ANNEXES DE LA PARTIE II

Annexe 1 : La statistique enchantée du chômage

Alfred Binet répondait à ceux qui lui demandaient de définir l'intelligence : « L'intelligence, c'est ce que mesure mon test » .

Il en va de même du chômage : c'est ce que mesurent les statistiques officielles, variables selon les pays et les choix méthodologiques.

Il en résulte une grande liberté d'interprétation de la situation selon le commentateur et les circonstances.

Ainsi, Donald Trump à peine élu, peut-il dresser devant le Congrès le 28 février 2017, un tableau dramatique de la situation de l'emploi laissée par son prédécesseur 151 ( * ) et quatorze mois plus tard, en mai 2018, annoncer dans un tweet jubilatoire que le taux de chômage étasunien vient de percer le plancher des 4 % (3,9 %), signe évident de la réussite de sa politique.

Pour saisir l'ampleur du miracle et ce que signifient réellement les chiffres du chômage étasunien, il faut descendre dans les arcanes de leur production, assez différente de la nôtre.

Selon la nomenclature du Bureau de la statistique du travail (BLS), entre janvier 2017 et janvier 2018, corrigées des variations saisonnières, les données sont les suivantes (en millions) :

Janvier 2017

Janvier 2018

Mars 2019

Population civile non institutionnelle 152 ( * )

254,082

256,780

258,537

Population active

159,718

161,115

162,960

Taux de participation

62,9%

62,7%

63%

Population en emploi

152,076

154,430

156,748

Taux d'emploi

59,9%

60,1%

60,6%

Chômeurs

7,642

6,684

6,211

Taux de chômage

4,8%

4,1%

3,9%

Population hors marché du travail

94,364

95,665

95,577

Actuellement à la recherche d'emploi

5,719

5,171

Marginaux hors de la population active

1,769

Personnes à temps partiel (raisons économiques ou non)

30,034

Ce qui signifie qu'en mars 2019, il y avait 95,577 millions de personnes, plus 1,769 million d'Américains sans emploi aux USA, soit 37,7 % de la population de plus de 16 ans susceptible de demander un emploi, et 30 millions d'employés à temps partiel. Même si taux de participation et taux de chômage ne sont pas directement comparables, il y a de quoi relativiser le taux de chômage de 4,1 % en janvier 2018 et de 3,9 % en avril 2019.

L'influence du taux de participation sur celui du chômage est, en effet, considérable. Ainsi, à structure de population équivalente et avec un taux de participation de 66,3 % (taux moyen pour la période 1990-2008), le taux officiel du chômage serait de 9,1 % et non de 3,9 %.

Parmi les facteurs invoqués pour expliquer la baisse régulière du taux de participation, il en est de naturels comme le vieillissement de la population ou l'augmentation du nombre d'étudiants 153 ( * ) , et d'autres, comme la dépendance croissante aux opiacés et aux tranquillisants, plus inquiétants quant à l'évolution de la société étasunienne 154 ( * ) .

Taux 2019

62,7

Économie Matin 10/09/2015 d'après les données du BLS

On peut aussi penser que le retrait de la population active peut être dû au découragement des intéressés, las de chercher en vain un emploi ou découragés par la médiocrité de ceux qu'ils trouvent 155 ( * ) . C'est d'autant plus probable qu'aux USA beaucoup d'emplois manufacturiers ayant disparu, l'essentiel de ceux qui les remplacent sont à temps partiel, précaires et mal rémunérés. Il est d'ailleurs révélateur que la baisse significative du chômage ces dernières années n'ait pas entrainé une augmentation notable des salaires, contrairement aux enseignements de la théorie.

La contraction de la population active peut aussi résulter de l'élimination administrative de demandeurs d'emplois potentiels : prisonniers, malades de longue durée, handicapés...

Ainsi les USA sont-ils les champions mondiaux pour leur taux d'incarcération et la sélectivité de celui-ci : 2,213 millions de prisonniers en 2012 (0,9 % de la population adulte) sur un total de 6,937 millions sous contrôle judiciaire. Quant à la sélectivité, elle est d'abord raciale 156 ( * ) .

Au point que l'on a pu se demander si cette politique pénale hyper répressive n'était pas un moyen de régler des problèmes sociaux et économiques : montée de la pauvreté et des inégalités, emploi 157 ( * ) .

Un autre moyen, moins expéditif et au final moins coûteux, consiste à remplacer des chômeurs par des malades de longue durée ou des handicapés. C'est la méthode largement utilisée par les gouvernements de Tony Blair 158 ( * ) .

Constatons aussi que, très généralement aux USA, la population susceptible de demander un emploi hors marché du travail augmente (95,577 millions en 2019) en même temps que le taux de chômage officiel baisse. Ce qui tendrait à prouver que s'il y a moins de chômeurs, c'est qu'il y a moins de personnes sur le marché de l'emploi. La ventilation entre ceux qui sont déclarés être sur le marché de l'emploi et ceux qui ne le sont pas est l'une des causes essentielles des interrogations que l'on peut avoir sur la signification des chiffres officiels de l'emploi quelles que soient les méthodes de comptabilisation et les pays, à ceci près que le camouflage n'est pas utilisé avec la même intensité par tous.

Population hors du marché du travail

Business Bourse d'après les données du BLS

Par ailleurs, tout un faisceau d'indices - pour certains relevés par Donald Trump lui-même - incitent à penser que malgré des taux de chômage à faire pâlir les Européens, on est encore loin du plein emploi aux USA : nombre de pauvres et d'assistés des organisations humanitaires, nombre de sans abri 159 ( * ) et de villages de tentes, vagues de faillite de grandes et moyennes enseignes de distribution, ce qui laisse à penser que le pouvoir d'achat de beaucoup d'étasuniens n'est pas à la hausse 160 ( * ) .

En ce qui concerne la sélectivité, il est significatif qu'autour de 2014, la probabilité d'être incarcéré pour un noir né en 2001 ait été de 1/3, contre 1/6 pour un hispanique et 1/17 pour un blanc.

Pour finir cet inventaire des moyens de tordre la statistique, à l'inverse de tous ceux qui visent à minorer la population active (le dénominateur dans le calcul du taux de chômage), on peut aussi majorer le nombre d'emplois en comptabilisant de la même manière les emplois à temps partiel et les emplois à plein temps. Ainsi un emploi manufacturier à plein temps disparu pourra être remplacé par deux ou trois emplois à temps partiel et donc par autant de travailleurs !

Au final, quel était le taux de chômage aux USA en mars 2019 ?

Comme le montrent les courbes ci-dessous, cela dépend de quoi on parle.

Selon le BLS, le taux de chômage au sens strict (indice U3) était de 3,8 % en avril 2019.

Selon le BLS toujours, le taux de chômage au sens large (U6) se situe autour de 7,3 % 161 ( * ) .

Selon le site critique « Shadowstat » qui passe régulièrement au crible les statistiques officielles des USA, le taux de chômage au sens de sous-emploi serait de 21,2 % 162 ( * ) .

La complexité favorable aux discours officiels n'est pas une spécialité étasunienne, les statistiques françaises et européennes suscitent les mêmes interrogations.

En France, il y a même deux indices officiels du chômage, censés mesurer la même réalité :

Le taux de chômage de l'INSEE et celui de la DARES. Cela permet de présenter les résultats sous le meilleur angle possible et de faire oublier ce qui gêne le plus (courbe 5) 163 ( * ) .

Pour l'INSEE, comme pour le BIT, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) vérifiant simultanément trois critères :

- être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé au moins une heure durant une semaine de référence, ce qui est une conception très extensive de la notion d'activité ;

- être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;

- avoir cherché activement un emploi le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois, ce qui laisse une large marge d'interprétation.

L'INSEE évalue aussi un « halo autour du chômage » (courbe 4).

La collecte des données est faite par sondages et non par recensement, ce qui, là aussi, veut dire qu'il y a une marge d'erreur non négligeable.

Le chômage officiel est entouré d'un « halo du chômage ». Fin 2018, il s'établissait à 1,5 million de personnes pour 2,7 millions de chômeurs officiels ; soit 4,2 millions de chômeurs au sens large fin 2008.

Le « halo de chômage » et son évolution selon l'INSEE

Autres indices publiés par l'INSEE : Le taux d'activité et le taux d'emploi 164 ( * )

La DARES, elle, procède, de manière très différente, à partir des inscriptions à Pôle Emploi, en distinguant plusieurs catégories de demandeurs d'emploi, certaines tenues de rechercher un emploi (catégories A, B et C), d'autres non (catégorie D) :

Catégorie A : Personne sans emploi devant accepter toute espèce d'emploi (à temps plein, temps partiel, saisonnier, en CDI ou CDD...) Ce sont les « chômeurs » de l'indice officiel.

Catégorie B : Personne ayant travaillé au maximum 78 h par mois.

Catégorie C : Personne ayant une activité réduite de plus de 78 h par mois.

Catégorie D : Personne sans emploi mais non disponible et non tenue de rechercher un emploi, comme les demandeurs en formation.

Selon ces définitions et par construction donc, ceux qui, lassés de ne pas trouver d'emploi ont renoncé à s'inscrire ou se réinscrire régulièrement à Pôle emploi, ne figurent pas parmi les sans emploi. C'est notamment le cas des allocataires du RSA non-inscrits à Pôle Emploi ou de la fraction des bénéficiaires de la prime d'activité dans la même situation tout en souhaitant trouver un emploi répondant mieux à leur attente 165 ( * ) .

S'agissant des inscrits à Pôle Emploi, les moyens de toiletter les chiffres ne manquent pas.

Ainsi pour réduire le nombre de « chômeurs officiels » (catégorie A), on peut : augmenter temporairement les effectifs de la catégorie D par des formations sans débouchés, radier ceux qui ne remplissent pas leurs obligations, notamment en matière de recherche d'emploi.

Il est, en effet troublant qu'au quatrième trimestre 2018, sur les quelques 530 000 personnes des catégories A, B et C radiées, un peu plus de 20 % seulement l'aient été pour avoir trouvé un emploi ! Gageons que le récent décret supprimant la prise en considération du salaire antérieur pour juger du caractère « raisonnable » ou pas d'une offre d'emploi creusera encore l'écart entre nombre de radiations et retour à l'emploi.

Selon les chiffres de la DARES (février 2019), les demandeurs d'emploi se répartissent ainsi :

Catégorie A : 3,366 millions

Catégorie B : 0,759 million

Catégorie C : 1,465 million

Catégorie D : 0,271 million

Soit, en ajoutant les 1,2 million (estimé) des allocataires du RSA et de la prime d'activité non-inscrits à Pôle Emploi, de l'ordre de 7 millions de « chômeurs au sens large » et un taux de chômage « au sens large » de l'ordre de 22 à 23 % 166 ( * ) .

2,8 millions de chômeurs officiels selon l'INSEE, 3,4 millions selon la DARES, l'écart n'est pas mince et rend dérisoire tous les commentaires sur des variations de moins d'un pourcent du taux de chômage.

Variations de la mesure du chômage
selon l'INSEE et Pôle emploi

De 2007 à 2009-2010, les courbes évoluent dans le même sens (baisse du chômage jusqu'à la crise financière, puis accélération de celui-ci dès que les effets du krach sur l'économie se font sentir) pour diverger de plus en plus à partir de la « reprise » avortée de 2011. D'où l'impression - renforcée par l'importance des variations de court terme des résultats fournis par la DARES, que l'INSEE a tendance à aplatir les variations à la hausse du chômage, à court, comme à moyen terme.

Les distorsions dans les indices du chômage au sens strict et au sens large, relevées pour les USA et la France, existent aussi pour la zone euro (courbe 6) et entre les pays de celle-ci (courbe 7).

Le sous-emploi au sens large en Europe, en pourcentage de la population active

Chômeur (trait bleu)/disponible mais ne cherchant pas de travail (trait jaune)/à la recherche d'un emploi mais non disponible (trait orange)/sous employé (trait vert).

BCE Bulletin économique mars 2017

Comme on le voit, si en 2017 le taux de chômage au sens strict était de 8,5 %, celui au sens de l'indice U6 étasunien se situait autour de 13 %, pour un taux au sens large autour de 18,5 %, soit près du double du taux officiel.

L'examen de la situation par pays montre une évolution différente selon les pays et un usage différent du sous-emploi pour embellir les taux de chômage.

Le chômage au sens large en zone euro avant et après la crise financière

On constate que le taux de chômage allemand est le plus bas de la zone euro, baissant même par rapport à l'avant crise, à la différence de tous les autres pays de la zone.

Visiblement, face au chômage, il est difficile de parler de solidarité européenne.

Plus intéressant est l'importance du sous-emploi par rapport à l'emploi, selon les pays de la zone, autrement dit des expédients permettant de faire baisser le taux de chômage officiel

Allemagne

France

Italie

Espagne

0-Taux officiel

Q1 2019

3,2%

8,8%

10,(%

14,1%

1-Taux officiel

Q4 2016

4,1%

10,1%

11,7%

19,6%

2-Taux large

10%

18,5%

25%

37%

3- ½

2,44

1,83

2,13

1,88

Ligne 0 : rappel du taux de chômage officiel au début de l'année 2019 dans les quatre pays.

Ligne 1 : Taux officiel du chômage au quatrième trimestre 2016 dans les quatre pays.

Ligne 2 : Taux large du chômage au quatrième trimestre 2016 dans les mêmes pays

Ligne 3 : Rapport entre le taux de chômage au sens large et au sens strict dans chaque pays.

On constate que deux pays - l'Allemagne et l'Italie - font un plus large appel au sous-emploi que les deux autres - France et Espagne - pour améliorer leur taux de chômage officiel.

Annexe 2 : Une chute tendancielle de la productivité

On constate une chute tendancielle du taux annuel de croissance de la productivité depuis les années quatre-vingt-dix.

Annexe 3 : Allégements fiscaux et croissance
Annexe 4 : Circuit du financement de l'économie

France Stratégie : Note d'analyse n°54 Mai 2017


* 151 Situation de l'emploi aux USA selon Donald Trump fin février 2017 : 94 millions d'Américains sont en dehors du marché du travail ; plus de 43 millions d'Américains vivent aujourd'hui dans la pauvreté ; plus de 43 millions d'Américains bénéficient de coupons alimentaires ; plus de 20 % des Américains sont sans emploi durant les meilleures années de leur vie active.

* 152 Population de plus de 16 ans hors institutions : armée, administrations publiques, hôpitaux psychiatriques, maisons de retraites.

* 153 Mais, à l'inverse on constate aussi, signe de la dégradation de la situation matérielle des plus de 65 ans, une augmentation de leur taux d'activité. Selon le BLS, celui-ci est passé de 15,4 % en 2006 à 19,3 % en 2016, et pourrait atteindre 23 % en 2026. C'est la seule classe d'âge dans ce cas.

* 154 Selon certaines recherches de l'OCDE, il y aurait une corrélation nette entre la consommation d'opioïdes et les taux de participation ce qui laisse entier le problème de savoir si la prise de tranquillisants est une cause de l'allergie au travail ou une conséquence du sous-emploi.

* 155 « L'incarcération de masse masque un fort volant de chômage en soustrayant des statistiques du chômage une masse importante d'adultes en âge de travailler. Ainsi, le faible taux de chômage américain des années 1990 est en partie un résultat et un artefact du taux élevé d'incarcération. Loin de constituer comme on voudrait nous le faire croire, l'exemple même de la dérégulation, le marché américain est en fait modelé par une intervention étatique à la fois forte et coercitive, via le système pénal. Tandis que les forts taux d'incarcération contribuent à cacher l'ampleur véritable du chômage, l'allongement des peines de prison contribue, lui, à augmenter le risque pour les anciens détenus de se retrouver durablement sans emploi une fois sortis de prison. » Bruce Western, Katherine Beckett, David Harding : « Système pénal et marché du travail aux États-Unis » (Actes de la recherche en sciences sociales, Septembre 1998)

* 156 En 2016, le BLS a comptabilisé 7,6 millions de « travailleurs pauvres », soit 4,9 % de la population active. Les Noirs et les Hispaniques sont deux fois plus représentés que les Blancs au sein de cette catégorie et la pauvreté touche une part beaucoup plus élevée de travailleurs à temps partiel (12,2 %) qu'à temps plein (3,1 %).7,5 millions d'Étasuniens occupent plusieurs emplois, y compris de plus en plus d'enseignants (Libération du 30 septembre 2018).

* 157 Après avoir été multiplié par 4,8 entre 1990 et 2010 la population carcérale a progressivement baissé, particulièrement sous Obama. Au vu de l'inefficacité de cette politique répressive et de son coût (près de 1 % du PIB), un consensus semble se dessiner entre Démocrates et Républicains pour une révision du code pénal (suppression des peines plancher, promotion des politiques de réinsertion, etc.).

* 158 « Au 1 er janvier 2006, on dénombrait 1,530 million de sans-emploi au Royaume-Uni. Pour 2,7 millions de malades (...) qui ne pouvaient être pris en compte dans les statistiques du chômage par la grâce d'un certificat médical.... Le nombre de ces malades incapables de travailler n'atteignait pas 600 000 en 1981. 25 ans plus tard, ils avaient donc été multipliés par près de quatre ! (...) en proportion, deux fois et demie plus qu'en Allemagne ; quatre fois plus qu'en Italie ! Le système de santé britannique a beau avoir périclité, cela n'a pas été à ce point. » Philippe Auclair ( Le royaume enchanté de Tony Blair, Fayard).

* 159 20 000 à Los Angeles par exemple.

* 160 Depuis 2008, chaque année amène la fermeture entre d'50 000 et 75 000 pieds carrés de magasins de distribution, avec un pic à 100 000 pieds carrés en 2017.

* 161 Le taux de chômage du BSL (U6) au sens large inclut ceux qui, sans emploi depuis moins de 3 ans, s'abstiennent de chercher un travail, les marginaux, les personnes à temps partiel contraint.

* 162 Il est obtenu en ajoutant aux sous employés recensés pour l'indice U6, les travailleurs déplacés et les chômeurs de très longue durée (6 ans), découragés, non pris en compte par l'indice du BSL.

* 163 « Ces demandeurs d'emploi oubliés de la reprise », titre le Monde du 24 mai 2018 montrant ainsi que tout ne va pas pour le mieux mais que la « reprise » est là. Quelle « reprise », c'est une autre affaire.

* 164 Le taux d'activité est le nombre d'actifs rapporté à la population concernée (population de 15 à 64 ans, jeunes de 15-24 ans par exemple).

* 165 Le taux d'activité est le nombre d'actifs rapporté à la population concernée (population de 15 à 64 ans, jeunes de 15-24 ans, par exemple).

* 166 Avec une population active de 30,4 millions, estimation 2018 de la Banque mondiale et de l'OIT.

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