B. L'AUGMENTATION DE LA PAUVRETÉ EN FRANCE
Comme le montre la courbe ci-dessous, après avoir fluctué à la hausse puis à la baisse par rapport à son point bas de 1990, le taux de pauvreté est reparti à la hausse ces dix dernières années.
Encore faut-il, comme pour ceux du chômage, prendre ces chiffres avec précaution.
En effet, le taux de pauvreté étant calculé par rapport au revenu médian, celui-ci ayant baissé du fait de la paupérisation d'une partie de la classe moyenne, le nombre de pauvres a baissé sans que leurs revenus aient changé !
Centre d'observation de la société (septembre 2018)
Comme on l'a vu (voir partie II), la stagnation économique et le sous-emploi qui en est résulté sont largement responsables de cette évolution, la manière de traiter le problème consistant pour partie à transformer les chômeurs en travailleurs pauvres.
Autre biais des chiffres de la pauvreté : ils ne rendent qu'imparfaitement compte de la situation réellement vécue.
Ce qui compte pour les intéressés, c'est moins le revenu dont ils disposent que celui disponible après paiement des dépenses contraintes dites « pré-engagées », celles auxquelles on ne peut échapper.
Selon une étude de la DREES 185 ( * ) , les dépenses pré-engagées représentent 30 % du revenu, proportion qui augmente au fur et à mesure que le niveau de vie baisse.
Au final, les inégalités dans le niveau de vie arbitrable des personnes pauvres (340 € par mois) sont plus fortes que pour celles du niveau de vie général, la différence étant particulièrement importante pour les familles monoparentales.
* 185 Les Dossiers de la DREES : Dépenses pré-engagées : quel poids dans le budget des ménages ? (mars 2018)