II. QUATRE ANS APRÈS LA LOI MOLAC : UNE APPLICATION DÉCEVANTE ET DE NOMBREUX POINTS DE BLOCAGE
À plusieurs reprises lors des auditions, les rapporteurs ont entendu que cette loi a permis de conforter et légitimer les discours favorables aux langues régionales. Ce texte a suscité de nombreuses attentes parmi les défendeurs de ces langues.
Il en résulte aussi des déceptions face à des avancées qui restent poussives et insuffisantes pour inverser la tendance de la diminution du nombre de locuteurs de ces langues.
A. UNE PROGRESSION DES EFFECTIFS SCOLAIRES MAIS INSUFFISANTE POUR SAUVER LES LANGUES RÉGIONALES À MOYEN TERME
1. Une progression des effectifs dans le premier degré, avec d'importantes disparités entre les langues régionales
À la rentrée 2023, les enseignements de langue vivante régionale, sous toutes leurs formes concernent plus de 168 000 élèves, dont près des deuxtiers dans le premier degré.
Dans le primaire, les effectifs sont en progression de 47 % entre 2021 et 2023, soit une augmentation de près de 35 000 enfants. Cette hausse est d'autant plus remarquable que dans le même temps le nombre d'enfants dans le primaire diminue de manière significative, avec plus de 172 000 écoliers de moins sur cette période.
Nombre d'élèves du premier degré suivant un enseignement de langue régionale (public et privé sous contrat)
2021 |
2022 |
2023 |
Variation En nombre* |
Variation En pourcentage |
|
Auvergnat |
/ |
1 |
1 |
0 |
0 % |
Basque |
7 637 |
7 848 |
11 311 |
+ 3 674 |
+ 48 % |
Breton |
10 712 |
12 444 |
19 941 |
+ 9 229 |
+ 86 % |
Catalan |
12 964 |
12 764 |
13 289 |
+ 325 |
+ 3 % |
Corse |
12 141 |
12 684 |
20 326 |
+ 8185 |
+ 67 % |
Créole |
4 643 |
5 230 |
8 896 |
+ 4253 |
+ 92 % |
Gallo |
76 |
114 |
126 |
+ 50 |
+ 66 % |
Gascon |
554 |
621 |
866 |
+ 312 |
+ 56 % |
Languedocien |
/ |
257 |
575 |
+ 318 |
+ 123 % |
Limousin |
74 |
86 |
112 |
+ 38 |
+ 51 % |
LR Alsace |
495 |
348 |
458 |
- 37 |
- 7 % |
LR Moselle |
125 |
284 |
178 |
+ 53 |
+ 42 % |
Mélanésien |
55 |
56 |
147 |
+ 92 |
+ 167 % |
Nissart |
71 |
56 |
58 |
- 13 |
+ 18 % |
Occitan |
20 067 |
20 283 |
26 099 |
+ 6032 |
+ 30 % |
Provençal |
1 630 |
1 376 |
1 244 |
- 386 |
- 24 % |
Tahitien |
1 453 |
1 354 |
3 565 |
2 112 |
+ 145 % |
Total |
72 697 |
75 805 |
107 192 |
34 495 |
+ 47 % |
* Pour l'auvergnat et le languedocien, la variation
correspond aux rentrées scolaires 2022 et 2023
Source :
Questionnaires budgétaires PLF 2023, 2024 et 2025.
Les rapporteurs ont également pu constater, dans un contexte de déprise démographique scolaire entraînant sur l'ensemble du territoire des fermetures de classe dans le primaire, un effort des services académiques afin d'ouvrir des filières bilingues, voire immersives. D'après les données transmises par le ministère de l'Éducation nationale, 13 classes proposant un enseignement de l'alsacien de manière renforcée pouvant aller jusqu'à la parité horaire ont ouvert en 2022 et 2023, portant leur nombre à 1 670. Pour l'occitan, 239 classes de plus entre 2021 et 2023 proposent cet enseignement. Pour le breton, ce nombre est passé de 202 classes en 2021 à 684 en 2023. En ce qui concerne le catalan, l'office public de la langue catalane a indiqué aux rapporteurs l'absence d'ouverture de filières bilingues entre 2012 et 2024, mais a également souligné plusieurs projets d'ouvertures dans le primaire pour 2025 et 2026 à l'instar du secondaire dont l'ouverture d'une filière est actée à la rentrée 2025. Par ailleurs, deux écoles publiques proposent un enseignement bilingue immersif dans cette langue17(*).
Pour le basque, dans l'enseignement public primaire, les chiffres sont globalement stables entre 2020 et 2024 (respectivement 6 042 et 6 070 élèves concernés). Toutefois, on constate une évolution des modalités d'enseignement au profit de l'enseignement immersif, au service d'une meilleure maîtrise de la langue régionale : l'initiation au basque devient ainsi marginale (200 élèves en 2024), tandis que l'enseignement à parité horaire diminue de 6,72 % à la rentrée 2024 (4 859 élèves à la rentrée 2023). En revanche, les effectifs de l'enseignement immersif doublent pour dépasser le millier d'écoliers concernés (1 011 élèves).
2. Un effort toutefois insuffisant au regard de la perte de vitesse des langues régionales et inégal selon les territoires
Si le ministère de l'Éducation nationale et les rectorats mettent en avant les ouvertures de filières ces dernières années, ainsi que l'augmentation des effectifs d'élèves bénéficiant d'un enseignement en langue régionale, ce bilan doit toutefois être nuancé.
· Un rythme de développement de l'enseignement insuffisant pour compenser la diminution du nombre de locuteurs
Au rythme de la baisse du nombre de locuteurs des langues régionales, les quelques milliers d'élèves en plus par territoire ces dernières années ne permettent pas de compenser ces pertes. Ainsi, pour le breton, selon l'association Kelennomp ! (représentant les enseignants de breton et en langue bretonne) en 2018, avec 2,3 % des moins de 15 ans scolarisés en filière bilingue, le pourcentage de brittophones dans la société continuera à chuter dans les années à venir si l'enseignement bilingue ne se développe pas plus vite. En effet, 60 % des brittophones sont actuellement âgés de plus de 60 ans dont près des deux tiers ont plus de 70 ans. Dans le cadre du plan de réappropriation des langues de Bretagne, adopté en 2023, il est prévu la scolarisation de 30 000 élèves dans des filières bilingues bretonnes à l'horizon 2027. Il s'agit pour Fulup Jakez, président de l'office public de la langue bretonne « de travailler sur du long terme, à deux ou trois générations ».
Toutefois, le rythme d'ouverture de filières bilingue bretonne a ralenti dans l'académie de Rennes. Tant le rectorat que l'office public ont dressé le constat que cet objectif d'une scolarisation de 30 000 élèves dans une filière bilingue d'ici 2027 est inatteignable.
Source : Association Kelennomp ! et
fédération Div Yezh Breizh à partir des sources
statistiques
de l'office public de la langue bretonne.
Ce constat du recul de la langue est encore plus frappant pour le gallo dont la connaissance même de son existence diminue fortement. Selon l'enquête de 2024, sur la transmission et l'usage du breton et du gallo, commandée par la région Bretagne18(*), 51 % des habitants de Bretagne interrogés indiquent ne pas savoir ce qu'est le gallo, soit une hausse de plus de 11 points par rapport à la précédente enquête datant de 2018.
· Une couverture inégale des territoires reposant majoritairement sur une demande sociale des parents
Pour la plupart de ces langues régionales, l'éducation nationale développe des filières d'enseignement en réponse à la demande des parents. Il en résulte des disparités importantes d'une commune à une autre, en fonction de la mobilisation des parents et des élus pour que la langue régionale soit enseignée à l'école.
À cet égard, Mme Marie-Jeanne Verny, représentante de la FELCO (fédération des enseignants de langue et culture d'Oc) alerte sur le risque, notamment pour l'occitan dont la zone géographique historique de pratique est étendue, de la création « d'oasis linguistiques » dans les métropoles que sont Toulouse, Montpellier et Béziers, au milieu de « déserts linguistiques » sur le reste du territoire. Elle souligne ainsi l'existence de « départements occitans sinistrés » à l'instar de l'Ardèche et des départements alpins de l'académie d'Aix-Marseille où aucun écolier ne suit un enseignement d'occitan.
· L'ouverture de filières bilingues décrite comme un parcours du combattant par les acteurs concernés
L'ouverture d'un enseignement de la langue régionale et, a fortiori, d'une filière bilingue est perçue par les représentants des offices publics rencontrés, les élus locaux concernés et par les parents d'élèves comme un parcours du combattant, notamment si cette problématique linguistique ne constitue pas une priorité pour le rectorat.
La création d'une filière bilingue peut également devenir une source de tension parmi le personnel enseignant. En effet, ces postes transformés en postes bilingues ou immersifs deviennent inaccessibles aux professeurs monovalents touchés par une mesure de carte scolaire supprimant leur poste ou plus généralement demandant une mutation.
· Au-delà de l'aspect quantitatif, la question de l'effectivité et de l'intensité de l'enseignement pour parvenir à des locuteurs de bon niveau en langue régionale
Il est ainsi nécessaire de se pencher sur le contenu de cet enseignement.
En ce qui concerne les filières bilingues, les rapporteurs ont été alertés sur le remplacement d'un enseignant bilingue absent par un enseignant ne maîtrisant pas la langue régionale. La problématique du remplacement des enseignants, connue de longue date par la commission, est d'autant plus forte pour les langues régionales du fait de la carence en ressources humaines d'enseignants maîtrisant ces langues. Dans d'autres cas, bien que certains postes aient été fléchés comme filière bilingue, le rectorat ne parvient pas à recruter un enseignant maîtrisant les deux langues et est donc contraint d'y mettre un enseignant ne maîtrisant pas la langue régionale.
En ce qui concerne l'initiation et la sensibilisation des élèves, de grandes disparités peuvent exister d'un département à l'autre. Le cas de l'occitan permet de mettre en avant ces disparités : cette sensibilisation peut varier fortement en fonction des territoires, allant d'une session unique sur l'année à un cycle approfondi de plusieurs heures. Il n'y a ainsi que l'équivalent de 1,5 ETP itinérant pour l'ensemble des écoles primaires du Cantal, ce qui ne permet d'acquérir que des compétences linguistiques très limitées. Par ailleurs, l'intervention dans les classes n'est pas systématique mais se fait sur demande des écoles auprès de la direction des services départementaux de l'éducation nationale.
Des associations, souvent financées par les conseils départementaux, peuvent également intervenir sur le temps scolaire et en présence de l'enseignant. Les documents transmis par l'office public de la langue occitane19(*) mentionnent par exemple une association soutenue par le conseil départemental de l'Aveyron qui intervient auprès de 30 % des écoliers du département. Sur l'ensemble des cycles du primaire, cela correspond environ à 80 heures, soit l'équivalent de 10 heures par année scolaire. Dans le Gers et les Hautes-Pyrénées, deux associations interviennent dans le sud du département et proposent 30 minutes d'initiation hebdomadaire pour les élèves de maternelle et une heure pour ceux d'élémentaire. Enfin, dans le Tarn-et-Garonne, 15 séances de 40 minutes sont également proposées à plusieurs milliers d'élèves par le milieu associatif.
Les rapporteurs tiennent toutefois à souligner les limites de cette initiation ou sensibilisation qui ne permet pas de former des locuteurs complets.
Enfin, les rapporteurs ont été alertés sur l'apprentissage du provençal, assimilé par l'éducation nationale dans certains textes et discours à une variante de l'occitan. D'une part, l'utilisation de la terminologie occitane pour présenter l'enseignement du provençal n'est pas comprise par les parents qui pensent que cette langue est celle parlée dans une autre zone géographique et donc ne comprennent pas le lien entre celle-ci et le territoire provençal. D'autre part, la graphie, l'orthographe et la syntaxe du provençal présentent des spécificités. En fonction de la formation de l'enseignant, les élèves peuvent ainsi apprendre l'une ou l'autre de ces variantes, avec des évolutions au gré des mutations des personnels de l'éducation nationale, des remplacements, ou encore entre le primaire et le collège.
3. L'abandon de l'apprentissage des langues régionales au collège et au lycée
Au passage au collège, de nombreux élèves interrompent leur apprentissage d'une langue régionale et cette diminution des effectifs s'accentue encore au lycée.
Pour apprécier correctement ces variations, il importe cependant de rapporter les effectifs à la durée propre de chaque cycle : le primaire s'étend sur huit années, le collège sur quatre et le lycée sur trois. Le tableau ci-après présente, à la rentrée 2023, les effectifs par langue régionale au primaire et au secondaire ; leur comparaison doit donc intégrer cette différence de nombre de cohortes entre les niveaux.
S'agissant de la méthode, les rapporteurs ont retraité les données communiquées par la direction générale de l'enseignement scolaire afin d'établir, pour chaque langue, un effectif moyen annuel par niveau (primaire, collège, lycée). Cette normalisation vise à mesurer la baisse des effectifs en neutralisant la longueur des cycles. Ils appellent toutefois à la prudence dans l'interprétation de ces résultats. La démarche retient en effet l'hypothèse d'une répartition homogène des élèves entre les années de chaque niveau et celle de cohortes de taille constante ; elle ne prend pas non plus en compte la déprise démographique observée en primaire. Ces limites doivent être gardées à l'esprit.
Toutefois, à défaut de disposer des effectifs des classes charnières CM2/6ème et 3ème/2nde, permettant une comparaison beaucoup plus précise, cette méthodologie permet d'obtenir un ordre de grandeur de la poursuite de l'apprentissage des langues régionales.
Nombre d'élèves suivant un enseignement de langue régionale à la rentrée 2023
Langue régionale |
Premier degré |
Second degré |
Total |
||
Collège |
Lycée |
Total 2d degré |
|||
Auvergnat |
1 |
203 |
203 |
204 |
|
Basque |
11 311 |
4 138 (- 26,8 %) |
1 748 (- 43,7 %) |
5 886 |
17 197 |
Breton |
19 941 |
5 171 (- 48,1 %) |
1 118 (-71,2 %) |
6 289 |
26 230 |
Catalan |
13 289 |
1 322 (-80,1 %) |
491 (- 50,5 %) |
1 813 |
15 102 |
Corse |
20 326 |
7 546 (- 25,7 %) |
1 412 (-75,1 %) |
8 958 |
29 284 |
Créole |
8 896 |
5 511 (+ 23,9 %) |
2 845 (-31,2 %) |
8 356 |
17 252 |
Gallo |
126 |
193 (+ 206 %) |
29 (-80,0 %) |
222 |
348 |
Gascon |
866 |
- |
- |
- |
866 |
Languedocien |
575 |
- |
- |
- |
575 |
Limousin |
112 |
- |
- |
- |
112 |
LR Alsace |
458 |
746 (+ 225 %) |
131 (-76,6 %) |
877 |
1 335 |
LR Moselle |
178 |
867 (+ 874 %) |
349 (-46,3 %) |
1 216 |
1 394 |
Mélanésien |
147 |
2 968 (+ 3938 %) |
455 (-79,6 %) |
3 423 |
3 570 |
Nissart |
58 |
267 (+ 820 %) |
328 (+ 63,8 %) |
595 |
653 |
Occitan |
26 099 |
8 434 (-35,4 %) |
1 023 (-83,8 %) |
9 457 |
35 556 |
Provençal |
1 244 |
1 559 (+ 150,6 %) |
317 (-72,9 %) |
1 876 |
3 120 |
Tahitien |
3 565 |
8 957 (+ 402,5 %) |
2 845 (-57,6 %) |
11 802 |
15 367 |
Total |
107 192 |
47 882 |
13 091 |
60 973 |
168 165 |
* La variation entre le primaire et le collège est calculée en divisant par deux le nombre d'écoliers, afin de comparer des chiffres concernant 4 niveaux de classes.
** Pour le calcul de la variation des effectifs entre le collège et le lycée, celle-ci est calculée pour chaque langue sur la base du nombre moyen d'élèves par niveau de classe (4 années au collège et 3 au lycée)
La diminution du nombre d'élèves à l'entrée au collège est particulièrement forte pour le catalan, et dans une moindre mesure pour le breton et l'occitan. Bien que moins forte, le basque et le corse sont également concernés par cette baisse. Quant au gascon, languedocien ou limousin, ces langues ne sont plus enseignées dans le secondaire.
En revanche, on constate une progression de certaines langues, à la faveur de la mise en place d'options langues régionales au collège. C'est notamment le cas des langues ultramarines, ainsi que du gallo, du nissart, du provençal et des langues régionales d'Alsace et de Moselle.
La chute des effectifs est particulièrement brutale au lycée et ceci pour toutes les langues à l'exception du nissart. Cette fracture est notamment due à la réforme du lycée qui a « oublié » les langues régionales. Les rapporteurs soulignent que celles-ci ont été rattrapées « in extremis », mais sous forme d'options et de LVC, souvent placées en fin de journée ou sur la pause déjeuner.
Marie-Jeanne Verney, professeure d'occitan au lycée désormais à la retraite, a ainsi témoigné que « auparavant, je regardais les emplois du temps des élèves et le mien et je proposais des cours d'occitan sur des créneaux libres communs. La réforme du lycée a fait exploser le groupe classe. Il n'existe ainsi plus de créneaux libres communs pour les élèves permettant d'y “glisser” des cours d'occitan ». Et de conclure : « la réforme du lycée a vidé tout ce qui était facultatif ».
L'effet délétère de cette réforme sur l'accessibilité des enseignements a été renforcé par celle du baccalauréat qui a porté un coup fort à leur valorisation. En effet, les langues régionales ne bénéficient plus d'une notation à part dont seuls les points au-dessus de la moyenne compte et sont ajoutés au total des points obtenus : elles sont désormais prises en compte, comme n'importe quelle autre discipline, et la moyenne obtenue intégrée dans le calcul de la note de contrôle continu.
Selon les chiffres de la DGESCO, toutes langues régionales confondues, seuls 956 lycéens ont présenté en LVC une langue régionale au baccalauréat en 2024 : 440 en langue occitane (dont 104 en nissart, 100 en provençal), 214 en créole, 116 en langue corse, 60 élèves en langue basque, 48 en langue catalane, 29 en langues régionales d'Alsace, 25 en langue bretonne, 14 en langue du pays Mosellan, 9 en langue gallo.
Le nombre d'élèves ayant passé une discipline non linguistique en langue régionale au baccalauréat est également très faible : 348 élèves à la session 2025. À l'exception de l'académie de Bordeaux où certains candidats ont présenté en basque l'enseignement scientifique, la DNL en langue régionale est l'histoire-géographie. Avec 184 candidats, le breton est la langue la plus représentée, suivi du basque.
Nombre de candidats inscrits au
baccalauréat dans une DNL
adossée à une langue
régionale (session 2025)
Académie |
Épreuve de DNL |
Langue régionale |
Nombre d'inscrits |
Bordeaux |
Histoire-géographie |
basque |
100 |
Bordeaux |
Enseignement scientifique |
basque |
14 |
Rennes |
Histoire-géographie |
breton |
184 |
Montpellier |
Histoire-géographie |
catalan |
32 |
Corse |
Histoire-géographie |
corse |
8 |
Toulouse |
Histoire-géographie |
occitan - langue d'oc |
10 |
Quant à l'enseignement de spécialité LLCR (langues, littératures et civilisations étrangères) avec une orientation « langue régionale »20(*), celui-ci est finalement très peu choisi par les élèves comme le montrent les chiffres cidessous pour la session 2023.
Nombre d'élèves suivant un
enseignement de spécialité LLCR
par langue
régionale
Basque |
Breton |
Catalan |
Corse |
Créole |
Occitan-langue d'oc |
Tahitien |
|
Première |
32 |
14 |
14 |
67 |
100 |
24 |
85 |
Terminale |
27 |
5 |
6 |
32 |
75 |
8 |
77 |
Or, ce « trou d'air » dans le secondaire a des répercussions immédiates sur la poursuite de l'étude de ces langues dans l'enseignement supérieur, et in fine sur la maîtrise de ces langues par les étudiants se préparant au concours de l'enseignement.
* 17 L'association lantan LKR pour le créole réunionnais, affiliée à la fédération pour les langues régionales dans l'enseignement public a indiqué par écrit aux rapporteurs qu'il existe environ 60 classes bilingues, la plupart étant des maternelles. L'offre d'enseignement évolue faiblement. Elle note toutefois la volonté académique de développer quelques parcours de continuité dans l'enseignement de la langue régionale.
* 18 Transmission et usage du breton et du gallo : résultats de l'étude sociologique 2024, institut TMO, 2024.
* 19 Convention-cadre pour le développement de l'enseignement et l'usage social de l'occitan, Rapports de bilan et de prospective, 7 mars 2025.
* 20 Les élèves de cette spécialité choisissent une orientation au choix entre anglais, anglais monde contemporain, allemand, espagnol, italien, basque, breton, catalan, corse, occitan langue d'oc, tahitien ou créole.