Mme la présidente. La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement n° II-2162.

Mme Raymonde Poncet Monge. Cet amendement est très important : je ne veux pas bâcler sa présentation.

Les épiceries sociales et solidaires doivent faire face à de nombreux défis. L’inflation sur les produits alimentaires a atteint 20 % en deux ans. De nombreuses épiceries sociales et solidaires ont dû refuser d’accueillir de nouvelles personnes. Pourtant, la précarité alimentaire s’accroît, vous le savez. Les produits issus de la ramasse ont connu une forte baisse ces cinq dernières années.

Le nombre d’épiceries sociales et solidaires ayant augmenté ces dernières années, et c’est tant mieux, le financement par épicerie est en baisse, alors qu’il faut faire face à une hausse des demandes.

Mes chers collègues, je vous demande donc de voter cet amendement, qui vise à augmenter les moyens alloués au Crédit national des épiceries solidaires (CNES), afin de permettre aux épiceries de faire face à la demande. Nous ne sommes toujours pas venus à bout des causes de la précarité alimentaire…

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Arnaud Bazin, rapporteur spécial. Cela fait longtemps que notre ancien collègue Éric Bocquet et moi-même sommes sensibilisés à cette problématique, que nous abordons lors de chacune de nos auditions annuelles. Le pouvoir d’achat réel de la subvention a beaucoup diminué du fait de l’inflation.

L’an dernier, le Sénat avait déjà soutenu ces demandes. Il nous paraît nécessaire de tenir compte de l’évolution du nombre de structures et de bénéficiaires, mais aussi de l’inflation, et d’accorder cette hausse de crédits de 2 millions d’euros.

Je le rappelle, les épiceries sociales et solidaires n’ont pas accès aux fonds européens. Pour y avoir droit, les denrées alimentaires doivent être gratuites pour les bénéficiaires, ce qui n’est pas le cas en France, une participation, certes symbolique, étant requise.

La commission est donc favorable à ces amendements identiques.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée. Tout d’abord, les 2 millions d’euros de crédits supplémentaires qui ont été accordés l’année dernière, sous l’impulsion de Mme Bergé, sont maintenus.

Ensuite, les épiceries sociales et solidaires pourront bénéficier également en partie du programme Mieux manger pour tous, dont les crédits sont en hausse.

Pour ces deux raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Mme la présidente. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-1811 et II-2162.

(Les amendements ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-2164, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

I. – Créer le programme

Revenu minimum garanti

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Inclusion sociale et protection des personnes

dont titre 2

1

1

Handicap et dépendance

Égalité entre les femmes et les hommes

Revenu minimum garanti

1

1

TOTAL

1

1

1

1

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Mme Raymonde Poncet Monge. Je le retire, madame la présidente. (Marques de satisfaction sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-2164 est retiré.

L’amendement n° II-2169, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

I. – Créer le programme

Éradication du sans-abrisme

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Inclusion sociale et protection des personnes

dont titre 2

1

1

Handicap et dépendance

Égalité entre les femmes et les hommes

Éradication du sans-abrisme

1

1

TOTAL

1

1

1

1

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Mme Raymonde Poncet Monge. Par cet amendement d’appel, nous demandons la mise en place d’un véritable plan d’éradication du sans-abrisme.

En 2020, le Parlement européen avait appelé la commission et les États membres à mettre un terme au sans-abrisme à l’échelle européenne d’ici à 2030, rappelant que le logement est un droit humain fondamental.

En France, le nombre de personnes sans domicile a doublé en dix ans, mesdames les ministres, mes chers collègues, pour atteindre 330 000 en 2024.

Le Collectif Les Morts de la rue (CMDR) rappelle que de deux personnes en moyenne décèdent chaque jour, souvent à la rue. Selon ce collectif, les personnes sans abri meurent en moyenne avant d’avoir 50 ans, contre 82 ans pour la population dans son ensemble.

Pour financer un programme dédié au sans-abrisme, il faudrait prévoir des sommes considérables. Il conviendrait non seulement de créer des places d’hébergement, mais aussi de libérer des places, grâce à des sorties plus rapides vers le logement.

Les règles de recevabilité nous obligent à gager cette mesure. Aussi proposons-nous le transfert d’un euro symbolique vers une action nouvelle – développement d’un parc pérenne d’hébergement –, que nous abonderons l’année prochaine.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Arnaud Bazin, rapporteur spécial. La commission des finances étant par principe défavorable aux amendements d’appel, elle demande le retrait de cet amendement.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée. De tels crédits relevant de la mission « Logement » et non pas de cette mission, le Gouvernement émet également un avis défavorable

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-2169.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. Nous allons procéder au vote des crédits de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances », figurant à l’état B.

Je n’ai été saisie d’aucune demande d’explication de vote avant l’expiration du délai limite.

Je rappelle que la commission des finances est favorable à l’adoption de ces crédits.

Je mets aux voix ces crédits, modifiés.

(Les crédits sont adoptés.)

Mme la présidente. Nous allons procéder à l’examen des amendements portant sur les objectifs et indicateurs de performance de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances », figurant à l’état G.

ÉTAT G

1495

Solidarité, insertion et égalité des chances

1496

Accompagner le retour vers lemploi pour développer la part du revenu du travail dans les ressources des allocataires de lallocation aux adultes handicapés (AAH) (157)

1497

Part des allocataires de l’AAH percevant une rémunération d’activité (157)

1498

Garantir aux adultes vulnérables une protection juridique adaptée à leurs besoins (304)

1499

Coût moyen des mesures de protection exercées par les services tutélaires (304)

1500

Inciter à lactivité et au maintien dans lemploi (304)

1501

Part des foyers allocataires du RSA en reprise d’activité qui accèdent à la prime d’activité et se maintiennent dans l’emploi (304)

1502

137 - Égalité entre les femmes et les hommes

1503

Aider à la sortie de la prostitution et lutter contre son développement

1504

Déploiement des parcours de sortie de prostitution (PSP)

1505

Améliorer la qualité de service en matière daide aux personnes victimes de violence

1506

Accompagnement offert par les centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF)

1507

Taux d’appels traités par la permanence téléphonique nationale de référence

1508

Mesurer lengagement financier du ministère de lÉgalité en faveur de légalité professionnelle et linsertion économique et leffet levier des crédits du programme 137 sur cette politique

1509

Part des crédits du programme 137 dédiée aux projets en faveur de l’égalité professionnelle

1510

157 - Handicap et dépendance

1511

Accompagner le retour vers lemploi pour développer la part du revenu du travail dans les ressources des allocataires de lallocation aux adultes handicapés (AAH) [Stratégique]

1512

Part des allocataires de l’AAH percevant une rémunération d’activité [Stratégique]

1513

Accroître leffectivité et la qualité des décisions prises au sein des MDPH

1514

Qualité des décisions de la commission des droits et de l’autonomie (CDAPH) des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) dans le cadre d’un renouvellement

1515

Qualité des décisions de la commission des droits et de l’autonomie (CDAPH) des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) dans le cadre d’une première demande

1516

Développer linsertion professionnelle des travailleurs handicapés

1517

Qualité de l’accueil, de la formation et de l’accompagnement en ESAT

1518

304 - Inclusion sociale et protection des personnes

1519

Améliorer le repérage des enfants en danger ou en risque de danger

1520

Taux d’appels traités par le Service national téléphonique de l’enfance en danger (SNATED)

1521

Garantir aux adultes vulnérables une protection juridique adaptée à leurs besoins [Stratégique]

1522

Coût moyen des mesures de protection exercées par les services tutélaires [Stratégique]

1523

Garantir légal accès des enfants à la cantine de lécole

1524

Nombre d’élèves bénéficiant de repas à la cantine à un tarif inférieur ou égal à 1€

1525

Inciter à lactivité et au maintien dans lemploi [Stratégique]

1526

Part des foyers allocataires du RSA en reprise d’activité qui accèdent à la prime d’activité et se maintiennent dans l’emploi [Stratégique]

1527

Part des foyers bénéficiaires de la prime d’activité percevant un montant de prime bonifié

1528

Taux de sortie de la prime d’activité pour dépassement de ressources

Mme la présidente. Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-220 rectifié est présenté par Mme Billon, M. J.M. Arnaud et Mmes Perrot, Jacquemet, Romagny et Housseau.

L’amendement n° II-1826 est présenté par Mmes Rossignol, Le Houerou et Canalès, M. Kanner, Mme Conconne, M. Fichet, Mme Féret, M. Jomier, Mmes Lubin, Poumirol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 1504

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Taux de demandes de parcours de sortie de prostitution validées par les commissions départementales dans l’année

La parole est à Mme Annick Billon, pour présenter l’amendement n° II-220 rectifié.

Mme Annick Billon. L’indicateur 3.1 permet de décompter le nombre de parcours de sortie de prostitution (PSP) en cours.

Selon les associations, ce nombre est en réalité très en deçà de ce qu’il devrait être, puisque seules 845 personnes ont bénéficié d’un tel parcours en 2023, alors que l’on compte 40 000 personnes en situation de prostitution, dont 30 % seraient des mineurs.

Cet amendement a pour objet de permettre de mieux suivre les efforts fournis et de proposer un nouvel indicateur, qui prendra en compte notamment la formation des professionnels et la coopération entre les départements.

Mme la présidente. La parole est à Mme Annie Le Houerou, pour présenter l’amendement n° II-1826.

Mme Annie Le Houerou. Il est défendu, madame la présidente.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Arnaud Bazin, rapporteur spécial. Certains indicateurs peuvent avoir des effets pervers, ce qui inquiète les associations, ou sont à manier avec une grande prudence.

Par ailleurs, Pierre Barros et moi préparons un rapport sur la mise en œuvre du Grenelle des violences conjugales dans lequel figureront ces éléments.

Si vous me le permettez, madame la présidente, je vous donnerai donc l’avis de la commission sur les cinq amendements portant sur ces indicateurs : la commission demande leur retrait ; à défaut, elle émettrait un avis défavorable.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Aurore Bergé, ministre déléguée. Comme l’a souligné M. le rapporteur spécial, soit les indicateurs existent déjà, notamment sur les parcours de sortie de prostitution – on estime à 10 % le taux de refus des demandes de parcours de sortie de prostitution –, soit il y a réellement un risque que ces nouveaux indicateurs ne soient contre-productifs.

Je demande donc le retrait de ces deux amendements ; à défaut, j’émettrais un avis défavorable.

Mme la présidente. Madame Billon, l’amendement n° II-220 rectifié est-il maintenu ?

Mme Annick Billon. L’objectif étant non pas de multiplier les indicateurs, mais de permettre à plus de personnes en situation de prostitution de bénéficier d’un parcours de sortie et d’une indemnité plus importante, ce que ne permet pas de faire un indicateur, je retire cet amendement, madame la présidente.

Mme la présidente. L’amendement n° II-220 rectifié est retiré.

Madame Le Houerou, l’amendement n° II-1826 est-il maintenu ?

Mme Annie Le Houerou. Oui, je le maintiens, madame la présidente.

Mme la présidente. Je le mets aux voix.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-1824, présenté par Mmes Rossignol, Le Houerou et Canalès, M. Kanner, Mme Conconne, M. Fichet, Mme Féret, M. Jomier, Mmes Lubin, Poumirol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 1507

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Taux d’appels traités par la permanence téléphonique ayant abouti à une orientation vers une structure d’accompagnement

La parole est à Mme Annie Le Houerou.

Mme Annie Le Houerou. Cet amendement vise à améliorer les instruments de suivi par la représentation nationale de l’efficacité du 39 19, cette plateforme dédiée aux femmes victimes de violences, notamment conjugales, et accessible sept jours sur sept.

En insérant comme indicateur le taux d’appels au 39 19 ayant abouti à une orientation en structure d’accompagnement, le présent amendement, s’il était adopté, permettrait de mieux mesurer l’efficacité de la plateforme téléphonique, financée grâce aux crédits du programme 137.

Mme la présidente. Je rappelle que la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement, de même que le Gouvernement.

Je mets aux voix l’amendement n° II-1824.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-1825, présenté par Mmes Rossignol, Le Houerou et Canalès, M. Kanner, Mme Conconne, M. Fichet, Mme Féret, M. Jomier, Mmes Lubin, Poumirol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 1507

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Taux d’appels traités par la permanence téléphonique de référence pour les victimes de violences sexuelles

La parole est à Mme Annie Le Houerou.

Mme Annie Le Houerou. Cet amendement vise à créer un indicateur, afin de mesurer le taux d’appels traités par la plateforme téléphonique Viols Femmes Information, gérée par le Collectif féministe contre le viol (CFCV).

Il s’agit de mieux distinguer les différentes mesures financées par le programme 137 pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

Mme la présidente. Je rappelle que la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement, de même que le Gouvernement.

Je mets aux voix l’amendement n° II-1825.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-2157, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 1507

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Nombre de femmes bénéficiaires de l’aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Mme Raymonde Poncet Monge. L’aide universelle d’urgence dont peuvent bénéficier les victimes de violences conjugales est déployée sur tout le territoire depuis le 1er décembre 2023. Cependant, à ce jour, aucun indicateur public ne permet d’évaluer les effets de ce dispositif.

Selon la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, 36 000 personnes auraient bénéficié de cette aide depuis sa création.

Le présent amendement, issu des travaux de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes de l’Assemblée nationale, vise à créer un indicateur permettant le suivi du nombre de femmes bénéficiaires de cette aide universelle d’urgence dans la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances », dont elle dépend.

En effet, la communication de cet indicateur devrait être régulière, afin d’alimenter le débat public, ainsi que le travail parlementaire lors de la préparation de chaque budget. Il s’agit de mesurer l’impact de ce dispositif.

Mme la présidente. Je rappelle que la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement, de même que le Gouvernement.

Je mets aux voix l’amendement n° II-2157.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. J’appelle en discussion l’amendement tendant à insérer un article additionnel qui est rattaché pour son examen aux crédits de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances. »

Discussion générale (suite)
Dossier législatif : projet de loi de finances pour 2025
Avant l’article 60 (début)

Après l’article 64

Mme la présidente. L’amendement n° II-2215 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après l’article 64

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’État accompagne financièrement les communes mentionnées au VI de l’article 17 de la loi n° 2023-1196 du 18 décembre 2023 pour le plein emploi pour l’exercice de leurs compétences obligatoires en matière d’accueil du jeune enfant.

Cet accompagnement financier est réparti entre les communes concernées en tenant notamment compte du nombre de naissances et du potentiel financier par habitant de chaque commune.

Les modalités d’application du présent article sont précisées par décret en Conseil d’État.

La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée. Comme vous le savez, mesdames, messieurs les sénateurs, 86 millions d’euros supplémentaires sont prévus dans les crédits que vous venez de voter pour accompagner les communes dans leurs nouvelles compétences liées au déploiement du service public de la petite enfance.

Cet amendement vise à donner une base légale à l’État pour la bonne délégation de ces crédits, selon deux critères, à savoir le nombre de naissances et le potentiel financier des communes.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Arnaud Bazin, rapporteur spécial. Cet amendement lui étant parvenu tardivement, la commission n’a pas émis d’avis. Elle s’en remettra donc à la sagesse du Sénat.

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-2215.

(Lamendement est adopté.)

Mme la présidente. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi de finances, après l’article 64.

Nous avons achevé l’examen des crédits de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances ».

Mes chers collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants.

La séance est suspendue.

(La séance, suspendue à vingt-deux heures quinze, est reprise à vingt-deux heures quinze.)

Mme la présidente. La séance est reprise.

Cohésion des territoires (suite)

Mme la présidente. L’ordre du jour appelle la suite de l’examen des crédits de la mission « Cohésion des territoires » du projet de loi de finances.

ÉTAT B (suite)

(En euros)

Mission / Programme

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

Cohésion des territoires

23 485 036 733

23 781 229 009

Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables

2 906 145 925

2 930 899 369

Aide à l’accès au logement

17 015 584 000

17 015 584 000

Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat

2 688 068 963

2 995 823 013

Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire

248 332 912

211 745 312

dont titre 2

8 107 239

8 107 239

Politique de la ville

549 579 643

549 579 643

dont titre 2

19 143 320

19 143 320

Interventions territoriales de l’État

77 325 290

77 597 672

Nous en sommes parvenus à trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-2016 rectifié, présenté par MM. Gontard, Dantec et Fernique, Mme Guhl, MM. Jadot, Salmon, Benarroche, G. Blanc et Dossus, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé :

I. – Créer le programme :

Fonds pour la transition écologique des stations et villages de montagne

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables

Aide à l’accès au logement

Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat

50 000 000

50 000 000

Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire

dont titre 2

Politique de la ville

dont titre 2

Interventions territoriales de l’État

Fonds pour la transition écologique des stations et villages de montagne

50 000 000

50 000 000

TOTAL

50 000 000

50 000 000

50 000 000

50 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à M. Guillaume Gontard.

M. Guillaume Gontard. Cet amendement, inspiré de celui qui a été déposé à l’Assemblée nationale par Marie-Noëlle Battistel, vise à créer un fonds pour la transition écologique des stations et villages de montagne, afin d’accompagner ces derniers vers une offre touristique résiliente et durable adaptée aux spécificités de chaque massif.

Nous avons débattu hier du fonds national d’aménagement et de développement du territoire (FNADT), mais celui-ci n’apporte que peu de financements aux territoires de montagne.

Il faut un dispositif pérenne, qui permette de cibler véritablement les stations de moyenne montagne, car celles-ci seront directement impactées, quand elles ne le sont pas déjà, par le réchauffement climatique. Pour cet enjeu particulier, il faut un fonds spécifique.

Mme la présidente. Les amendements nos II-655 et II-656 ne sont pas soutenus.

Quel est l’avis de la commission ?

M. Bernard Delcros, rapporteur spécial de la commission des finances. L’avenir des stations de ski est un sujet important, et nous devons apporter des réponses aux questions posées par le réchauffement climatique comme par les attentes nouvelles des visiteurs.

Pour autant, le véhicule choisi dans cet amendement ne me semble pas adapté. Vous proposez de créer un nouveau programme, ce qui modifie l’architecture budgétaire, et le gage est prélevé sur le programme « Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat », qui finance l’hébergement d’urgence, pour lequel nous savons qu’il manque des crédits…

Il faut traiter plutôt ce sujet dans le cadre du plan montagne, qui est piloté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et auquel le présent PLF alloue 800 millions d’euros.

En l’état, la commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Françoise Gatel, ministre déléguée auprès du ministre de laménagement du territoire et de la décentralisation, chargée de la ruralité. Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, comme l’a dit le rapporteur Delcros, ce sujet est d’importance. Il touche à l’adaptation économique de la montagne et des modes de vie à la transition climatique

Vous avez mentionné Mme Battistel et je sais combien votre département est particulièrement touché, comme d’autres d’ailleurs. Je me suis rendue à l’Alpe du Grand Serre pour constater la situation et échanger avec les élus.

L’État n’est pas resté inactif par rapport à cette préoccupation, puisqu’il a mis en place des mesures d’accompagnement très importantes, avec la mission « Adaptation ». L’Alpe du Grand Serre est d’ailleurs engagée dans un programme expérimental d’adaptation à un tourisme de quatre saisons, et il existe aujourd’hui un plan Avenir montagnes, dans un cadre stratégique qui mobilise 330 millions d’euros.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, il émettrait un avis défavorable.

Mme la présidente. Monsieur Gontard, l’amendement n° II-2016 rectifié est-il maintenu ?

M. Guillaume Gontard. Je vous remercie de ces explications, monsieur le rapporteur, madame la ministre. Bien sûr, notre objectif était de réclamer la levée du gage… Nous ne pouvons pas agir sur les recettes !

Vous évoquez le plan Avenir montagnes. De toute façon, il faudra le faire évoluer. Nous aurons besoin de financements supplémentaires, car le nombre de stations confrontées à ces problématiques augmente. Nous avions proposé de créer une taxe sur les plus grosses stations et sur les remontées mécaniques pour financer la transition des plus petites stations. Nous devrons réfléchir à des financements pérennes et durables.

Il y a déjà eu plusieurs rapports sur la montagne. Celui de Joël Giraud n’a jamais été officiellement publié ; il semble mis sous le boisseau. Nous devrions pourtant nous appuyer sur l’ensemble des travaux réalisés.

Aussi, pour la forme, le maintiens cet amendement, madame la présidente.

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-2016 rectifié.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-2120 rectifié, présenté par Mmes Margaté, Varaillas et Corbière Naminzo, M. Gay et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables

45 000 000

45 000 000

Aide à l’accès au logement

Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat

Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire

dont titre 2

45 000 000

45 000 000

Politique de la ville

dont titre 2

Interventions territoriales de l’État

TOTAL

45 000 000

45 000 000

45 000 000

45 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à M. Gérard Lahellec.