2,5

0,0

- 2,1

1,5

0,2

0,7

2,1

0,0

2,5

0,0

- 2,3

1,5

0,2

0,7

2,3

0,0

2,5

0,0

- 2,4

1,5

0,3

0,7

2,4

0,0

2,5

0,0

- 1

1,1

0,7

0,3

1,1

0,1

0,6

0,1

- 1,6

1,5

0,7

0,5

1,5

0,0

2,8

- 0,2

- 2,3

1,6

0,2

0,7

2,3

0,0

2,5

0,0

La consommation des ménages évolue à un rythme un peu supérieur à 2,6 % l'an en moyenne sur la période.

Le revenu des ménages ne progresse pourtant que de 1,9 % l'an. Mais, le taux d'épargne des ménages se replie , passant de 14,8 à 12,3 points du revenu disponible.

Ce dernier phénomène n'est pas un résultat de la simulation , mais une hypothèse fondée sur la perspective d'une réaction du comportement d'épargne des ménages à l'engagement d'une série de réformes structurelles, intervenues dans le domaine de la santé et des retraites par exemple.

Sans ce repli, le rythme de croissance de la consommation des ménages serait inférieur de 0,26 point par an et la croissance s'établirait, au mieux, à 2,25 %.

Cette dernière estimation ne tient pas compte des effets d'une moindre consommation sur l'investissement des entreprises et, par conséquent, sur la croissance. Dans le scénario central, la vigueur de la consommation des ménages détermine un rythme élevé d'investissement des entreprises , dans un contexte de retour à une certaine aisance financière. La relation d'accélération entre la consommation et l'investissement joue favorablement et la croissance, sur un rythme rapide, de l'excédent brut d'exploitation des entreprises favorise la FBCF.

Toutefois, le taux d'autofinancement se dégrade en projection et le rythme d'investissement observé ne paraît tenable qu'à certaines conditions, dont celle d'un maintien des taux d'intérêt au bas niveau actuel.

C'est l'hypothèse qui est posée dans l'exercice de projection. Elle peut trouver quelque assise dans l'absence de tension inflationniste au cours de la période, mais elle reste d'autant plus incertaine que le niveau actuel des taux ne peut se justifier que par la nécessité de conforter la reprise économique.

Enfin, les dépenses publiques primaires (hors charges d'intérêt) progressent, conformément aux engagements du programme de stabilité et de croissance, un rythme de 1,2 % l'an.

Leur contribution à la croissance serait très faible, nettement inférieure aux évolutions de longue période (+0,2 point de PIB contre + 0,7 entre 1985 et 2005).

2. Le « scénario haut »

Dans le « scénario haut », la croissance atteint 3 % l'an en volume.

Croissance du PIB et de ses principales composantes
(Scénario à 3 %)

(variation en %)

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2005
1995

Croissance projetée

Consommation des ménages

FBCF des SNF-EI

Dépenses publiques primaires

0,5

1,7

- 1,6

2

2,5

2,4

4,3

2,1

2,5

2,4

4,8

1,4

3,0

3,2

7,4

1,1

3,0

3,0

7,6

1,1

3,0

3,0

6,9

1,1

3,0

3,0

6,5

1,2

2,3

2,2

3,3

2,1

La consommation des ménages évolue au rythme élevé de 3,1 % l'an (2,2 % entre 1995 et 2005).

Le revenu des ménages s'accroît plus vite que dans le précédent scénario (2,1 % par an contre 1,9 %) mais sa progression est insuffisante pour expliquer la dynamique de la consommation . La flexion plus importante du taux d'épargne des ménages (de 14,8 à 11,4 % du revenu disponible) permet néanmoins d'atteindre cette croissance plus forte.

L'investissement des entreprises est, lui-même, plus dynamique , en réponse à une consommation plus rapide. Il s'accroît de 7,1 % par an contre 5,8 % dans le scénario central.

En dépit d'une progression soutenue de l'excédent brut d'exploitation (+ 5,3 % par an), le taux d'autofinancement se dégrade sensiblement. Il atteint 67,7 % en 2009 et 74,2 % en moyenne sur la période, soit un niveau inférieur de 2,3 points au niveau, déjà faible, observé dans le scénario central.

Contributions à la croissance
(Scénario à 3 %)

(en points de PIB)

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

1985-1995

1995-2005

2005-2009

Importations

Dépenses des ménages

Dépenses des administrations

Investissement des entreprises

Exportations

Variations des stocks

Demande intérieure

Solde extérieur

- 0,1

0,9

0,8

- 0,2

- 0,8

- 0,2

1,4

- 0,8

- 1,9

1,4

0,7

0,5

1,1

0,7

3,4

- 0,8

- 1,8

1,4

0,5

0,5

1,8

0,0

2,5

0,0

- 2,3

1,9

0,2

0,9

2,3

0,0

3,0

0,0

- 2,4

1,8

0,2

0,9

2,4

0,0

3,0

0,0

- 2,5

1,8

0,3

0,9

2,5

0,0

3,0

0,0

- 2,5

1,8

0,3

0,9

2,5

0,0

3,0

0,0

- 1

1,1

0,7

0,3

1,1

0,1

0,6

0,1

- 1,6

1,5

0,7

0,5

1,5

0,0

2,8

- 0,2

- 2,6

1,9

0,3

0,9

2,5

0,0

3,0

0,0

3. Un « scénario noir »

Un scénario noir a été imaginé. Il s'agit d'illustrer l'impact de la réalisation d'un certain nombre d'événements défavorables jugés comme des aléas négatifs dans le contexte actuel de prévision économique :

- la croissance aux États-Unis ralentirait de 0,5 point de PIB en 2006 et 2007 à la suite d'une réorientation des politiques économiques ;

- le niveau du prix du pétrole se situerait durablement à 40 dollars ;

- le cours du dollar se déprécierait de 20 % pour se situer en moyenne à 1,5 dollar pour un euro selon un profil temporel an, après une forte dépréciation, la devise américaine rejoindrait en fin de période son cours initial.

Principaux résultats d'un cumul d'aléas extérieurs

(en %)

 

2005

2006

2007

2008

2009

Moy.
2009
2006

Croissance du PIB

Inflation

Chômage
(au sens du BIT)

Besoin de financement des administrations publiques
(en points de PIB)

Contribution à la croissance du commerce extérieur
(en points de PIB)

Consommation des ménages

Investissement
des entreprises

2,5

1,7

9,4

- 2,9


0,0


2,4

4,8

1,3

1

9,5

- 2,5


- 0,4


2,5

2,7

0,4

0,7

10,4

- 3


- 0,8


1,8

1,4

1,8

1,3

10,6

- 3,6


0,0


1,6

3,7

3,5

1,9

9,9

- 2,9


+ 0,6


2

8,7

1,8

1,2

10

- 3


- 0,1


2

4,1

Le scénario se traduit par une croissance ralentie, de 1,8 % contre 2,5 % dans le compte central.

Décomposition des effets sur la croissance des aléas

(en points de PIB)

 

2005

2006

2007

2008

2009

Moy.
2009
2006

Ralentissement aux Etats-Unis

0,0

- 0,2

- 0,2

0,0

0,0

- 0,1

Pétrole à 40 $

0,0

- 0,1

0,0

0,0

0,0

0,0

Dépréciation du cours du dollar
($ contre €)

1,24

1,5

1,7

1,6

1,25

1,5

Effet sur la croissance

0,0

- 0,8

- 2,3

- 1,0

1,7

- 0,6

Total

0,0

- 1,1

- 2,5

- 1,0

+ 1,7

- 0,7

Variante 10 % dollar
Effet PIB France

Année

1

2

3

4

5

6

7

Année/année

- 0,4

- 0,8

0,0

0,2

0,3

0,3

0,0

Cumul

- 0,4

- 1,2

- 1,2

- 1

- 0,7

- 0,4

0,0

Les effets du ralentissement transitoire de l'économie américaine sont relativement modérés avec une perte de PIB de 0,2 point en 2008 et 2007 face à une croissance inférieure de 0,5 point de PIB aux Etats-Unis.

L' appréciation du pétrole exerce un effet, modéré lui aussi, de 0,1 point de PIB en raison de la nette dépréciation du dollar contre euro qui vient le compenser.

La chute du dollar culmine en 2007 avec un cours du change de 1 euro pour 1,7 dollar puis s'efface. Le choc de devise est donc suivi, en fin de période, d'un contrechoc. Toutefois, la perte de croissance liée à cet aléa est élevée : elle atteint 0,7 point de PIB en moyenne sur la période et, en 2007, la croissance ne dépasse pas 0,4 %.

Une partie, modeste en moyenne, de cet écart de performances avec le compte central est attribuable à la dégradation du commerce extérieur. L'essentiel provient de l'impact sur le revenu des ménages des distributions salariales, les entreprises s'efforçant de défendre leur compétitivité : les salaires augmentant moins vite et les emplois évoluant défavorablement, le pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages augmente de 1,1 % en moyenne contre 1,9 % et 2,1 % dans les deux scénarios précédemment exposés. Cela pèse sur la consommation, malgré une flexion importante du taux d'épargne des ménages.

L'investissement amplifie fortement l'impact sur la croissance de la demande atone des ménages d'autant que le taux de marge des entreprises se dégrade, transitoirement mais nettement, sous l'effet d'une chute brutale de la productivité non anticipée dans les négociations salariales.

Le contre-choc qui intervient en fin de période de projection sous l'effet d'un écart croissant des performances économiques des Etats-Unis et de l'Europe permet d'entrevoir une forte reprise. Toutefois, le niveau du chômage reste sur la période au niveau moyen de 10 %.

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